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ESL Pro League, un rythme à 10 temps (2/2)
Dix ! Dix éditions que l'ESL Pro League rythme la saison de Counter-Strike. Lancée en avril 2015 par ESL et ESEA, cette compétition s'est affirmée à mesure des mois puis des années comme l'un des rendez-vous majeurs de la scène, regroupant tous les six mois les meilleures équipes du monde. Et mettant en jeu un sacré paquet d'argent. De Cologne à Montpellier en passant par Odense, São Paulo ou Dallas, ce tournoi a souvent sacré les meilleurs, même si quelques surprises ont également émaillé son histoire.
Son format a changé, ses participants ont évolué, mais la Pro League est toujours fidèle au poste, témoin privilégié de la montée en puissance de certaines équipes, de la percée éphémère d'autres, de l'évolution des formats de compétition et des plateformes de diffusion. De la vie de Counter-Strike, tout simplement.
Retour sur dix éditions d'un événement à l'envergure désormais mondiale
avec, pour conclure, les saisons 6 à 10.
- Saison 6 : Le Brésil domine en terres danoises
- Saison 10 : Une troupe danoise peut cacher un loup solitaire
Saison 6 - 1 000 000 $ - Finales à Odense, du 5 au 10 décembre 2017
La Pro League s'ajuste au fil de son existence, et la saison 6 voit ainsi l'arrivée d'un nouveau barème pour limiter les égalités entre équipes. Chaque match gagné en overtime ne rapportera plus que deux points, contre trois pour une victoire dans les 30 rounds, tandis qu'une défaite en overtime sera récompensée d'un point, contre zéro en temps normal.
Cette règle va se révéler très utile dès la première phase, toujours jouée en ligne, en permettant de départager des équipes affichant le même ratio de victoires et de revers. fnatic s'octroie ainsi la tête du classement européen final devant North alors que les deux ont fini à 18-8, et HellRaisers prive G2 de la possibilité de défendre son titre malgré leur égalité à 13-13. Les Français échouent à la septième place, la pire possible, et laissent donc filer leur couronne. Entre fnatic, North et HellRaisers, trois habitués des finales ont validé leur place pour Odense, au Danemark, lieu de l'ultime bataille : Astralis, qui jouera là-bas à domicile, FaZe et NiP.
Les égalités ne sont pas de mise en Amérique, mais cela n'empêche pas les surprises. Cloud9 ne passe ainsi pas la phase régulière, reléguée à la septième place derrière les surprenants Misfits de son ancien leader sgares, qui sont allés chercher le duo français AmaNEk-devoduvek pour gagner en puissance de feu. Pari gagnant, Misfits est l'invitée surprise des finales mondiales aux côtés des autres cadors de la ligue fidèles au poste, à savoir OpTic, SK, Liquid et NRG. Disqualifiés en cours de saison suite à de gros problèmes internes qui déboucheront sur la dissolution de l'équipe, les Brésiliens d'Immortals peuvent compter sur leurs compatriotes de Luminosity, troisième équipe brésilienne en lice, pour continuer à bien représenter leur pays. Ces derniers, comme Misfits, n'étaient pas forcément attendus à un tel niveau, mais finissent aussi devant C9 et CLG pour partir à Odense.
J'ai trouvé devoduvek via les statistiques de HLTV. Cela faisait trois mois que je cherchais des joueurs peu connus, qui ne jouaient pas dans les meilleures équipes. J'ai regardé certaines de ses démos et il jouait de manière très contrôlée, il ne rushait pas à travers toutes les smokes comme peuvent le faire les joueurs nord-américains évoluant dans les ligues inférieures. Il avait l'air complet, j'étais vraiment prêt à le recruter en tant que cinquième joueur. [...] À cause de problèmes récurrents que l'équipe rencontrait et qu'on n'arrivait pas à régler, on a finalement pris la décision de changer deux joueurs. C'est ce qui m'a amené à m'intéresser aussi à AmaNEk. Le frère de kennyS, WindZ, qui travaille pour Misfits, a des contacts dans la scène française et il nous a aidés à finaliser ça. sgares, leader de Misfits, expliquant le recrutement du duo français |
Pour les premières finales jouées au Danemark, Astralis et North auraient voulu briller chez elles et décrocher leur premier titre dans cette compétition. Mais la phase de poules va être terrible pour elles. Astralis, privée de device, malade, remplacé pour l'occasion par RUBINO, essuie quatre défaites et n'arrive à glaner un succès que contre Luminosity. North n'arrive pas à faire mieux et sauve seulement l'honneur contre OpTic. Les deux sont donc éliminées dès les groupes et ne verront même pas leur public, confirmant qu'à domicile, sur Counter-Strike, les Danois ne brillent jamais. Enfin, jusqu'à fin 2017 du moins.
Ces problèmes ne concernent pas FaZe ni SK, qui n'essuient qu'une défaite chacune dans leur poule respective et vont déjà attendre la suite en demi-finale. Derrière, la situation va en revanche se corser. Les surprises s'accumulent, favorisées par les affrontements en Bo1, et les supposés outsiders enchaînent les gros coups. fnatic tient son rang et passe en quart, mais est accompagné de trois noms qui n'étaient pas forcément attendus là : OpTic, et sa toute nouvelle line-up cosmopolite (friberg, Magisk, HS, allu, mixwell), Misfits et HellRaisers.
