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10 ans de CS:GO : 10 line-up françaises
Elles semblent aujourd'hui en voie de disparition au plus haut niveau, mais les équipes françaises ont bien rythmé la scène mondiale durant la décennie précédente. Plusieurs ont même été considérées comme les meilleures du globe lors de certaines périodes, souvent assez brèves, il faut tout de même l'avouer.
Cet article offre l'occasion de revenir sur elles mais aussi sur d'autres formations tricolores qui, sans atteindre les sommets de leurs consoeurs, ont su faire vibrer les supporters et défendre les couleurs bleu-blanc-rouge à tous les niveaux.
Cliquez sur l'image de chaque équipe pour les détails de son parcours sur CS:GO.
Team-LDLC/EnVyUs |
EnVyUs |
G2 Esports |
Vitality |
VeryGames/Titan |
G2 Esports |
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Team-LDLC |
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DBL PONEY/HEET |
Team-LDLC/EnVyUs 2014-2015
SmithZz, kioShiMa, Happy, shox, NBK
Deux équipes françaises ont triomphé en Major. Voilà la première. Elle est née lors du shuffle français de l'été 2014 sous l'impulsion de NBK, qui ne veut plus continuer chez Titan, et shox, en attente d'un nouveau projet avec Epsilon. Le second ramène son binôme de toujours SmithZz, lui aussi écarté de chez Titan, et kioShiMa, avec qui il évolue depuis plusieurs mois chez Epsilon. Happy, sans rien suite à la fin de son ancienne line-up LDLC, rejoint l'équipe pour la finaliser puis en prendre le lead, après de premières expériences peu concluantes avec NBK au poste.
La communauté française s'attend à une rivalité de haut vol entre cette formation, rapidement recrutée par LDLC, et les nouveaux Titan (Ex6TenZ, kennyS, apEX, Maniac, KQLY). Le duel ne va pas faire long feu : la bande d'Happy se montre rapidement au-dessus du lot. Pendant près de dix mois, elle va constamment être à la lutte avec fnatic (JW, flusha, pronax, olofmeister, KRIMZ) pour la place de numéro 1 mondiale. Les Suédois seront presque toujours au-dessus puisque LDLC ne les battra jamais en Bo3. Sauf une fois, à la DreamHack Winter, par forfait, après l'affaire du boost et une Overpass complètement folle. Malgré cette rivalité à sens unique, cette line-up va récolter quelques jolis titres. Le Major évidemment, son plus beau, mais aussi les X-Games, deux Finales StarSeries et deux éditions du circuit Gfinity.
Le transfert chez EnVyUs va symboliser le changement d'ère que connaît CS:GO et l'esport en général, attirant de plus en plus d'argent et d'investisseurs. Les Français rejoignent une structure américaine et profitent d'une belle augmentation de salaire. Un recrutement qui ne va pas vraiment bouleverser les performances de l'équipe, qui continuera sur sa lancée durant la première partie de saison 2015.
Ce cinq reste, encore aujourd'hui, l'un des meilleurs voire le meilleur que la France ait connu sur Global Offensive. Il va faire partie des trois meilleurs du monde pendant quasiment un an. En 20 lans disputées, il ne sortira que deux fois du top 4, pour six victoires, six deuxièmes places et six top 3/4 ! Une régularité assez folle qui aura largement fait défaut aux équipes tricolores par la suite.
On regrette ainsi d'autant plus la fin de cette formation, minée par des problèmes internes qui aboutiront à une scission entre le duo shox/SmithZz et les trois autres alors que les résultats étaient encore bons. Lors de l'ESWC 2015 à Montréal, les deux premiers sont mis dehors quasiment en plein tournoi, ce qui explique l'ambiance très particulière qui régnait lors de la demi-finale perdue contre Cloud9.
En plus d'avoir fait les glorieuses heures du CS:GO français, cette line-up LDLC/EnVyUs installera Happy non pas seulement comme un leader de talent mais bien comme l'un des meilleurs joueurs du monde. Elle confirmera aussi le talent de kioShiMa, qui intégrera le Top 20 HLTV à la 19ème place en 2014, et la propension de NBK à toujours être au coeur des bons coups. Une très belle équipe, qui aurait pu gagner encore plus sans ces satanés fnatic.
