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Graviti (GenOne) : "La scène française, on idolâtre un peu les équipes internationales"

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À quelques jours du début des qualifications ouvertes pour le PGL Major Copenhagen, Filip "Graviti" Brankovic nous a accordé une interview, la toute première de l'année 2024, où nous sommes revenus sur les premiers mois de GenOne avec Jane "aidKiT" Apostoloski et sur les résultats de la saison dernière. Cet objectif majeur approchant, nous avons également parlé de la préparation effectuée sur cette fin d'année.

Enfin, nous avons fait un point avec Graviti sur cette découverte de l'international, six mois après avoir débuté avec FPSBUG, ensuite devenu GhoulsW

 Une interview également disponible sur :

YouTube Pour ceux qui préfèrent le visuel à l'écrit, et ont envie de voir la tête de Graviti pour cette première interview de l'année 2024.

 

Pour revenir sur cette entrevue d'environ 22 minutes, débutons par l'habituel sommaire afin de suivre plus facilement le fil des sujets abordés, de ces premiers mois avec aidKiT aux qualifications ouvertes pour le RMR en passant par la dernière saison de GenOne. 

Sommaire :     
 

I.
II.
III.
IV.

V.

Les premiers mois avec aidKiT.
Une saison difficile.
La toxicité dans le groupe.
Une fin d'année à déjà penser au RMR.
L'international, six mois après.


I - II - III - IV - V


I. Les premiers mois avec aidKiT.

Interviewé en octobre alors que l'équipe était encore en phase de tests pour trouver le remplaçant de DGL, Graviti nous a d'abord permis de revenir sur l'impact d'aidKiT, dont l'expérience avec BLUEJAYS était particulièrement intéressante pour faire évoluer GenOne.


La dernière fois que nous avions discuté, vous étiez en phase de tests pour remplacer DGL. Finalement, vous avez décidé de recruter aidKiT. Après une saison, es-tu satisfait de ce qu'il apporte ? 

Durant le premier mois, on était tous très satisfaits car tu rajoutes quelqu'un qui communique beaucoup, qui est très hype de jouer, qui est à fond durant les officiels. Et un moment, il y a eu un petit coup de mou parce que l'équipe était un peu moins forte, donc c'était un peu moins bien car c'est un joueur qui suit un peu le mood de l'équip.

Si l'équipe va mal, ça va être compliqué pour lui d'aller bien. Bon, c'est un peu comme ça avec tous les joueurs, mais avec certains ça se voit plus. Mais, globalement, je suis satisfait, c'est un mec qui bosse et qui a envie de gagner, c'est le plus important sur Counter-Strike. 

Graviti en décembre lors de La Coupe #4, terminée à la 3ème place avec SYMPA LA FORCE

As-tu senti de réelles différences avec DGL du fait de son expérience dans le subtop avec BLUEJAYS ?

C'est sûr qu'il y a une différence car ce n'est vraiment pas le même style d'AWP. DGL ne parlait pas beaucoup durant les strat time. Il try hardait énormément en équipe mais ne parlait pas beaucoup. Par contre, en officiel, il faisait toujours de très très bons matchs parce qu'il se mettait vachement en avant.

Si je dois le comparer, je le comparerais plutôt à s1mple et aidKiT à cadiaN. C'est un mec qui veut beaucoup jouer en mode team play, qui aime être support. Il ne va pas chercher les frags, à se mettre en avant, il va toujours chercher à mettre bien ses mates. C'est un truc que j'essaie de lui enlever, car ce n'est pas ce que j'attends de mon sniper. On travaille dessus avec l'équipe, donc ça va un peu mieux, mais il est toujours un peu trop dans le team play par moment pour moi.

 


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II. Une saison difficile.

Si GenOne a de nouveau réussi à atteindre les playoffs en ESEA Advanced, sa saison n'en reste pas moins difficile quant aux espoirs que l'on pouvait placer en elle. Profitant de joueurs certes talentueux mais peu expérimentés dans le jeu en équipe, elle a fait face à cette problématique à laquelle de nombreux cinq font face : passer d'une période avec un jeu libre à la création d'un jeu propre à l'équipe.


Quel regard portes-tu sur la saison qui vient de se terminer ? Pour rappel, vous terminez 16èmes de la saison régulière en ESEA Advanced, vous perdez vos deux matchs de playoffs. À coté, il y a quelques places peu significatives en ligne, comme en Hard Play Cup. Puis, pour terminer, il y a quand même deux Cash Cup où vous accrochez une 3/4ème place et une 2nde place. 

Globalement, je suis déçu de l'équipe.

