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Scène US : Que reste-t-il de ses beaux jours ? Part 2/3

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Le début d'année 2007 voyait apparaitre les Championship Gaming Series. Attirées par l'appât du gain, les plus grandes structures américaines arrivaient alors avec leur line up 1.6 sur notre opus préféré. Aujourd'hui, cela fait quatre mois que les CGS ont mis la clé sous le paillasson et les meilleures équipes sont reparties sur 1.6. Il est alors temps de faire un petit bilan de la scène américaine. Au départ, prévu pour ne contenir que deux parties, j'ai décidé d'en rajouter une en cours de route, désireux de ne pas bâcler l'après CGS et ainsi de terminer le dossier de la manière la plus complète possible avec des réactions des intervenants. La première vous a raconté les événements marquants de la scène avant l'arrivée des équipes 1.6 début 2007, la seconde est ici consacrée à la période CGS alors que la troisième dressera un état des lieux de l'après CGS avec les acteurs actuels et anciens. Scène US, que reste-t-il de ses beaux jours, deuxième !

En début d'année 2007, les Championship Gaming Series sont annoncés, une compétition avec un cashprize total de 1 000 000 $ dont la moitié pour les vainqueurs des finales mondiales. Cette ligue a pour but de révolutionner l'eSport en amenant certains principes des sports aux USA dont le système des franchises et des drafts. On note également des changements au niveau des règles sur CS:Source afin de rendre le jeu plus rapide et spectaculaire de sorte à ce qu'il soit adapté aux retransmissions TV, puisque les matchs sont alors diffusés sur Eurosport, Sky ou encore Direct TV.


Le logo des CGS

Cette ligue a suscité la convoitise des meilleures équipes 1.6 d'Amérique du Nord. CompLexity, rSports, 3D, Pandemic ou encore zeX arrivent sur Source, toutes attirées par l'appât du gain. Pour essayer de résister aux envahisseurs, certaines équipes Source comme Verge et EFG continuent leur route. Avec l'arrivée des joueurs du vieux cs, les cartes sont redistribuées et l'occasion de jauger du niveau de chacun approche avec la troisième saison de la CEVO.
 
Après six semaines de compétition, aucune des deux anciennes scènes ne se démarque, à la première place, nous retrouvons les Verge suivi de très près par les compLexity. Hyper, 3D et EFG complètent le top5 à mi-chemin ! A l'arrivée, la donne ne change pas, bien que l'on retrouve Hyper, une équipe Source en tête, ce sont 3D et coL qui clôturent le podium. EFG quant à eux, n'ont été que l'ombre d'eux même tout au long de la compétition et terminent huitième. Cette désillusion entraine des changements dans l'effectif puisque sunman, clown et warmachine sont remplacés par rockstar, dominator et pham. Ce n'est alors que le début d'une longue saga pendant laquelle clown et warmachine ne cessent de rejoindre ou créer des équipes, voire de prendre leur "retraite". Toutefois, ce n'a pas été la seule équipe à changer, Verge malgré une quatrième place encourageante subit les départs de struk et Paradox, ce dernier succombant à l'interdit en allant chez Forbidden. Choix judicieux puisqu'il remporte deux semaines plus tard la Buy.com, première lan au format CGS, devant Revolution Sports.
 
Enfin arrivent les playoffs online de la troisième saison de la CEVO, difficile voire impossible de prédire un vainqueur avant le tournoi tant les équipes semblent d'un  même niveau. CompLexity, verGe, 3D mais surtout Hyper peuvent prétendre au titre. Et pourtant, les ex-champions du monde 1.6 ont survolé aisément la compétition ne laissant que très peu de rounds à leurs adversaires. Cette victoire marque le début du règne des coL, un règne de moins d'un an durant lequel fRoD et ses coéquipiers ont pratiquement tout gagné.


Les compLexity pendant un match CGS : zeT, fRoD, Jason Lake, Rambo et Warden.

Désireux de ne pas profiter plus longtemps du teamplay qui leur avait permis de réaliser une deuxième place lors de la CEVO-P S3, Warmachine et clown quittent Hyper pour rentrer au bercail, chez EFG.