Naissance de la line-up :
Recrutement de la line-up Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : DreamHack Winter 2014 Hors Major à l'international : X-Games (2015)Finales SL StarSeries XI (2014), XII (2015) Gfinity Spring Masters I, Summer Masters I (2015) |
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EnVyUs 2015-2016
kioShiMa, apEX, Happy, NBK, kennyS
Sept mois et demi. Cette deuxième version d'EnVyUs, apparue après le deuxième shuffle français et le recrutement de kennyS et apEX à la place de shox et SmithZz, n'a existé que sept mois et demi. On aurait pourtant dit beaucoup plus tant elle a paru dominer la scène pendant un moment. Drôle de distorsion temporelle.
Cette line-up a gagné rapidement et beaucoup. Les deux nouveaux arrivants s'intègrent parfaitement au collectif et, après deux mois passés ensemble, nV compte déjà trois titres (IEM Gamescom, DreamHack London, Gfinity Champion of Champions) et une finale de Major à son palmarès. kennyS est dans une forme excellente, apEX aussi, et les trois autres ont repris du poil de la bête après la fin douloureuse de la mouture précédente. Tout va vite...
...même la dégradation de l'ambiance interne, malgré les victoires. Le bootcamp avant d'aller jouer un nouveau Major, la DH Cluj-Napoca, est désastreux. Pourtant, en Roumanie, EnVyUs ne laisse rien paraître et l'emporte après avoir montré une très belle résilience mentale tout au long des play-offs. De l'extérieur, l'équipe est la meilleure du monde. En interne, ce sacre n'a rien changé à la situation.
Le lead d'Happy est remis en question, notamment par NBK qui prône un style plus rigoureux. Des changements de rôles s'opèrent. Insatisfait, kioShiMa finit par lâcher l'affaire et demandera quasiment de lui-même à être écarté. Les résultats se détériorent peu à peu, malgré un ultime succès aux Finales Global eSports Cup. En mars, la dernière place aux IEM Katowice puis aux Finales Counter Pit League, suite à un revers contre les modestes NRG, sonne le glas de cette équipe. kioShiMa est finalement mis dehors, DEVIL prend sa place, mais ni ce changement ni les suivants ne permettront à EnVyUs de remonter la pente. La structure ne retrouvera plus jamais les sommets après un an de très bons résultats avec ses équipes françaises.
Cette V2 d'EnVy a donc, comme la V1, été plombée par ses gros egos et l'incapacité de ses membres à s'entendre sur le long terme. Là encore, tant de regrets au vu de la puissance de feu qui se dégageait sur le serveur. Cette line-up est la dernière française à avoir fait gagner son pays en Major et à avoir été considérée, sans contestation possible, comme la meilleure du monde. Durant une courte période, certes, mais tout de même : elle attend toujours une héritière.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : DreamHack Cluj-Napoca 2015 Hors Major à l'international : IEM Gamescom (2015) |
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G2 Esports 2017-2018
bodyy, apEX, shox, NBK, kennyS
La "superteam". Un surnom que les joueurs ont toujours renié, arguant que c'était une trouvaille des médias et des réseaux pour faire monter la hype autour de cette équipe. Un surnom qui n'a fait qu'accroître la pression qui reposait sur leurs épaules. Un surnom qu'ils auraient sans doute bien voulu éviter.
Oui mais voilà, début 2017, cette line-up renferme la crème du CS tricolore. G2 et EnVyUs, qui ont alterné les résultats moyens en 2016, fusionnent leurs meilleurs éléments pour donner naissance à, donc, une "superteam", qui doit permettre à la France de renouer avec les sommets. Meilleur joueur du pays à l'époque, shox conserve le lead et est accompagné par SmithZz au coaching. Il garde aussi bodyy, convaincu par son talent. Dans le même temps, apEX, NBK et kennyS débarquent de chez EnVy. Sur le papier, difficile de faire un cinq plus alléchant dans l'Hexagone.
Les attentes sont donc très fortes et c'est sûrement à cause d'elles que cette line-up reste, encore aujourd'hui, un souvenir mitigé dans l'esprit des fans. Elle a pourtant gagné deux tournois de première envergure, la Pro League et une DH Masters, et ravi son public à domicile lors de la DH Tours, portée à chaque fois par un kennyS monstrueux, MVP de tous ces événements. Alors pourquoi tant d'hésitation ?
Déjà, une certaine inconstance. G2 pouvait être très forte comme absente. Sa fin d'année 2017 est symptomatique de son instabilité : victoire à la DH Masters et top 3 à l'EPICENTER mais aussi, dans le même temps, élimination en poules des IEM Oakland, de l'ESL Pro League, et avant-dernière place des BLAST Copenhague. Des résultats en dents de scie, reflets d'un cinq en manque de confiance, qui s'est cherché toute l'année dans la lignée d'un shox jamais vraiment apaisé au lead.
