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10 ans de CS:GO : 10 line-up étrangères
Qu'elles gagnent et fassent se lever les foules ou perdent et créent des débats sans fin sur les forums, les équipes sont la raison d'être de la scène compétitive de CS:GO. Qui sera la meilleure ? Sur ce tournoi, et sur le plus long terme ? À ce petit jeu, certaines ont souvent levé le doigt et marqué les esprits.
Ce sont elles qui sont à l'honneur aujourd'hui, plus particulièrement celles émanant de partout sauf de l'Hexagone. Les grandes line-up, comme on dit, qui cumulent les Majors et autres succès de prestige, et ont compté en leur sein les meilleurs joueurs du monde.
Cliquez sur l'image de chaque équipe pour les détails de son parcours sur CS:GO.
Astralis |
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Ninjas in Pyjamas |
Luminosity/SK |
Virtus.pro |
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FaZe Clan |
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Astralis 2018-2021
Xyp9x, device, dupreeh, Magisk, gla1ve
La plus grande, tout simplement. Parce qu’elle a tout gagné (ou presque : aucun ESL One à son palmarès), et qu'elle a profondément transformé la manière de jouer à Counter-Strike. Dans le jeu d’équipe, la manière d’utiliser les grenades, de contrôler la carte. Il y a un avant et un après Astralis. Toute la scène a dû grimper de deux, trois, quatre crans pour tenter d’exister face aux Danois.
Dans sa meilleure période, c’est-à-dire la deuxième partie de l’année 2018 où elle gagna six grandes lans (dont un Major) sur les... six où elle était engagée, cette équipe n’avait pas de point faible. Il y a souvent un joueur un ton en dessous, généralement le leader. Pas ici. Tout le monde était fort et, surtout, tout le monde était extrêmement complémentaire : le raté d’un était directement compensé par l’action d’un autre. Réaction, adaptation. La mécanique parfaite. En fin d’année 2018, les cinq Astralis se hissaient dans les treize premières positions du Top 20 HLTV, dont quatre dans les huit premiers. Inédit et démentiel.
Alors, comment faire vaciller une équipe si parfaite, contre qui Liquid échoua cinq fois en finale en 2018 ? La réponse à ce problème, Astralis l’a presque apporté elle-même à ses adversaires. Si 2019 reste une année splendide pour la line-up, vainqueur des deux Majors calendaires et portant son nombre de victoires consécutives en lan sur Nuke à 31, à une petite unité du record des NiP de 2012-2013, elle est aussi synonyme de printemps maussade. Freinée par le scandale BLAST – organisateur de tournois appartenant à l’époque à la même maison mère qu’Astralis, RFRSH, ce qui obligeait l’équipe à participer en priorité aux compétitions BLAST au détriment d’autres événements, pourtant plus importants –, la formation voit ses rivaux exploiter son absence lors de grands rendez-vous pour se faire les dents. Liquid fait la loi le temps d’un trimestre et même si Astralis reprend le pouvoir en septembre, la faille est ouverte. MOUZ et karrigan s’y engouffreront lors des Finales de l’ESL Pro League S10 en sortant le grand favori en demi-finale, le privant ainsi d’un triomphe à domicile qui provoquera la colère de gla1ve.
La suite est beaucoup moins brillante. En 2020, la crise de Covid-19 stoppe la scène dans son élan et les tournois se retrouvent délocalisés en ligne. Autant dire que tout le monde s’en contrecarre un peu. Chez Astralis, gla1ve puis Xyp9x en profitent pour faire une pause et la grande ronde des remplaçants commence. L’organisation danoise présente ça comme "le futur de Counter-Strike" avec des line-up à six ou sept : on comprendra plus tard qu’il s’agissait d’un coup de comm’ bien monté pour pallier l’absence de ses joueurs historiques et les premières rumeurs sur les conditions de travail loin d’être aisées au sein de la structure. gla1ve et Xyp9x finissent par revenir et Astralis regagne, sur Internet, avec Bubzkji en sixième joueur occasionnel, mais la lumière a déjà commencé à s’estomper.
Elle s’éteindra définitivement suite au départ surprise de device chez NiP en avril 2021. Le meilleur joueur de l’équipe, AWPer méticuleux, dit au revoir à ses amis après quasiment huit ans à leurs côtés pour dupreeh et Xyp9x, quatre et demi pour gla1ve et trois pour Magisk. Il faut dire que la formation a raté son début d’année 2021, toujours en ligne, et ne trouve plus la solution pour se relancer, alors que la copine de device l’attend à Stockholm.