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En inscrivant seulement 7 rounds contre SK, Misfits tient, encore aujourd'hui, le record du plus petit nombre de rounds marqués lors d'un match de play-offs de Pro League. |
Les deux dernières se retrouvent même en quart, où Misfits l'emporte 2-0 après une première map conclue sur un double overtime. À la surprise générale, deux Français rejoignent donc le dernier carré, alors que personne n'attendait cette équipe franco-américaine à ce niveau. Certes, SK ne lui laissera ensuite aucune chance, 16-6 / 16-1, mais la performance reste remarquable. FaZe sera un peu plus gentille avec fnatic, sortie vainqueur de l'autre quart face à OpTic, mais ça fera également 2-0.
La grande finale opposera donc deux formations en pleine bourre : FaZe Clan, en plein renouveau depuis les arrivées de GuardiaN et olofmeister, et SK Gaming, déjà considérée comme la meilleure en 2017, mais qui revit encore davantage depuis que boltz a remplacé felps. Annoncé comme un match à ne pas manquer, le Bo5 va en effet tenir ses promesses.
Mais il ne durera pas jusqu'au bout de la nuit. Les deux premières cartes sont partagées, puis SK va mettre un coup d'accélérateur pour boucler Mirage plus vite, 16-9, et s'offrir trois balles de match sur Train, 15-12. FaZe jouera son va-tout jusqu'au bout, GuardiaN clutchant un 1vs2 au couteau, mais les Sud-Américains auront finalement le dernier mot en overtime, 19-16. Un an et demi après leur triomphe lors de la saison 3 sous les couleurs de Luminosity, FalleN – transformé en "bad Fallen" pour la remise de la coupe – et les siens reconquièrent ce titre et finissent 2017 en beauté. coldzera assure par la même occasion son second titre de MVP lors de finales Pro League, après la saison 3, et confirme son statut de meilleur joueur du globe cette année-là. Le Brésil est partout.
La coupe pour SK et bad Fallen
Saison 7 - 1 005 000 $ - Finales à Dallas, du 15 au 20 mai 2018
7 ans est l'âge de raison, la septième saison sera également celle de la maturité pour l'ESL Pro League. Finie la dualité Europe / Amérique du Nord, la compétition devient mondiale. Le nombre de finalistes s'élargit de 12 à 16, ce qui permet d'accueillir des formations venant d'autres régions du globe. Deux places sont dorénavant attribuées à l'Asie / Océanie et une à l'Amérique du Sud. Son équivalent septentrional en conserve toujours six, tandis que l'Europe grimpe à sept pour que le total fasse 16.
Ce changement d'échelle s'accompagne d'un choix sujet à débat concernant la diffusion du tournoi. Après deux ans d'exclusivité pour YouTube Gaming, ESL décide de continuer son petit tour des plateformes de streaming et s'engage aux côtés de Facebook, toujours pour le stream anglais officiel (et... portugais) uniquement. Ce transfert ne se fera pas sans mécontentement de la part de la communauté, pas vraiment ravie de devoir se coltiner un nouveau lecteur vidéo sur un réseau social loin d'être consacré au gaming. Mais elle apprendra à faire avec ou ira découvrir un nouveau langage en switchant sur le stream russe, resté sur Twitch, si Facebook en rebute vraiment certains.
Côté compétition, cette saison est marquée, en France, par un naufrage industriel : LDLC termine dernière de la phase en ligne et est reléguée, EnVyUs finit à l'antépénultième place et tombe en barrages de relégation. G2 se maintient mais à une petite dixième place, ce qui la prive des finales, réservées au top 7. Dans le haut du panier, des noms bien connus se débrouillent bien mieux et mouz, Astralis, Na'Vi, FaZe et NiP obtiennent leur billet d'avion pour la lan finale. Toujours très performants sur Internet, les Turcs de Space Soldiers réalisent une performance similaire pour leur première saison dans la ligue. La dernière place devait revenir à HellRaisers, mais des problèmes de visa privent l'équipe de l'accès aux États-Unis, où sont jouées les finales. Heroic, arrivée huitième et aux portes de la qualification, est repêchée pour l'occasion.
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Avec un seul joueur français qualifié pour les finales (le Franco-Truc MAJ3R avec Space Soldiers), la saison 7 reste la pire qu'ait connue la scène française en Pro League. |
Team Liquid, OpTic, NRG, Cloud9, SK Gaming, les cinq premières formations américaines qualifiées sont celles attendues. La sixième n'est pas non plus une surprise mais, étonnamment, il s'agit de la première fois que les Australiens de Renegades, solidement installés dans le top 5 américain, iront disputer les finales Pro League. Ils n'avaient pas pu exploiter leur seule qualification jusque-là, obtenue lors de la saison 4, en raison du Minor Asie se déroulant parallèlement.
Les nouvelles régions voient leurs places se jouer directement en lan. En Amérique du Sud, les Sharks viennent à bout de FURIA lors du dernier Bo5 – disputé à São Paulo – départageant les deux meilleures équipes de la phase en ligne. En Asie / Océanie, la tenue d'un tournoi lan est obligatoire étant donné les importantes distances séparant des équipes venues des quatre coins du Pacifique (Australie, Japon, Thaïlande, Corée du Sud, Mongolie, Sinagapour). Sans grande surprise, les Australiens de Grayhound et les Coréens de MVP PK gagnent le droit de représenter cette partie du globe à Dallas.
La ville américaine est la première à accueillir deux fois ces finales, après la saison 5. La présence de 16 équipes oblige ESL à repenser son format et une nouvelle formule, déjà vue dans d'autres événements de l'organisateur, est adoptée : deux poules de 8 avec un loser bracket. Le vainqueur du winner bracket de chaque poule rejoint directement les demi-finales, les deux finalistes du loser bracket atterrissent également en play-offs, mais devront d'abord passer par un quart de finale. Tout est joué en Bo3, sauf les matchs d'ouverture, en Bo1.