C'est également durant cette période que zeT, joueur suédois de compLexity obtient un visa de trois ans pour travailler aux Etats-Unis, un beau signe de reconnaissance de l'eSport par les autorités. Il n'exploitera cependant pas son permis de travail jusqu'à son terme mais nous y reviendrons plus tard.

Arrive ensuite assez vite le combine de la région #1 des CGS, 44 équipes se donnent rendez-vous à Los Angeles, chacune d'entre elles espérant faire partie de l'une des six franchises pour cette saison inaugurale. Mais ces combines n'ont pas été à la hauteur puisque totalement random. Parmi les cinq premiers du top10 GotFrag, on ne retrouve que 3D sur le podium. Podium complété par Evil Geniuses et Jax Money Crew, deux équipes jusque là décevantes sur CSS. Quant aux coL, verGe, forbidden et autre Hyper, c'est la bérézina et ils terminent respectivement aux douze, treize, quatorze et seizième places. Mais rien n'est pourtant perdu pour ces équipes puisqu'un bon résultat au combine ne garantissait en aucun cas une place dans une franchise.

Les drafts sont annoncés quelques jours plus tard et seul les EFG sont draftés, les anciennes équipes Source se retrouvent victimes des choix plus que douteux des manageurs, ces derniers préférant choisir pour la plupart les équipes qu'ils dirigeaient du temps d'1.6 !
 
 
Logo Franchise Manager Equipe
Chicago Chimera
Grt, Lari, shaGuar, Stevenson, tr1p
Brian Flander Evil Geniuses
Carolina Core
daffsta, Devour, elusive, s0nNy, torrez
Mark Dolven Pandemic
Dallas Venom
aZn, Dominator, exodus, hanes, zid
Alex Conroy JaX Money Crew
Los Angeles compLexity
fRoD, Rambo, Storm, Warden, zet
Jason Lake compLexity
San Francisco OPTX
clowN, mOE, p0s, pham, Warmach1ne
Kat Hunter EFGaming
3D New York
Ksharp, LiN, method, rector, Volcano
Dave Geffon Team 3D
 

Après ces qualifications, a lieu la saison régulière des CGS, les deux premières places à ces playoffs ouvrant les portes des finales mondiales. Cette saison online rassemblait donc les six franchises. Alors qu'on pouvait s'attendre au pire d'un point de vue résultats hasardeux après les combines, nos craintes ont vite été apaisées et en fin de saison, la logique est respectée. Les protégés de Jason Lake qui terminent à la première place avec sept victoires et une défaite à leur compteur. Ils sont suivis par leurs éternels rivaux, les 3D, relégués à six longueurs. Les Core et les Optx limitent quant à eux les dégâts avec une troisième et quatrième place. Malheureusement pour les joueurs du syndicat, CSS n'est pas le seul jeu à rentrer en compte pour les finales mondiales. Ainsi, ils payent très chers les frasques de belle, joueuse dead or alive, mais ont au final tout de même pu se consoler avec leur place aux finales individuelles.

 
Belle, ici au deuxième plan, aurait peut-être dû rester sur son jeu d'origine, 1.6
 
En septembre, la communauté source est euphorique lorsqu'Angel Munoz annonce l'organisation d'une CPL le dernier opus cs, après deux ans d'oubli, le cashprize sera de 50 000 $. Tout le monde se met alors à rêver d'une première vraie confrontation Europe-USA et donc d'un Fnatic-compLexity. L'euphorie est de courte durée puisque le G7 et les CGS en décidèrent autrement, interdisant à leurs équipes d'y participer.

Dans les mois qui suivent, les choix des manageurs sont toujours aussi discutés notamment parce que beaucoup de franchises font pâle figure dans les compétitions regroupant équipes franchises et non franchises. Ainsi à la Digital Life, lan avec 25 000 $ de dotations, même si coL l'emporte facilement, c'est Turmoil que l'on retrouve à la deuxième place devant Pandemic. 3D et Optx ne terminent que quatrième et huitième, résultats plus que limites pour des joueurs payés 3 000 $ par mois. On nota également la piètre prestation des mTw qui avait alors traversé l'Atlantique pour ne terminer que septième.

