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Top 5 performances des Nord-Américains
Si la Suède est considérée comme la nation la plus puissante de l'histoire de Counter-Strike avec ses équipes et personnalités ancrées profondément dans la légende du sport électronique, la scène nord-américaine a connu ses heures de gloire durant les premières années avant de s'essouffler peu à peu. Aujourd'hui, quelques jours après la fin des finales de la 17ème saison de l'ESEA Invite, revenons sur les cinq plus grandes performances d'équipes nord-américaines sur Counter-Strike.
5. compLexity aux WSVG Intel Summer Challenge - 2006 (1.6)
La composition : fRoD, Warden, Storm, tr1p, sunman
Le contexte : En juillet 2006, compLexity, champion du monde 2005, vient de perdre son titre lors de l'édition 2006 en quarts de finale face aux Fnatic, futurs finalistes. Ses résultats depuis son sacre sont mitigés. On notera une élimination prématurée lors de la CPL Winter 2005 où les coéquipiers de celui qui est considéré alors comme l'un si ce n'est le meilleur sniper du monde, fROD ont terminé sur un décevant top 9/12 battus par JMC et Ninjas in Pyjamas. Quelques temps plus tard en Asie, ils n'ont pas réussi à tenir leur rang face aux surprenants Chinois de wNv en grande finale des WEG Masters. Là encore une déception, d'autant plus à la vue de l'écart de cashprize entre la première et la deuxième place (50 000 $).
Nouveau circuit fraichement débarqué en 2006, les World Series of Video Games affichent directement des standards en terme de prizepool similaires aux compétitions majeures du moment que sont l'ESWC, la CPL et les WCG. Ce nouvel acteur du marché organise ainsi plusieurs étapes qualificatives menant vers des finales de fin d'année. C'est lors de l'une d'entre elles se déroulant à Dallas que les compLexity vont retrouver la lumière divine. Malgré les 150 000 $ de cashprize, ces WSVG ISC sont marqués par les absences des Ninjas in Pyjamas de HeatoN, des Made in BRazil, tout juste vainqueurs de l'ESWC 2006 mais également d'équipes comme Meet Your Makers ou Hacker.
Pour autant, le niveau est toujours là. La crème nord-américaine est présente et des écuries européennes considérées comme majeures font également le déplacement dont notamment Fnatic, mTw, Mousesports ou encore Alternate aTTaX.
tr1p, Warden, Storm, fRoD, sunman
La compétition : A la manière des CPL classiques (d'ailleurs partenaire et hôte de l'événement), le format de ce tournoi ne permet aucune erreur. Pas de phase de poules, tous les participants sont placés directement dans un arbre à double élimination selon des seeds établis grâce aux pré-qualifications. 32 formations sont prêtes à en découdre en BO1.
Côté compLexity, les premiers matchs ne sont que de simples formalités. Les victoires faciles face aux modestes npu et fzero sont de bon augure avant un quart de finale déjà beaucoup plus compliqué face aux Norvégiano-Danois de chez NoA (XeqtR, zonic, hpx, Paddy, prb), vainqueurs de la shgOpen en début d'année. Et effectivement, les choses sérieuses commencent pour les coéquipiers de Warden. Sur Train, les coups de sniper de fRoD font vite la différence en attaque. Menés 06-09 au changement de côté, leur défense se montrera plus robuste et ils s'imposeront finalement sur le plus petit des scores.
Qualifiés en demi-finales où ils rencontrent les numéros deux brésiliens de chez g3x (eduzin, pava, aliche, gauleS, lance), notamment cinquièmes de la dernière CPL Winter, tr1p et ses hommes respecteront leur rang de favoris en l'emportant très facilement sur Dust2, 16-05. Peut-être un peu trop facilement justement puisque, c'est peut-être avec un excès de confiance que les Nord-Américains vont affronter les Alternate aTTaX (silver, mooN, Tixo, CHEF-KOCH, Kapio), troisièmes surprises de l'ESWC et qui confirment leur forme lors de ces WSVG à Dallas.