Je suis déçu de l'équipe parce qu'on a beaucoup travaillé et, arrivé en officiel, on n'a pas forcément appliqué tout ça ou on ne s'est pas forcément concentré. Je ne sais pas, peut-être qu'on se prenait pour une équipe qu'on n'était pas. Franchement, je ne sais pas, on n'a toujours pas la réponse.

Les petites Cash Cup c'était cool, parce qu'on se l'est donné, mais la saison Advanced je suis déçu. Que ce soit la saison régulière ou les playoffs, je suis déçu. De toute façon, je pense qu'on ne méritait même pas d'aller en playoffs. On a eu de la chance, on était Top 16, il y a cinq équipes qui avaient le même score que nous qui ne sont pas passées et cinq, dont nous, qui sont passées, ça s'est joué à la chance. Mais non, déçu globalement.

Après, ça va, parce qu'on n'a pas lâché alors que c'était compliqué dans l'équipe à ce moment-là, donc c'est bien. On a réussi à se motiver et c'est aussi la force de GenOne. On a un staff derrière nous. Seb (krL) voyait qu'on faisait une saison éclatée et quand il est venu sur le TeamSpeak c'était pour nous motiver. Il nous a dit ce qu'il pensait et, allez, on est parti bosser.

 

Je pense que la scène française, on idolâtre un peu les équipes internationales.

 

On a souvent vu ce schéma avec une première saison qui se passe bien puis la seconde, quand il faut travailler, qui est plus compliquée. On a des exemples récents, avec le GenOne de wasiNk qui performe fin 2022 mais n'y arrive pas une fois les contrats signés, pareil avec Mixfits qui se qualifie au Closed Qualifier du RMR mais derrière a du mal chez Arcadia. Est-ce ce qui vous est arrivé ?

Alors, oui et non.

Je pense que ça arrive dans toutes les équipes. Quand tu commences une équipe, comme pour moi avec GenOne, au début, on n'a pas eu le temps de travailler. C'est à dire que je n'ai pas eu le temps de mettre en place ce que je voulais mettre en place, ce que j'ai appris chez LDLC, etc. Il n'y avait pas tous les principes, toutes les règles dans le jeu, donc c'était un peu mix. La première saison était plutôt basée sur l'individualité.

La deuxième saison, j'ai essayé de garder ça en rajoutant des choses. Rajouter des choses, ça veut dire mettre des choses dans le crâne des gens, donc ils sont moins concentrés, c'est un peu plus dur de jouer. C'était une saison où on a dû s'adapter à la manière dont on veut jouer. Moi, je veux jouer carré mais je veux aussi qu'on ait des libertés.

Comment on peut faire ça à l'inter ? Car ce n'est pas aussi simple qu'en français. Même quand je leadais en français, au final, j'essayais de donner des libertés à mes joueurs comme j'aime bien avoir un style de jeu explosif mais c'était compliqué à faire. Donc on s'est aussi cherché sur ça, on a beaucoup travaillé dessus, encore récemment on a changé des choses et je pense qu'on a trouvé un bon compromis.

C'est bien, maintenant il faut qu'on bosse sur notre communication. Elle est nulle depuis le début de l'équipe, c'est trop important qu'on travaille dessus. On perd trop de rounds de fou en pracc et ce sera compliqué en officiel si on perd ce genre de rounds sur des games serrées, il faut vraiment qu'on se concentre là-dessus.

Assez rapidement après l'arrivée d'aidKiT, vous avez joué contre ALTERNATE aTTaX sur un match qualificatif pour une ronde de CCT. C'était assez serré, le match se joue sur des rounds où on voit une équipe qui est en place, aTTaX, et l'autre qui fait quelques erreurs, vous. Remporter ce match aurait-il pu changer le cours de la saison ou était-ce trop tôt pour réellement être un match référence ?

Ces matchs-là sont des matchs références pour des équipes comme nous. À ce moment-là, aTTaX était dans le top 30-40 (ndlr : Top 43), c'était avant que slaxz- ne parte. C'était une équipe qui jouait énormément d'officiels et, si tu la gagnes, tu sais que tu n'es pas mauvais.

Cela peut donner de la confiance. Certains joueurs ont besoin de confiance, d'autres non, mais je pense que, pour mon équipe, ça aurait fait du bien de gagner cette game.

Ensemble, Krav et Lambert ont offert de nouvelles cartes à Graviti lors de son passage chez LDLC OL

Tu parles de confiance, et petit à petit vous êtes descendus au classement HLTV. Est-ce que cela a affecté la confiance des joueurs, de l'équipe ?