Le Covid-19 a indéniablement précipité la fin des légendaires Astralis. On ne saura jamais si, sans cette pandémie, ils auraient pu aligner un quatrième Major, ni combien de temps encore ils seraient restés candidats au trône à leur moindre sortie. Tant pis. De toute façon, les grandes équipes finissent toujours par mourir. Aussi extraordinaire fut-elle, cette itération d’Astralis ne pouvait pas échapper à la règle.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : FACEIT Major London 2018 Hors Major à l'international : DreamHack Masters Marseille 2018 Intel Grand Slam S1 (2018) |
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fnatic 2014-2015
flusha, pronax, olofmeister, JW, KRIMZ
Elle fut la line-up la plus détestée parmi les dix citées ici. Il faut dire que fnatic a un peu aidé ses détracteurs : suspicions de triche justifiées par des explications improbables (flusha aka je lève beaucoup ma souris), communication très questionnable (ce clip mérite un Grammy), affaire du boost à la DH Winter 2014... Cette dernière affecta tant les joueurs que plusieurs pensèrent à arrêter ou du moins se mettre en retrait de la scène compétitive. Aucun ne le fit et l’équipe gagna deux Majors l’année suivante. Belle réponse.
Cette formation résista donc à toutes les critiques pour s’octroyer le statut de meilleure line-up de l’histoire de CS:GO, jusqu'à ce que surgisse Astralis 2018. fnatic s’appuyait sur des individualités extrêmement puissantes, du mur KRIMZ au magicien olofmeister, en passant par un JW supersonique à l’AWP et un flusha des plus malins. Mais surtout, l’équipe se reposait sur un teamplay irréprochable qui ne laissait aucune chance à un adversaire un poil moins organisé. Les Français de LDLC/EnVy (NBK, shox, SmithZz, kioShiMa, Happy) en ont le plus souffert, eux qui n’ont jamais réussi à battre leur bête noire en Bo3 en lan malgré leur statut de n°2 mondiaux, si ce n’est à la DH Winter 2014 lorsque fnatic déclara forfait sur la troisième carte après l’imbroglio autour du boost. Il faudra attendre les arrivées de kennyS et apEX pour que les tricolores trouvent enfin la faille.
Surtout, fnatic faisait peur parce qu’elle ne baissait jamais les bras. Qu’importe les rounds de retard, elle pouvait prendre une pause tactique où pronax trouvait les mots qu’il fallait pour ensuite remonter et coiffer l’adversaire du jour au poteau. EnVy l’a vécu en finale de Major en gâchant une avance de 14-7 sur Dust2, NAVI ou Cloud9 se sont aussi mangées quelques comebacks mémorables.
La lassitude engendrée par sa domination et la blessure de pronax au poignet sonneront le glas de cette version fnatic, qui écartera son leader en novembre 2015 après un Major terminé en quart de finale à Cluj-Napoca. Ça n’empêchera pas le quatuor restant et dennis, le nouvel entrant, de regagner très vite juste après. Mais c’est une autre histoire, à lire un peu plus bas.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : ESL One Katowice 2015 Hors Major à l'international : Finales StarLadder StarSeries X (2014) |
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Ninjas in Pyjamas 2012-2014
Fifflaren, GeT_RiGhT, friberg, Xizt, f0rest
Les croquemitaines de l’ancien temps. Quand Ninjas in Pyjamas, mythique structure suédoise de 1.6, annonce son retour en août 2012, personne ne peut imaginer qu’elle va de nouveau rouler sur le monde, comme elle l’avait déjà fait plus de dix ans plus tôt.
Les cinq recrues, trois de 1.6 – f0rest, GeT_RiGhT et Xizt – et deux de Source – friberg et Fifflaren – se jettent sur cet opus qui n’est même pas encore sorti officiellement, Counter-Strike: Global Offensive, et parviennent à le maîtriser avant tout le monde. Il faudra huit mois, onze tournois et 88 cartes pour qu’un opposant, en l’occurrence Virtus.pro (ANGE1, kucher, Dosia, Fox, AdreN), trouve enfin la solution et fasse saigner une line-up jusque-là invincible, dont le 87-0 ne sera à coup sûr plus jamais approché.
