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Le baromètre de la scène française - Été 2021

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La lumière au bout du tunnel. La fin de la longue nuit. La fin d’une ère (de merde). Le retour à la vie. Appelez ça comme vous voulez, mais le constat reste le même : il semblerait qu’on soit bel et bien au crépuscule du tout online. Bien sûr, il est fort probable que certains événements en lan se verront annulés au dernier moment pour cause de contamination localisée. Mais pour le reste, soyons optimistes : les choses reviennent à la normale. On croise donc les doigts pour que ce baromètre de la scène française soit un des derniers à parler de tournois en ligne.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la scène française a été grandement chamboulée depuis notre dernier baromètre. Pour rappel, à ce moment-là, Vitality pouvait légitimement être considérée comme la meilleure équipe du monde, G2 Esports avait exclu JaCkz sans arriver à trouver la bonne formule, Heretics avait implosé et LDLC OL venait tout juste de gratter une qualification en ESEA Premier au bout du suspense. Autant vous dire que du chemin a été parcouru en sept mois, et pas toujours dans la bonne direction.

Vitality dans le brouillard

Depuis le début de l’année, Vitality n’est plus dans le coup. C’est triste, mais c’est comme ça. Les trois premiers événements de 2021 ont vu les abeilles dégringoler, elles qui se disputaient la couronne mondiale avec Astralis quelques semaines auparavant. Après une belle 3ème place aux Finales BLAST Premier Global, les hommes d’apEX ont enchainé les contre-performances : derniers lors de la phase de poules des BLAST Premier Spring, top 12 aux IEM Katowice et top 16 à l’ESL Pro League saison 13.

Les explications à ces débuts difficiles sont nombreuses. Les joueurs ont notamment évoqué le coup au moral porté par la quasi remise à zéro des points RMR, les accusations de triche alors qu’un écran avec le stream officiel tournait dans une pièce adjacente à la leur lors d’un bootcamp, ou encore le refus de Valve d’autoriser les équipes à six joueurs en vue du Major. Une accumulation de mauvaises nouvelles et de tournois ratés qui poussent Vitality à deux décisions drastiques. Tout d’abord, mi-mars, la mise à l’écart de Nivera, pourtant très en vue en fin d’année 2020, mais qui aura souffert des restrictions de Valve sur les équipes étendues. Et puis, surtout, un mois plus tard, le remplacement de RpK par Kyojin.

Immense joueur, RpK est sorti par la petite porte chez Vitality. La suite de sa carrière reste en suspens.

C’est peu dire que ce mouvement a fait jaser dans la communauté. Pensez donc : RpK, joueur légendaire du CS français, meilleur joueur du monde sur Source, personnalité adorée des fans, le Tank en personne, remplacé par un joueur inexpérimenté, au cœur d’accusations de triche depuis plusieurs années. Comme pour renforcer la contestation, les premières sorties de Vitality avec son nouveau cinq ont évidemment été mauvaises : top 16 au BLAST Premier Spring Showdown, top 8 à la DreamHack Masters Spring, avec à chaque fois un Kyojin à côté de ses pompes. Soyons honnêtes : même les plus enthousiastes des fans de Vitality se demandaient ce qui avait bien pu passer par la tête de XTQZZZ.

Et puis, au mois de mai, une embellie. Bien sûr, on n’a pas retrouvé le Vitality des grandes heures, capable d’enchainer les finales d’événements T1 et de se battre avec les meilleures équipes du monde. Mais après un honnête top 7 au Flashpoint 3, les Français ont réussi un joli petit top 4 aux IEM Summer avant de régler facilement le Play-In des IEM Cologne. Lors de ces mêmes IEM Cologne, ils ont malheureusement échoué à passer les poules, battus par des NAVI en grande forme et des FaZe en pleine renaissance. Mais les signaux ne sont plus au rouge. Sans être au vert, on va dire qu’on est sur quelque chose de timidement encourageant. Et vu où en était l’équipe il y a 3 mois, c’est mieux que rien.

Le joueur de cette première partie de saison : Rémy "XTQZZZ" Quoniam

Les plus malins d’entre vous auront remarqué que ce n’est pas un joueur qui est à l’honneur. Mais il est temps de rendre à César ce qui est à César. Son arrivée avait propulsé Vitality sur les cimes de la scène internationale. À chacun des changements qu’il a impulsés, tout le monde a douté. Et à chaque fois, l’équipe s’est relevée et est revenue au sommet : arrivée de shox, passage d’apEX au lead, arrivée de misutaaa, arrivée de Nivera, etc.

