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ESL Pro League, un rythme à 10 temps (1/2)
Dix ! Dix éditions que l'ESL Pro League rythme la saison de Counter-Strike. Lancée en avril 2015 par ESL et ESEA, cette compétition s'est affirmée à mesure des mois puis des années comme l'un des rendez-vous majeurs de la scène, regroupant tous les six mois les meilleures équipes du monde pour ses finales. Et mettant en jeu un sacré paquet d'argent. De Cologne à Montpellier en passant par Odense, São Paulo ou Dallas, ce tournoi a souvent sacré les meilleurs, même si quelques surprises ont également émaillé son histoire.
Son format a changé, ses participants ont évolué, mais la Pro League est toujours fidèle au poste, témoin privilégié de la montée en puissance de certaines équipes, de la percée éphémère d'autres, de l'évolution des formats de compétition et des plateformes de diffusion. De la vie de Counter-Strike, tout simplement.
Retour sur dix éditions d'un événement à l'envergure désormais mondiale
avec, pour débuter, les saisons 1 à 5.
- Saison 2 : Même formule, même vainqueur ?
- Saison 4 : L'Amérique au centre du monde
Saison 1 - 500 000 $ - Finales à Cologne, du 2 au 5 juillet 2015
L'annonce de la première saison de ce qui s'appelait alors l'ESL ESEA Pro League, qui succédait aux traditionnels ESEA Invite et à la nouvelle ESL Pro League fraîchement créée qui ne connut finalement qu'une édition, fit grand bruit. Un million de dollars de cashprize promis pour les deux premières éditions, ce montant était démentiel. 500 000 $ le tournoi, deux fois plus que la somme distribuée à l'époque lors des Majors ! Du jamais vu. L'une des plus grandes ligues jamais organisée sur Counter-Strike, à hauteur de ce que fut l'ovni CGS presque dix ans plus tôt sur CS:S. 250 000 $ seront dédiés aux finales, tandis que l'autre moitié de l'argent en jeu sera consacrée à la partie qualificative en ligne, à raison de 125 000 $ pour l'Europe et la même chose pour l'Amérique.
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Aucun tournoi, en 2015, ne mettait en jeu une somme aussi importante que 500 000 $. Et seule une autre catégorie de compétition permettait de se départager 250 000 $ en lan : les Majors. |
Autant dire qu'avec un tel pactole sur la table, tout le monde répondit présent. 12 équipes sur le Vieux Continent, pareil outre-Atlantique, et une bataille de deux mois sur Internet à base de matchs aller-retour pour savoir qui seraient les huit heureux élus qualifiés pour les finales, jouées à Cologne, dans les studios d'ESL. Et les favoris ne se ratèrent pas. En Europe, le quatuor qui composerait trois mois plus tard le dernier carré de l'ESL One Cologne trusta les quatre premières places. fnatic en tête, Virtus.pro juste derrière, TSM et EnVyUs pour compléter. Côté américain, C9 termina la saison régulière sur un impressionnant 19-3, devant des Brésiliens de Keyd Stars en pleine progression. Luminosity et CLG prirent les deux places restantes, laissant Team Liquid sur le carreau.
Les finales se jouent sous le signe d'un duel entre les deux continents puisque chaque match d'ouverture confronte deux formations opposées géographiquement. Mais rien ne va se passer comme prévu. La première journée va défier toute logique, pour ce qui était alors l'un des tournois les plus attendus de l'année. Et qui avait droit, comme toute compétition qui se respecte à l'époque, à ses poules GSL en Bo1. C9 surprend EnVy, CLG crée un énorme choc en battant fnatic, Keyd triomphe de TSM. Seule Virtus.pro tient son rang en balayant Luminosity, 16-4. Les Polonais assurent les premiers leur place dans le Top 4, rejoints ensuite par CLG qui bouscule complètement la hiérarchie.