Une place en grande finale est en jeu et pourtant sur Nuke, les Allemands vont dresser un mur infranchissable. Le résultat est lourd, 03-16 et compLexity tombe en lower bracket face aux Suédois de Fnatic (cArn, dsn, Tentpole, f0rest, Archi). Pas de place aux regrets ou à d'éventuels doutes. Le manager Jason Lake a rarement été aussi excité et mieux valait alors ne pas le décevoir. Et ses protégés vont tout sauf le contrarier.
Déjà impressionnants sur Train plus tôt dans le tournoi, sunman et ses coéquipiers remettent le couvert et ne laisseront que quelques miettes à leurs adversaires scandinaves. C'est avec un bon 16-10 face à l'une des équipes les plus performantes de l'année qu'ils accèdent à la grande finale où ils retrouvent ceux devant lesquels ils avaient buté quelques heures seulement auparavant : les Alternate aTTaX.
Avec une dynamique retrouvée et l'esprit revanchard, les Américains ne vont faire qu'une bouché de leurs précédents bourreaux. Sur les cartes plus ouvertes que sont Dust2 et Inferno, ils vont exprimer toute la portée de leur talent. Les Allemands sont étouffés et s'inclinent finalement 16-07, 16-10.
compLexity remporte la coquette somme de 40 000 $ et retrouve enfin la gloire qui était sienne il y a près d'un an. Pourtant ce sera la dernière victoire de prestige pour cette équipe qui terminera sur un top 5/8 aux finales du circuit (tandis que Alternate aTTaX l'emportera à la surprise générale). Début 2007, compLexity passera sur CS:Source afin de participer aux CGS marquant la fin de l'un des plus beaux chapitres de l'histoire de la scène US sur Counter-Strike.
4. Dynamic à la DSRack #3 - 2010 (CS:Source)
La composition : Legend, Steel, PEX, adreN, AZK
Le contexte : En 2010, la DSRack #3 marque le début d'une des plus belles années sur CS:Source qui s'achèvera lors du premier et dernier ESWC sur le jeu en 2011. Cet évènement qui se déroule au Danemark est doté de 12 000 € de quoi rameuter les meilleures équipes du continent et même - fait rare sur Source - du monde puisque deux équipes nord-américaines font le déplacement. On parle ici des Blight.Everki mais surtout des Dynamic, premiers invaincus de la saison ESEA Invite en cours et triple-champions des Etats-Unis en titre.
Adeptes d'un style de jeu inconnu du public européen reposant largement sur le sniper d'AZK alors surnommé "Jésus" par Ex6TenZ, les Dynamic sont particulièrement attendus au Danemark puisque pour la première fois depuis des années, les meilleures équipes des deux continents majeurs vont pouvoir potentiellement se rencontrer.
En outre, cette DSRack #3 est la plus grande compétition de l'année voire peut-être depuis le début du jeu. Tout le gratin européen est là et la concurrence pour un titre majeur n'a peut-être jamais été aussi forte. Seul VeryGames alors incontestablement la meilleure équipe d'Europe semble au-dessus de tout le monde.
Legend, Steel, PEX, adreN, AZK
La compétition : Débarqués sur le Vieux Continent seulement quelques jours avant le début de la compétition, les Dynamic n'ont eu que très peu de préparation face aux Européens. La phase de poules de la DSRack #3 est piégeuse puisque chaque groupe n'est composé que de trois équipes et seules les deux meilleures auront leur chance dans l'arbre. La moindre erreur peut donc être fatale.
Dynamic doit affronter deux équipes allemandes dont Thermaltake (fRANCISCO, fREAKAZOID, rez0r, stevie, vINCE R), surprenant champion d'Allemagne en titre. Deux rencontres que les Nord-Américains remportent facilement lançant un signal fort à leurs concurrents : ils sont au niveau.