Ensuite, des échecs en Major. Ça, en revanche, elle l'avait dit : cette formation voulait gagner des Majors. Bilan des courses, une sortie prématurée dès la ronde suisse lors du PGL Major Krakow 2017 et un quart de finale raté face à Cloud9 (08-16 / 07-16) à l'ELEAGUE Major Boston 2018. Forcément décevant, et la communauté n'a pas pardonné ces deux contre-performances.
Aujourd'hui, on donnerait beaucoup pour avoir une équipe 100 % tricolore capable de gagner deux grands titres durant une saison. Mais à l'époque, on voulait plus. On voulait de la victoire en Major et du top 1 monde, comme ce qu'avaient offert LDLC et EnVy quelques années plus tôt. Avec le recul, cette line-up a donc subi les espérances très élevées des supporters de l'époque. Certes, elle n'a pas réussi à devenir une référence à l'international, mais elle n'a pas non plus tout raté, malgré des derniers mois particulièrement compliqués. D'ailleurs, sa victoire à la DH Masters Malmö constitue toujours le dernier grand succès de G2 sur CS:GO, malgré tous les millions investis dans des superstars depuis.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : DreamHack Tours 2017 |
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Vitality 2019
RpK, ZywOo, NBK, apEX, ALEX
C'est avec ce cinq que Vitality va se faire un nom sur la scène Counter-Strike. Arrivée à l'automne 2018, l'écurie tricolore va rapidement opérer un changement en remplaçant Happy par ALEX. Va ainsi émerger une line-up au double lead NBK-ALEX, où le phénomène ZywOo va confirmer son talent de dingue, et qui va peu à peu s'incruster parmi les meilleures mondiales.
Elle commence par intégrer le circuit Major à Katowice, après avoir dû passer par les qualifications ouvertes, puis s'adjuge ses premiers faits dans deux lans "secondaires" : la Charleroi Esport et le cs_summit #4, où l'équipe battra tout de même des Team Liquid amenés à dominer les mois suivants. Le grand triomphe a lieu lors des ECS, l'une des ligues les mieux dotées de l'écosystème : Vitality profite du raté d'Astralis pour s'imposer en battant NRG puis FURIA en play-offs.
En pleine bourre, la formation enchaîne un ESL Cologne brillant. Elle perd son match d'ouverture contre NiP mais remonte tout le loser bracket en éliminant ENCE, fnatic et Heroic pour rejoindre l'arbre. NRG est battue en quart, Astralis en demie après un match superbe (16-08 / 19-22 / 16-09), et seule Liquid met fin au parcours de rêve des Français en finale. Malgré la défaite, ZywOo est sacré MVP après sa compétition de zinzin.
Tout va bien dans le meilleur des mondes... en apparence. Une fois encore, vive la France, les egos s'entrechoquent. Le lead partagé entre NBK et ALEX crée des tensions. "Après les ECS, quasiment toute mon énergie était consacrée à stabiliser le groupe. Je savais qu'on ne pourrait pas rester comme ça une année de plus. Impossible", expliquera le coach XTQZZZ.
Au StarLadder Berlin Major, qui inaugure la deuxième partie de saison, le collectif va exploser. Ou plutôt, il va mettre au ban NBK, coupable de comportements inappropriés aux yeux de ses coéquipiers. "Quelque chose s'est passé au Major et tous les joueurs ne voulaient plus évoluer avec NBK. Pas un ou deux, tous. [...] Dire qu'il n'y avait des problèmes qu'avec NBK est faux. Il y avait des problèmes avec tout le monde. ALEX non plus n'est pas facile. Honnêtement, il faut le dire : à la fin, c'était soit ALEX, soit NBK", détaillera XTQZZZ au moment du kick de NBK.
Le top 5/8 obtenu à Berlin, meilleur résultat d'un cinq français en Major depuis un an et demi, est éclipsé par ces embrouilles et l'éviction du capitaine, annoncée avant même la fin de la compétition. La défaite contre les surprenants AVANGAR en quart de finale, alors que Vitality disposait d'un tableau abordable pour rejoindre la finale, avait de toute façon déjà miné les esprits.
