Déjà une année que le messie de Counter-Strike s'est ouvert au monde en sortant au grand public. Enfin, un public bien restreint par le fait qu'il ne soit vendu qu'en dématérialisé, mais c'est une autre histoire. Le petit dernier de Valve a bien évolué depuis le 21 août 2012 et bien que les statistiques à la sortie du jeu aient été assez intéressantes, elles ont rapidement dégressées jusqu'à atteindre une moyenne ne dépassant pas le pic de 20 000 joueurs quotidiens tandis que ses deux grands frères étaient encore bien au-dessus. 

Beaucoup attendait CS:Global Offensive comme le jeu réunificateur des communautés Source et 1.6. Côté compétition, il est indéniable que ce phénomène s'est concrétisé mais c'est du côté grand public constituant la majorité des joueurs que cela a pêché, et pêche encore. Durant la beta qui a duré environ neuf mois, les interrogations concernant la promotion du jeu par Valve ont été nombreuses. Un élément bien sûr primordiale à la popularisation du jeu. Très vite, nous avons compris que les dirigeants de la firme américaine avaient opté pour une stratégie bien plus restrictive et assez incompréhensible. 

En effet, aucune réelle campagne de publicité n'a été réalisée. Pire encore, si Counter-Strike et Counter-Strike: Source ont été commercialisés en version boîte, impossible d'apercevoir un CD "Counter-Strike: Global Offensive" dans les rayons de notre Carrefour le plus proche. Si cela est à relativiser étant donné la vieillesse des deux premiers opus et le peu de sites spécialisés dans la vente de jeux vidéo à cette époque ainsi que le fait que les ventes dématérialisées des jeux PC aient dépassé récemment les ventes de versions boites, une grande partie de la population est complètement passée à côté de la sortie de CS:GO. 

Tomber pour mieux se relever ? 

Un manque d'investissement de Valve dans la communication autour du jeu qui a attisé les plus critiques. A juste titre. Il faut dire que Counter-Strike n'est historiquement qu'un "mod" et les développeurs semblent toujours le penser. Pourtant, et c'est une grande nouveauté, CS:Global Offensive est sorti sur les consoles Xbox 360 et PlayStation 3. Aucun chiffre n'a réellement filtré sur le nombre de joueurs sur ces deux supports mais le moins que l'on puisse dire c'est que Valve a "bâclé" la sortie du jeu sur ces consoles. Un problème empêche d'ailleurs toujours les Européens d'acheter CS:GO sur le PlayStation Store continental. Sur Xbox, le jeu a tout de même eu un certain succès avec plusieurs centaines de milliers de ventes revendiquées dans un communiqué de Xbox Live. Un manque d'expérience de Valve dans ce domaine ? 

Et dire que Global Offensive devait être cross-plateform. Et dire que des joueurs console devaient donner une leçon à ces noobs de "PCistes" comme ils aiment les surnommer. Heureusement pour nous, Valve a été contraint d'annuler cela quelques mois avant le 21 août. Ouf, on a pu rester tranquille entre noobs. 

Valve et Hidden Path avaient annoncé ne sortir le jeu que quand il serait prêt. Le 21 août 2012, le jeu était finalisé. C'était sans compter les yeux pointilleux des joueurs compétitifs toujours à l'affût du moindre détail défaillant. La firme de Seattle a tenu ses promesses lorsqu'elle a déclaré suivre de manière régulière le jeu afin de l'optimiser et l'équilibrer au maximum. Les mises à jour ont été régulières, parfois plusieurs fois par semaine, et ont permis au jeu de se développer dans le bon sens. Aujourd'hui, CS:Global Offensive est sans doute le FPS le plus compétitif du paysage esportif. 