Son dernier choix aura été celui qui a fait le plus parler, et dans n’importe quelle autre équipe, avec n’importe quel autre coach, l’échec aurait probablement été retentissant et immédiat. Mais l’ancien caster ESL France est certainement le meilleur coach du monde depuis un an, alors on fait confiance. S’il trouve à nouveau la bonne formule avec Kyojin, il aura sa place au panthéon des plus grands coachs de l’histoire du jeu.

XTQZZZ, artisan majeur des succès de Vitality depuis fin 2018.

G2 enfin au sommet ?

Juste avant la pandémie, G2 Esports était sur le point de devenir la meilleure équipe du monde. Elle avait enchainé plusieurs finales, donc Katowice, et il ne manquait qu’une victoire pour que le déclic se fasse. Malheureusement, le Covid est passé par là et, fin 2020, l’équipe d’Ocelote naviguait à vue. Le recrutement de NiKo n’avait pas eu l’effet escompté et l’éviction de JaCkz laissait l’équipe déséquilibrée sur le serveur et en dehors. Le début de l’année 2021 fut dans la même veine, avec une litanie de résultats médiocres considérant le standing des joueurs alignés : top 6 aux Finales BLAST Premier Global, top 9 aux groupes des BLAST Premier Spring et top 8 aux IEM Katowice.

Alors que la Pro League s’approchait, c’en était trop et un changement radical devait intervenir. C’est une autre légende française qui fit les frais de cette mauvaise passe : kennyS, présent chez G2 depuis 2017, se retrouva sur le banc alors que JaCkz fit son retour. L’effet ne fut pas immédiat, avec un top 8 à l’ESL Pro League S13. Mais, depuis, l’équipe collectionne les places d’honneur derrière les deux mastodontes que sont Gambit et NAVI : top 3/4 à la DreamHack Masters Spring, top 3/4 aux IEM Summer, top 3 aux Finales BLAST Premier Spring. Entre temps, les Franco-Serbo-Bosniens ont aussi assuré une belle moisson de points RMR avec une troisième place au Flashpoint 3.

maLeK avait réussi à remotiver kennyS plusieurs fois depuis son arrivée chez G2 Esports.
Cette fois-ci aura été celle de trop.

Lors du retour en lan aux IEM Cologne, G2 a confirmé sa progression. En poules, les hommes de maLeK ont battu Complexity, BIG et surtout Gambit, meilleure équipe du monde jusqu’alors. En demie, ils ont défait Astralis au bout du suspense avant de perdre sèchement la finale contre l’équipe en forme du moment, NAVI. G2 termine la première partie de la saison sur une excellente performance et s’est positionnée comme une des grandes bénéficiaires de la fin du online. On espère seulement que ce joli petit momentum ne sera pas interrompu par les vacances estivales.

Le joueur de cette première partie de saison : Audric "JaCkz" Jug

Oui, NiKo est d’assez loin le meilleur joueur de G2 sur les stats. Et oui, la versatilité d’AmaNEk lui permet déjà de se mesurer aux meilleurs snipers du monde sur certaines cartes. Mais la vérité, c’est que jusqu’au retour de JaCkz, G2 était bancale. Sur le serveur, les stars se marchaient dessus sans qu’aucune d’entre elles n’arrive à briller régulièrement. Hors serveur, l’équipe avait perdu une personnalité forte, capable de détendre l’atmosphère au milieu de caractères parfois difficiles.

S’il tutoie rarement les sommets du scoreboard depuis son retour, notre JaCkz national occupe un rôle majeur, acceptant sans broncher les positions les plus ingrates pour permettre à ses coéquipiers d’exprimer leur plein potentiel. Et pour ne rien gâcher, de temps en temps, il s’énerve et rappelle à tout le monde qu’il possède toujours un des plus beaux aim du circuit.

La fusée DBL PONEY

Vitality dans la difficulté, G2 qui perd sa star française, on peut dire que la scène tricolore manquait un peu de hype en ce début d’année. C’était sans compter sur bodyy qui a décidé de foutre un grand coup de pied dans la fourmilière juste après avoir quitté LDLC.

L’aventure commence pendant une paire d’ESEA Cash Cup dans la grisaille du mois de février. Un cinq se forme rapidement et remporte sa première coupe à la fin du mois : Lucky, bodyy, afro, JaCkz et Djoko. Sur le papier, difficile de faire beaucoup mieux. L’équipe est complète, mélange de jeunes pousses avec des joueurs expérimentés, et possède un capital sympathie immense. Et même lorsqu’elle connait un coup dur, tout semble tourner en sa faveur. Ainsi, mi-mars, JaCkz, joueur star de l’équipe, est rappelé par G2. Pas de soucis, la légende NBK, tout juste écartée par OG, rejoint les poneys pour garder la forme.

