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Le baromètre de la scène française - Eté 2022
Nous avions quitté 2021 avec des voeux plein la tête. On voulait des lans, du renouveau, des structures qui font confiance à notre pays, des vétérans investis et une scène qui ne s'étiole pas trop vite. Force est de reconnaitre que si cette première partie d'année a donné quelques raisons d'espérer, c'est la déception qui prédomine à l'heure d'en faire le bilan.
Vitality, le pari qui ne passe pas
C'était la grosse annonce de l'automne 2021. Structure française, Vitality s'apprêtait à s'internationaliser en accueillant trois légendes danoises : Magisk, dupreeh et zonic. Une décision qui a fait couler beaucoup d'encre, entre les partisans d'une équipe 100 % tricolore à la communication bien huilée et ceux qui pensaient qu'on ne pouvait pas refuser un tel changement lorsqu'il se présentait.
Sept mois plus tard, c'est un échec. Si on excepte une belle 2ème place aux Finales BLAST Premier Spring, Vitality n'est jamais sorti des poules. Pas une seule phase finale à se mettre sous la dent et une litanie de placements piteux, indignes des noms présents sur le serveur : top 9/12 à Katowice, top 13/16 en Pro League, top 9/11 au Major, top 9/12 à Cologne et top 7/8 aux IEM Dallas alors qu'une partie de la concurrence était décimée.
misutaaa, potentielle première victime de cette première partie saison ratée.
Alors, à qui la faute ? Probablement un peu tout le monde. Ça commence au sommet, à la prise de décision. Les équipes internationales restent extrêmement complexes à faire fonctionner. La victoire de FaZe au Major ne doit pas induire en erreur : on parle de cinq joueurs évoluant dans des équipes internationales depuis plusieurs années, dont le leader est le meilleur possible pour ce genre de projet. Les cinq membres actuels de Vitality n'avaient jamais joué à l'international avant ça. Penser pouvoir viser un Major avec cette composition dès la première année était une erreur de jugement et de communication de Neo.
Mais tout de même, entre être top 1 monde et rater tous ses play-offs, il y a une marge, qui se trouve sur le serveur. C’est simple, l’alchimie ne prend pas. Le jeu d’équipe est extrêmement limité, apEX peine à se faire comprendre alors que les Danois n’arrivent pas à changer leur style pour coller aux exigences du leader français. Et zonic, pourtant meilleur coach de l’histoire du jeu, ne trouve pour l’instant pas la solution.
En interview, zonic a été très clair : les équipes internationales doivent compenser leurs limites stratégiques
par une plus grande puissance de feu
Individuellement, ce n’est pas mieux. ZywOo est un ton en dessous (ce qui veut dire qu’il est seulement top 5 monde), Magisk n’apporte pas ce qui était attendu et misutaaa, dans un rôle certes ingrat, squatte régulièrement les tréfonds du scoreboard. apEX l’a dit sans détour lors de son passage à La Pause de krL : Vitality manque de firepower, personne ne met des grandes claques dans la gueule.
La formation est maintenant dos au mur. Cette transformation avait été pensée pour concurrencer NAVI, mais les abeilles sont à des années-lumières du top. La suite logique, ce serait des changements. Mais lesquels ? De nombreux fans réclament un retour à une composition française, mais avec quel coach ? Quels joueurs ? Il serait plus aisé d’aller chercher d’autres joueurs internationaux, surtout avec des noms comme YEKINDAR voire Spinx accessibles. Le gain de firepower serait significatif, mais nul ne peut dire si cela suffira à rendre le projet cohérent à court, moyen et long terme.
Le joueur de cette première partie de saison : Mathieu “ZywOo” Herbaut
Même lui n’est pas épargné par le marasme ambiant chez Vitality. Moins souverain, plus humain, ZywOo peine à trouver de la régularité. On l’a même vu passer complètement à côté de certaines cartes. Peu à l’aise dans cette composition, il arrive quand même à sortir un rating général qu’envieraient 99 % des joueurs pros. Mais on le sait, l’Élu est capable de beaucoup mieux.