Les ninjas dominaient parce qu’ils avaient chez eux les deux meilleurs joueurs du monde, GeT_RiGhT et f0rest. Le binôme avait pris plusieurs longueurs d’avance sur tout le monde en termes de skill et de compréhension du jeu. Derrière, Xizt était également très bon et avait su trouver un lead assez libre pour ne pas limiter les deux stars, friberg effectuait bien son travail et Fifflaren bouchait les trous, un coup AWP, un coup meneur. Ajoutez à ça que les cinq comptaient parmi les seuls professionnels à temps plein de la scène de l’époque, et il devient presque facile de comprendre pourquoi ils ont réussi à régner de manière aussi insolente.
Le seul problème de cette composition, c’est presque d’avoir gagné trop tôt. Avant les Majors, NiP, c’est seize lans gagnées en treize mois, dont quasiment tous les grands rendez-vous de l’époque, et un traumatisme pour ses concurrents. Et puis une fois les Majors apparus, avec leurs gros cashprizes et leur prestige, ce n’est plus que quatre trophées internationaux en un an et quelques défaites dans des matchs ô combien importants, dont deux finales de Major, face à des rivaux qui savaient désormais prendre la mesure de la bête. Confronté à une concurrence de plus en plus rude et à la professionnalisation globale, ce cinq-là est peu à peu rentré dans le rang, accrochant miraculeusement un Major lors de sa dernière tentative, à l’ESL One Cologne 2014, pour corriger l’erreur historique qu’aurait été son absence au palmarès des tournois de Valve.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : ESL One Cologne 2014 Hors Major à l'international : DreamHack Valencia 2012 Hors Major en lans locales : SteelSeries GO (2012) |
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Luminosity/SK 2015-2016
FalleN, TACO, coldzera, fnx, fer
En 2015, les Brésiliens s'invitent en quart de finale de Major lors des trois éditions jouées. Mais l’équipe semble atteindre un plafond de verre. Deux nouveaux provenant de Games Academy, une autre formation brésilienne évoluant aux États-Unis grâce au soutien de FalleN, sont alors appelés à la rescousse : TACO, à l’époque leader in-game, et fnx, membre historique de la scène nationale, vainqueur de l’ESWC 2005 avec MIBR et en quête d’une nouvelle jeunesse sur Global Offensive.
Cette décision va donner naissance à la meilleure équipe brésilienne de l’histoire de CS:GO. Dès sa première sortie aux Finales FACEIT S3, une semaine à peine après les changements, la line-up donne le ton : elle se relève d’un 00-16 encaissé en ouverture face à fnatic en battant EnVyUs, NiP et TSM pour finir sur un top 2 complètement inattendu. Quatre mois plus tard, elle gagnera un Major. Six mois plus tard, l’ESL Pro League. Huit mois plus tard, un deuxième Major, après avoir quitté Luminosity pour rejoindre SK Gaming, structure autrement plus mythique.
2016 sera l’année du Brésil et de ce cinq, même s’il collectionnera plus les places d’honneur que les trophées après son succès à Cologne (deux finales perdues et quatre top 3/4). On avait entraperçu des bribes de fulgurance chez coldzera et FalleN en 2015 : les deux exploseront tous les compteurs la saison suivante, devenant le second binôme à truster les deux premières places du Top 20 HLTV après les ninjas GeT_RiGhT et f0rest en 2013.
Derrière eux, fer traumatisait ses adversaires avec ses agressions constantes, fnx tuait les rares ennemis qui avaient résisté aux foudres de ses coéquipiers et TACO était le support idéal pour faciliter la vie de coldzera et lui permettre d’enchaîner les multikills. Cette composition puait le skill à plein nez et pouvait vite submerger un opposant un peu trop timoré. Une qualité qui se transformait en défaut lorsque l’équipe était dans un jour sans ou que son adversaire l’entraînait sur un autre terrain, un peu plus stratégique.
Néanmoins, ce n’est pas ça qui enterrera ce collectif mais des problèmes internes entre fnx et le reste de la formation. Le revenant est accusé de se concentrer un peu trop sur ce qui se passe en dehors du jeu et de ne plus faire les efforts pour rester au niveau, ce qui est forcément problématique quand l’équipe s’interroge sur son absence de titres en six mois. fnx sera donc écarté fin 2016 et les Brésiliens gagneront à nouveau pas mal de choses ensuite, mais plus jamais dans la plus grande catégorie de tournois : no fnx, no Major.