Il y a tout qui joue, de toute façon, mais il faut se dire que ça fait cinq mois que tu te réveilles tous les matins, tu fais des strat times, minimum entre quatre et cinq praccs par jour, tu fais tout le temps tes deathmatchs et tu ne prends pas beaucoup de vacances et on ne gagne pas d'officiel. Donc c'est sur que la confiance...

Dans la tête des gens, et même moi, indirectement tu te demandes ce qui ne va pas, ce qu'on fait de mal, s'il faut changer des trucs. Au final, parfois, on se perd à vouloir changer des choses alors que c'est juste qu'on les fait mal. C'est juste qu'on n'a pas confiance en ce qu'on a apporté et ce qu'on fait, c'est compliqué (il répète).

Tu nous disais la dernière fois que tu sentais qu'il fallait trouver un coach, mais en même temps krL disait que les profils n'étaient pas forcément intéressants ou alors qu'ils demandaient beaucoup trop d'argent. Où est-ce que vous en êtes dans la recherche d'un coach ?

Bah... je ne sais pas si je peux trop en parler. (il rigole) 

C'est qu'il y a quelqu'un donc ! (on rigole)

Je pense qu'il faudra demander à Seb, je ne sais pas en fait, je pense que je peux en parler. (ndlr : krL validera cette partie par la suite) 

Pour le coach, on en a testé deux. Le premier c'était un Russe, un mec à l'ancienne. Il avait joué sur CS:S, il était sniper, on l'a testé mais ça n'a pas fit avec l'équipe. Il y a des points qu'on a aimés, mais d'autres vraiment pas, donc on en est resté là, ça a duré une semaine quand même.

Après, on a testé un Portugais, drn. Ça s'est très bien passé, tout le monde a kiffé sa manière d'approcher le jeu. Juste, il était très effacé, c'est un analyste plus qu'un coach. Quand j'ai voulu valider drn avec Seb, Seb est venu me voir en me disant "c'est bon, on a notre coach, on prend ioRek".

Je ne le connaissais pas, j'ai appris à le reconnaître et maintenant on travaille avec lui. Ça se passe très bien, j'aime bien et je pense que l'équipe aussi.

 

Il y a encore des moments où, non, tu ne peux pas faire ce genre de petites réflexions. [...] Tu peux ne pas le dire, juste tu fermes ta gueule [...]

 

C'est un ancien de la scène, on avait vu son tweet où il annonçait son retour. Sens-tu qu'il y a besoin d'une petite période d'adaptation comme il n'a pas joué depuis longtemps ou son expérience suffit-elle déjà à t'apporter ?

Oui, il y a une période d'adaptation, parce que les maps ont un peu changé, donc les calls ne sont pas les mêmes par exemple. Après, il n'est pas venu les mains dans les poches. Avant de faire son tweet, il a quand même préparé le terrain, il n'est pas revenu en mode touriste.

Il y a eu une période d'adaptation mais là je pense que c'est bon, il s'est fait à CS2. Il y a juste encore quelques mécaniques de CS2 qu'il ne comprend pas. Par exemple, hier, on parlait d'un round en terro, sur une situation en post-plant, il voulait qu'on prenne tous des lignes cassées et, en fait, tu ne peux pas sur ce jeu. Tu peux, mais c'est compliqué quand les cinq CT sont en face de toi et que tu te fais décaler ne serait-ce que sur une flash ou même sans rien. Je lui expliquais qu'il faut décaler sur des timings, ensemble. Ce genre de points, il ne les a pas encore à 100 % mais dans la globalité c'est très très bien.

Ok, ça fait plaisir d'entendre un nom français en tout cas.

 


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III. La toxicité dans le groupe.

On l'avait déjà remarqué il y a quelques mois, lorsque GenOne était en bootcamp dans les locaux de Prodigy Agency, mais les caractères individuels n'étaient pas vraiment adaptés à une réussite en équipe. S'il est important d'ouvertement parler des erreurs commises pour avancer et progresser, il est d'autant plus important d'y mettre la forme et de trouver le moment adéquat pour ça, soit pas lorsqu'une game est en cours. Quelques mois plus tard, nous souhaitions donc faire le point avec Graviti sur ce sujet ô combien important pour le futur du groupe.


Cette saison, krL en a parlé sur son stream, il y a aussi eu cette semaine de pause qu'il a donnée à EIZA. Les résultats, tout ce dont on parlé plus haut, ont-ils amené une sorte de surmenage ? Que s'est-il passé ?