Cette line-up aurait-elle pu faire plus si elle était restée ensemble ? Peut-être. Il est toutefois vrai que le double lead reposait sur un équilibre difficile à entretenir. Le recrutement de shox permettra ensuite à Vitality de rapidement rebondir en seconde moitié de saison, avec un joli succès à l'EPICENTER pour conclure. La mise en retrait d'ALEX début 2020, de son plein gré face à un rythme compétitif trop intense pour lui, clôturera définitivement cette période chez Vitality.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : Charleroi Esports (2019) |
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VeryGames/Titan 2013-2014
ScreaM, NBK, shox, Ex6TenZ, SmithZz
Cette équipe VeryGames a vu le jour quand shox a remplacé kennyS courant 2013. Et elle a pris fin quand... kennyS a substitué shox quasiment un an plus tard. Éternel recommencement de la scène française, mais aussi évolution des besoins et des relations internes.
En 2013, VeryGames veut être la meilleure du monde. Mais cinq Suédois évoluant sous les couleurs de Ninjas in Pyjamas ne l'entendent pas de cette oreille et préfèrent tout gagner. VG retourne le problème dans tous les sens et après un énième échec aux Finales ESEA S13, particulièrement cruel (14-16 / 14-16 contre NiP, 14-16 / 20-22 face à Quantic), se résout à effectuer un changement. Jugé trop immature et inexpérimenté, kennyS est écarté au profit de shox. Un nouvel arrivant que tout le monde connaît déjà bien dans l'équipe. La greffe prend vite et VeryGames passe enfin le cap tant désiré : elle remporte plusieurs tournois et vient à bout des NiP aux Finales StarLadder VII et aux EMS One Fall. La malédiction n'est plus, merci shox, tout va bien jusque-là. La fin d'année va compliquer les choses.
VG bat NiP en demi-finale de l'ESWC mais s'incline en finale contre ses rivaux domestiques de Clan-Mystik, qu'elle battait pourtant toujours habituellement. Un mois plus tard, la DH Winter, premier Major de l'histoire, voit les NiP prendre leur revanche au meilleur moment possible dans le dernier carré. Les belles promesses de l'été sont envolées et la line-up termine 2013 sur deux notes amères. "L’ESWC, où nous étions dispersés, a marqué une rupture. La préparation de la DreamHack Winter a été chaotique et nous y sommes arrivés divisés, loin d’être sur la même longueur d’onde", se souvient le manager NiaK. À cela s'ajoute la fin du soutien de VeryGames, qui ne peut plus suivre financièrement le développement de la scène.
Le cinq reste toutefois soudé et fait un pari : partir dans une nouvelle structure, Titan, pour aller encore plus loin dans l'implication grâce notamment à une gaming house. Pari osé qui, au début, remotive tout le monde. Mais pari finalement manqué. Deux échecs, au Major des EMS One Katowice et à la CPH Games, font très mal au moral. Au sein de ce nouveau fonctionnement où le collectif est poussé à l'extrême, shox n'est pas à l'aise et préfère laisser sa place. À kennyS, donc, qui n'attendait que ça pour revenir.
Ce cinq aura réussi son premier objectif : faire tomber NiP et ne plus se contenter de places d'honneur. Mais il n'aura ensuite pas réussi à définitivement enterrer son adversaire et à s'affirmer comme le meilleur de la scène à sa place. Le risque pris avec la gaming house n'aura pas payé. Titan ne le savait évidemment pas encore à l'époque mais les choses n'allaient pas aller en s'arrangeant par la suite, loin de là, et plus aucune de ses itérations ne rencontrerait autant de succès que ce cinq VeryGames.
Naissance de la line-up :
Recrutement de la line-up Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : 3/4. DreamHack Winter 2013 Hors Major à l'international : EMS One Summer, Fall 2013 |
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G2 Esports 2016-2017
ScreaM, shox, SmithZz, bodyy, RpK
Comment se faire apprécier quand on a viré le leader le plus emblématique de la scène depuis des années ? C'est le problème qu'a su résoudre cette version de G2 en 2016. Lorsqu'elle écarte Ex6TenZ pour recruter bodyy, les réactions sont terribles : même s'il ne faisait plus l'unanimité, le Belge restait un modèle pour beaucoup, impossible à déloger. Et puis, shox au lead, on n'a jamais vu ça !
L'hostilité ambiante va pourtant s'évaporer en un mois et deux tournois. Une période très courte durant laquelle G2 va d'abord accrocher la deuxième place de l'ESL Pro League en offrant une finale dantesque face à Luminosity, puis conquérir le titre aux ECS en marchant sur fnatic et ces mêmes Luminosity. shox et ScreaM sont inarrêtables, RpK suit le mouvement, bodyy confirme son potentiel et SmithZz donne encore le change au niveau individuel.