Naissance de la line-up :
Transfert de la line-up chez SK Gaming Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : MLG Colombus 2016 Hors Major à l'international : DreamHack Austin 2016 Hors Major en lans locales : MAX5 Invitational (2016) |
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Virtus.pro 2013-2018
TaZ, byali, NEO, pasha, Snax
Virtus.pro est à part au sein de cette liste. Contrairement aux autres équipes citées ici, qui ont généralement brillé puis cessé d’exister lorsque les choses tournaient mal, le cinq polonais a eu un destin tout autre. Il faut dire que quatre ans et demi passés ensemble, ça permet d’avoir plusieurs vies.
Cette line-up a gagné un Major, perdu en finale, en demi-finale, en quart de finale, en poules. Elle a remporté beaucoup de tournois prestigieux aux quatre coins du globe et s’est piteusement fait éliminer dès la phase de groupes un nombre de fois plus grand encore. Elle a connu l’extase totale et la cohésion parfaite, la remise en question, les défaites qui s’enchaînent et les mésententes internes.
L’équipe reposait beaucoup sur Snax et puis parfois sur byali, parfois sur pasha, parfois sur NEO. On ne savait jamais qui leadait et à peine davantage qui allait sniper d'une saison sur l'autre tant ces cinq-là étaient capables de tout faire. Virtus.pro, c’était un collectif à part et l'on pensait avoir appris au fil des années qu'il ne mourrait jamais. Même en 2017, sa pire année, il se hissait encore en demie de Major à Krakow et jouait une finale inoubliable contre SK à l’EPICENTER.
Mais il doit être écrit quelque part que les grandes formations polonaises finissent toujours dans le sang. Le premier Golden Five avait déjà éclaté dans un accès de haine entre TaZ et Loord, celui-là termina sa course contre un mur né de la jalousie entre les joueurs parce qu’untel avait reçu une prime de plus que les autres. Improbable à première vue pour des bonhommes ayant passé tant de temps ensemble, moins étonnant quand on se rappelle que l’argent gouverne le monde et qu’une symbiose parfaite en jeu ne signifie pas que l’unité règne en dehors.
Cette conclusion ne fait pas honneur à l’épopée que proposa ce cinq Virtus.pro. Alors retenons plutôt son triomphe absolu à Katowice 2014 devant son public, les matchs de folie qu’il disputa durant toutes ses années, les moments de respect qu’il offrit et sa dévotion folle pour ce jeu unique qu’est Counter-Strike.
Naissance de la line-up :
Recrutement de la line-up Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : EMS One Katowice 2014 Hors Major à l'international : Finales StarLadder StarSeries VIII (2013, avec le tag AGAiN) Hors Major en lans locales : EPS Poland S8 (2014) |
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NAVI 2021-2022
b1t, electronic, Boombl4, s1mple, Perfecto
NAVI 2021-2022, c’est la conclusion d’une longue construction qui a pris forme recrutement après recrutement : la pépite s1mple en 2016, impossible à laisser passer ; electronic en 2017, pour accentuer la puissance de feu de l’équipe ; Boombl4 en 2019, afin d’anticiper la future retraite de Zeus et de former l’héritier au rôle de leader ; Perfecto en 2020, chargé de faire oublier le retour raté de GuardiaN ; b1t en 2021, en remplacement d’un flamie défaillant, loin de ses anciens standards de rifle star.
Il a donc fallu six années à NAVI pour trouver la bonne formule, celle qui allait lui permettre de ne plus seulement gagner épisodiquement mais de dominer le monde. Sa patience fut en effet amplement récompensée : en 2021, à la reprise des lans après la crise de Covid-19, ce cinq allait se montrer intraitable, ne perdant qu’un match hors ligne en six mois, dans un tournoi où il finira quand même par s’imposer, les Finales BLAST World. NAVI remporte Cologne, deux événements BLAST et surtout le Major, lui qui se refusait à la structure depuis si longtemps (trois défaites en finale à la DH Cluj-Napoca 2015, la MLG Colombus 2016 et au FACEIT Major London 2018).