Cette méthode sourit à l'Europe qui s'octroie les deux premières places de chaque poule, Na'Vi dans la A et Astralis dans la B, seule la première citée perdant une carte sur sa route face à Heroic. Deux autres line-up européennes filent également dans l'arbre via les loser brackets, FaZe et mouz. L'Amérique sera tout de même représentée en play-offs par Liquid et SK Gaming. Les équipes des régions "exotiques" n'auront malheureusement pas réussi à peser pour leur première apparition. Grayhound sort sur un fanny, 0 map remportée pour 3 perdues, MVP PK et Sharks font un peu mieux en gagnant une carte dans l'affaire. Toutes finissent sur un top 13/16, mais participer à de tels événements accélère largement le processus d'apprentissage de ces jeunes pousses.
Ce fut une expérience extraordinaire, ces tournois ont tellement évolué. On s'attendait à un staff et un déroulement très professionnel, mais on a quand même été impressionnés par la manière dont tout s'est passé. C'était vraiment incroyable. On est assez content d'avoir au moins joué du beau CS, mais on n'est pas satisfait du résultat final. On voulait vraiment éliminer un de nos adversaires. Personne ne s'attendait à ce qu'on fasse des dégâts, mais on croyait vraiment qu'on pouvait en battre quelques-uns. [...] Quand on est arrivés, tout le monde nous considérait comme un outsider. On a réussi à gagner une map et après, on s'est un peu écroulés. La prochaine fois, on sera encore outsider, mais il y aura une surprise, on arrivera à prendre le dessus sur un gros. Je le dis maintenant parce qu'à l'avenir, les gens considéreront que c'est une surprise, mais les surprises n'arrivent pas si vous n'avez pas beaucoup de talent dans votre équipe. coachi, coach de Sharks, revenant sur le parcours de son équipe lors de ces finales |
Les quarts de finale vont se ressembler : une première map serrée, puis une deuxième beaucoup moins accrochée. FaZe, contre SK, et Liquid, face à mouz, s'offrent ainsi le top 4. Un top 4 très dense puisqu'à cette période, le titre de meilleure équipe du monde oscillait entre Astralis, FaZe Clan et Na'Vi. Le gagnant de cette Pro League prendrait une belle option sur le trône. Pourtant, c'est le quatrième larron des demies qui va frapper un grand coup. Liquid colle un 2-0 à Na'Vi, 16-10 / 16-14, et prouve que le recrutement récent de TACO est prometteur. L'autre rencontre offre également une surprise, mais cette fois sur la forme, puisqu'Astralis détruit littéralement FaZe, 16-3 / 16-6, handicapée par l'absence d'olofmeister, remplacé temporairement par Xizt. Une belle revanche tout de même pour les Danois, deux semaines après leur défaite 3-0 en finale des IEM Sydney contre ces mêmes FaZe, alors qu'aucune carte ne s'était finie à plus de deux rounds d'écart (19-17 / 22-20 / 16-14).
Le titre se joue donc entre Astralis et Team Liquid, deux formations novices à un tel niveau de compétition en Pro League. À cette époque, personne ne le sait encore, mais Astralis est en route pour devenir la meilleure équipe de tous les temps sur Counter-Strike. Et Liquid va être sa victime favorite. Cette finale constitue donc un avant-goût de la scène durant le reste de l'année 2018. Liquid se débat, fait du mieux qu'elle peut, mais finit toujours par s'incliner quand Astralis est en face. Le Bo5 se conclut à 3-1 pour les Danois, malgré deux maps terminées à 16-14. Après la DH Masters Marseille un mois plus tôt, Astralis remporte ici son deuxième grand trophée. Beaucoup d'autres suivront.
dupreeh peut exulter : Astralis a terrassé son dernier adversaire sur ses terres pour s'offrir l'EPL
Saison 8 - 1 005 000 $ - Finales à Odense, du 4 au 9 décembre 2018
Désormais lancée dans d'une dynamique mondiale, l'ESL Pro League peaufine ses qualifications partout sur la planète. La saison 8 voit ainsi l'Asie et l'Océanie être séparées en deux régions distinctes, chacune bénéficiant d'un slot pour les finales mondiales, afin de faciliter le déroulement des rencontres. En dehors de ça, pas de nouveauté à signaler pour cette nouvelle saison. Tout le monde repart donc pour une flopée de matchs en ligne destinés à déterminer les meilleurs sur chaque continent, qui se retrouveront ensuite à Odense pour se départager le gros du cashprize et le titre suprême. La ville danoise accueille pour la deuxième fois cet événement, après la saison 6, étant donné qu'elle a passé un partenariat avec ESL dans le but promouvoir son attractivité économique et technologique. C'est pourquoi Odense sera également à l'honneur lors de la saison 10, l'accord portant sur trois années.
Cette huitième édition ne va pas être de tout repos pour les équipes habituées des finales. fnatic, FaZe et NiP réalisent ainsi une saison très moyenne et finissent dans la moitié basse du classement. BIG et HellRaisers en profitent pour truster le top 7 et s'offrir le voyage au Danemark. Astralis, numéro 1 mondiale incontestée, assure tranquillement la première place de son côté. North s'offre aussi le droit de jouer devant son public. Na'Vi, mouz et G2 complètent la liste des sept qualifiés européens.