Alors faites ce qu’il faut, mettez-le dans les meilleures conditions, demandez à dupreeh de lui amener son petit déjeuner au lit tous les matins s’il le faut, mais rendez-nous le ZywOo qui se bat avec s1mple en rigolant.
Le pire, c'est que ZywOo pourrait faire des AFTI et des Coupes jusqu'à la fin de ses jours,
il serait quand même heureux.
Le Français peut-il vraiment s’exporter ?
C’est une question légitime lorsqu’on regarde le statut de nos expatriés à la trève estivale. Chez G2 Esports, JACKZ et XTQZZZ ne font pas beaucoup mieux que Vitality. Le top 2 à Katowice semble très loin et l’équipe a depuis raté les play-offs de la Pro League, du Major, de Dallas et de Cologne. Un dernier raté fatal à Aleksib, qui a annoncé son probable départ sans grande surprise tant son entente avec XTQZZZ semblait précaire.
Malheureusement, il n'est pas la seule victime puisque JACKZ se serait aussi vu signifier la possibilité de "chercher ailleurs". Une façon polie d'annoncer sa mise sur la banc, où il rejoint kennyS. Il y aurait presque de quoi faire une équipe B pas scandaleuse chez G2 actuellement.
Beaucoup de finales mais aucun titre, JACKZ quittera probablement G2 Esports avec une certaine amertume
et l'idée que c'est souvent pas passé loin
Dans le même temps, on ne va pas se mentir, le départ de shox chez Team Liquid avait interpellé beaucoup de monde. Qu’allait-il faire dans un projet nord-américain, avec un leader tout juste revenu de Valorant ? Quelques mois plus tard, la sentence est tombée, shox lâche l'affaire. Un choix qu’il annonce avoir fait lui-même après plusieurs promesses non honorées quant au calendrier et à sa présence sur le territoire américain.
C’est donc un shox visiblement épuisé qui a préféré mettre un terme rapide à l’expérience. Un échec difficile mais prévisible, qui refroidira probablement beaucoup d’équipes lorsque viendra le temps de trouver une nouvelle structure pour l’ex-Vitality.
Dernier émigré, et probablement celui qui a vécu l’expérience la plus cruelle, NBK n’a joué que 25 petites cartes sous le tag MOUZ. Pourtant, l’idée de base était bonne. Quoi de mieux pour encadrer un leader peu expérimenté et trois jeunes chiens fous que l’immense expérience du haut niveau de NBK ?
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Finalement, on retiendra surtout ça du passage de NBK chez MOUZ. Une belle référence pour l'annonce.
Sauf que sycrone, ex-coach de l’académie, a préféré promouvoir son ancien protégé, JDC, et mettre la légende française sur le banc. Un choix longtemps discutable tant MOUZ a semblé perdu durant le printemps et le début de l’été. Et puis, à Cologne, un parcours miracle débouchant sur un top 5/6 a relancé le projet : si ça tient sur le long terme, on pourra rendre à sycrone ce qui lui est dû, il avait vu la lumière avant tout le monde.
HEET progresse, lentement mais sûrement
C’était la bonne nouvelle de ce début d’année : DBL PONEY avait enfin trouvé une structure. Point de Complexity et autres KCorp, c’est la modeste structure belge HEET qui a décidé de faire confiance aux hommes de bodyy. Et pour l’instant, c’est un pari gagnant.
HEET est désormais une équipe solidement ancrée dans le top 30, capable de jouer les épouvantails dans les fameuses coupes en ligne, si prisées par les équipes du tier 2. Elle a notamment glané les Malta Vibes Knockout Series 5 et l’Elisa Invitational Spring, le tout saupoudré d’un petit top 2 à l’Elisa Invitational Winter. Pas les lignes de palmarès les plus prestigieuses mais des cashprizes bienvenus pour une équipe qui a vécu 2021 sans toucher le moindre salaire.