Un carton plein reposant sur des valeurs sûres – s1mple, meilleur joueur de l’histoire, et electronic, rifle de l’ombre pourtant si puissant – et des petits nouveaux déterminés – b1t, révélation de 2021 qu’il termina à la neuvième place du Top 20 HLTV, et aussi Perfecto, nouveau roi du clutch et homme à tout faire. Une équation parfaite à laquelle s’ajoute B1ad3, génie tactique qui apporte son expertise à Boombl4 et toute l’équipe en tant que coach. La line-up est si forte que certains concurrents, comme Vitality, procèdent à des changements presque uniquement pour essayer de revenir à hauteur. Bref, tout paraît idéal.
Malheureusement, c’est un événement complètement extérieur à CS qui va venir détruire ce collectif. Le 24 février 2022, Vladimir Poutine, président de Russie, décide d’envahir l’Ukraine. La plus terrible nouvelle à apprendre pour une line-up combinant des joueurs des deux pays. NAVI est alors aux IEM Katowice et s1mple délivre un discours plein de fraternité qui trouve un écho dans le monde entier. Trois mois plus tard, la formation, toujours soudée, parvient en finale du PGL Major Antwerp mais échoue à conserver sa couronne face à FaZe Clan. Ce sera sa dernière apparition.
Le 28 mai 2022, Boombl4 est en effet écarté, les publications pro-guerre de plusieurs de ses proches sur les réseaux, dont sa désormais ex-femme, étant jugées comme "problématiques" par NAVI. Une formation qui avait tout pour bâtir son ère et marquer l’histoire de Counter-Strike disparaît. Monde de merde.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : PGL Major Stockholm 2021 Hors Major à l'international : IEM Cologne 2021 Intel Grand Slam S3 (2020-2021, |
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FaZe Clan 2022-?
Twistzz, ropz, karrigan, rain, broky
Six ans après son débarquement sur la scène CS un soir de janvier 2016, FaZe possède enfin une équipe vainqueur de Major et reine incontestable de la scène. Six ans de transferts douteux, de superstars parfois rincées, de leaders absents et de résultats hétérogènes.
Six ans finalement récompensés, donc, au moment où on ne s’y attendait plus. Car si le retour début 2021 de karrigan, le seul meneur qui a finalement apporté le succès à l’organisation américaine, a été un premier pas vers les sommets, c’est surtout le recrutement de ropz, un an plus tard, qui servira de déclencheur. L’Estonien est l’un des meilleurs rifles du monde et va clairement le prouver. À ses côtés, une autre brute, Twistzz, un vétéran qui en a encore sous le coude, rain, et une pièce rapportée initiale qui a prouvé qu’elle pouvait parfaitement remplir le rôle de sniper, broky.
C’est avec ce cinq un peu improbable mais absurdement skillé, savant mélange de jeunes et de moins jeunes, de multimédaillés et de palmarès presque vierges, de raison et de folie, que FaZe est entrée dans l’histoire, devenant la première équipe internationale – rassemblant des joueurs de plusieurs nationalités ne partageant pas la même langue natale – à remporter un Major. Cinq pays, deux continents et pas de NiKo, coldzera, GuardiaN ou olofmeister, autant de grands noms passés dans la structure mais qui auront échoué là où les cinq autres ont réussi.
On ne sait pas encore combien de temps cette équipe vivra mais avec une victoire à Katowice, une à Cologne, une en Pro League et, surtout, une en Major, le tout en six mois, elle s’est déjà assurée une belle place dans la légende. karrigan et rain, longtemps traumatisés par les défaites de 2018 sous ces mêmes couleurs FaZe, en finale de l'ELEAGUE Boston Major puis des IEM Katowice, peuvent définitivement oublier le passé.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : PGL Major Antwerp 2022 Hors Major à l'international : IEM Katowice 2022 |
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Team Liquid 2018-2020
NAF-FLY, EliGE, Twistzz, Stewie2K, nitr0
Alors que la scène commençait doucement à comprendre qu’Astralis n’était pas invincible, la victime préférée des Danois prenait la tête du nouvel ordre mondial : Liquid allait enfin se venger. Battue à six reprises en finale en 2018, dont cinq par Astralis, l’équipe américaine avait effectué un changement depuis cette sombre époque, trouvant un accord avec MIBR pour lui donner TACO en contrepartie de Stewie2K. Cet échange allait donner corps au rêve américain et à la line-up la plus skillée qu’ait connu ce pays.