La question est de savoir maintenant si Dynamic peut prétendre au titre. Une interrogation à laquelle les coéquipiers du très apprécié Legend vont rapidement apporter des éléments de réponse dès les premiers tours de l'arbre. Opposés directement aux Français de LDLC (shox, SmithZz, bistouflyyy, tac, HysokA) en huitièmes de finale, les Dynamics ne laissent aucune chance à leurs adversaires qui s'inclinent lourdement. Ils auront néanmoins le droit à une revanche un peu plus tard.
Les quarts de finale leur réservent une rencontre face aux Suédois de Blight Gaming (cem, friberg, kaja, pokke, ptk), une jeune équipe montante mais clairement à leur portée. Et pourtant, les Dynamic vont rencontrer des difficultés à accéder au dernier carré. Ce n'est qu'au bout d'une troisième carte accrochée que Steel et ses camarades arrivent à se dépêtrer de ce piège pour retrouver les fameux VeryGames en demi-finale.
Le match est très attendu. Malgré un side terroriste bien géré de la part des Américains sur Inferno, les Franco-Belges arrivent à renverser la balance et l'emporter. Sur Tuscan, ils réalisent une nouvelle fois de belles attaques et compteront un bel avantage au changement de côté. Les VG reviendront au score avant de craquer au tout dernier round leur laissant cette deuxième carte. Tout s'est ainsi joué sur Dust2, une carte sur laquelle Dynamic avait traumatisé LDLC quelques heures auparavant. Mais VeryGames n'est pas la meilleure équipe du monde pour rien et elle va le prouver au moment opportun ne laissant pas vraiment de chances à son homologue américain.
Battre VeryGames sur une carte en 2010 relevait déjà de l'exploit. Les Dynamic se sont confirmés comme un prétendant crédible au podium si ce n'est à la victoire finale. Tombés dans le lower bracket, ils vont connaitre trois matchs sous haute tension. Tout d'abord face aux redoutables Finlandais de chez eXelon (F0rbes, Jesu, reVicer, Samitsky, zwhR), une des quelques révélations du tournoi. Les Américains s'en sortiront sur le fil et affronteront LDLC, une deuxième fois. Les Français sont sur une série impressionnante de victoires dans le lower bracket depuis leur défaite au premier tour.
Les Dynamic vont pourtant les pousser plusieurs fois à l'erreur et en profiter pour rester au coude à coude jusqu'à prendre l'avantage au meilleur moment, 16-13. Dynamic s'assure une place sur le podium et un match face aux mTw pour espérer rejoindre la grande finale où les attendent les irrésistibles VeryGames. Sur Tuscan, les Nord-Américains ne seront jamais menés au score et s'imposeront lors du dernier round.
L'heure de la grande finale a sonné et les coéquipiers d'adreN vont faire parler la poudre sur Train, carte américaine par excellence. Ils montreront une nouvelle fois toutes leurs qualités offensives avant de conclure en défense. Dynamic mène une carte à rien face aux VeryGames en grande finale de la DSRack #3. Mais le rêve américain va vite s'arrêter. Le jeune NBK démontrera tout son talent et permettra entre autre à ses coéquipiers de l'emporter facilement sur Nuke et Tuscan.
Si Dynamic a craqué sur les deux dernières cartes, cette deuxième place est restée dans les mémoires. Avec très certainement la plus grande performance jamais réalisée sur CS:S par une équipe américaine, Dynamic s'est imposé comme l'une des meilleures équipes du monde mais a également conquit les coeurs des francophones amoureux de ce si joli accent québécois.
3. Team 3D aux WCG - 2004 (Condition-Zero)
La compostion : Volcano, KSharp, Rambo, moto, boms
Le contexte : En mars 2004, Counter-Strike: Condition Zero chamboule l'industrie du jeux vidéo sort dans son coin. Dans un changement critiqué par la communauté, les World Cyber Games, véritables jeux olympiques du sport électronique à ce moment-là, décident d'adopter cette version pour son édition 2004 prévue à San Francisco en fin d'année. Le jeu en lui-même est quasiment le même que la version 1.6 (avec notamment des grenades plus puissantes) mais c'est la décision de fond qui est bien sûr controversée et le sera encore plus en 2005 lorsque le comité des WCG remplacera le jeu par CS:Source.