Dans le match de la peur entre TSM et fnatic – le perdant rentre chez lui dès le premier soir –, cajunb, 35 frags, porte les Danois, tandis qu'olofmeister, 33 frags, fait de même avec les Suédois. Ça paiera pour le second, 16-14. fnatic reste en vie. Elle n'en demandait pas mieux. Elle se débarrasse de Keyd 2-0 pour rejoindre les demies, puis terrasse Virtus.pro 16-3 / 16-9 après s'être inclinée sur la première carte de leur affrontement. La meilleure équipe du monde est en finale face à des Cloud9 transcendés par le lead impérial de sgares et la forme étincelante de son sniper Skadoodle, qui leur ont permis de vaincre EnVy (une nouvelle fois) puis CLG en demi-finale.
Tout le crédit de notre performance revient à sgares. Ce mec est un magicien quand il s'agit d'élaborer des stratégies et de comprendre comment l'équipe en face joue. Il n'a pas assez de reconnaissance parce que tout le monde pense qu'il ne frag pas beaucoup, mais personne ne voit ce qu'il se passe en interne. C'est incroyable ce qu'il fait et ce qu'il nous apporte. fREAKAZOiD après la qualification de C9 pour la finale |
Loin d'être favoris, surtout en Bo5, les Américains vont vendre chèrement leur peau, faisant fi des problèmes sonores liés à la petite taille des studios ESL. Ils prennent Cobblestone 16-14 et poussent leurs adversaires jusqu'au trentième round à deux autres reprises. Mais doivent finalement céder en overtime sur la quatrième carte, 6-16 / 14-16 / 15-19, malgré une avance portée à 15-9 sur cette dernière. fnatic remporte la première saison d'ESL ESEA Pro League. Logiquement. Les finales de cette première édition auront cependant réservé bien des surprises. Le top 4 final, mi-européen mi-américain, en est la preuve.
Pas de grande scène ni de public pour cette saison 1, mais un studio qui paraît bien étroit aujourd'hui.
Top 4 final - Saison 1 ESL ESEA Pro League fnatic (JW, flusha, pronax, olofmeister, KRiMZ) - 118 000 $ Meilleurs joueurs des finales cajunb (TSM) : 1,39 de rating - 2 maps jouées L'action des finales Cette démonstration de shroud au Scout lors de la grande finale lui vaudra la 4ème place du Top 10 HLTV des meilleures actions de l'année 2015. Peut-être que d'autres préféreront le sang-froid de Xyp9x pour un 1vs4 à la Galil contre fnatic, ou la ruse de flusha pour retourner un 2vs3 contre Cloud9, alors que le score était à 10-15 contre fnatic et que le Suédois n'avait que 15 hp après son premier frag. |
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Saison 2 - 500 000 $ - Finales à Burbank, du 10 au 13 décembre 2015
Pas de raison de changer une formule qui s'est avérée gagnante, l'ESL ESEA enchaîne sur une deuxième saison à peine deux mois après la victoire de fnatic. Tout est similaire : le cashprize mis en jeu, le nombre d'équipes en piste, le déroulement de la saison régulière. Seul le lieu des finales évolue puisque c'est Burbank, où ESL a ses studios américains, qui est désignée pour accueillir les huit prétendants finaux au trophée.
Ses prétendants, justement, ils ne vont que peu bouger par rapport à la première saison. En même temps, en deux mois, le classement mondial n'allait pas être complètement chamboulé. fnatic, TSM et EnVyUs glânent toujours trois des quatre places européennes, tandis que Na'Vi chipe la dernière à Virtus.pro, dans la foulée de sa performance majuscule au Major de la DH Cluj-Napoca, disputé en plein milieu de la saison régulière et où les Ukrainiens finirent deuxièmes.
C'est en Amérique que les finalistes se diversifient un peu plus. Si CLG et les Brésiliens de Keyd, désormais chez Luminosity, confirment leur amour pour cette ligue, C9 rate totalement sa saison régulière. Liquid en profite pour finir première, et Conquest s'empare du dernier slot. La liste des finalistes est complète. Et la revanche de l'Europe, bousculée lors de la saison 1, va pouvoir commencer.