Ces deux excellents résultats et la symbiose qui se dégage de ce cinq suffisent à faire oublier la rancoeur du changement intervenu peu avant, et à transformer G2 en nouvel étendard de la scène française pour les saisons à venir. "C’est au coeur de l’année 2016 que G2 et la France sont véritablement tombées en amour, portées par un duo inarrêtable, quelques vétérans expérimentés et un jeune joueur peu connu du grand public. Une histoire toute en intensité, talent individuel et conflits interpersonnels larvés ; une histoire très française donc."
Difficile de mieux résumer la vie de cette line-up. Parce que oui, après la lune de miel souvent observée chez les équipes tricolores fraîchement formées, vient le temps, habituel lui aussi, des galères en interne et de l'ambiance qui en prend un coup. La seconde partie de saison est un long de chemin de croix : shox et ScreaM ne s'entendent plus tant que ça, les bonnes performances se font rares et la situation finit par déboucher sur le troisième shuffle national début 2017. Classique, presque lassant.
Un nombre de succès qui se compte sur un pouce, une période de grâce restreinte, une fin tristoune : cette équipe méritait-elle tant d'attention ? On ne sait pas trop, mais il est vrai qu'il se dégage d'elle la saveur d'un souvenir de vacances resté figé dans le temps, dans lequel on aimerait pouvoir replonger de temps en temps pour se rappeller à quel point c'était bien quand la France cliquait si vite.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : Finales ECS S1 (2016) |
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Team-LDLC 2014
apEX, Happy, Maniac, Uzzziii, KQLY
Avant le grand séisme du shuffle français à l'été 2014, il y en avait déjà eu un petit premier en début d'année. Sans équipe depuis six mois, Team-LDLC sort les billets pour revenir sur la scène française. Elle offre des salaires et donc un statut de professionnel à deux joueurs de chez Clan-Mystik, apEX et KQLY, et à trois membres de la line-up Nameless de l'époque, Happy, Maniac et Uzzziii. Un assemblage à la force de l'argent qui ne manque pas d'énerver un kennyS se sentant "trahi" par le départ de ses trois coéquipiers de Nameless, et qui ne mâche pas ses mots contre apEX : "Danny, après 2 essais, est enfin arrivé à ses fins, le plus grand hypocrite et opportuniste de la scène, a ce qu’il veut : un salaire."
Si la création fait des émules, cette équipe va cependant progressivement s'imposer comme la meilleure de France durant le premier semestre 2014, tandis que Titan, indéboulonnable maître de l'Hexagone jusque-là, s'effondre peu à peu. Le lead d'Happy, la puissance de feu d'apEX et les clutchs de Maniac permettent à LDLC de franchir deux fois les poules des Majors, à Katowice puis à Cologne, d'atteindre le dernier carré de la CPH Games en battant Titan en quart, et de remporter la DH Valencia face aux Epsilon de shox en finale.
Toutes ces assomptions ont cependant peu de valeur étant donné la présence de KQLY, banni en fin d'année pour triche. Cet éléphant au milieu de la pièce gâche le parcours de cette équipe. Ex6TenZ lui-même estimait que "KQLY triche [à la finale de l'ESWC 2013], et il triche encore plus quand on perd contre LDLC quelques mois plus tard à la CPH". Le 1vs1 remporté contre pasha pour donner la victoire aux siens en quart de finale de l'ESL One Cologne a également fait l'objet de nombreux débats quant à sa légitimité. On ne s'attardera donc pas plus sur cette line-up, dont les belles performances couplées aux problèmes de Titan déclenchèrent le chambardement estival quelques mois à peine après sa formation. À l'époque, on pouvait dire qu'on ne perdait pas de temps au moment d'effectuer des changements.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : 3/4. ESL One Cologne 2014 Hors Major à l'international : DreamHack Valencia 2014 |
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VeryGames 2012
RpK, SmithZz, kennyS (en haut), NBK, Ex6TenZ (en bas)
Un palmarès vierge à l'international sur CS:GO qui ne fait pas honneur à ce cinq. Le 31 août 2012, dix jours après la sortie officielle de Global Offensive, VeryGames annonce son passage officiel sur ce nouveau jeu. Son équipe de l'époque, qui a dominé les dernières semaines de vie de Source, fait donc la bascule et compte bien poursuivre sur sa lancée. Elle y arrivera... presque. Les Ninjas in Pyjamas, qui poncent Global Offensive depuis quelques temps déjà, ne vont laisser de place à personne.