Pour la troisième fois, Cloud9 ne se qualifie pas aux finales et laisse sa place aux Ghost Gaming, auteurs d'une belle saison régulière. Team Liquid, deuxième mondiale, MiBR, NRG et Renegades font aussi le job et au sein d'une ligue américaine désertée par OpTic, désormais établie en Europe avec sa nouvelle line-up danoise, INTZ s'offre la dernière place. En Amérique du Sud, Sharks remet le couvert et rejouera les finales comme lors de la saison 7, tandis que l'Océanie est témoin de la belle performance d'ORDER, qui bat deux fois Grayhound en ligne et s'envole ainsi pour Odense. Enfin, la région Asie observe la qualification de ViCi Gaming, qui profite des déboires de TYLOO et de sa supériorité sur son ancien allié CyberZen pour sortir du lot.
Un an après son échec lors de la saison 6, Astralis, forte d'une année déjà complètement folle jusque-là (7 victoires dans des tournois à 250 000 $ et plus, dont un Major), espère bien enfin triompher à domicile. D'autant plus qu'un succès lui permettrait aussi de remporter l'Intel Grand Slam et son million de dollars. Ce n'est donc pas le moment de se rater. Mais Astralis ne va pas trembler. Juste un peu en poules, contre de surprenants HellRaisers qui gagneront la première map de leur Bo3 avant de céder les deux autres. Même face à son éternelle rivale cette année-là, Team Liquid, Astralis s'en sort aisément 2-0 et rejoint directement les demi-finales.
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Sur 14 matchs joués entre Astralis et Liquid en 2018, les Américains n'en auront gagné qu'un seul, en Bo1, aux finales ECS S5, en juin. Astralis aura également remporté un Bo1, mais surtout neuf Bo3 et trois Bo5, dont cinq lors de finales. Une rivalité... à sens unique. |
L'autre équipe à atteindre le dernier carré dès la sortie des poules est MiBR, pour l'une de ses dernières sorties avec sa line-up brésilo-américaine (FalleN, fer, coldzera, Stewie2K, tarik), qui aura globalement été un échec. Mais à Odense, elle bat mousesports et l'oblige à aller jouer un quart. Les deux dernières formations de l'arbre final sont celles ayant remonté le loser bracket de leur groupe : Renegades, bourreau des Français de G2 et dernier adversaire affronté par SmithZz dans sa carrière, et Na'Vi, difficile vainqueur de Ghost prometteurs.
(Au fait, coachi, coach des Sharks, avait raison : sa formation est revenue et cette fois, elle a battu un gros. C'est même une humiliation qu'elle aura infligée à North au premier tour du loser bracket de leur poule, 16-4 / 16-7. Les Brésiliens s'inclineront au match suivant face à Na'Vi, mais les paroles de leur coach n'auront pas été du vent.)
Tout le monde regarde Astralis dans l'arbre, mais c'est Team Liquid qui va impressionner les foules. Face à Na'Vi puis MiBR, elle ne laissera que vingt rounds en route, dix contre chaque opposant, affichant ainsi ses ambitions de revanche. Astralis répondra au défi en écartant mouz facilement, 2-0, mettant fin au beau parcours du cinq européen après son succès en quart sur Renegades.
Astralis vs Team Liquid, l'affiche de la grande finale de la saison 7 est à nouveau celle de la saison 8. Entre ces deux affrontements, trois autres finales ont opposé ces deux-là. Astralis les a toutes gagnées, traumatisant des Liquid incapables d'obtenir autre chose que des médailles d'argent. Mais se venger à Odense constituerait la plus belle des victoires pour les Américains, qui priveraient les Danois d'un triomphe total à domicile. Qu'importe le résultat final, le gagnant aura bien des raisons de célébrer son succès.
Pendant une map, Team Liquid va donner des frayeurs à toute l'arène. Sur Train, pourtant choisie par les Danois, elle va tout simplement être impériale, dans le sillage d'un EliGE vraiment excellent sur cette finale. 11-4 puis 16-8, le 1-0 est acquis en 50 minutes. Sauf qu'en Bo5, être bon sur une carte ne suffit pas. Secouée sur cette map inaugurale, Astralis va laisser passer l'orage puis mettre en place ce qui lui a tant permis de gagner en 2018. Les control map sont exemplaires, les grenades réalisent un maximum de dégâts avant même que les duels armés n'aient eu lieu. gla1ve maîtrise son lead, dupreeh ouvre, Magisk se transforme en ancre, device trouve les bonnes lignes, Xyp9x clutch. Et quand ça ne va pas pour l'un, les autres prennent le relais. Les trois autres cartes suivront ce schéma et briseront les espoirs de Liquid : 16-11, 16-11, 16-10. 3-1, score final.
Pour moi, la finale a été dure. Je ne suis pas rentré dedans durant les deux premières cartes. Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je pensais trop aux rounds déjà passés ou aux shots ratés. J'ai essayé d'en rire un peu, mais ça n'a pas vraiment marché. Par contre, rien que de voir Xyp9x jouer si bien, ça a rendu le moral de l'équipe et la communication bien meilleurs, surtout quand il gagnait ses clutchs. Je crois que gla1ve a même plaisanté avec ça, « si on est en 2vs4, je me montre et je meurs pour que tu puisses gagner le 1vs4, ce sera plus simple comme ça ». device, à propos de la grande finale |
Astralis devient la première équipe à conserver son titre en ESL Pro League depuis fnatic trois ans plus tôt. Elle remporte, devant son public, un nouveau titre majeur, et inscrit aussi la première son nom sur les lingots de l'Intel Grand Slam. Tout était réuni pour que la fête soit totale à Odense pour les Danois : leur statut de grands favoris, tant d'enjeux historiques et financiers réunis en un seul tournoi, l'éternel second Liquid en finale, un public (évidemment) acquis à leur cause. Et en effet, le meilleur cinq de l'histoire de Counter-Strike ne loupa pas sa représentation.