12-1 |
Le score final des affrontements Europe-Amérique lors de ces finales. Il n'y avait pas photo. |
Le premier tour sera en effet brutal pour les Américains. Les poules, désormais disputées entièrement en Bo3, vont être terribles pour eux. Ils s'inclinent tous 2-0 au premier tour, laissant EnVy et "?", le nouveau tag des ex-TSM qui ont perdu leur structure avant ces finales, sortir en tête. Lors des rencontres décisives, Liquid cède encore 2-0 contre fnatic, et Luminosity parvient tout juste à sauver l'honneur en piquant une carte à Na'Vi, 2-1. Mais le constat final est clair : les quatre demi-finalistes sont les quatre line-up européennes.
Le dernier carré va s'avérer très disputé. Face à sa bête noire EnVy qui l'a notamment vaincue en finale du Major un mois plus tôt, Na'Vi parvient enfin à prendre sa revanche, 2-0, après un double overtime final sur Cobblestone, 22-18. De l'autre côté, fnatic s'en sort après deux cartes très serrées face aux Danois de "?", 16-12 / 16-14. Les Suédois iront défendre leur titre en finale. Et quelle finale !
Les cinq cartes seront nécessaires pour connaître le nom du gagnant, et trois se termineront sur un 16-14. fnatic remporte d'abord les deux premières sur ce score, Inferno et Dust2, puis Na'Vi remonte à hauteur après Mirage, 16-6, et Train, 16-14. Mais les joueurs de l'est seront trop courts pour achever leur comeback et s'inclineront sur Cobblestone, 6-16. olofmeister et flamie, sacré MVP de la lan, dépasseront les 100 frags sur les cinq cartes. Mais au final, ce sera encore fnatic qui soulèvera la coupe, prouvant que le départ de pronax et l'arrivée de dennis n'avaient fait que relancer une nouvelle ère pour elle.
On prend les mêmes (à un joueur près) et on recommence
Saison 3 - 750 000 $ - Finales à Leicester / Londres du 11 au 15 mai 2016
Comme si un demi-million de dollars ne suffisait pas, la Pro League monte en cashprize pour sa saison 3 et passe à 750 000 $. La majorité est dédiée aux finales, 512 000 $, et les formations qui s'y qualifient ne gagnent d'ailleurs plus d'argent à l'issue de la saison régulière, mais uniquement après ces finales. ESEA disparaît de l'appellation officielle, et l'ESL Pro League prend donc en 2016 la dénomination que tout le monde lui connaît aujourd'hui. Lauréate des deux premières saisons, fnatic sera donc l'unique équipe de l'histoire à avoir remporté l'"ESL ESEA Pro League". Maintenant, place à la suite.
En dehors de ces quelques petits changements d'ordre nominatif et financier, pas de grands bouleversements pour cette troisième saison. Toujours 12 équipes de chaque côté, toujours des matchs aller-retour en ligne tant en Europe qu'en Amérique. Pour l'inédit, il faudra attendre la fin de cette première phase et les noms des finalistes. De petits nouveaux s'incrustent en effet en haut des classements, à commencer par les Ninjas in Pyjamas et leur 19-3 final. Ils devancent Astralis, nouvelle organisation des anciens "?", les éternels fnatic, et les Français de G2. Ces derniers n'ont devancé Na'Vi que de deux petits rounds au goal average pour arracher la quatrième place.
Chez l'Oncle Sam, Luminosity, vainqueur du Major de la MLG Colombus en plein milieu de cette saison 3, assume son nouveau statut et termine en tête de la saison. Cloud9 se reprend après son échec de la saison 2, Liquid revient tenter sa chance mais sans sa pépite s1mple, reparti chez lui en cours d'année, et OpTic complète la liste. Leicester, puis Londres pour les demi-finales et la finale, attendent tout ce beau monde.