VeryGames 2012, c'est donc la meilleure équipe d'un monde où NiP n'existe pas. Mais comme NiP existe, c'est quatre médailles d'argent en quatre lans internationales disputées : la DreamHack Valencia, l'ESWC, la DreamHack Winter et l'Esports Heaven Prague. VG ne trouvera jamais la clé malgré des joueurs qui ont vite pris le pli de CS:GO. kennyS est toujours aussi rapide avec son AWP, NBK confirme qu'il est là pour durer et RpK est l'un des seuls à pouvoir rivaliser individuellement avec les NiP. Statistiquement, le Tank finit meilleur joueur de la DH Winter, même après avoir pris la foudre en finale (09-16 / 01-16).
C'est ce même RpK qui mettra fin à cette line-up en annonçant sa retraite, à la surprise générale, début 2013. Une nouvelle sortie de nulle part alors que le rifle n'a que 23 ans. Mais ce dernier ne voulait plus continuer à jouer autant dans des conditions "amateures", et préférait alors épauler son père en tant que mécanicien automobile. Il suivra cette voie pendant deux ans avant de revenir aux affaires fin 2014 chez Titan, suite à un appel de NiaK et des mots bien sentis du manager le plus connu de la scène nationale.
Cette line-up VeryGames n'a peut-être rien gagné de bien grand, mais elle est la première formation tricolore à avoir fait briller les couleurs nationales sur CS:GO et à s'être battue pour le trône. Elle symbolise les débuts, quand le jeu émergeait tout juste, que personne ou presque ne vivait de Counter-Strike, mais que la passion était déjà là sur ce nouvel opus.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : Insomnia #46 (CS:S)Hors Major en France : Masters Français du Jeu Vidéo 2012 (CS:S) |
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Team-LDLC 2018
to1nou, devoduvek, ALEX, LOGAN, AmaNEk
En 2018, la scène française est un marasme. EnVyUs plie bagage, G2 se cherche sans se trouver, Vitality vient tout juste de voir le jour. Au milieu de ce cet écosystème ankylosé va surgir une belle surprise, LDLC. Troisième larronne habituelle du pays, elle va, quelques mois durant, attirer tous les regards sur elle.
Le déclencheur de ce succès, c'est le recrutement d'AmaNEk et de devoduvek en mai. Les deux compères sortent d'une année prolifique avec Misfits outre-Atlantique, qui leur a permis de gagner en maturité et en expérience avec un Major disputé et un top 3/4 de haute volée obtenu lors des Finales de l'ESL Pro League S6. Auréolé d'une confiance nouvelle, le duo va embarquer LDLC dans son élan.
Cette équipe va mettre le subtop, français comme européen, sous son joug. Elle remporte le Championnat National S6 sans perdre une seule carte, exploit unique encore aujourd'hui, et s'impose au PMU Challenge et à l'ESL Pro European Championship. Comme cet échelon ne lui suffit plus, LDLC se fait ensuite une place chez les grands. Elle se qualifie pour les ECS et termine la saison régulière en milieu de classement, entre FaZe et fnatic, seule néophyte parmi les plus gros noms de la scène.
Mais le souvenir le plus marquant de cette formation reste évidemment son parcours aux IEM Chicago. Du voyage après un parcours déjà fabuleux et trois victoires contre G2, Heroic et OpTic lors de la qualification, LDLC débarque aux États-Unis pour servir de figurante. Las : elle accroche FaZe 14-16 puis remonte le loser bracket de sa poule en battant Renegades, North et NRG pour s'inviter en play-offs. Le dernier carré lui tend les bras lorsqu'elle mène 16-11 / 11-04 contre Liquid en quart, mais la pression rattrape la troupe d'ALEX au dernier moment. Les Américains s'en sortent 16-14 sur la deuxième map et déroulent sur la troisième, 16-04. LDLC est passée tout près d'un exploit majeur, mais son top 5/6 final était déjà inconcevable avant le début du tournoi.
Chicago marquera l'apogée de cette composition. Elle se rate ensuite à la DreamHack Winter puis à la qualification fermée pour le Minor européen en fin d'année. De toute façon, les gros clubs ont déjà senti le potentiel de cette équipe et de deux joueurs en particulier : le leader ALEX séduit Vitality, alors que le couteau suisse AmaNEk charme G2. Les deux partiront début 2019, pour ce qui constitue un passage de cap majeur dans leur carrière, puisqu'ils quittent définitivement le subtop pour aller affronter les meilleurs de la planète toutes les semaines.
Ce cinq LDLC aura donné du baume au coeur aux supporters français lors d'une période morose. Huit mois durant, ses performances auront compensé les errements de G2 et permis de patienter en attendant l'arrivée de Vitality. Son parcours à Chicago constitue le meilleur souvenir de 2018 côté tricolore.