Pour autant, les 85 000 $ de prizepool du tournoi Counter-Strike attirent les meilleures équipes du globe lors des différentes étapes qualificatives. Concernant les qualifications nord-américaines, la légendaire équipe Desire Discipline Dedication (Team 3D) y participe avec une toute nouvelle recrue en la personne de Volcano, finaliste notable de l'ESWC 2003 avec zEx. Team 3D n'est que l'ombre d'elle-même depuis le début de l'année avec des défaites dans des ligues locales mais surtout une élimination prématurée lors des qualifications à l'ESWC 2004.
Se qualifier pour leur troisième WCG en autant d'éditons relevait ainsi du petit exploit. Et en effet, les 3D ont bataillé pour obtenir leur slot avec une défaite face aux troisièmes de la CPL Summer de chez RivaL les ayant envoyé en lower bracket où ils ont ensuite réussi à créer la sensation éliminant sèchement une nouvelle formation du nom de compLexity puis en battant les United5 de da_bears dans le match décisif.
Team 3D est une nouvelle fois le représentant des Etats-Unis aux World Cyber Games mais c'est cette fois-ci avec une forme retrouvée que les coéquipiers du mythique KSharp vont se confronter aux piliers des autres nations durant ce mois d'octobre 2004.
boms, moto, KSharp, Volcano et Rambo
La compétition : Si nous avons déjà vu des formats très difficiles dans diverses compétitions, celui adopté pour ces WCG 2004 fait partie des plus sélectifs de l'histoire. La première phase est constituée de seize poules de trois équipes. Seule la première de chaque passe en huitièmes de finales dans un arbre à simple élimination. Des poules jouées en BO1 et MR12. Les 3D tombent dans la poule L en compagnie des Sud-Africains de damagecontrol mais surtout de l'équipe roumaine The Elder Gods qui avait surpris la planète en terminant au pied du podium aux WCG 2003.
Les deux matchs se déroulent très bien pour les hommes de moto. Ils parviennent à se qualifier logiquement en quarts de finale où les attendent les Finlandais d'astralis (tihOp, kuviCk, Guardian, Bloodr, dooberi). Cette équipe en devenir leur pose quelques problèmes jusqu'à prendre la première carte 13-7. Loin d'être démobilisés, ils réussiront à accrocher les deux suivantes, 13-10, 13-08 s'imposant deux cartes à une et rejoignant ainsi les quarts de finale.
Face aux surprenants joueurs Grudg3 (kazuya, Monster, randy, SquaLL, techduck) venus de Singapore et vainqueurs d'Evil Geniuses au tour précédent, ils ne craqueront pas et assureront tranquillement leur rang. Les portes des demi-finales leur sont désormais grandes ouvertes.
Ils retrouvent des joueurs qui ont survolé l'année 2003 : les Suédois de SK Gaming (ahl, Potti, HeatoN, fisker, Hyper). Auteurs d'une année 2003 tout simplement incroyable où ils ont remporté les CPL Winter, Summer ainsi que les WCG (avec une victoire sur ces mêmes 3D en grande finale), ils ont connu une année 2004 plus difficile avec des résultats mitigés notamment à l'ESWC. De plus, ils ont été contraints à un changement de joueur de dernière minute puisque SpawN, souffrant officiellement d'une allergie, a dû céder sa place au sixième joueur, ahl seulement quelques heures avant le début de la compétition.
C'est dans ce contexte plus "favorable" aux nouveaux coéquipiers de Volcano que ces derniers vont saisir leur chance à fond. Bien que dominés sur Train, 08-13, ils ne leur feront strictement aucun cadeau sur Inferno et Dust2, deux cartes où ils ne concéderont respectivement que huit et sept rounds. Les plus nostalgiques se rappelleront du 1vs4 à l'USP de moto caché derrière la caisse sur le bombe site A d'Inferno. Un clutch devenu légendaire.
