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RpK et SIXER réagissent après New York

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L'ESL One New York a été le troisième tournoi synonyme d'élimination au premier tour pour EnVyUs, après la DH Malmö et l'ESG Mykonos. Deux défaites contre SK (en Bo1) et Na'Vi (en Bo3) et Cédric "RpK" Guipouy, Christophe "SIXER" Xia et leurs compagnons étaient déjà dehors. Pour les deux Français, que Kudje, sur place, a pu interviewer après cette nouvelle sortie de route, les problèmes de l'équipe sont liés à un teamplay trop peu développé, une frustration qui ne fait qu'augmenter au fil des événements et une pression non-contrôlée.

On est avec RpK et SIXER, et on va d'abord revenir un peu sur Mykonos. Défaites contre Virtus.pro et BIG, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

RpK : Tout simplement on n'était pas au niveau, on se fait quand même battre sévèrement, il n'y a pas vraiment d'accroche. On met une map, où je sais que je suis assez à l'aise, mais après derrière on se fait écraser sèchement.

SIXER : On a commencé contre Virtus.pro sur Train. Personnellement, je ne me sentais pas trop mal. Je pense qu’on était très motivés, on était prêts pour gagner. Malheureusement, ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Ils ont commencé à prendre beaucoup de confiance, surtout pasha qui a fait un super match. Il a commencé à rusher de tous les côtés avec son snipe, prendre des timings dans le dos, et on n’a tout simplement pas su sortir la tête de l’eau. Ils nous ont coulés en équipe, et nous on a perdu… je ne dirais pas en équipe, parce qu’on a beaucoup essayé de faire la différence en individuel. Ca nous a coûté beaucoup de rounds, on a souvent commencé en 4vs5, voire 3vs5. Ils ont juste été meilleurs que nous. 

Est-ce que c'est pas un peu difficile de jouer à Mykonos, dans un tel cadre, on se dit "ils sont en vacances", mais après vous devez quand même jouer, est-ce que c'est pas un peu compliqué de concilier les deux ?

RpK : Pour certains joueurs oui, après c'est dans la tête. Il faut se dire qu'il y a une compétition quand même, que le cadre c'est vrai que ça fait vacances mais que c'est pas forcément les vacances. Il faut essayer de pas trop décrocher du jeu. Après c'est vrai que le cadre est très agréable.

SIXER : Pour ma part, c’était très facile, parce que quand je suis en tournoi je ne suis pas en vacances. Sauf quand on perd. Et malheureusement, quand on perd, je vais plutôt être le petit canard qui ne va pas vouloir faire les activités. Par exemple là à New York, on pourrait très bien aller visiter la Statue de la Liberté, se balader sur des ponts, faire de l’hélicoptère, des choses comme ça. Moi j’ai tout refusé, parce que je pense qu’on ne le mérite pas. Et pour revenir sur Mykonos, il est vrai que c’était compliqué pour certains. Très grandes villas, piscine, 30°c… On a essayé de faire avec, et on a essayé d’en profiter un maximum, mais le soir. Pas avant le tournoi ou avant un match. Donc je pense que ça va, notre manager et notre coach étaient aussi présents avec nous, et ils pensent la même chose.

Pour parler un peu de cet ESL One New York, on a vu Happy prendre le sniper à la place de SIXER plusieurs fois, comment est-ce que ce genre de choses se décide ?

RpK : On joue des fois avec un setup double AWP, où c'est classique, c'est Vincent (Happy) qui snipe. Après, hier, c'était Vincent qui l'avait, je pense qu'il se sentait bien avec et SIXER n'est pas forcément très "chiant" sur ça.

RpK et EnVyUs n'ont pas atteint d'arbre final en lan depuis la reprise

SIXER : On ne s’est même pas concertés pour ça. Quand j’arrive dans le match et que je vois que je n’y arrive pas au snipe, je n’ai pas d’égo, je prends simplement une AK ou une M4. Et pour Vincent c’est l’inverse, quand il ne se sent pas chaud aux armes et qu’il a envie de sniper, il le prend sans aucun souci. Ca m’est égal, il arrive même que ce soit moi qui le lui drop. Donc c’est juste un feeling qu’on a eu chacun de notre côté, moi un mauvais et lui un bon, donc on a fait comme on l’a senti. 

Sur le premier match contre SK, sur Cbble, vous gagnez 5-1 au début, vous perdez un 1vs1 (Happy vs FalleN) sur le A, et après on a l'impression qu'il y a eu une sorte de blocage (le side sera perdu 5-10), est-ce que c'est comme ça que vous l'avez ressenti ? Que s'est-il passé ? 

RpK : C'est vrai que ça allait bien, on était à 5-1, on était plutôt confiants, on avait la place de mettre beaucoup plus de rounds. Et après d'un seul coup ils se sont mis en double AWP, avec FalleN et TACO, et ils ont réussi à chaque fois à nous pick, xms s'est fait pick à l'AWP plusieurs fois, et ça nous a mis vraiment mal. C'est des petites erreurs qu'on a dans notre équipe, normalement ça ne doit pas arriver, comme ça derrière on peut se battre à armes égales. Mais quand ça commence comme ça, ça se suit d'un 10-5.

SIXER : Je l’ai aussi ressenti comme ça. C’est vrai que le match a très bien commencé. On perd le premier pistol qui se finit en 1vs1, puis on arrive à mettre l’éco et à enchaîner jusqu’à 5-1. Le round dont tu parles où Happy perd son duel, il a réussi à faire très mal car à la base c’était un 2vs4 ou Fallen a fait 4 kills. Je pense que ça a affecté certains joueurs mentalement, ce qui n’aurait pas dû avoir lieu. Après, ils ont simplement été meilleurs que nous. Je pense que le pire ennemi d’EnVyUs, c’est nous-mêmes. Il va falloir qu’on travaille sur beaucoup de choses, que ce soit dans le jeu ou hors du jeu. 