En un peu plus de deux mois, entre mai et juillet 2019, Liquid rattrapait le temps perdu. Elle triomphait aux États-Unis (DH Masters Dallas, BLAST Los Angeles, IEM Chicago), en Europe (Finales ESL Pro League S9, ESL One Cologne), en Océanie (IEM Sydney), et bouclait la deuxième saison de l’Intel Grand Slam en un temps record, alors qu’il avait fallu huit mois à Astralis pour remporter la première édition.
Liquid a certes profité de la quasi-absence sur le circuit de son pire ennemi à ce moment-là, mais a tout de même battu les Danois lors des Finales Pro League à Montpellier, et s’est montrée plus forte que tous ses autres adversaires du moment, dont Vitality et ENCE en premier lieu. Les Américains évoluaient alors dans un système simple mais efficace quand il s’agit d’être bon à CS : cliquer plus vite que tout le monde et avoir cinq joueurs toujours chauds. "Ils ne font rien de spécial, rien de nouveau, ils n’ont pas le teamplay qu’Astralis pouvait avoir. Ils sont juste trop forts au jeu en lui-même", résumait ALEX, alors leader de Vitality et battu en finale de l’ESL One Cologne.
Malheureusement pour Liquid, le momentum ne durera pas éternellement. La pause estivale stoppe l’élan de la formation qui ne gagnera plus rien d’autre ensuite. Le Major de la rentrée, qui devait lui permettre d’affirmer définitivement son statut de nouveau tyran, verra au contraire Astralis revenir en beauté pour lui botter les fesses. Le Covid-19 finira d’achever une line-up qui sera montée très haut mais n’aura pas su durer.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : iBUYPOWER Masters IV (2019)IEM Sydney 2019 DreamHack Masters Dallas 2019 Finales ESL Pro League S9 (2019) ESL One Cologne 2019 BLAST Pro Series Los Angeles 2019 IEM Chicago 2019 Intel Grand Slam S2 (2019) |
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fnatic 2015-2016
olofmeister, dennis, flusha, KRIMZ, JW
Six lans gagnées en six lans jouées. Pas besoin d’en dire plus pour présenter cette version de fnatic. On se demandait si les Suédois sauraient rebondir après le départ de pronax et l’arrivée de dennis, leur réponse fut aussi limpide que brutale. Avec sa nouvelle recrue et flusha au lead, fnatic reprit ses vieilles habitudes de l’époque et gagna tout, tout de suite, dont une saison d’ESL Pro League et les IEM Katowice, 3-0 en finale contre Luminosity après avoir pourtant été menée 3-12 sur deux cartes.
Sur le papier, le cinq avait de quoi faire peur : le seul élément en retrait individuellement, pronax, avait été remplacé par une nouvelle machine de skill, dennis. Et flusha n’était pas le moins manchot quand il s’agissait de prendre les rênes. Bref, on pensait connaître à nouveau une période de domination sans partage.
En réalité, après ses six victoires initiales, fnatic ne remporta plus rien. Son coup de mou arriva au pire moment possible, lors du premier Major de 2016, la MLG Colombus. L’équipe s’inclina en quart de finale contre des Astralis survoltés, 10-16 / 05-16, qui eurent même le culot de demander une pause tactique à 15-02 en leur faveur sur la deuxième carte pour faire durer un peu plus longtemps le supplice de leur adversaire.
Cette humiliation marqua le début de la fin, déjà, pour ce cinq qui paraissait pourtant si impressionnant. Devant s’éloigner des écrans plusieurs semaines pour soigner une blessure au bras, olofmeister manqua quasiment tout le printemps. Son retour permit à fnatic de retrouver un peu d’allant, avec une demi-finale en Major à Cologne et une finale à l’ELEAGUE.
Et puis, sorti de nulle part, le shuffle suédois. En plein milieu de l’été, JW, flusha et KRIMZ décident de partir chez GODSENT pour retrouver leur ex-leader pronax ainsi que schneider, avec qui les deux premiers avaient remporté un Major à la DH Winter 2013. Des divergences et une envie de repartir de zéro, après quasiment deux ans passées au plus haut niveau avec fnatic, expliquent ces transferts inattendus.