Les 3D tiennent leur revanche et atteignent pour la deuxième fois d'affilée la grande finale des World Cyber Games. Le dernier obstacle vers le titre s'appelle The Titans (Drally, eGene, KK, spx, whimp). Un obstacle de taille puisque ces Danois sont la grande révélation de l'année et certainement l'équipe la plus en forme du moment grâce notamment à une victoire impressionnante à l'ESWC. Une rencontre au sommet pour le trophée.
S'ils n'ont pas vu le jour sur Train face aux SK Gaming, Rambo et ses camarades infligent une leçon à leurs homologues danois remportant cette carte 13-4 tout en ayant commencé en attaque. C'est sur Cbble que cette finale est passée près d'entrer dans la mythologie. Carte avantageant fortement la défense, les 3D vont en profiter pour imposer un mur à leurs adversaires et changer de côté avec une confortable avance de dix rounds. Si la finale semblait pliée, c'était sans compter la réaction d'orgueil des Titans qui parviendront, au terme d'une remontée spectaculaire, à accrocher l'overtime.
Ce n'est qu'au bout du troisième overtime et d'un ultime duel remporté par moto que les Nord-Américains peuvent enfin laisser exploser leur joie. Ils sont champions de ces WCG 2004 et remportent 50 000 $, un an après avoir échoué en grande finale. La performance est grande et les commentateurs sont proches de l'extinction de voix.
Pour la petite histoire, les 3D passeront ensuite sur CS:Source et deviendront la seule équipe de l'histoire à conserver un titre WCG d'une année sur l'autre grâce à un second triomphe en 2005. Les 3D succomberont ensuite à la folie des CGS, ce qui marquera véritablement la fin de l'ère au triple D.
2. Team 3D à la CPL Winter - 2002 (1.5)
La compostion : KSharp, moto, Steel, Bullseye, Rambo, Kane
Le contexte : Team 3D est en quelque sorte l'héritage de la célèbre équipe nord-américaine X3, finaliste de la CPL Winter 2001 et rivale de Ninjas in Pyjamas. En 2002, le trio KSharp - Bullseye - Rambo tente de rebondir et teste différents joueurs dont da_bears et jaden. Finalement après une sortie à la CPL Summer 2002 catastrophique, ils opteront pour kane, moto et Steel afin de former une équipe qui, chose rare sur Counter-Strike, tournera à six membres actifs. Steel, seul Canadien de la composition ne sera qu'un spectateur impuissant du top 7/8 très moyen de ses coéquipiers aux WCG 2002.
En cette fin d'année, tous les regards se tournent vers Dallas et la CPL Winter qui du haut de ses 100 000 $ de prizepool, attire les meilleures équipes scandinaves du moment ainsi que la crème nord-américaine. La nouvelle Team 3D est attendue au tournant, pas forcément comme grande favorite mais comme un atout considérable pour les Etats-Unis. L'armada suédoise avec en tête de gondole, SK Gaming est particulièrement effrayante et ce tournoi semble lui être destiné.
Kane, moto, Bullseye, KSharp, Rambo, Steel
La compétition : Le format est simpliste. Un arbre à double élimination intégralement en BO1 (MR12). Comme dans toute bonne CPL qui se respecte, les équipes favorites doivent avant tout se débarasser du lot de formations locales, généralement d'un niveau inférieur. Pour les coéquipiers de KSharp, ce début de tournoi ne sera qu'une partie de plaisir. Ils ne laisseront que sept rounds maximum par carte face à leurs compatriotes d'aoX et GB. Même constat face à rs et DoP, respectivement huitième et quatrième de la dernière CPL Summer 2002.
La machine 3D est donc lancée et pas même les favoris de chez SK Gaming, dans une demi-finale très attendue aux allures de faux-remake de NiP-X3, n'arriveront à la stopper. Les Suédois s'inclinent sur le score sec de 07-13 et laissent leurs voisins nord-américains accéder à la finale du winner bracket. Des Vikings en cachent d'autres, et après avoir battu SK Gaming, les 3D sont confrontés aux GameonLine (mysse, Souledge, Hyb, VicoN, elemeNt) dont la base de joueurs a terminé sur la deuxième marche du podium lors de la CPL Summer 2002.