Un trophée qui reste à la maison, et des lingots pour le premier Grand Slam jamais remporté sur CS:GO (photo : HLTV)
Saison 9 - 750 000 $ - Finales à Montpellier, du 18 au 23 juin 2019
La saison 9 aurait pu continuer dans la lancée des précédentes, d'autant plus que le triomphe danois à domicile lors de la saison 8 avait marqué les esprits tant l'ambiance à Odense était folle. Ce sera pourtant une édition charnière, porteuse d'un changement majeur : toute l'ESL Pro League sera dorénavant jouée en lan ! Face au nombre très élevé de matchs en ligne disputés par chaque équipe et aux plannings toujours plus chargés, ESL décide d'abandonner son round-robin traditionnel à rallonge devenu pesant pour tous, joueurs comme spectateurs, et de basculer sur une compétition ayant lieu entièrement hors-ligne.
Le nouveau format perd le côté "ligue" mais permet de décharger un peu les équipes. Désormais au nombre de 16, contre 14 auparavant et même 12 lors des premières éditions, ces dernières se retrouvent réparties dans quatre groupes de quatre, toujours disputés au format round-robin. Sauf qu'il y a désormais un seul Bo3 à jouer contre chaque adversaire, soit trois matchs en tout, contre 26 (13 Bo1 aller-retour) dans les saisons précédentes. Forcément, ça allège. Rien ne bouge par contre côté Asie et Océanie, la première phase sera toujours jouée en ligne, avec une place aux finales à gagner dans chaque région.
ESL dit également stop à son exclusivité avec Facebook et diffusera désormais son contenu anglophone sur toutes les plateformes, revenant notamment sur Twitch et YouTube. Comme ça, tous les viewers seront contents. En revanche, ceux qui seront un peu moins enthousiastes, ce seront peut-être les joueurs et structures, puisque le cashprize en jeu redescend et revient à 750 000 $. Une somme qui reste malgré tout rondelette.
La plateforme de streaming de Facebook n'est pas là où elle devrait être, d'un point de vue technique. Elle n'est pas aussi fiable que les autres, ce n'est pas évident de trouver un stream en venant sur Facebook. Elle n'a pas toutes les options nécessaires, sur PC et mobile, pour apporter une expérience optimale. [...] Nous pensons toujours que leur plateforme a du potentiel en raison du grand nombre de personnes qu'elle peut toucher, mais la manière dont elle a été gérée jusqu'à maintenant n'a certainement pas été à la hauteur de nos attentes. Ulrich Schulze , « Senior Vice President of Product » d'ESL, à propos du stream sur Facebook |
Les équipes européennes se retrouvent donc à Leicester, les équipes américaines à Burbank, et c'est parti pour de bons vieux affrontements en lan. Les formations terminant premières de leur groupe obtiennent directement leur place pour les finales mondiales. Sept noms émergent donc rapidement, et pas des moindres : Astralis, FaZe, G2 et mouz pour l'Europe ; Team Liquid, NRG et Luminosity (devançant C9 et MiBR dans son groupe, seule petite surprise) pour l'Amérique du Nord. Dans le dernier groupe outre-Atlantique, réservé à l'Amérique du Sud, les Brésiliens de DETONA jouent des coudes et s'extraient de la troupe des outsiders pour finir en tête.
Les deuxièmes et troisièmes de chaque poule se disputent ensuite les places restantes lors d'une seconde phase jouée sur le même principe, aux mêmes endroits. fnatic et HellRaisers rejoignent ainsi les rangs des qualifiés, de même que North et Heroic, surprenantes vainqueurs de Na'Vi pourtant favoris. Cette contre-performance entraînera la mise à l'écart d'un des joueurs les plus emblématiques de la structure ukrainienne, Edward, quelques jours plus tard. Incapables d'outrepasser Luminosity lors de la phase 1, Cloud9 et MiBR se vengent en phase 2 et remportent chacune leur groupe, s'octroyant les deux dernières places disponibles côté américain. La nouvelle répartition des slots en donne en effet toujours 6 à l'Amérique, contre 8 en Europe.
Ne manque plus que les line-up de l'autre bout du monde pour avoir le tableau complet des participants aux finales mondiales. Et la logique sera respectée autant en Océanie, Grayhound s'imposant sans perdre une seule carte de toute la qualification, qu'en Asie, avec un billet d'avion gagné par des TYLOO solides. La liste est donc terminée, et le gratin mondial est désormais attendu à Montpellier, à la Sud de France Arena, pour les finales. La France accueille cet événement pour la première fois et, un an après la DreamHack Masters à Marseille, confirme qu'elle peut être un beau pays pour jouer à Counter-Strike.
Attendue par sa communauté, G2 va se faire peur et devoir passer par le loser bracket de sa poule pour rejoindre les play-offs et l'arène où le public s'apprête à s'amasser. Mais les Français, en sortant Cloud9 puis Heroic, seront bien au rendez-vous. Team Liquid, nouvelle meilleure équipe du monde après la perte de vitesse d'Astralis et depuis le recrutement de Stewie2K, réalise un parcours similaire en jouant même davantage avec les nerfs de ses supporters. Menés 8-13 puis 11-14 lors de leur match éliminatoire contre HellRaisers, les Américains s'en sortent finalement 16-14 et rejoignent ensuite les quarts. Astralis, mouz, FaZe et NRG sont les quatre autres formations qui joueront devant la foule française.