Cette line-up aurait pu en rester là mais elle renaîtra début 2017. Les trois démissionnaires reviennent au bercail après avoir constaté que le projet GODSENT ne fonctionnait pas. "[Chez fnatic] le jeu était facile pour nous, mais on a oublié pourquoi ça l’était", sourira presque JW pour expliquer cet échec en dehors de son cocon. La mémoire ne reviendra pas plus lors de cette nouvelle tentative et le cinq terminera sa route quelques mois plus tard, pour de bon cette fois-ci, après un nouvel échec en quart de finale lors du PGL Major Krakow. En laissant à ses supporters un éternel arrière-goût de regrets pour ne pas avoir su concrétiser en Major un début d’existence si parfait.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Renaissance :
Mort définitive :
Durée de vie totale :
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Palmarès principal en lan : En Major : 3/4. ESL One Cologne 2016 Hors Major à l'international : Finales FACEIT Stage 3 (2015) |
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NAVI 2015-2016
seized, Edward, GuardiaN, flamie, Zeus
C’est une montée en puissance lente, discrète, passée inaperçue. Pour certains, c’était même davantage une stagnation que de réels progrès. Pourtant, tout au long de la saison 2015, NAVI a avancé en chipant des trophées : une Pro League Winter ici, des StarSeries là, un ESWC de ce côté. Et puis à la DreamHack Cluj-Napoca, dernier Major de l’année, le déclic. NAVI sort des poules, survit à Luminosity en quart, broie NiP en demie et passe à un cheveu de remporter la première carte de la finale contre EnVyUs. "NAVI aurait probablement gagné Dust2" avouera NBK après la rencontre, bien content que les Français n’aient pas été embarqués sur cette troisième carte piège.
En Roumanie, tout le monde, et sans doute NAVI la première, prend conscience de ce que peut réaliser cette équipe avec un GuardiaN qui n’a jamais été aussi fort à l’AWP, et des flamie et seized si impactants quand ils sont en forme. Jusqu’alors, personne ne prêtait trop attention à cette line-up, cachée par les traditionnels EnVy, fnatic, TSM et Virtus.pro. En six mois, NAVI va pourtant jouer deux finales de Major, remporter plusieurs trophées de premier ordre et être au coeur de la rivalité la plus excitante de cette période face à Luminosity. Ce cinq ne remportera cependant jamais le grand trophée après lequel il s’était mis à courir. Cela causera sa perte à l’été 2016 après un nouvel échec en Major, en quart de finale de l’ESL One Cologne, qui débouchera sur l’éviction du leader Zeus.
NAVI a débarqué dans les hautes sphères mondiales après un gros coup et a constaté que c’était plutôt confortable. Elle a ensuite tout fait pour y gagner sa légitimité mais restait trop dépendante de GuardiaN, qui ne pouvait compter que sur un soutien intermittent des rifles qui l’entouraient, mais aussi peut-être de starix, coach qui devint quasiment un leader de substitution au fil du temps. N’en reste pas moins que cette formation frôla le Graal à deux reprises et réalisa six mois intenses que beaucoup pourraient lui envier.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : DreamHack Cluj-Napoca 2015 Hors Major à l'international : ESL Pro League Winter 2014/2015 |
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Mentions honorables |
Parce qu'elles aussi méritent d'être distinguées :
- FaZe Clan 2017-2018 (rain, karrigan, NiKo, GuardiaN, olofmeister) : Si FaZe 2022 n'avait pas connu autant de succès, c'est la version 2017-2018 qui aurait pris sa place plus haut. La deuxième meilleure qu'ait connu FaZe, avec une doublette rain/NiKo en feu et un GuardiaN au top. Sa fin d'année 2017 est superbe mais ses deux échecs en finale début 2018, au Major de Boston et à Katowice, ont cassé quelque chose que l'équipe n'a jamais réussi à réparer.
- SK 2017 (FalleN, fer, coldzera, TACO, felps) : Cette composition brésilienne a gagné plus de trophées que celle avec fnx. Mais son seul Major disputé, à Krakow, s'est achevé en quart, et un étrange sentiment de déséquilibre émane de ce cinq malgré sa puissance monstrueuse. fer et felps, hyper-agressifs tous les deux, se marchent dessus et la line-up finit par imploser. Le second, pourtant si fort, doit finir par partir, ce qui mettra un sacré coup d'arrêt à sa carrière.
- SK 2017-2018 (FalleN, fer, coldzera, TACO, boltz) : felps écarté, boltz, beaucoup plus passif, débarque. Ça marche vite et bien : SK gagne trois grands trophées fin 2017 (EPICENTER, BLAST Copenhague, Finales ESL Pro League S6). Mais le succès n'est finalement qu'éphémère et ne se poursuit pas en 2018. La dernière grande line-up de FalleN, fer, coldzera et TACO – à débattre pour ce dernier qui réalisa ensuite une belle année 2018 avec Liquid.