Lors des playoffs de la CEVO quelques semaines plus tard, coL est encore une fois au dessus du lot, en finale, ils ne laissent que des miettes de rounds aux Gravitas Gaming en les battant 10-6, 10-3. Ces derniers montrent cependant une belle performance avec cette deuxième place en ayant notamment battu les Venom en finale LB alors que Pandemic clôturait le top5 dans lequel trop de franchises manquaient à l'appel.

Nous arrivons ensuite à la CPL Winter 07, qui fut un cuisant échec pour Angel Munoz autant sur Source que sur 1.6.  Habituellement une grande fête de l'eSport, le tournoi ne ressemble pas à grand chose. Il accueille peu d'équipes de renom et même peu d'équipes tout court, son cashprize étant même diviser par deux ! Marquant ici le début de la fin pour la Cyberathlete Professional League. De cet évènement, difficile de retenir la victoire de la Team Xfx en finale face aux Carnage.

La CPL ? Ca rox ou PAS !

En fin d'année ont lieu les CGS dans un studio de télévision à Los  Angeles. La compétition s'étale sur 14 jours avec en première partie de séjour les finales individuelles c'est à dire jeu par jeu. coL, la seule équipe américaine à y prendre part, l'emporte facilement en battant en demi-finale les Berlin Allianz 10-7, puis les Rio Sinistro aka MIBR, 10 à 6.
 
Quant aux finales globales, seuls les Salvo sauvent l'honneur des européens sur Source avec leur victoire 12 à 6 face aux Chimera. Ni les Magnetiks, Red, Nightman, HaZ, vizzion, Sparkle ni les Mint ou encore les Allianz ne sont parvenus à battre les Chimeras ou les Core. La scène américaine était bien la meilleure du monde.

En grande finale, le roster CSS des Core bat les Chimera 11 à 7. Une victoire insuffisante pour la franchise qui perd 15  à  27 à l'arrivée ! Les Chicago Chimera remportent 500 000 $ à se partager entre 10 joueurs, les Core repartent tout de même en Caroline avec 150 000 $, de quoi devenir le roi du jacky tunning PC.
 
En février nous sommes repartis pour un nouveau tour de Cevo-P. Alors que tout le monde s'attendait à de nouvelles victoires facile des compLexity, il n'en a rien été. Eliminés dès le premier du looser bracket par les Dallas Venom, cette défaite a signé le début de la fin pour eux, tombant même dans la corruption en essayant d'acheter leur match contre Devastation. A l'inverse, l'heure du  renouveau sonne pour les OPTX qui retrouvent le goût de la victoire après six mois de contre performance. La victoire finale revient tout de même aux Dallas Venom après une superbe finale en trois maps !

Les combines CGS pour la deuxième saison ont lieu deux semaines plus tard. Les compLexity, semblant avoir perdu toute motivation, accumulent une nouvelle contre performance en se faisant éliminer dès le deuxième tour par Pandemic. Les Core remportent ces combines devant des
OPTX revenus à leur meilleur niveau. Pandemic et 3D ferment la marche.

Le lendemain a lieu la draft, des choix très contestables de Jason Lake semblent interdire aux coL tout avenir en playoff. Premièrement en plus du retour de Belle, qui comme si elle n'était pas un assez gros handicap, s'ajoute le souhait de garder le roster CSS tel quel, alors que celui-ci était déjà en perdition.

Seul la line-up des Carolina Core reste inchangé. Le manager des 3D Volcano tente un coup  de poker en ajoutant deux joueurs Source, juan et nickn0it aux anciens champions 1.6. Le manager des OPTX décide quant à lui de retoucher l'ancienne line up EFG malgré les bons résultats des dernières semaines en remplaçant p0s et pham par grt et paradox, une bien mauvaise idée !

En mai toute la communauté est surprise par l'annonce de zeT, ce dernier prend la décision de retourner  chez lui, en Suède. Sa maman et 1.6 lui manquant trop pour pouvoir continuer le rêve américain. Son équipe n'est toutefois pas trop touchée par son départ et le remplace par Kam. Certes ils ont connus à cinq reprises la défaite pendant la saison régulière des CGS mais ils étaient déjà rentrés dans le rang bien avant.