Après un intégral en Bo1 pour la saison 1 puis en Bo3 pour la saison 2, ESL opte cette fois-ci pour un mix des deux lors de la phase de poules. À ce petit jeu, G2 et NiP sortent en tête de leur groupe, les ninjas ayant remonté un ridicule déficit de 2-13 puis 6-15 face à Liquid lors de leur match inaugural. Et oui, à cette époque, Liquid était synonyme de choke. Les Américains mordront d'ailleurs une seconde fois la poussière le lendemain contre une autre équipe venue du nord, fnatic, qui en profitera pour rejoindre le dernier carré. La dernière place sera pour Luminosity, au-dessus d'Astralis – qui n'y arrive décidément pas dans ces finales malgré un device toujours performant – et d'OpTic.
81-50 |
Le score monstrueux de device face à Luminosity à la fin de leur Bo3. Il finira à 34-18 sur Train, map décisive. Ça ne suffira pas pour l'emporter. Mais le sniper confirme, malgré son style moins impressionnant que d'autres, qu'il est l'un des meilleurs joueurs du monde. Il terminera 3ème du Top 20 HLTV cette année-là. Comme en 2015. |
Les Brésiliens vont enchaîner sur leur lancée une fois à Londres et se hisser en finale en sortant NiP, 2-1. L'autre demi-finale va accoucher d'un beau duel entre G2 et fnatic. Menée 2-13 sur Inferno, première carte, le double tenant du titre va coller un sévère 14-1 en retour aux Français et piquer la première carte. Et ce malgré l'absence d'olofmeister, blessé au poignet et remplacé par wenton pour cette lan. Mais emmenés par shox, pas loin d'être le meilleur joueur du monde à ce moment-là, les G2 ne vont pas se laisser déconcerter et s'emparer de Cache puis de Train pour rejoindre Luminosity en finale.
Si le fnatic - Na'Vi de la saison 2 était déjà resté dans les mémoires, ce G2 - Luminosity va complètement le surpasser. Trois ans et demi après, ce Bo5 est toujours considéré comme l'un des plus beaux matchs qu'ait connu CS:GO. shox et ScreaM au sommet de leur forme, coldzera plus fort que jamais, du skill en pagaille, cette rencontre fut épique. Chacun va d'abord gagner les cartes de l'autre : G2 prend Overpass et Cobblestone, pourtant choisies par Luminosity, mais la line-up brésilienne fait de même en gagnant sur Train et Dust2, terrains de jeu français. Quoi de mieux qu'Inferno pour conclure ?
8-7 à mi-match, puis 10-10, 12-12 et 14-14. G2 s'offre un premier round de match mais le T est parfaitement tenu par fnx et fer. Prolongations. Et la tendance s'inverse, Luminosity se montre impériale et repasse en attaque à 18-15, trois rounds de tournoi. G2 ne pourra en sauver qu'un grâce à un 1vs4 de shox devenu légendaire, qui ne fera pourtant que retarder l'échéance. 19-16, le Brésil met la main sur le trophée de l'ESL Pro League. Mais G2 a pris date.
Pour la première fois, les play-offs finaux n'ont pas lieu en studio mais en public, à l'Indigo at The O2 de Londres
Top 4 final - Saison 3 ESL Pro League Luminosity (FalleN, fer, coldzera, fnx, TACO) - 200 000 $ Meilleurs joueurs des finales device (Astralis) : 1,35 de rating - 4 maps jouées L'action des finales Impossible de ne pas mettre le 1vs4 de shox sur Inferno. Grande finale, 5ème carte, 15-18, retake en B sur Inferno seul contre 4 adversaires, et il le rentre ! Le pire, c'est qu'il avait déjà fait la même sur Dust2 une heure plus tôt... sur le BP A. Non, vraiment, shox était dans un autre monde à cette époque. Tous les G2 étaient en feu durant cette compétition de toute façon. Pour les revoir à l'oeuvre, c'est par ici. Et pour voir les highlights généraux de l'ensemble des équipes, parce qu'il y a eu une pelletée d'actions incroyables durant ces finales, rendez-vous là. |
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Saison 4 - 750 000 $ - Finales à São Paulo, du 26 au 30 octobre 2016
La saison 4 est marquée par l'influence de la WESA, organisme fraîchement fondé et sorte de conseil des joueurs et organisations en place sur la scène. ESL étant largement impliquée dans la création de la WESA, elle se montre évidemment attentive aux discussions qui y sont tenues, et accepte de changer certaines choses au besoin. Le nombre total d'équipes finalistes passe donc de huit à douze, six pour chaque continent, tandis que le nombre de participants initiaux grimpe lui aussi, de douze à quatorze dans chaque région du monde.