Lors de son projet Five, bodyy a rencontré afro (à droite).
Depuis, ils ne se sont plus lâchés, pour notre plus grand bonheur.

Derrière, les coupes online se succèdent et se ressemblent, jusqu’au début du cycle RMR. Partie de rien, DBL PONEY doit disputer la qualification ouverte pour Flashpoint 3. L’équipe ne parvient à se sortir de ce bourbier qu’à sa quatrième tentative. C’est écrit, rien ne sera facile pour elle. Lors de la qualification fermée, elle est battue au premier tour par Dignitas et se retrouve en loser bracket.

Débute alors une remontée incroyable, où les Français battent successivement ENCE, Movistar Riders, Endpoint et HAVU pour gratter le cinquième et dernier accessit pour Flashpoint 3. Là, ils réalisent un des plus beaux exploits de leur courte histoire en éclatant Vitaliy au premier tour, avant de perdre en deux cartes serrées contre Astralis en quarts. Une dernière victoire contre Anonymo leur assure un top 8 inespéré avant le début de la compétition. Un joli tour d’honneur pour NBK qui quitte ensuite l’équipe, avant de quitter CS tout court.

L'autre objectif pour DBL, c’était l’ESEA. Invitée en Advanced, la formation avait pour mission de se qualifier pour l’ESEA Premier et rejoindre LDLC OL. Après une saison régulière réussie, elle a décidé, une fois de plus, de faire trembler nos petits cœurs fragiles. Battus au premier tour des playoffs par PACT, bodyy & Co ont ensuite remonté la totalité du loser bracket (six succès de suite !) avant de s’incliner d’une courte tête contre Akuma en grande finale. Une deuxième place qui les envoyait en play-offs de relégation. Là encore, ce ne fut pas aisé, puisqu’après une victoire serrée contre Anonymo, les coéquipiers de bodyy ont perdu contre SAW avant d’enfin glaner le précieux slot contre Apeks.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, bodyy a insinué, juste après la qualification en Premier, que c’était leur dernier match sous le tag DBL PONEY, ce qui indiquerait qu’ils ont enfin trouvé une structure. Certes, le tag DBL était rentré dans le cœur des fans, et on se délectait des vidéos du compte Twitter semi-officiel. Mais ces mecs-là méritent un salaire, une structure, et voir qu’il est possible de monter un projet français en six mois et de lui trouver un vrai soutien financier est une excellente nouvelle pour la scène tricolore.

Le joueur de cette première partie de saison : Alexandre "bodyy" Pianaro

Statistiquement, afro fut le meilleur joueur de l’équipe. Djoko a ébloui le monde avec ses one deag et ses multi-kills redoutables. L’expérimenté Lucky a souvent porté DBL grâce à des clutchs miraculeux. Mais à travers ce projet, c’est bodyy qui brille. Confiné aux postes ingrats lorsqu’il était chez G2, mis à l’écart de chez LDLC OL malgré six mois réussis indivduellement, bodyy prend une revanche bien méritée.

Dans un nouveau rôle de leader in-game, il a profité de l’apport de Lucky, JaCkz et NBK pour affiner son jeu et mettre ses coéquipiers dans les meilleures dispositions. L’arrivée récente d’Ex3rcice s’est bien passée et l’équipe continue de progresser de semaine en semaine. Aujourd’hui, bodyy est à la tête d’une des meilleures équipes françaises, et on a la sensation que leur marge de progression est encore immense. Rien que pour ça, on lui tire notre chapeau.

bodyy de retour en lan T1, c'est tout ce que le peuple de France demande.

Enfin de la stabilité pour LDLC OL

Dans une conclusion visionnaire lors de notre précédent baromètre, voici ce que nous disions de LDLC OL après sa qualification en ESEA Premier : "Quoiqu'il arrive en janvier chez les renards, nul doute que les dirigeants auront fait du renouvellement de bodyy leur priorité."

Une semaine plus tard, LDLC OL annonçait le départ de bodyy et afro, remplacés par Keoz et Maka. Faute de pouvoir lire l’avenir, regardons plutôt ce qu’il s’est passé. LDLC a eu deux visages lors de cette première partie de saison. D’un côté, LDLC fut frustrante, voire décevante, avec une myriade de mauvais résultats dans la longue litanie des coupes en ligne, qui sont désormais le quotidien de la plupart des équipes au-delà du top 15 monde : Spring Sweet Spring, Fantasyexpo, LOOT.BET, Funspark ULTI, vous connaissez les noms, on se demande d’où sortent toutes ces compétitions depuis un an (spoiler : du monde du gambling), mais toujours est-il que les renards n’y ont pas particulièrement brillé.