C'est simple, on n'arrivait pas à gagner d'officiels donc Seb est venu sur TeamSpeak pour nous demander ce qu'il se passait. On lui a expliqué qu'on ne savait pas forcément, on lui a parlé de nos problèmes. La communication et le niveau individuel d'EIZA c'était un de nos problèmes à ce moment, ce n'était juste pas sa période, ça arrive à tout le monde.

Seb a décidé de lui laisser un semaine off et c'était une bonne chose à faire. Quand il est revenu, c'était beaucoup mieux, c'était très bien je pense au lieu de laisser tout ça empirer. 

Moins présent qu'au tout début du projet GenOne, krL reste attentif à l'état de son premier cinq international

Tu parlais de la communication, qu'il vous faut encore l'améliorer. La dernière fois on avait parlé des caractères de l'équipe, où les joueurs pouvaient facilement s'exciter, on sentait qu'ils avaient plus l'expérience des pugs que des équipes. Sens-tu de l'amélioration à ce niveau malgré ce travail encore à fournir sur la communication ?

Oui, il y a une amélioration. Ce n'est vraiment pas le même niveau de toxicité qu'avant. Mais, il y a encore des moments où, non, tu ne peux pas faire ce genre de petites réflexions. Même si ce n'est pas forcément méchamment, tu ne peux pas dire ça à quelqu'un. Juste tu te tais, tu le gardes pour toi, et à la fin des praccs ou de l'offi, quand tout le monde est chill, là tu peux parler, mais pendant la game tu ne peux pas.

Ça, ce n'est pas encore ancré. J'ai beau leur dire, ils répondent qu'ils ont vu un truc de ouf et qu'ils ne peuvent pas ne pas le dire. Bah si... tu peux ne pas le dire, juste tu fermes ta gueule et tu ne le dis pas, tu le gardes pour toi, moi je le fais très bien. Il y a des moments où je ne le fais pas, mais j'attends d'eux qu'ils me le disent, que je n'ai pas à le faire, que c'est une erreur.

C'est quand même beaucoup moins qu'à une période, comme celle où on perdait. Vu qu'on travaillait beaucoup et qu'on ne gagnait pas, on était tellement frustrés. Ce n'était même pas de la toxicité, mais on devenait méchants entre nous pendant les praccs. On ne gagnait pas d'officiels, et j'ai vraiment une équipe qui veut gagner, donc on essayait d'être un niveau au-dessus en terme de discipline et, dès qu'un mec faisait une erreur, on lui mettait un taquet. On voulait vraiment gagner, c'était compliqué à ce moment-là.



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IV. Une fin d'année à déjà penser au RMR.

L'année se terminant, les joueurs auraient pu se réjouir de pouvoir profiter d'une période de repos bien méritée avant de repartir dans le grand bain du grind, mais c'était sans compter sur les qualifications pour le PGL Major Copenhague. Débutant une semaine à peine après que l'on ait rangé les flûtes à champagne, elles ont obligé les équipes à ne finalement pas trop s'éloigner des serveurs pour correctement s'y préparer.


Votre dernier match date du 17 décembre, comment vous vous êtes organisés sur cette fin d'année entre travail et vacances ?

On a eu cinq jours off pour la période de Noël et on a eu le nouvel an, c'est tout. Moi j'ai été quatre jours en Serbie, j'ai fait l'aller-retour pour voir ma famille très rapidement. Tous les autres, ils sont restés chez eux mais tout le monde a pris au moins un jour ou deux. Je crois que Bibu est le seul à n'avoir pris qu'un seul jour, mais j'avais demandé que tout le monde prenne au moins un ou deux jours, parce que c'est important de ne pas jouer à Counter-Strike.

Côté travail, étant donné qu'on n'a plus d'officiel en ce moment et que c'est bientôt les qualifications pour le RMR, on fait toutes les petites qualifications qu'on peut pour jouer des "offi". Même si ce n'est pas le meilleur niveau, on s'en fout, on joue toutes les petites Cash Cup, même sur les sites annexes.

Pour les praccs, on en fait quatre ou cinq par jour, avec du strat time. Là, récemment, on a décalé notre planning de deux heures pour commencer plus tard et déjà s'habituer au rythme des qualifications, qui vont commencer à 16h et 18h.

 

Au final, parfois, on se perd à vouloir changer des choses alors que c'est juste qu'on les fait mal.

 

Avec le travail apporté sur cette fin d'année, penses-tu que l'équipe est mieux armée maintenant qu'elle ne l'était avant la coupure ?

Franchement, on est armé, on a tout le jeu qu'il faut. Maintenant, il faut le faire correctement, c'est ça le plus compliqué. Est-ce qu'on le maîtrise à 100 % ? Je ne pense pas, mais on le maîtrise quand même dans la globalité, on a quand même eu le temps de s'y faire.