Cette augmentation va décupler la compétitivité de la ligue. Si fnatic et NiP restent impassibles en Europe et terminent une nouvelle fois en haut du classement, de nouveaux noms s'invitent aux finales : mousesports, FaZe Clan, dignitas. EnVyUs, en grande difficulté cette année-là, valide tout de même son ticket et représentera les couleurs tricolores.
25-1 |
Le ratio victoires/défaites ahurissant de Cloud9 durant la saison régulière. Son unique chute ? Contre les Echo Fox de son ancien leader sgares. |
En Amérique aussi, le changement pointe le bout de son nez. Les Nord-Américains sont plus chahutés que jamais sur leur sol et laissent deux slots aux Brésiliens de SK (anciens Luminosity) et d'Immortals, ainsi qu'un autre aux Australiens de Renegades, partis de leur île pour gagner du galon. C9 garde la tête haute en réalisant une saison à la limite de la perfection, et est accompagnée de OpTic et NRG dans la défense de la bannière étoilée.
Direction un quatrième pays pour les finales, le Brésil, où tout São Paulo attend une victoire de SK. Mais avant même que les matchs ne commencent, Renegades déclare forfait, préférant plutôt se concentrer sur le Minor Asie. Liquid prend sa place. Second coup dur ensuite avec le retrait de dernière minute de fnatic qui renonce également à se rendre en Amérique du Sud en raison de problèmes personnels rencontrés par un joueur. Cette fois-ci, il est trop tard pour trouver un remplaçant, les finales à 12 se joueront à 11. Avec une autre petite modification : finies les poules en GSL, bienvenue au round-robin en Bo1, tout le monde joue tout le monde (ou presque). Deux poules de six, les premiers en demi-finale, les deuxièmes et troisièmes en quart de finale, et roule.
Dans cette nouvelle formule, SK garantit rapidement sa présence devant son public en gagnant quatre de ses cinq matchs. mousesports, dans le sillage de NiKo, n'essuie également qu'une défaite et ces deux-là s'envolent pour les demies. Les quarts de finale seront avares en spectacle, puisque C9 colle un 2-0 à OpTic et NiP fait de même contre EnVy, malgré un overtime sur Dust2 et la présence de Maikelele en tant que last pour les Suédois. Dans la foulée de leur saison régulière irréprochable, les C9 vont continuer à dérouler contre mouz, 2-0, et se hisser en finale. Dans l'autre match du dernier carré, SK fait plaisir à ses fans et rejoint également l'ultime rencontre en passant l'obstacle NiP 2-1.
Je ne peux même pas décrire ce que ça fait, c'est vraiment un sentiment unique. J'ai vécu beaucoup de choses sur Counter-Strike depuis que je joue, mais c'est la première fois que j'ai un stade rempli de fans de mon pays qui crient pour nous, nous motivent. Je crois n'avoir jamais ressenti ça, jouer devant tant de gens qui nous supportent. Je veux les rendre fiers. FalleN évoquant le soutien du public brésilien |
Deuxième succès de suite pour les Brésiliens ou revanche de la saison 1 pour Cloud9 ? Les pronostiqueurs donnent les premiers largement favoris, mais la rencontre ne va pas du tout se dérouler comme prévu. Jouée seulement en Bo3, elle aurait dû se terminer sur un 2-0 tant les hommes de n0thing étaient au-dessus. Même après les 3 cartes, leur donner le 3-0 n'aurait pas été si injuste.