Premier jour des play-offs, le vendredi va déjà accoucher de matchs superbes. G2 parvient d'abord à maîtriser FaZe sans trop de difficultés, 2-0, et continue son aventure sur ses terres. Le duel Liquid - Astralis qui suit va ensuite illuminer la soirée. Toujours battus en 2018 par leur pire ennemi, les Liquid ont profité du printemps et de Danois souvent absents des grands tournois pour prendre l'ascendant sur la scène. Mais il faudrait maintenant les battre en face à face pour confirmer cette place de numéro 1.
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Pour la première fois de l'histoire de CS:GO, Vertigo est jouée en play-offs d'un très gros tournoi (250 000 $ et plus) à l'occasion de cette saison 9. |
Le scénario de ce duel va être surprenant. Astralis gagne d'abord Overpass, pourtant choisie par Liquid, 16-12. Celle-ci réplique ensuite violemment sur Inferno, préférée par Astralis, 14-1 en CT puis 16-6 au final.
Tout se jouera sur... Vertigo, nouvelle carte du map pool, généralement peu appréciée par les meilleures équipes mais laissée ouverte par les deux belligérants de ce match. Les Danois vont y proposer un side d'attaque très convaincant et mener 11-4, mais les Américains vont faire encore mieux par la suite grâce à un duo EliGe - Stewie2K extrêmement agressif. Ils égalisent à 11-11 puis se détachent dans le money-time, 16-13. Astralis ne réalisera pas le triplé en Pro League, Team Liquid a enfin battu son némésis.
Les demi-finales seront ensuite moins spectaculaires. G2 renvoie chez elle une équipe de NRG qui jouait avec un leader se sachant déjà remplacé après le tournoi, daps, 2-1. Liquid contient la fougue de mousesports malgré une belle remontée de cette dernière sur Nuke, derrière 2-13 et qui ne s'inclinera que 17-19 grâce à un woxic en feu.
La grande finale aura donc lieu entre G2 et Team Liquid, pour le plus grand ravissement du public qui n'avait imaginé la présence des Français le dimanche après-midi que dans ses rêves. Et il va en avoir pour son argent, ce public. Loin d'être favoris, les G2 vont très mal commencer la rencontre en perdant d'abord leur meilleure carte, Dust2, 15-19, puis en ne faisant pas du tout le poids sur Overpass, 3-16. Le Bo5 leur laisse encore une chance, mais plus grand-monde n'y croit.
Ils vont pourtant réagir sur Nuke grâce à un side terro efficace, 16-12, puis surpasser toutes les attentes sur Inferno. Sur la carte où Liquid avait giflé Astralis deux jours plus tôt, les G2 vont vendre chèrement leur peau pendant près de deux heures. Bien dans le coup au changement de side, 7-8 alors qu'ils jouaient en attaque, ils vont tant bien que mal résister aux assauts ennemis et s'offrir un round d'égalisation à 15-14. Ils ont un pied et quatre orteils sur la cinquième carte après avoir stoppé le rush B adverse, mais Twistzz va sortir de son sac un incroyable 1vs3 avec une M4 ramassée pour sauver les siens. Il ne lui reste qu'un seul petit point de vie quand il achève son oeuvre, mais cela suffit pour partir en overtime.
G2 ne le sait pas encore, mais elle a laissé passer sa meilleure chance. La line-up tricolore ne craque pas à 16-18, obtient une autre chance à 21-20 après un 1vs2 de shox, mais n'arrive toujours pas à conclure. Le troisième overtime lui sera finalement fatal, 22-25. Team Liquid était plus forte et remporte logiquement ce trophée qui lui avait échappé deux fois en finale en 2018.
On est à 100 % la meilleure équipe du monde. Je crois que les gens avaient besoin de nous voir battre Astralis, et on l'a fait. Je crois qu'HellRaisers, mousesports, G2 aussi, ont toutes très bien jouées contre nous, je mets tous nos opposants dans la même catégorie d'équipes incroyables. Après notre performance ici, surtout qu'on est revenus du loser bracket et qu'on a dû jouer un Bo3 par jour contre des adversaires d'un tel calibre, il n'y a pas moyen de nous voir autrement qu'avec le titre de numéro 1. EliGE, MVP du tournoi et plutôt content après le parcours de son équipe |
Un peu moins de trois ans après Cloud9 lors de la saison 4, qui avait offert aux États-Unis sa première victoire de prestige sur CS:GO, Team Liquid fait franchir à son pays un nouvel échelon en remportant pour la première fois un grand titre sur le sol européen, mettant fin à une série de neuf défaites américaines consécutives dans des finales ayant eu lieu en Europe. Pour G2, le revers est amer tant la cinquième map semblait toute proche. Qui sait ce qu'il aurait pu s'y passer. Mais les Français, un an après le fiasco de Marseille où aucune équipe locale n'avait franchi les poules, se sont réconciliés avec leur public et l'ont fait rêver le temps d'un week-end. Et ça, c'est déjà une belle réussite.
Bien peu auraient parié sur G2 avant la lan, et pourtant, les Français lutteront jusqu'en finale !