Si on n'arrive pas à jouer en default, on a des stratégies qui peuvent nous sauver en terro. Pareil en CT, si on n'arrive pas à jouer sur certains setup, on peut faire des setups macro qui peuvent nous sauver.

On a le jeu sur toutes nos maps, sur les six, donc c'est cool. On ne sera pas à l'ouest, même si on joue des maps qu'on ne veut pas forcément.

En début de saison, je vous avais quelque peu regardés pour comprendre votre manière de jouer avec, en résumé, Sterzig et Bibu en extrémité et le reste en trio pouvant varier selon les setups. Et, j'avais remarqué que Sterzig pouvait parfois être un peu naïf sur son extrémité.

Pour des joueurs qui étaient plus habitués à jouer en mix, penses-tu que la construction du jeu puisse amener à être moins focus sur le viseur car concentré sur le call et sur le reste de la carte ?

Je pense que le style de jeu que j'ai voulu apporter au début, qu'on a un peu changé maintenant pour être adapté à tout le monde, n'allait pas à certains joueurs et Sterzig en faisait partie. Ce n'est pas un mec qui joue carré, il n'a jamais joué carré. À l'inverse, Bibu a toujours voulu jouer très lent, très carré, jouer ensemble. Les deux c'est l'extrême opposé, donc c'était un peu plus dur pour des joueurs comme Sterzig ou même EIZA.

Bibu, présent lors de La Coupe #3 avec le mix de Prodigy

Du coup, on s'est adapté, on a changé un peu et normalement ça arrive moins, même si ça arrive à tout le monde d'être un peu naïf. On a essayé d'adapter un peu notre jeu pour que tout le monde soit à l'aise en terro.

Ça a été compliqué car on n'a pas la même vision de jeu en terro, mais vraiment pas. On a dû faire un mix d'un peu toutes nos visions et se mettre d'accord sur ce qui est correct, se dire qu'on peut jouer à Counter-Strike de telle manière parce qu'on n'est pas des... Attends, faut que j'utilise quel mot (il rigole)... On n'est pas des cons à jouer à Counter-Strike en courant partout.

On peut gagner des offi comme ça, en jouant quand même correctement à CS, en ayant des principes, mais on n'est pas dans l'extrême à jouer comme j'essayais chez LDLC, où j'essayais de jouer vraiment carré comme Lambert aimait le faire avant.

Le Closed Qualifier est-il l'objectif minimum pour ces qualifications ouvertes ou vous êtes-vous d'abord fixés un Day 2 ?

Franchement, le seul objectif c'est de se qualifier au RMR. Si on n'est pas au RMR, c'est un échec. Le problème de cet objectif, c'est que c'est le plus dur, donc il y a de grandes chances qu'on n'y aille pas, mais il y a des chances aussi qu'on y aille.

Donc non, pour moi, le seul objectif c'est d'aller au RMR et je vais tout donner pour.

 


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V. L'international, six mois après.

Beaucoup de joueurs français ayant fait le choix de l'international en août, il était intéressant de profiter de l'expérience de Graviti pour faire le point sur cet Eldorado qui en fait rêver plus d'un.


Cela fait maintenant six mois que tu es passé à l'international. Es-tu content de ce changement, de ce que tu y découvres ?

Je suis content parce que j'ai découvert beaucoup de nouvelles choses mais je ne m'attendais pas à ça, je m'attendais à beaucoup mieux. Je pense que la scène française on idolâtre un peu les inter. De ce que j'ai entendu de mes mates sur comment c'est chez eux, la scène française on idolâtre quand même vachement les autres.

On n'est pas des si grands branleurs que ça les Français, juste au cas où parce que je vois (les avis) sur les streams.

 

On n'est pas des cons à jouer à Counter-Strike en courant partout.

 

Ce n'est pas l'armée chez les CIS. Peut-être les Russes, parce que je ne les ai pas trop cotoyés. Pas les Russes en pug, je parle des Russes qui gagnent et eux je pense qu'ils savent comment gagner et qu'ils font les efforts pour. Mais l'inter ce n'est pas si beau que ça, c'est compliqué, c'est aussi compliqué que les Français. C'est différent, voilà, c'est juste différent.

unshaark disait ça aussi dans son interview à La Coupe. Il arrivait à cette même conclusion que tu retrouves un peu les mêmes problématiques selon les joueurs que tu vas rencontrer, que ce soit en France ou à l'inter.

Après, ça je m'y attendais, mais pas d'une manière aussi poussée.

 

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