La franchise qui impressionne tout le monde est celle des New York 3D qui termine première avec seulement deux défaites. Les quatre qualifiés pour les playoffs sont alors les New York 3D, les Carolina Core,  les Dallas Venom et  les San Francisco OPTX.


Le studio des CGS, la classe américaine !

La première rencontre des phases finales oppose les New-York 3D aux Carolina Core, soit les premiers et les quatrièmes de la saison régulière. Les New-Yorkais partent favoris cependant les Core sont l'une des deux seules franchises à leur avoir infligé une défaite.  Et malheureusement pour les New Yorkais, les charlots (les habitants de Charlotte, logique ?) rééditent leur exploit en les battant 10 à 8. Les 3D se voient donc éliminés puisque les autres joueurs de la franchise n'ont pu redresser la barre ! Dans l'autre match, les Dallas Venom éliminent les OPTX sur le même score. 
 
La grande finale oppose les Dallas Venom aux Carolina Core, deux équipes que l'on n'attendait pas forcément là. L'avantage va toutefois aux Dallas Venom dont le roster CSS a terminé la saison à la deuxième position. Et même si la logique est respectée sur CS:Source où les Venom s'imposent 12 à 6, c'est au final les Core qui l'emportent  sur le fil 21-20. Les deux gagnent toutefois leur ticket pour les finales mondiales.

Malgré leur défaite, les OPTX et les 3D gardent une chance de participer aux finales mondiales. Pour cela ils doivent gagner le match pour la 3ème place. Cette fois, les 3D CSS se sont bien réveillés mais les autres joueurs de la franchise n'ont pas eu la même réussite, laissant ainsi  à OPTX la 3ème place grâce à leur victoire 23-17. Dernière étape avant les finales mondiales, battre les London Mint ! Mission d'ailleurs accomplie avec brio ! Même si les Mint l'emportent 10-8 sur Source, ce n'est pas suffisant pour les anglais qui s'inclinent 23-17.

Cette année, ce sont les Dallas Venom qui portent haut la bannière étoilée, d'abord face aux Rio Sinistro  de Cogu sur le score sans appel de 10 à 6, ensuite face aux Birmingham Salvo de Rattlesnk, 10-5 !

Au premier tour des finales mondi
ales, les Carolina Core rencontrent les chinois de Wuhan Dragon qu'ils battent très facilement. Le résultat est par contre plus serré dans la rencontre 100% américaine de ces quarts de finale opposant les Dallas Venom aux San Francisco OPTX. Résultat, les Texans s'inclinent 19-23. La suite de la compétition est moins rose pour les franchises US puisque chacune d'entre elle se casse les dents sur les Birmingham Salvo. Premières victimes, les Core qui s'inclinent sur une courte défaite, 21-20 en demi-finale.

En grande finale, les OPTX montrent leurs faiblesses et sont battus 22-15 par la franchise britannique ! Salvo champions CGS Saison 2 !


Les Birmingham Salvo exultant après leur victoire !

La suite, tout le monde la connait, le 18 novembre 2008, l'information tombe, les CGS mettent la clé sous le paillasson après deux saisons seulement, faute de budget ! Les Championship Gaming Series se terminent sur ce communiqué :

"Bien que le projet ait été en avance sur son temps et que nous soyons extrêmement fiers de ce que nous avons accompli, il est devenu clair tandis que ce projet ambitieux évoluait, que le profitabilité était trop loin dans le futur pour que nous puissions continuer jusque-là. Notre but était de surfer en haut de la vague de l'eSport et nous avons conçu les CGS comme une vraie ligue de sport. Nous avons investi tout notre coeur dans l'aventure et avons présenté aux spectateurs une production de haut niveau, mais le système n'est pas viable pour nous actuellement. Notre seul regret est que nous allons perdre une équipe de personnes créatives et talentueuses qui ont investi leur coeur et leur âme dans les CGS. Nous connaissons leurs réussites et nous les remercions pour leur dur travail et leur passion. BSkyB, STAR et DirectV continuent de s'associer au secteur des jeux vidéos, qui est une part importante des vies de nos clients et une grande source d'amusement."
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