Naissance de la line-up :
Mort de la line-up :
Durée de vie totale :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : PMU Challenge (2018) Hors Major en France : Championnat National S6 (2018) |
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DBL PONEY/HEET 2021-2022
Djoko, bodyy, afro, Lucky, Ex3rcice
La scène s'est tellement développée qu'il paraît inconçevable qu'une équipe se qualifie pour un Major, le plus gros tournoi, sans vivre de Counter-Strike. Cinq Français ont pourtant failli gagner ce pari en 2021. bodyy, qui sort d'un passage compliqué chez LDLC, veut se relancer en optant pour deux choix forts : devenir leader, et monter les échelons avec une line-up fixe, quel qu'en soit le prix. Il s'entoure d'abord d'afro, lui aussi mis sur la touche par LDLC, et Lucky, pour qui la période Heretics arrive à terme. Djoko, qui s'est fait un joli un nom dans le subtop, rejoint aussi le projet. Le dernier arrivé, Ex3rcice, prend la suite de JACKZ, initialement impliqué mais finalement rappelé par G2, et de NBK, qui a dépanné en stand-in plusieurs semaines.
Ces cinq-là font donc un pacte pour grimper ensemble. Ils refusent les offres d'organisations qui changeraient bien un ou deux éléments histoire de rendre l'équipe plus "bankable". Les résultats sur le serveur serviront de passeport pour la professionnalisation. En attendant, la formation prend un nom qui va devenir iconique, DBL PONEY, et se pare d'un premier logo fortement inspiré de celui du Clermont Foot, trouvaille du manager GoY, Auvergnat dans l'âme.
Problème, le "en attendant" va durer plus longtemps que prévu. DBL commence à se faire une réputation mais ne trouve aucune structure. La communauté se prend alors d'affection pour bodyy et ses hommes, qui restent fidèles à leurs principes malgré le temps qui passe et l'absence douloureuse de salaires. Les Poneys n'ont pas d'argent mais gagnent le coeur des fans, bien aidés par le travail de Limun sur Twitter, qui rendrait jaloux certains community managers dont c'est le métier.
Il faudra attendre quasiment un an pour que l'écurie belge HEET leur accorde enfin sa confiance. Désormais officiellement professionnelle, la line-up peut enfin se concentrer entièrement sur le fait de cliquer des têtes. Un nouveau statut qui lui permettra de se qualifier pour l'ESL Pro League, mais toujours pas au Major.
C'est le seul grand regret de cette aventure. En octobre 2021, DBL PONEY passe à une victoire de gagner son billet pour le PGL Major Stockholm. Six mois plus tard, c'est carrément à deux rounds près que les Français échouent, alors qu'ils mènent 16-13 / 14-11 contre Astralis. On en a pleuré. Cette dernière marche manquée à deux reprises explique sûrement pourquoi, lorsque JACKZ a été libéré par G2 à l'été 2022, HEET a rompu son pacte avec Lucky pour le remplacer par ce revenant.
Ce cinq DBL PONEY, c'était un doux rêve anachronique, un projet qui n'avait plus lieu d'exister à l'ère des gros salaires et des contrats longue durée. Le temps d'une année, nous avons pourtant tous vécu dans le monde imaginé par bodyy, afro, Lucky, Djoko et Ex3rcice. Un monde où il est possible de se faire un nom sans être soutenu par une grosse organisation et des sponsors, mais simplement en jouant bien à Counter-Strike.
Naissance de la line-up :
Recrutement de la line-up Mort de la line-up :
Durée de vie :
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Palmarès principal en lan : En Major : - Hors Major à l'international : - |
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Mentions honorables |
Parce qu'elles aussi méritent d'être distinguées :
- LDLC White 2015-2016 (matHEND, bodyy, to1nou, Fuks, DEVIL) : Elle incarnait l'avenir de la scène française. En 2015, LDLC White domine le subtop et fait forte impression à la DH Tours en poussant EnVyUs en double overtime et en perdant seulement 14-16 contre HellRaisers. Début 2016, elle s'offre un trophée international en s'emparant de l'Assembly Winter face aux ENCE d'allu et suNny en finale. Tous ces efforts déboucheront sur une dissolution logique : EnVyUs débauche DEVIL, G2 préfère bodyy. mathEND, to1nou et Fuks n'auront jamais une telle chance et se contenteront, au mieux, de LDLC.