De l’autre côté, il y a les compétitions qui comptent vraiment. Et là, LDLC OL a montré un bien meilleur visage. Naturellement, lors de la plus prestigieuse d’entre elles, les ECN, les hommes d’Oz ont assumé leur statut. Alors que la concurrence était relevée comme rarement, LDLC a terminé première de la saison régulière avant de régler facilement les play-offs. On aurait quand même aimé voir les DBL PONEY avec leur roster au complet, eux qui ont été obligés de jouer avec un kioShiMa en préretraite au lieu de NBK.

On s'est suffisamment questionnés sur la création de ce cinq et les choix de Oz ces derniers temps pour reconnaitre une chose : cette fois-ci, il semble avoir eu raison ! (crédit : ESL)

Cette victoire lui a permis de participer aux ESL National Championship Global Playoffs Spring (à vos souhaits). En jeu ? Rien de moins qu’un slot pour le Play-In des IEM Cologne. Et ils l’ont fait, les fous. Un parcours parfait où ils ont battu toutes les meilleures équipes de la compétition : Movistar Riders, Endpoint et Sprout. Aussi incroyable que ça puisse paraitre à quelqu’un qui a arrêté de suivre la scène fin 2020, LDLC fut donc présente lors du grand retour en lan de la scène internationale aux IEM Cologne 2021.

Malheureusement pour la troupe de Lambert, elle devait faire face à la meilleure équipe de ce Play-In dès le premier tour, NiP. Rapidement battue, LDLC a quand même gagné un match en disposant aisément des Bad News Bears, avant de sortir contre Complexity. Les renards sont probablement repartis d’Allemagne avec quelques regrets, après une Dust2 perdue sur le fil contre les stars de Jason Lake.

En parallèle, LDLC OL a aussi participé à l’ESEA Premier, compétition qu’elle convoitait depuis si longtemps. Et ça s’est bien passé. Pour sa première saison, LDLC s’est maintenue tranquillement en restant dans le ventre mou de la ligue, évitant ainsi la pression des play-offs de relégation. La saison suivante, les Franco-Belges ont atteint les play-offs pour la Pro League, où ils ont bien figuré : après une défaite inaugurale contre AGO, ils ont éliminé GamerLegion et, surtout, les grands favoris de BIG, avant de s’incliner contre forZe.

C’est étrange à dire mais, pour la première fois depuis longtemps, il se pourrait que LDLC soit sur la bonne voie. L’équipe s’est stabilisée en Premier et a montré qu’elle n’était pas si loin de pouvoir prétendre à un slot en Pro League dans les mois à venir si elle poursuivait dans cette direction. Encore quelques qualifications réussies pour les lans à venir et il se pourrait qu’on ait une troisième équipe française qui pointe le bout de son nez dans le top30 HLTV.

Le joueur de cette première partie de saison : Bryan "Maka" Canda

Maka avait beaucoup de pression en arrivant chez LDLC. Après une belle année 2020 où il avait brillé chez Heretics, il venait chez les Renards avec un statut à assumer. Non seulement il remplaçait bodyy, le meilleur joueur de la précédente composition, mais il prenait aussi le fusil vert des mains de SIXER, qui tenait le rôle depuis plusieurs années.

Au top depuis qu'il a rejoint LDLC OL, Maka n'a pas réussi à porter son équipe à Cologne. (crédit : ESL)

Mais Maka, votre pression, il s’en fout. Immédiatement, il s’est imposé comme le meilleur élément de l’équipe et a joué un rôle déterminant dans les beaux parcours de LDLC en ligne. Seule ombre au tableau, il a été très en deçà de son niveau habituel aux IEM Cologne. Il a notamment manqué à son équipe dans le match le plus important, contre Complexity, où il n’a pas été capable de faire la différence dans les moments tendus.

L’éternelle reconstruction du subtop

Peut-on vraiment parler de reconstruction du subtop ? La question devrait être posée à des philosophes plus qu’à des fans de CS, tant cette partie de notre scène semble arrangée comme un chaos semi-organisé où ce qui semble faire sens est en fait absurde pendant que l’inattendu succède à l’ennuyeux. Le problème est métaphysique, mais on peut quand même essayer d’y voir plus clair.