Leur seule erreur aura lieu sur Overpass, première carte, quand ils seront incapables de conclure malgré une avance de 13-2 puis l'obtention de deux rounds de carte à 15-13. SK remonte et arrache la map en overtime. Mais loin de mettre Cloud9 au fond du trou, ce raté va avoir l'effet inverse et rendre un peu plus forts les Nord-Américains. Mirage est pliée 16-6, Dust2 expédiée 16-5. SK n'aura jamais vu le jour. Sur les terres brésiliennes, les États-Unis remportent leur premier grand trophée sur Global Offensive, quatre ans après la sortie du jeu. Le public ne fait plus de bruit. Cloud9 peut savourer.
Les maillots de SK Gaming, aux couleurs brésiliennes pour l'occasion,
n'auront pas suffi pour empêcher C9 de triompher, pas plus que le soutien du public
Saison 5 - 1 000 000 $ - Finales à Dallas, du 30 mai au 4 juin 2017
La barre du million de dollars est atteinte pour la saison 5, au premier semestre 2017. Un quart du magot distribué à la fin de la saison régulière, les trois autres durant les finales. Une augmentation en partie due à l'attention de plus en plus grande dont bénéficie l'esport, mais aussi à la concurrence des ECS, autre ligue majeure dévoilée par FACEIT un an plus tôt, qui avait presque atteint le million sur sa première saison avant de repasser à 750 000 $ pour la deuxième. En brisant la première la barre des sept chiffres de cashprize, l'ESL Pro League veut réellement s'affirmer comme la ligue majeure de la scène.
Si ce n'est cette hausse monétaire, rien ne change comparé à la saison 4. D'un point de vue compétitif en tout cas. Car en coulisses, ESL frappe un grand coup en délaissant Twitch au profit de YouTube Gaming pour la diffusion du stream anglophone officiel. Un coup de tonnerre, puisque YouTube Gaming n'était à l'époque (et n'est toujours) qu'une poussière comparée au géant Twitch. Mais tous les anglophones et amateurs du stream officiel devront désormais s'y rendre pour regarder cette compétition.
La production française n'est pas impactée par ce changement et reste sur Twitch, mais se montre cependant particulièrement aux affûts à l'aube de cette édition. Pour la première fois, trois formations bleu-blanc-rouge sont en effet sur la ligne de départ : G2, EnVyUs et LDLC. Ça méritait bien un petit trailer à la sauce Pulp Fiction.
Et la phase en ligne va plutôt leur sourire. Considérée comme l'un des petits poucets, Team-LDLC évite les barrages de relégation et assure son maintien. Plus haut, après un départ calamiteux, G2 termine finalement deuxième derrière les Danois de North, qui ne sont autres que les anciens dignitas, recrutés par une nouvelle structure affiliée au club de football du FC Copenhague. Quant à EnVyUs, une dernière semaine folle lui permettra de se glisser à la sixième et dernière place qualificative de justesse, au nez et à la barbe de FaZe et d'Astralis. fnatic, mouz et Na'Vi se chargent de récupérer les trois autres slots qualificatifs.
1-8 |
Une victoire et huit défaites, le ratio de G2 après ses neuf premiers Bo1 de la saison régulière. La suite sera par contre exemplaire avec uniquement deux autres revers lors des 17 cartes restantes. |
Quatre des six line-up européennes déjà présentes à São Paulo pour la saison 4 remettent donc le couvert. Et ce sera encore pire côté américain, avec les six exactes mêmes équipes aux six premières places du classement. C9 ira défendre son titre à domicile puisque les finales auront lieu à Dallas, de même que SK tentera de venger sa défaite. OpTic, Immortals, Liquid et NRG sont toutes aussi régulières, et le dénouement de cette cinquième saison prend ainsi des airs de remake.
Une fois à Dallas, les combats vont être acharnés. La poule A se conclut sur une situation cocasse avec quatre formations à égalité au classement, 3 victoires/2 défaites, pour seulement trois places disponibles pour les play-offs. Mais G2, en ayant obtenu ses trois succès sur ses concurrents directs, se démarque et file ainsi directement en demi-finale. Pour les autres, il faudra passer par un tie-breaker inédit, disputé sous la forme de mini-matchs en MR3. EnVyUs s'en sort en premier, SK Gaming suit peu après, fnatic passe à la trappe. C'est également fini pour les tenants de C9, derniers de cette poule A.