En parallèle, les Français ont réussi un énorme coup en se qualifiant pour la prochaine saison de Pro League. Un ticket obtenu au bout du suspense lors de l’EPL Conference, au terme d’un duel fratricide face à Falcons. Une promotion méritée pour une équipe qui n’a rien lâché depuis sa formation et a déjà su rebondir plusieurs fois alors qu’on la voyait au fond du trou.
Si les rumeurs se confirment du côté de Vitality, bodyy va tranquillement devenir le leader de la meilleure équipe française.
Jusque-là, tout est beau. Et pourtant, il y a une tâche qui fait mal au milieu du tableau. Non, je ne parle pas de ce top 2 en ECN, encore contre Falcons, participant à la construction d’une délicieuse rivalité française. L’échec majeur de HEET fut bien ce RMR européen mal négocié. La défaite surprise contre SINNERS en ouverture lamine le coefficient des Français et, lorsque viennent les tirages suivants, pas grand-chose ne leur est épargné.
Certes, ils disposent facilement de Sprout mais tombent directement contre ENCE par la suite, une équipe en pleine bourre qui vient de jouer une finale de Pro League. Même leur adversaire à 1-2, Entropiq, ne fait pas rire sur le papier. HEET s’en sort et se retrouve propulsée dans le match décisif, où se trouvent des Anonymo et autres Bad News Eagles. Mais pas de ça pour elle, c’est sur le corps d’Astralis qu’il lui faudra passer pour avoir le droit de rêver.
Et rêver, les tricolores ont pu le faire. Après une victoire serrée sur Dust2, HEET mène 14-11 sur Ancient. Deux rounds, c’est tout ce qui la sépare du Major. Un ace de Farlig plus tard, les Français ne savent plus où ils habitent et perdent sur la plus courte des marges, 14-16. La dernière carte, sans être une formalité, n’est pas vraiment compétitive. Astralis tarde à conclure après un gros side CT, mais finit par remporter Nuke et renvoie HEET chez elle.
Quand on pense qu'HEET était à deux rounds d'empêcher le meilleur leader de l'histoire d'aller au Major, que de regrets.
C’est la prochaine marche, la prochaine étape. Une équipe du calibre de HEET, avec les ambitions qu’elle a, doit se qualifier pour le Major de fin d'année. Elle en a les moyens et elle commence à avoir cette expérience qui lui a cruellement fait défaut jusqu’alors. Et puis, qui ne veut pas voir Djoko danser la samba en slip à Copacabana ?
Le joueur de cette première partie de saison : Alexandre “bodyy” Piannaro
Oui, afro est le meilleur joueur de cette équipe statistiquement. Mais il est temps de rendre hommage à bodyy. Non seulement son projet continue de progresser, étape après étape, mais la résilience qu’il a montrée est incroyable. Certains échecs particulièrement durs à encaisser ont fini par être digérés pour permettre à la line-up de mieux revenir. Nul doute que les larmes du RMR ont fait germer cette qualification en Pro League au bout de la nuit, lorsque les matchs se gagnent autant dans la tête qu'avec la souris. Cet homme mérite maintenant de revoir une scène de Major, avec des coéquipiers qui lui font aveuglément confiance.
Falcons cherche encore le bon filon
Commençons par le positif. Alors que Maka parlait déjà d’international et que hAdji semblait reparti pour les limbes, les pétrodollars saoudiens se sont pris d’affection pour les ex-LDLC et permettent à cinq joueurs francophones d'évoluer ensemble tout en étant payés. Avec la nouvelle composition de LDLC OL dont nous parlerons ensuite, ça fait trois équipes estampillées scène française qui sont salariées. Si on ajoute Vitality, c’est quand même une belle nouvelle.