Au "sommet" du subtop, on retrouve les éternels TheDice. Deuxièmes des ECN, top 4 des finales de la saison 1 du NumberOne, qualifiés pour les playoffs de l’ESEA Advanced, les joueurs de XpG sont exactement où on les attend, la variable fixe du subtop. Le recrutement de CamZ est une franche réussite tant le sniper belge regorge de talent mais, pour l’instant, ça n’est toujours pas suffisant pour franchir ce fichu palier.

L’équipe a raté toutes les qualifications ouvertes pour Flashpoint 3 et a terminé dernière des deux premières coupes de la saison 2 du NumberOne. TheDice, c’est la présence rassurante du subtop, on sait qu’ils seront toujours là, comme les gardiens de l’échelon supérieur : tant que vous ne les battez pas régulièrement, c’est que vous n’êtes pas prêts à passer à l’étage au-dessus. On aimerait juste que, de temps en temps, ils y montent aussi, à ce foutu étage.

Si TheDice est la force tranquille du subtop, Ambush est la carte joker. Imprévisible, un peu tarée et complètement irrégulière, Ambush a alterné entre performances intéressantes et défaillances totales, pour un bilan relativement amer de cette première partie de saison. Parmi les faits d’armes, on retiendra une belle victoire lors de la première coupe de la saison 2 du NumberOne, une saison régulière convaincante en Advanced et un top 4 aux ECN. Et surtout, cette impression, renforcée par l’arrivée d’EMZ, que l’équipe avait largement assez de skill pour taper plus haut.

Mais non. Rapidement éliminée des playoffs en Advanced, sortie promptement de la plupart des compétitions européennes du T2 auxquelles elle participe, Ambush n’y arrive pas. Et n'y arrivera visiblement jamais, puisque wasiNk et SBT sont officiellement partis sur Valorant après avoir revendu leur slot ESEA Advanced, laissant Gringo, Sone et EMZ libres sur le marché.

Et en-dessous ? Dur à dire. ClutchRayn a atteint les playoffs de l’ESEA Main mais n’a jamais été en mesure de briller en NumberOne depuis un beau top 4 aux finales de la saison 1. Elle a aussi remporté la deuxième édition de La Coupe, le tournoi organisé par krL, alors qu’UBITEAM était sortie gagnante de la première. Et puisqu’on parle de krL, rendons tout de même hommage à GenOne, vainqueurs de la toute première lan française en 2021 depuis la pandémie : l’AFTI-LAN 21.1. Évidemment, ce n’était pas une Louvard et la plupart des grosses équipes du subtop n’avaient pas fait le déplacement, mais pour le symbole, il faut en parler.

À tous seigneurs tous honneurs : GenOne, vainqueurs de la première lan post-pandémie en 2021 sur le territoire français. (Crédits : AFTI-LAN / Sopriam)

Avec tout ça, il en est où notre subtop ? Quiconque vous dit autre chose que "absolument aucune idée" est probablement un brin arrogant. Avec les vacances qui arrivent, les compositions vont changer, les tags vont valser et le joyeux bordel va continuer. Mais après tout, est-ce qu’on n’aime pas un peu ça aussi ?

 

Alors quel bilan pour la scène française ? Et surtout, quelles perspectives ? Vitality n’est pas guérie. Mais Vitality va un peu mieux, et c’est déjà beaucoup. Le retour des vacances sera capital pour la réussite du nouveau projet : les joueurs ont déjà répété à quel point ils étaient impatients de voir les lans reprendre et ça va être le moment de le montrer sur le serveur. Surtout, avec le Major à l’automne, c’est une course contre la montre qui est engagée : personne ne sera satisfait de voir ZywOo finir top 12 lors de la plus prestigieuse des compétitions.

Pour G2, ces mêmes vacances arrivent presque au pire moment. On sait à quel point la trêve peut briser le momentum d’une équipe en forme, et G2 est une équipe très en forme. Si elle parvient à maintenir la dynamique dès la reprise, elle sera parmi les favorites du Major à venir.

Juste en dessous, les DBL PONEY joueront probablement leur avenir dans les mois qui viennent. Une bonne structure et ils pourront certainement se stabiliser dans le top 30 HLTV, voire même viser plus haut. Ils seront aussi de la partie pour le prochain RMR grâce à leur top 8 en Flashpoint 3. Rien que pour les stickers Djoko, on veut y croire. Pour LDLC, on ne leur souhaite qu’une chose : more of the same. Plus de qualifs réussies, plus de saisons Premier réussies, plus de places en play-offs et de matchs importants.

Très bel article, on en parle jamais assez mais vous faites un boulot de fou, bravo à vous !
Super article, franchement que du positif (ou presque) pour les équipes française !

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