Le groupe B n'est pas sujet à toutes ces égalités et voit North sortir en tête grâce à sa victoire dans sa confrontation directe avec mouz, qui devra de son côté se contenter de la deuxième position, synonyme de quart de finale intermédiaire. Team Liquid sauve l'honneur du pays-hôte en se qualifiant également pour l'arbre final. Les Américains vont même réussir à pousser jusqu'au top 4 en battant EnVyUs en quart, avant de s'écrouler contre des North décidément très solides, 0-2.
De l'autre côté de l'arbre, SK Gaming tient facilement son rang face à des mouz toujours en train d'intégrer leur jeune pépite, ropz, mais a ensuite fort à faire en demi-finale contre G2. La nouvelle "superteam" française, formée cinq mois plus tôt, n'a pas encore réalisé un grand résultat justifiant sa formation, la victoire à la DH Tours en avril ayant été obtenue dans un tournoi peu coté. Ces finales Pro League sont l'occasion de passer un cap et G2 ne va pas se rater. 16-12 une fois, 16-12 deux fois, shox et ses hommes filent en finale retrouver North. Un beau duel s'annonce entre les deux premiers de la saison régulière européenne, et les deux vainqueurs de leur poule respective plus tôt dans la lan.
Le choc attendu a d'autant plus de saveur que kennyS et k0nfig, les deux meilleurs joueurs de chaque côté, se sont envoyés quelques amabilités avant la rencontre.
On veut vraiment affronter North parce qu'ils sont très arrogants. On veut leur montrer que gagner un tournoi ne veut rien dire sur Counter-Strike. kennyS avant la grande finale Bonne chance Kenny, I'll fuck you up. k0nfig avant la grande finale. La deuxième partie se passe de traduction. |
Sauf que sur le serveur, il n'y aura pas photo. Même s'il finira top fragger de son équipe, k0nfig subit et tape du poing sur sa table, kennyS domine. À l'image de ce 1vs2 réussi grâce à un énorme flickshot sur... k0nfig. G2 mène 2-0 après Cache et Cobblestone. North ne pourra que difficilement sauver l'honneur sur Overpass, 16-14, avant de s'incliner une dernière fois sur Inferno. 3-1, G2 remporte son premier grand trophée avec cette line-up et kennyS peut bien monter sur la table après la victoire. Le titre de MVP, il est pour lui. shox et bodyy, un an après leur défaite face à SK lors de la saison 3 suite à un Bo5 mémorable, sont eux enfin vengés.
Cette version de G2 avait été créée pour gagner de grands titres. Voilà qui était chose faite (photo : HLTV)
Top 4 final - Saison 5 ESL Pro League G2 Esports (shox, bodyy, NBK, apEX, kennyS) - 225 000 $ Meilleurs joueurs des finales flamie (Na'Vi) : 1,30 de rating - 5 maps jouées L'action des finales Un ace en six secondes pour conclure le match contre EnVyUs, en tombant et en finissant sur une balle d'USP-S. KRiMZ sait aussi être Monsieur Propre sur le serveur. |
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Pour lire la seconde partie de l'article, sur les saisons 6 à 10, rendez-vous par là-bas !
Merci à Elnum pour les bannières et l'image de fin.
maintenant ils peuvent enlever "League"
C'est fou de voir que le prize pool de la saisaon 5 en 2017 est presque le double de celui de la saison 10.
Alors, non, il est juste passé de 750k à 600k (si on parle purement des finales EPL, on est qu'à 20% de moins).
Mais le circuit en soit est toujours à 1M depuis la saison 5. C'est simplement que les 150k "manquants" sont répartis dans les différentes ligues inférieurs à travers le monde.
En réponse à TheIntelloBox #3 - Répondre à ce commentaire
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