Saison 10 - 750 000 $ - Finales à Odense, du 03 au 08 décembre 2019
Face au succès de sa nouvelle formule hors-ligne, ESL décide de repartir sur un système identique pour la saison 10, disputée durant la seconde moitié de la saison 2019. À Londres et Burbank, équipes européennes et américaines se retrouvent donc pour en découdre en lan dès la phase de qualification. Et quelques surprises vont parsemer cette première étape.
mouz prend le dessus sur des FaZe encore en rodage après les arrivées de coldzera et broky, Heroic sort en tête d'un groupe qui contenait aussi Vitality et NiP. En revanche, Astralis et Na'Vi esquivent les pièges et s'assurent une qualification rapide pour les finales. En Amérique, c'est surtout la débandade complète de Cloud9, trois défaites en autant de matchs, qui marque les esprits, alors que la formation avait pourtant complètement rénové sa line-up. Pas de raté à signaler pour les tenants du titre de Liquid ainsi qu'Evil Geniuses, nouvelle maison des ex-NRG, ni pour MiBR et Sharks qui portent haut les couleurs brésiliennes.
La seconde phase va être l'occasion de rectifier le coche pour certains, de s'enfoncer dans le doute pour d'autres. Malgré l'absence de KRiMZ, malade, fnatic s'en sort et est accompagnée par FaZe dans le cercle des qualifiés tardifs. Pour sa première saison en Pro League, Vitality rate ses trois jours de compétition et ne verra pas les finales. La nouvelle version franco-serbe de G2 confirme par contre son potentiel, tandis que North grille la priorité à NiP lors de la dernière soirée grâce à un 2-0 salvateur lors de leur confrontation. Outre-Atlantique, ATK profite d'un groupe rempli d'outsiders pour décrocher le jackpot, et 100 Thieves, qui a recruté les anciens Renegades, prend le meilleur sur FURIA et eUnited dans l'autre poule, celle des plus gros morceaux.
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Les deux Sud-Africains d'ATK, Sonic et JT, sont les premiers joueurs originaires d'Afrique à disputer les finales ESL Pro League. Ils sont installés aux États-Unis depuis 2018 et la concrétisation du projet Destiny, initié à l'époque par Bravado. |
Représentants de leur région lors des finales de la saison 9, TYLOO (pour l'Asie) et Grayhound (pour l'Océanie) remettent ça pour celles de la saison 10. Les Chinois perdent une carte sur la route de la qualification, les Australiens aucune. Solide. Ces derniers attireront même l'attention de Renegades juste avant le début des finales et changeront ainsi de structure pour passer au niveau supérieur. Reste maintenant à bousculer les favoris à Odense, qui accueille pour la troisième fois ce rendez-vous mondial biannuel, toujours dans le cadre de son partenariat avec ESL.
Le tournoi final s'annonce indécis : Astralis fait certes figure de favorite à domicile, mais ne domine plus autant qu'en 2018. Liquid et Evil Geniuses restent des menaces sérieuses, fnatic revient bien, FaZe et mouz continuent de prouver que les line-up internationales ne sont pas à négliger. Tout reste donc assez ouvert pour le titre.
Ce niveau assez homogène va forcément faire des déçus dès la phase de poules. North et Heroic ratent complètement leur coup à domicile et ne gagnent pas une seule rencontre, terminant sur un triste top 13/16. FaZe se fait sortir par 100 Thieves, MiBR par fnatic grâce entre autres à une performance historique de KRiMZ – 44 kills en 30 rounds ! – et cette dernière gagne ensuite le match décisif contre les Australiens. La surprise de la compétition aurait pu s'appeler ATK puisque la troisième équipe américaine parvient à surprendre North puis G2, mais craque aux portes du top 6 contre mouz. Astralis, Na'Vi, Team Liquid et EG ne font pas de cadeaux de leur côté et les play-offs s'annoncent alléchants.
Nos attentes sont très hautes étant donné que l'on vient de gagner un tournoi (les CS:GO Asia Championships) et que l'on se sent vraiment en confiance. On a fait un bootcamp juste avant, on veut vraiment aller jusqu'en grande finale, et si on n'y parvient pas, on n'aura pas rempli le contrat qu'on s'était fixé. On espère même gagner la compétition si on joue comme on l'a fait à Shanghai, c'est notre objectif. ropz, juste avant les play-offs, confiant dans les capacités de mouz |
Un énième remake Astralis - Liquid en grande finale ? Une bataille entre premiers de poules Na'Vi - Astralis ? Un duel américain EG - Liquid ? Les pronostics sont nombreux mais très rares sont ceux qui viseront juste. Les deux quarts de finale sont déjà surprenants puisque fnatic s'en sort aisément 2-0 face à des Liquid un peu amorphes, tandis que mouz s'offre le scalp d'EG en se permettant un 16-0 sur la troisième carte de leur rencontre !
Les demi-finales à l'odeur européenne vont continuer à déjouer les pronostics. fnatic résiste à la puissance de feu de Na'Vi et à une première carte perdue pour retrouver la finale de la Pro League, quatre ans après son double succès de 2015. Et mousesports réalise une performance colossale face à Astralis : les Européens, pourtant menés 8-14 sur la dernière carte, enchaînent huit rounds consécutifs en terro sur Dust2 pour briser les espoirs du collectif danois et rendre muette toute une arène, plus encline à encourager les cinq Astralis que karrigan et sa line-up européenne lors de cette rencontre. fnatic - mousesports, voilà quelle sera la (surprenante) grande finale.
