La grande fête va bientôt commencer sur CS2. La liste des conviés est maintenant close, et plusieurs prétendants à un carton d'invitation devront se contenter de regarder le spectacle par la fenêtre. Les qualifications pour le PGL Major Copenhague n'ont en effet pas souri à tout le monde et certains brilleront par leur absence dans la capitale danoise.

La structure qui a hébergé la meilleure équipe de l'histoire de CS:GO

L'organisation ayant remporté le plus de Majors sur Global Offensive ne sera pas au premier événement du genre sur CS2, alors qu'il se déroulera pourtant chez elle. Terrible désillusion pour Astralis, qui s'est ratée dans les grandes largeurs au RMR en étant incapable de battre ENCE – menée par son ancien leader gla1ve – et 9 Pandas, deux formations pourtant largement à sa portée.

Terrible désillusion un peu méritée tout de même tant Astralis a fait n'importe quoi en matière de recrutement et de gestion humaine ces deux dernières années. Pas sûr pour autant que l'écurie ait bien compris le message : suite à cet échec, elle vient de propulser device à la manoeuvre. Un joueur superstar qui devient leader, shox et electronic ont déjà essayé, ils ont eu des problèmes. Bon courage pour faire mieux, Tom Cruise.

Rangez les écharpes

La structure qui a hébergé la meilleure équipe nord-américaine de l'histoire de CS:GO

Dans le ciel américain brillent pour toujours deux étoiles : Cloud9, qui a remporté le Major de Boston en 2018, et Liquid, qui a dominé le monde au printemps 2019. Mais la première n'a été que filante, disparaissant quelques semaines à peine après son sacre. Liquid 2019, c'était plus solide, plus brutal, plus marquant. Pour les États-Unis, c'est la référence absolue sur CS:GO.

Sur CS2, il faudra attendre un peu. Déjà parce que Liquid ressemble maintenant à un drôle de patchwork qui n'a plus grand-chose à voir avec la bannière étoilée (deux Canadiens, un Danois, un Letton, un Brésilien). Et surtout parce que Liquid ne sera pas au Major de Copenhague. La faute à un format de RMR bidon, qui l'a poussé à affronter les deux autres meilleures formations du tournoi pendant que la scène brésilienne faisait la fête en éliminant tout le subtop continental. Loin de là l'idée d'excuser Liquid, qui reste une line-up très jeune et manque encore d'expérience commune, mais tout de même. L'organisation n'avait plus raté un Major depuis Cracovie, à l'été 2017.

Le Canada

Conséquence de la sortie de route de Liquid, le Canada ne sera pas représenté à Copenhague, alors qu'il avait toujours compté au moins un participant lors de tous les Majors sur CS:GO. Il n'a pas non plus été aidé par la piètre performance de NRG (trois Canadiens dans ses rangs), qui n'a gagné aucune de ses rencontres au RMR.

Si Liquid avait battu Complexity dans le match décisif pour la qualification, les États-Unis auraient été les grands absents de ce premier grand événement sur CS2. Pas de chance pour le voisin canadien.

NAF pas au Major, les magasins de vêtements Naf Naf en redressement judiciaire. Sale année pour les Naf.

L'Australie

Toujours présente depuis 2017 grâce au Minor puis au RMR asiatique, l'Australie est cette fois-ci privée de voyage. Les Mongols de TheMongolz et les Chinois de Lynn Vision ont mis au tapis Grayhound, la meilleure équipe océanique, qui a carrément dû baisser le rideau suite à cet échec. Et les Australiens ne peuvent plus compter sur des joueurs exilés dans des équipes européennes, comme jks et dexter, pour défendre leurs couleurs. Les temps sont durs à l'autre bout du monde.

Les Danois du Top 20 HLTV 2023

Combien de Danois parmi les 20 meilleurs joueurs du monde en 2023 ? Six : stavn, device, jabbi, blameF, Magisk et cadiaN. Combien de cette liste seront au Major ? Zéro. Les quatre premiers chez Astralis, Magisk chez Falcons et cadiaN chez Liquid ont tous échoué à l'étape du RMR.

Bon, le Danemark a de la réserve et place tout de même douze joueurs dans la compétition : karrigan (FaZe), HooXi (G2), gla1ve (ENCE), acoR (repêché à la dernière minute avec GamerLegion), TeSeS, sjuush et nicoodoz (Heroic), ainsi que kraghen, Queenix, salazar, Nodios et Patti (ECSTATIC). Pas si mal, pas si mal. Mais les meilleurs ne seront donc pas là. Et ça, ça pique quand même un peu, tant pour les fans que pour le spectacle.