Une place en grande finale est en jeu et ça, les hommes de moto l'ont bien compris. Supérieurs sur tous les plans, ils ne laisseront que quelques miettes sur Inferno et s'imposeront sur le score confortable de 13-06. Qualifiés pour l'ultime match, ils ont l'occasion d'observer les deux équipes qu'ils viennent de battre s'affronter pour désigner laquelle aura droit à sa revanche. GameonLine s'affranchira des SK facilement pour retrouver Team 3D en grande finale.
Dust2 sélectionnée comme la carte de cette grande finale, c'est à la courte paille que la composition américaine est formée (Pour rappel, Team 3D est une équipe composée de six membres actifs faisant des rotations suivant les cartes jouées). C'est finalement Steel qui ira s'asseoir derrière ses coéquipiers.
Les deux écuries vont vivre une grande finale sublime où les rounds ont été plus accrochés les uns que les autres. Les Scandinaves auront jusqu'à quatre rounds d'avance à 09-05. A partir de ce moment-là, ces derniers vont craquer et laisser les 3D remonter round après round. KSharp et ses acolytes recolleront au score avant de passer devant. Malgré un duel perdu de moto, les 3D concluent le match 13-10 après une superbe remontée.
Team 3D restera la seule équipe américaine à avoir remporté une CPL majeure (Summer ou Winter) de l'histoire de Counter-Strike. L'équipe réalisera de nouveaux résultats d'envergure dont une troisième place à la CPL Summer 2003, une seconde place aux WCG 2003 et bien sûr deux titres aux WCG 2004 et 2005.
1. compLexity à l'ESWC - 2005 (1.6)
La composition : fRoD, sunman, tr1p, Warden, Storm
Le contexte : Fruit du rêve d'un avocat grande gueule du nom de Jason Lake, compLexity voit le jour début 2004. Formé autour de l'ancienne star des 3D, Bullseye ayant signé "le contrat le plus onéreux de l'histoire", cette équipe ne prendra sa forme définitive qu'un an plus tard avec l'arrivée de sunman à la place du pilier originel. Composée de deux anciens United5, fRoD et tr1p, ainsi que de deux ex-TSG, finalistes de l'ESWC 2004, Storm et sunman, cette formation va confirmer sa cinquième place à la CPL Winter 2005 à l'occasion de l'étape barcelonaise du circuit CPL. Ils y termineront sur la deuxième marche du podium derrière de surprenants Mousesports mais devant Ninjas in Pyjamas.
Champions des USA en titre avec des victoires en CAL-Invite et aux qualifications nationales pour l'ESWC, les coéquipiers de fRoD dont le talent au sniper n'est plus à démontrer, sont vus comme la meilleure chance nord-américaine à la prochaine Coupe du Monde. Un ESWC qui en 2005 se délocalise au sein du Musée du Louvre. 120 000 $ de prizepool, un cadre unique et les meilleures équipes du globe. Les bases sont là. L'ESWC va également être un des acteurs de la démocratisation du MR15 durant les compétitions allongeant ainsi la durée des matchs.
En ce début de mois de juillet 2005, compLexity a rendez-vous avec l'histoire.
Warden, fRoD, Storm, tr1p, sunman
La compétition : compLexity atterrit dans la poule D composée de six équipes. Là encore et c'est une tradition à l'ESWC, la première phase de poules sert d'écrémage géant pour la suite de la compétition. Les équipes exotiques sont censées s'arrêter et là et les choses vraiment sérieuses doivent débuter dès la seconde phase de groupes. Dans chaque poule, les favoris obtiennent donc plusieurs matchs faciles et compLexity ne va pas déroger à la règle.