Rejoints par Python, revenu de son Erasmus chez Unicorns of Love, et Kyojin, Falcons a montré quelques belles choses. Elle a notamment accroché à sa ceinture un titre en ECN, le 7ème pour hAdji en 13 saisons, et une superbe victoire en ESL Challenger Saison 41. Elle a aussi bien figuré au OMEN WGR European Challenge, avec un top 2 en présence d’Imperial, sAw, 00Nation et MOUZ NXT.
Alors que les rumeurs de kick entourent Kyojin, on regarde cette photo
et on se dit que l'année 2022 n'a pour l'instant pas été tendre avec ces trois-là.
Mais voilà, pour l’instant, c’est à peu près tout. Dans les moments qui comptent, Falcons est passée à côté. Les hommes d’Ozstrik3r ont raté les quatre qualifications ouvertes pour le PGL Major d’Antwerp, et on sait comment s’est terminé leur parcours vers la Pro League lors de la Conference. Invités au Global Esports Tour Dubaï, ils n’ont pu jouer qu’un petit bo3 avant de rentrer à la maison, battus par des MOUZ pourtant peu en verve à l’époque.
Dur de dire quelle sera la suite pour Falcons. L’équipe a été une des premières à être concernée par les rumeurs de transferts cet été. Des discussions avec NBK et AMANEK avaient été entreprises, signe que les poches sont profondes. Pour l’instant, seul NBK a dépanné pour remplacer Kyojin lors des qualifications pour l’ESL Challenger Melbourne, sans succès. On sent bien qu’il ne manque pas grand-chose pour passer un palier : un peu d’expérience du T1, une voix pour aider Maka et un peu de firepower en lan, où Kyojin peine encore à briller.
Le joueur de cette première partie de saison : Ali “hAdji” Haïnouss
Il est temps, hAdji est resté suffisamment longtemps dans le purgatoire de CS:GO. Il mérite d’aller voir plus haut, d’avoir une autre chance pour faire preuve de son talent. Parce qu’on le sait tous, nous qui avons religieusement suivi toutes les saisons d’ECN et autres qualifications ouvertes contre des équipes louches : hAdji a le niveau individuel pour aller pêcher du gros poisson, il a juste besoin d’une équipe pour l’accompagner. Alors on va faire comme si on ne voyait pas d’où venait l’argent et on va soutenir fort les Falcons pour enfin revoir hAdji se battre avec les meilleurs.
LDLC OL entre dans une nouvelle ère
Ça faisait des années que LDLC OL était la 3ème meilleure équipe française par défaut. Essayant vainement de reproduire ses succès de 2018, la structure avait multiplié les changements sans que la sauce ne prenne jamais vraiment. Au mieux, c’était pas mal et encourageant. Au pire, c’était pas loin d’être ridicule. Alors pour attaquer 2022, LDLC OL a décidé de faire table rase. Ancien leader, Lambert récupère la casquette de coach pour encadrer les cinq GenOne fraichement recrutés.
Accompagnés d’unshaark dans une line-up à six, la promotion était incroyable pour ces joueurs parfaitement inconnus un an plus tôt. Alors, forcément, avec un tel changement, LDLC OL repart quelques crans plus bas. Habituée à régner sur les ECN, il a fallu cette fois se contenter d’un top 4 honorable.
Changement de coach, line-up à six, moyenne d'âge de 19 ans : LDLC OL a connu une vraie révolution cette année.
De même, en ESEA, c’est retour à la case Advanced grâce au slot gratté par les petits avec GenOne. Malgré un parcours de haute facture lors de la saison régulière, les play-offs ont été cauchemardesques et l’équipe, qui pouvait prétendre à une belle place d’honneur, n’a fini qu’à un piètre top 25/32. Une grosse déception aux conséquences drastiques puisque ElectuS, qui faisait partie du projet GenOne depuis sa création, a été mis sur le banc. En cause, un manque d’investissement et de travail qui avait déjà inquiété en 2021. Pour le remplacer, plusieurs noms ont été évoqués, avec deux valeurs montantes du subtop qui revenaient avec insistance : Snobling et Razzmo.