- 3DMAX 2018 (JiNKZ, davip, Maka, Lucky, JACKZ) : De dizLown à 3DMAX en passant par NOBO, cette équipe aura subi de nombreux changements mais c'est sa dernière version qu'on retient le plus. En 2018, elle gagne deux saisons consécutives de Mountain Dew League (juste en dessous de la Pro League), les 28 et 29, et aussi l'ESEA Global Challenge de Dallas en battant la crème du subtop mondial. Une dernière sortie victorieuse avant que JACKZ et Lucky ne filent chez G2 puis que 3DMAX ferme ses portes trois mois plus tard.
- 3DMAX Female 2014-2015 (aLx, aME, NASTY, Ceriizz, Cla) : Avant les hommes, 3DMAX avait rencontré le succès grâce à ses dames. ESWC 2014, sa line-up féminine devient championne du monde grâce notamment à un succès prestigieux contre les favorites de Bad Monkey Gaming (zAAz, juliano, iRene, Sonia, lillsan) en demi-finale. La formation partira ensuite chez Team Acer où elle échouera à défendre son titre lors de l'ESWC 2015, ce qui entraînera le départ de Cla vers melty.
- Clan-Mystik 2013-2014 (HaRts, ioRek, kioShiMa, KQLY, apEX) : Eux aussi ont été champions du monde. ESWC 2013, Clan-Mystik bat Astana Dragons et VeryGames pour s'emparer du titre à la surprise générale, peut-être aidé par un KQLY dont on ne sait toujours pas quand il a triché. Ce sera cependant son seul fait d'armes : la line-up se fait ensuite sortir dès les poules de la DH Winter 2013 et explose en début d'année suivante lors du shuffle avec LDLC et Nameless.
- Team-LDLC 2017-2018 (Ex6TenZ, ALEX, to1nou, Maniac, DEVIL) : Ex6TenZ n'aura pas connu ses plus grandes heures chez LDLC, mais il aura su hisser plusieurs compositions dans le haut du subtop européen. Celle avec Maniac et DEVIL parviendra à se maintenir en Pro League et à remporter l'ESWC 2017. Pas si mal. Tout partira en cacahuète quand le Belge sera écarté début 2018, et il faudra attendre les arrivées d'AmaNEk et devoduvek pour que LDLC se relance à nouveau.
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Merci à Elnum pour les bannières
VG 2009 ? ah merde c'est sur css.. mais ca reste la meilleur équipe française .
c’est fou de voir shoxie pratiquement dans toutes les teams lol. !!
Bravo pour l’article
Pourtant c'est NBK le plus présent dans ce classement (6/10)
En réponse à hilaryMATT #2 - Répondre à ce commentaire
Pas faux ! mais j'ai shoxie dans le coeur :) !!
En réponse à Spotted-2 #4 - Répondre à ce commentaire
Encore un super article. L'équipe G2 Esports 2016-2017 avait quelque chose de très rafraîchissant et la finale perdue contre Luminosity à l'ESL Pro League reste le match qui m'a le plus marqué tellement le niveau était élevé et le scénario irrationnel.
Pour la "Superteam", je fais partie de ceux qui considèrent que c'est un échec malgré les deux titres prestigieux remportés. L'attente était très (trop) grande et je pense aussi que les joueurs se fourvoyaient sur les efforts à fournir pour atteindre le sommet. J'ai souvenir d'une interview à l'époque où un joueur avait expliqué que l'objectif était de gagner deux majors dès la première année... J'aurais été curieux de voir cette équipe avec un vrai LiG.
Ils voulaient rester français et shox était le seul lead existant ...
En réponse à Curko #6 - Répondre à ce commentaire
y avait pas mieux que de citer les lineups de KQLY dans l'article ?! Elles restent dans l'histoire réellement ?!
Pourquoi jean Michel ne veux pas entendre parler des personnes qui ont été vac ban ?
Y’a 1 sur 2 des pros actuel on déjà cheat ou été vac dans leur vie avant ou après carrière. Stop pleurer. Vive le cheat vive le airshot qu’il a mit a pascha sur d2, vive la France championne du monde, kqly best awp 2k13. Cordialement Corentin
En réponse à diegoool #7 - Répondre à ce commentaire
t'as des infos sur les pros actuels ? vas-y balance ça nous intéresse t'as l'air sûr de toi !
En réponse à Jendav #9 - Répondre à ce commentaire
L'histoire n'est pas toujours belle mais c'est l'histoire.
On ne va pas prétendre que ça n'a pas existé. Et puis l'article ne parle pas de lui positivement !
En réponse à diegoool #7 - Répondre à ce commentaire
Petite idée d’article :
10 avant / après des joueurs CSGO FR PRO 1Er RPK devenu préparateur moteur :)! nice job vakarm ! |