Les Nord-Américains se débarrassent donc facilement des modestes Hongrois de xDk, des Italiens de PlayIT ou encore des Reset et des Theminions. Peut-être euphoriques de ce début de tournoi canon, ils vont néanmoins chuter de leur piédestal lors de leur premier vrai test face aux Danois d'Incredible Teamaction (Galahat, hpx, Bloddy, FaG, mJe) dans un match pour la première place. Surpassés sur Inferno, ils s'inclinent lourdement 06-16 mais assurent l'essentiel à savoir la qualification pour la deuxième journée.
Tandis que leurs compatriotes de chez Team 3D sont renvoyés à la maison, les derniers représentants américains ont fort à faire dans cette deuxième poule. Si la lourde défaite de la veille avait pu miner leur moral, il n'en est rien. Opposés aux Ninjas in Pyjamas de HeatoN (Potti, walle, ins, zet, HeatoN), l'awp de fRoD va faire la différence sur Train et ses coéquipiers vont rapidement s'envoler et conclure sur un 16-12.
Les Nord-Américains, vêtus pour l'occasion de leurs bientôt célèbres bandanas de samouraïs nippons, n'attendaient qu'une telle performance pour se remettre dans le bain. Tant pis pour les équipes osant les défier. Les Allemands de Mousesports (PapsT, gore, Blizzard, neo, Roman R) se mangent un 16-05 tandis que les Espagnols de x6tence (flipiN, MusambaN1, DrastyK, milicua, GuMmY) ne seront jamais en mesure de les inquiéter et seront éliminés de la compétition sur un dernier 16-12.
compLexity accède aux quarts de finale avec le statut de favori. Le premier des trois obstacles qui le sépare du titre suprême s'appelle GoodGame (Baldours, MaYeRs, OliGan, dim2k, Issam) et il est Français. Des GoodGame qui, déjà bien heureux d'être encore en course à ce stade de la compétition, n'ont été que de simples marionnettes pour les coéquipiers de tr1p.
Vient ensuite la demi-finale face aux Sud-Coréens de Lunatic-Hai (Bebe, Cliper, Enemy, Mal, RischNark). Symbole de la montée en puissance de la scène asiatique, Lunatic-Hai a d'ores et déjà confirmé sa présence dans le gratin mondial grâce à sa troisième place aux WCG 2004 ainsi que sa quatrième place au dernier ACON5. Cette dernière compétition où les Coréens avaient déjà battu les compLexity, 16-11.
S'ils espéraient remettre le couvert à Paris, les Coréens vont se heurter à un génie du nom de tr1p. Le joueur coL va réaliser l'une des plus belles gestion de clutchs de l'histoire de Counter-Strike en étant seulement au deagle. Les Lunatic-Hai sont ahuris, la foule parisienne est en délire et les compLexity n'ont peut-être jamais été aussi remontés. La victoire est facile. 16-06.
A l'heure de la grande finale du tournoi Counter-Strike, l'amphithéâtre du Carrousel du Louvre est bondé. Les impressionnants compLexity affrontent la division danoise de SK Gaming (whimp, zonic, spx, eGene, Drally) arrivée en grande finale grâce à des victoires sur les deux représentants germaniques, Mousesports et a-Losers.
La présentation des joueurs terminée devant un public déchainé, les dix acteurs de cette grande finale s'engagent dans un match qui n'entrera pas dans la catégorie des rencontres d'anthologie. Les Nord-Américains sont bien trop forts et ne vont rien pardonner sur Dust2. Ils deviennent champions du monde et remportent 40 000 $.
Leur seule défaite en première phase de groupes leur a donné le coup de pied au cul nécessaire pour foncer vers le titre. Aucune équipe n'a su inquiéter compLexity, de la deuxième phase de poules à la grande finale. Cette performance écrasante est toujours d'actualité puisque ce triomphe à l'ESWC 2005 est tout simplement la dernière victoire en date d'une équipe nord-américaine sur le Vieux-Continent. Toutes versions (dont CS:GO) confondues ! Quasiment dix ans après, compLexity semble ne toujours pas posséder de successeur crédible. C'est vous dire !
Source : ESEA.net, WCG.com, SK-Gaming.com, Team-aAa.com, HLTV.org, ESWC.com