Sauf que, à la dernière minute, c'est AMANEK qui a rejoint la structure lyonnaise, un coup énorme. Lui qui pouvait encore prétendre au T1 vient prêter main forte à la nouvelle génération, épauler Graviti et mettre les Neityu et autres Brooxsy sur le bon chemin. La plus-value est immense à tout point de vue et propulse immédiatement LDLC OL du statut de meilleure équipe du subtop à équipe visant le top 30 HLTV.
Parce que oui, malgré des difficultés pour exister en Europe, LDLC OL s’est quand même imposée comme la meilleure équipe du subtop. Rien de très compliqué, vu que c’était déjà le cas de GenOne, mais la professionnalisation a clairement aidé, avec le soutien de Lambert, Krav, RegnaM et des infrastructures du club. Les promesses ont été entrevues : la fin de 2022 doit être le moment de confirmer le potentiel.
Retenez cette bouille : si tout va bien, vous n'avez pas fini de la voir sur vos écrans.
Le joueur de cette première partie de saison : Filip "Graviti" Brankovic
Dans le désert de leaders qu’est la scène française, Graviti est d’ores et déjà considéré comme la relève. Et ce n’est pas par défaut tant le jeune capitaine est charismatique et exigeant, aussi bien envers ses troupes qu’envers lui-même. Un temps testé par kennyS et AMANEK pour un hypothétique projet, il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour tutoyer les cimes de CS:GO. Mais les choses sont désormais claires pour les ex-GenOne : s’il ne doit en rester qu’un, ce sera lui.
Le subtop, ça repart doucement
La partie subtop, c’est le moment où on ferme les onglets HLTV et on ouvre les onglets VaKarM. Première bonne nouvelle, 2022 a été marquée par le retour d’une certaine régularité dans les lans françaises. On a rouvert les salles de classe, balayé les gymnases et éclairé les hangars, et c’était reparti, presque comme au bon vieux temps. En parallèle, le circuit ESEA continue d’être l’objectif de la plupart des équipes qui se veulent sérieuses, et plusieurs d’entre elles ont eu de belles opportunités, pas toujours avec la même réussite.
Commençons par les lans, révélateur impitoyable pour toute équipe qui se respecte. Aux côtés des désormais traditionnelles AFTI, on a vu le retour de quelques noms qui nous avaient manqués, comme la Nexen et la Gamers Assembly. Surtout, un nouveau circuit a émergé sous la férule de krL, La Coupe. Organisée en grande pompe à l’Espot parisien, elle revendique un statut de lan premium, avec ordinateurs fournis et scène pour les gros matchs.
L'increvable DEVIL est revenu montrer à la nouvelle génération qui était le papa lors de la Coupe #2.
Après deux éditions, une hiérarchie claire se démarque dans la course aux points avant la grande finale : LDLC OL trône en haut, grâce à un top 1 et un top 2. Derrière, TheDice, emmenée par un DEVIL qui effectue son 43ème comeback, a montré que les anciens avaient de la réserve, en gagnant assez aisément la deuxième édition. Malgré quelques belles surprises, comme HOMYNO, et des confirmations chez Exalty, personne n’a vraiment réussi à embêter les deux épouvantails de devant.
On ne va pas se le cacher, les autres lans n’ont pas eu la chance d’avoir un plateau aussi reluisant. Elles ont souvent dû se contenter de mix ou d’équipes peu pérennes. À ce petit jeu, on notera quand même les deux victoires de Grand Chelem (neirdA, vARKA, opeN, ZeyRow, Red1many/oqald) à la Gamers Assembly et la Hello!Nexen.