- Team Liquid 2018 (EliGE, nitr0, Twistzz, NAF-FLY, TACO) : La voilà justement, cette équipe Liquid. Elle aurait pu collectionner les trophées si Astralis n'avait pas existé. Mais les Danois étaient bien réels et battront cinq fois cette formation en finale en 2018, dont trois fois en terres américaines. Liqud laissera aussi filer l'ESL One New York après avoir pourtant mené 2-1 et 13-4 sur la quatrième map contre MOUZ en finale. Cette équipe méritait mieux, mais elle aura au moins permis de révéler Twistzz et de confirmer le talent de NAF.
- NAVI 2017-2018 (Edward, flamie, s1mple, Zeus, electronic) : Entre les NAVI de 2015-2016 et ceux de 2021-2022, il y eut ceux de 2017-2018. Zeus est revenu, electronic vient d'arriver et cette équipe à majorité ukrainienne va être l'une des seules à donner un peu de fil à retordre aux grands Astralis. Elle les bat en demi-finale de l'ESL One Cologne avant d'aller cueillir le titre, puis lors de la BLAST Copenhague pour empêcher les Danois de triompher à domicile. Au total, cinq compétitions à plus de 250 000 $ de cashprize remportés en un an et demi. Propre. En Major, ça ne passera pas loin mais ça ne paiera jamais : finale perdue contre Astralis au FACEIT Major London 2018, arrêt en demi-finale à l'ELEAGUE Boston Major 2018 (contre FaZe) et aux IEM Katowice 2019 (contre ENCE).
- Dignitas/TSM/"?"/Astralis 2014-2016 (dupreeh, Xyp9x, device, cajunb, karrigan) : La première équipe danoise à avoir gagné des compétitions sur CS:GO. karrigan remplace FeTiSh et donne à ses nouveaux poulains le goût de la victoire chez TSM. Non reconduite par la structure américaine après sa première année de contrat, la line-up fonde alors Astralis. Elle ne remportera jamais de très grands trophées mais posera de bonnes bases pour la suite. On retient évidemment le trio dupreeh - device - Xyp9x mais il ne faudrait pas oublier cajunb, sniper solide qui intégra le Top 20 HLTV 2015 à la 15ème place.
- MOUZ 2019-2020 (chrisJ, ropz, karrigan, woxic, frozen) : MOUZ aura vu passer bien des joueurs chez elle, mais c'est ceux de la version 2019-2020 qui s'imposent comme les meilleurs. Entourés par les expérimentés karrigan et chrisJ, les trois jeunots ropz, woxic et frozen vont enchaîner les grosses performances pour aller cueillir un triple succès de haute volée fin 2019 : Asia Championships, Finales ESL Pro League S10 et cs_summit #5, auquel s'ajoutera l'ICE Challenge en février 2020. Le Covid-19 se chargera de mettre fin à cette belle dynamique.
- Virtus.pro 2012-2013 (ANGE1, kucher, Dosia, Fox, AdreN) : L'une des seules formations à avoir vraiment existé derrière les NiP intouchables des débuts de CS:GO. C'est elle qui fera tomber le monstre et son 87-0 lors des finales StarSeries V, qu'elle remportera dans la foulée après avoir déjà été finaliste de l'édition précédente. Un cinq sur qui peu pariaient à sa création, mais chez qui la fratrie Dosia - Fox aura prouvé sa valeur.
- Cloud9 (sgares, shroud, n0thing, Skadoodle, freakazoid) : Un souvenir estival. En 2015, la scène américaine vient de perdre ses meilleurs représentants suite au scandale du match truqué d'iBUYPOWER. Loin d'être au niveau, Cloud9 opère un double changement en récupérant Skadoodle et freakazoid. Mené par un sgares au cerveau fumant, son été sera superbe, avec trois finales (Finales ESL Pro League S1, ESWC, Finales FACEIT League S2) et une Europe défiée dans les yeux. Cette line-up ne gagnera finalement aucun trophée et sombrera ensuite à la rentrée. Pourtant, encore aujourd'hui, même s'il est probablement un peu surestimé, son improbable été 2015 reste gravé dans la tête des suiveurs de l'époque.
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Merci à Elnum pour les bannières