"Omg, un nouveau cheat ?!" Non, juste un des grands atouts du mode spectateur de CS:GO 

Si les réclamations sont encore nombreuses et le seront toujours, les développeurs nous ont réservé de grandes mises à jour. On retiendra pour cette première année, l'arrivée des GOTV et d'un mode spectateur optimisé juste avant l'ESWC. Inutile de vous rappeler l'excitation des streamers et casters en ce mois d'octobre 2012. La modification de de_nuke par Volcano a ensuite séduit les développeurs qui l'ont ainsi prise sous leurs ailes avant de l'officialiser. Cela a été suivi d'une refonte de de_mirage désormais carte officielle sur Counter-Strike, bien que toujours boudée par la compétition. On notera également le fait qu'il faille désormais porter les otages sur ses épaules pour les secourir. 

De belles nouveautés bien ancrées dans l'ère du temps sont également venus améliorer CS:GO. Tout d'abord et c'est sûrement la nouveauté majeure : le système de matchmaking. A la manière des jeux esport du moment, un joueur peut ainsi facilement accéder à des matchs proche des conditions de jeu des joueurs professionnels. Une révolution dans le monde de Counter-Strike, si bien que les anti-CSGO ou les pro-Source ou 1.6 ont été obligés d'admettre cet énorme point positif ammené par Global Offensive. 

L'un des principaux indices d'un probable passage de CS:GO en "free 2 play" a sans doute été l'intégration de "l'Overwatch". Véritable tribunal du matchmaking, les joueurs ayant remportés plus d'une centaine de matchs ont la possibilité d'analyser et de bannir des joueurs reportés durant les parties. Un système efficace pour tenter de contrer les tricheries amenées par une éventuelle gratuité du jeu. 

L'Overwatch en action. Plutôt réaliste. 

Le Workshop a donné une autre dimension aux cartes créées par la communauté. Un FPSBanana intégré à Steam qui permet aux joueurs de télécharger les cartes de son choix en s'abonnant sur une page Steam. Les opérations PayBack qui ont vu le jour en avril 2013 ont récompensé financièrement les mappeurs les plus performants et célèbres de la communauté en permettant aux joueurs de payer quelques euros afin de jouer sur des serveurs hébergeant les cartes sélectionnées. De l'argent reversé aux mappeurs atteignant de belles sommes puisque pour la grande première de cette opération, plus de 150 000 $ seront répartis entre la dizaine de mappeurs. Très prometteur pour la suite des évènements et un certain plubodeslapin qui pourrait bien s'acheter une Ferrari pour Noël 2013. 

Il y a quelques jours, les skins ont été implantées dans le jeu, bouleversant les mentalités. Très bien accueillies par une communauté pourtant très réticente aux changements, elles sont et seront une source de financement majeure pour Valve dans l'optique du free 2 play. Les statistiques ont bénéficié d'un boost significatif depuis leurs arrivées en espérant que la courbe ne s'inverse pas. Mission accomplie pour la firme américaine qui a relancé un intérêt pour son jeu avec ce principe de collection et de différenciation des armes. En attendant la personnalisation des skins qui devrait arriver dans quelques semaines et devrait encore plus rythmer le véritable marché qui s'est instauré.  

Et ce n'est que le début...

Le jeu se développe dans le bon sens, c'est une certitude. Malgré tout à l'écoute des feedbacks des joueurs, les employés de Valve ont dernièrement intégré le fameux silencieux la M4a1  et l'USP qui ont ainsi fait leur retour dans un format bien différent de celui que nous avons pu connaitre auparavant. Si débat il peut y avoir autour de ces nouveautés, une chose est sûre, la politique de Valve pour CS:GO est à des années lumières de celles opérées sur 1.6 et Source et tout cela dans le bon sens. 

La fin d'année 2013 puis 2014 devraient être sous le signe du free 2 play pour Global Offensive. Une grande première pour un Counter-Strike d'une importance vitale pour l'avenir du dernier opus à qui l'on espère un succès à l'égal que celui qu'a connu Team Fortress 2 lors de son passage en F2P. L'expertise des développeurs dans ce domaine avec TF2 et Dota 2 nous laissent légitimement présager un futur radieux.  

Caricature par Ray Clid