Quand tu es le 15ème meilleur joueur du monde en 2023 et que tu perds contre seized,
qui a connu son pic de forme en 2015

dupreeh

La fin de CS:GO ressemble vraiment au bout de la route pour dupreeh. Écarté par Vitality, pas gardé par Heroic après son stand-in, le Danois a péniblement rebondi chez Preasy, une bonne équipe du subtop qui n'a toutefois pas le niveau suffisant pour se hisser plus haut.

Après avoir disputé les 19 Majors de CS:GO, unique joueur de la scène à la carte de fidélité entièrement remplie, dupreeh va donc rater le premier sur CS2, le premier qui a lieu chez lui. Cruel.

s1mple

Quand reverra-t-on le meilleur joueur de l'histoire de CS:GO en lan ? s1mple est en pause depuis octobre dernier et n'a disputé qu'un seul match officiel – perdu – sur CS2, sur Internet, en stand-in pour Falcons.

Largement impacté à titre personnel depuis le début de la guerre en Ukraine, songeur face à un nouveau jeu qu'il a critiqué sans ambages depuis sa sortie, s1mple avait sans doute bien besoin de couper. Logique donc de ne pas le voir à Copenhague, même si son absence ne passera pas inaperçue : l'Ukrainien avait joué tous les Majors depuis 2016. On verra si donk a les épaules pour prendre sa place à la table des extraterrestres.

Pas de bain de foule à Copenhague pour s1mple

95 % des joueurs ayant disputé le premier Major de CS:GO

Seuls cinq joueurs avaient disputé à la fois le premier Major de CS:GO, la DH Winter 2013, et le dernier, le BLAST Major Paris. De ces cinq, trois sont tombés dans la course à la qualification au premier Major de CS2 : dupreeh, KRIMZ et cadiaN.

Il reste donc deux vétérans, karrigan et apEX, qui auront à leur actif le triptyque premier Major de CS:GO - dernier Major de CS:GO - premier Major de CS2. S'ajoutent deux autres joueurs qui étaient présents en 2013, ont raté Paris l'an dernier mais seront de nouveau là à Copenhague : gla1ve chez ENCE, et Snax avec GamerLegion, participant surprise suite au forfait de 9 Pandas. Dommage pour seized qui, si son équipe n'avait pas eu de problèmes de visa, serait lui aussi entré dans cette catégorie.

Cela nous fait donc quatre joueurs à avoir disputé les deux premiers Majors de deux jeux différents.

87,5 % des structures ayant disputé le premier Major de CS:GO

Côté organisations, le calcul est un peu plus simple. Des seize présentes sur la ligne de départ il y a onze ans, deux feront le déplacement à Copenhague ce mois-ci : NAVI, seule structure à n'avoir jamais raté un Major sur CS:GO et qui poursuit donc sa série sur CS2 ; et Complexity, à l'histoire un peu plus chaotique, mais qui porte toujours les espoirs américains sur ses épaules, onze ans plus tard.

NAVItam aeternam

Le PIF

Le PIF, c'est le Public Investment Fund, le fonds public d'investissement d'Arabie Saoudite. Il détient et finance le Savvy Games Group, qui a racheté ESL et FACEIT il y a déjà deux ans. Il entretient aussi d'étroits liens – un peu dissimulés, mais que Richard Lewis a par exemple éclairci – avec Falcons, qui s'est lancé dans un projet de superteam en recrutant trois joueurs de chez ENCE (Snappi, Maden et SunPayus), Magisk et zonic. Bref, l'Arabie Saoudite, via le PIF, a déjà dépensé plusieurs centaines de millions de dollars pour se faire une place sur la scène Counter-Strike.

Ce ne sera cependant pas à Copenhague que les choses avanceront. D'abord parce que le Major est organisé par PGL, et non ESL. Et ensuite parce que Falcons s'est crashé en bonne et due forme au RMR. C'est vraiment, vraiment dommage.

Dust2, Cache et Train

Et aussi Cobblestone, Season ou même Tuscan. Des maps mythiques laissées de côté alors que Vertigo est toujours dans le map pool officiel. Triste monde.