Et elle tournera court. Si aucune finale ne s'était encore terminée sur un 3-0 dans l'histoire de la Pro League, il fallait bien que cela arrive un jour. fnatic commence bien son match avec 9 rounds inscrits en attaque sur Inferno, mais rate complètement son side défensif et s'incline ainsi sur une map qu'elle avait pourtant choisie, 11-16. mouz a un break en poche et plus rien ne l'arrêtera. Elle fait la différence sur Train, 16-10, et achève une bête suédoise méconnaissable ce dimanche 8 décembre sur Mirage, 16-11.
mousesports devient ainsi la première formation cosmopolite à remporter l'ESL Pro League, une distinction que beaucoup auraient sans doute plutôt donnée à FaZe les yeux fermés. karrigan (avec le coach Rejin) triomphe devant son public qui avait bien pris parti pour lui pour la finale, en battant sur sa route d'anciennes organisations par lesquelles il était passé, Astralis et fnatic, qui comptent toujours parmi les meilleures du monde. L'histoire est belle pour le leader danois et sa bande de jeunes guerriers ropz, woxic et frozen, ainsi que chrisJ, indéboulonnable du cinq mousesports depuis 2013 !
Tourbillon doré pour mousesports à Odense, et un trophée entièrement restylisé à soulever !
Quelques statistiques pour conclure
- 0 : Le nombre d'équipes/tags qui ont disputé les dix éditions des finales. Le plus haut total est pour Team Liquid, 9 participations, avec une seule absence lors de la saison 1. Viennent ensuite fnatic à 7, puis Astralis, mousesports, Cloud9 et NRG à 6.
- 2 : Le nombre de joueurs à avoir disputé les 10 éditions des finales. Il s'agit de FalleN et fer, qui ont soulevé le trophée lors des saisons 3 et 6. Ils auront joué les 10 éditions ensemble, sous les couleurs de Keyd Stars, Luminosity, SK Gaming puis MiBR. Viennent ensuite coldzera, TACO, NAF-FLY, EliGE, nitr0 et cajunb à 9 participations, puis tarik à 8. À noter que EliGE et nitr0 ont toujours représenté Team Liquid.
Côté français, le record est détenu par kennyS, avec 5 participations aux finales, devant NBK, shox et Happy à 4.
- 2 : Le record de victoires, que ce soit pour une organisation (fnatic et Astralis) ou un joueur (JW, flusha, KRiMZ, olofmeister, FalleN, fer, coldzera, TACO, dupreh, device, Xyp9x, gla1ve, Magisk, Stewie2K). Ce dernier est cependant le seul à avoir gagné ses deux titres avec deux équipes complètement différentes (C9 lors de la saison 4 puis Team Liquid lors de la saison 9, sans aucun coéquipier en commun).
- 3-0 : Le score parfait en Bo5, qui a dû attendre la 10ème saison pour apparaître en Pro League. La victoire 3-0 de mousesports contre fnatic lors de la grande finale de la saison 10 constitue en effet le premier, et pour l'instant seul, 3-0 de l'histoire de la compétition. Avant cela, les grandes finales auront accouché 6 fois de 3-1 et 2 fois de 3-2. Reste un 2-1 lors de la saison 4, la seule qui s'est finie sur un Bo3 et non un Bo5.
- 5 : Le record de grandes finales disputées, détenu par TACO. Il aura joué (et gagné) le Bo5 décisif avec Luminosity lors de la saison 3 et SK lors de la saison 6, et (perdu) avec SK lors de la saison 4 puis Team Liquid lors des saisons 7 et 8. Il détient ainsi également le record de grandes finales perdues, avec 3. Derrière, plusieurs autres sont à 2 (GuardiaN, shox, EliGE, nitr0, Twistzz, NAF-FLY, TACO), GuardiaN étant toutefois le seul à avoir perdu plusieurs grandes finales sans jamais avoir gagné la compétition au moins une fois.
- 9 : Le (triste) record établi par cajunb, de 9 participations aux finales sans jamais avoir gagné le titre, son meilleur résultat restant une seconde place lors de la saison 5. Suivent tarik, 8 participations et aucun succès, et daps, à 7. Les 12 autres joueurs à compter au moins 7 participations aux finales ont tous gagné le tournoi au moins une fois.
- 10 : Le nombre de nationalités différentes à avoir remporté l'ESL Pro League (Suède, Brésil, États-Unis, Canada, France, Danemark, Pays-Bas, Turquie, Estonie, Slovaquie). Quatre pays arrivent ex-aequo avec six représentants différents : la Suède (flusha, JW, olofmeister, KRiMZ, pronax, dennis), le Brésil (FalleN, fer, coldzera, TACO, fnx, boltz) le Danemark (Xyp9x, device, dupreeh, gla1ve, Magisk, karrigan) et les États-Unis (n0thing, autimatic, Skadoodle, Stewie2K, nitr0, EliGE). Viennent ensuite la France avec cinq joueurs (shox, NBK, bodyy, kennyS, apEX), le Canada avec trois (shroud, NAF-FLY, Twistzz), puis quatre pays avec un seul joueur, grâce à la victoire de mousesports lors de la saison 10 : Turquie (woxic), Pays-Bas (chrisJ), Estonie (ropz), Slovaquie (frozen).
- 36 : Ce qui donc porte donc à 36 le nombre de joueurs différents ayant gagné l'ESL Pro League.
- 42 : Le nombre total de structures/tags différents qui auront disputé les finales. La liste complète est disponible ici.
- 220 : Le nombre total de joueurs qui auront pris part aux finales. Sur ces 220, plus d'un tiers (87) n'auront été présents qu'une fois. Et ils ne sont que 35 à avoir atteint au moins les 5 participations. Ce qui en laisse donc 98 entre 2 et 4 participations. La liste complète est disponible ici.
- 8 010 000 $ : Le montant total de cashprize distribué en 10 saisons de Pro League.
Pour lire la première partie sur les saisons 1 à 5, rendez-vous par ici !
Merci à Elnum pour les bannières et l'image de fin.