Côté online, Exalty a obtenu un maintien de haute lutte en Advanced, et le droit de continuer à progresser la saison prochaine. Avec LDLC OL, elles seront rejointes par Ambush, qui continue de grimper les échelons à vitesse grand V. Encore heureux pour une équipe qui compte SIXER, devoduvek et autres wasiNk dans ses rangs. L’Advanced sera le premier vrai test pour cette composition qu’on n'a quasiment jamais vue ailleurs, et encore moins en lan.
L’autre nom à suivre cette saison, c’était la nouvelle mouture de GenOne montée par krL. Cette fois-ci, il était parti sur des joueurs connus du subtop, avec l’objectif de faire le grand saut de l’Open au Main, voire à l’Advanced, dès la première saison. Sauf que non, l’équipe s’est péniblement qualifiée en Intermediate. En lan, elle s’est ratée deux fois lors des deux éditions de La Coupe, laissant un sentiment amer aux suiveurs.
Les calls de nonick et les grands HS de NeOo n'ont pas suffit pour GenOne. La nouvelle mouture a déçu jusqu'à présent.
C'en était trop pour le patron, qui a décidé de faire deux changements à l'intersaison. Exit Tarkky et Revol, bonjour Nono2k et jeyN. L’amélioration est sensible : les deux sortent de plusieurs saisons d’Advanced avec Royals et jeyN était régulièrement présent parmi les meilleurs joueurs de la division. GenOne veut monter vite et fort. Sur le papier, on fait difficilement mieux dans le subtop.
Derrière, déception pour TheDice qui n’a pas réussi à se dépêtrer des play-offs en ESEA Main, tout comme Make Your Destiny, qui replonge pour une saison. Elles seront rejointes par ADEPTS, webSPELL, Ennemi et autres Dragons Niortais, tout droit venus de l’Intermediate. Et là, quand je lis des noms d’équipe comme "Dragons Niortais", je comprends que c’est le moment de clore le chapitre du subtop, parce que c’est assez.
Au final, le subtop a retrouvé un peu de vigueur. Des lans, quelques belles équipes, du potentiel en Advanced, en Main et même en Inter et, surtout, l’exemple LDLC OL pour montrer qu’il existe des passerelles entre le purgatoire des hangars mal chauffés et le fameux chèque qui tombe à la fin du mois. Rien que pour ça, ça vaut les déplacements en TER avec l’ordinateur sous le bras.
De l'espoir... mais aussi des doutes
Alors, elle en est où cette scène française ? À l'heure actuelle, elle est probablement sur une fine ligne de crête. Si tout s'aligne bien, on pourrait assister à une renaissance incroyable. Une last dance d'expatriés vétérans, Vitality qui se reprend avec ZywOo à 1,50 de rating et XTQZZZ qui a enfin la latitude de mettre en place son projet chez G2. HEET et Falcons qui intègrent durablement le top 20, LDLC OL qui rentre dans le top 30 et quelques joueurs qui continuent d'émerger du subtop. Aussi improbable soit-il, ce scénario n'est toutefois pas impossible, et peut-être pas si éloigné.
Le problème c'est que, comme toutes les lignes de crête, c'est étroit, et des deux côtés, il y a le vide. Le vide, c'est Vitality et apEX qui s'enfoncent, avec ZywOo prisonnier de son contrat longue durée. C'est JACKZ qui se retrouve sur le banc avec un buyout impossible, et XTQZZZ qui n'arrive pas à s'accomoder aux humeurs de NiKo. C'est HEET qui plafonne et qui rate encore le Major, pendant que Falcons continue de ne gagner que des ECN. C'est Graviti qui ne trouve personne d'aussi motivé que lui pendant que LDLC OL recycle des joueurs subtop surcôtés.
Donc avant de partir en vacances, on va faire un voeu. On va prier pour que les étoiles s'alignent, pour que la scène ne regarde ni le vide, ni son nombril, qu'elle se concentre sur ce qu'il y a devant, un pied devant l'autre, avec un objectif commun : revoir des équipes 100 % françaises foutre le bordel au Major, faire exploser la Lanxess et la Spodek, et ruiner les rêves de tout le monde.