Hier vous avez joué contre SK et Na'Vi. D'un point de vue extérieur, on aurait dit que vous jouiez sous pression, alors qu'en fait ces équipes sont favorites et c'est vous les outsiders, vous devriez jouer sans pression et essayer de les éclater.

RpK : C'est vrai, après moi je sais que je suis tout le temps sur la même ligne en termes de pression, c'est pas en fonction de l'équipe en face. J'ai un jeu assez carré donc tout ce que je fais sur internet je le fais en lan, et tout le temps de la même manière. Je pense que c'est pas forcément de la pression mais plus de la frustration, de se dire qu'ils sont favoris, qu'on sait qu'on peut les battre, on voit qu'on n'est pas loin de les battre, mais au final ça passe à côté. Du coup ça engendre une frustration qui fait que parfois sur la fin des matchs, il y en a qui prennent la pression, et ça se voit.

SIXER : Moi, ça fait très longtemps que je joue. De la pression, je n’en ai plus, ou alors de la bonne pression. Je suis motivé, je sens l’adrénaline. Après, il est vrai que ces derniers temps on a été très performants sur internet, et je pense que quand on arrive et que tous les cinq on fait de grosses erreurs, qu’on perd des rounds qu’on devrait jamais perdre, on se met la pression sans le faire exprès. On se demande pourquoi ça ne se passe pas pareil, pourquoi hier tout était blanc et aujourd’hui tout est noir. Et justement, on n’a pas les réponses. Donc je pense que la pression est montée, et je ne saurais pas dire pourquoi ni comment.

Est-ce que le fait de voir G2 gagner des lans à côté peut vous mettre une certaine pression, vous agacer, ou au contraire vous vous en fichez totalement, vous êtes concentrés sur votre équipe ?

RpK : Personnellement je suis content pour eux, ils ont trouvé un équilibre et je pense qu'ils vont rentrer dans une stabilité où ça peut potentiellement être une équipe comme SK ou même d'autres, des mecs qui sont capables de tout. Mais ça me met pas de pression, je suis plus focus sur l'équipe.

SIXER : Je suis clairement content pour eux. Au moins ils n’ont pas fait tout ça pour rien, le shuffle de janvier, etc. Bien sûr, ça nous pousse à essayer de les rattraper, parce qu’ils sont bien plus constants que nous. Et notre seul objectif pour l’instant c’est d’être la meilleure équipe française, pour un trophée on verra après.

SIXER aimerait être au sommet de la hiérarchie française

Est-ce que tu as une explication sur le fait que ça marche plutôt bien en ligne, vous arrivez à vous qualifier à beaucoup d'événements, vous faites de bonnes performances mais uniquement en ligne, comment tu l'expliques ?

RpK : Je pense qu'on ne peut pas être fort en ligne, arriver en lan et se faire éclater comme ça, je trouve ça nul clairement. La pression doit rentrer en compte, des joueurs doivent en prendre un peu plus, être un peu moins à l'aise. Après, je pense qu'on a fait une grande semaine [en ligne], on a eu un coup d'éclat sur une semaine et c'était bien, ça nous a permis d'ailleurs de nous qualifier un peu partout, mais après derrière, si on enlève cette semaine-là, toutes nos performances, même sur internet, c'est quand même dur. Je pense qu'aujourd'hui on manque de niveau, il faut qu'on travaille plus, que les joueurs bossent plus individuellement, qu'on cherche des solutions tous ensemble et qu'on se pose vraiment les bonnes questions, et pas rester sur nos acquis. Oui, on est tous très forts individuellement, on sait tous cliquer, mais après, en équipe, on est nul.

Le jeu d'équipe est plus important aujourd'hui alors qu'avant, sur Source par exemple, le skill prenait plus de place, non ?

RpK : Clairement, le skill compensait plus, alors qu'à l'heure d'aujourd'hui on peut avoir cinq mecs forts, si derrière il y a pas le teamplay, il y a pas la flash qui pop au bon endroit pour que l'autre puisse décaler bien et qu'il se sente à l'aise… On joue maintenant contre des équipes qui, niveau teamplay, sont bien en place, et à chaque fois on tombe dans un crossfire ou un autre truc, et t'as beau être hyper fort tu feras pas double ou triple kills.

A présent, j’en viens à l’ELeague d’Atlanta, que vous jouerez la semaine prochaine. RpK me disait que vous ne pouviez pas pracc' ici à cause d’un problème d’internet. Est-ce que ça vous pose problème ? Est-ce que vous avez prévu de pracc' une fois là-bas du coup ? 

SIXER : C’est vrai que le seul "point positif" d’être sortis de l’ESL One, c’est qu’on a eu un mois très chargé. Ce mois-ci, on n’est rentrés un seul jour chez nous, donc forcément on n’a pas eu le temps de pracc', de regarder des démos, parce qu’il n’y a pas de salles de pracc' à tous les tournois. Malheureusement, avant-hier, des gens dans New York ont volé tout le branchement de la fibre optique, donc tout le bloc dans lequel on se trouve n’a plus internet. Ca nous aurait fait beaucoup de bien de regarder des démos, surtout celles où on a perdu, et de nous entraîner encore. Mais je pense que si d’ici demain rien n’est arrangé, on fera comme à l’ancienne, on ira faire un tour en salle réseau et on se paiera des heures pour jouer, parce qu’on en a vraiment besoin. 

Un dernier mot ?

SIXER : Je vais juste remercier EnVyUs, mon manager Jordan et mon coach maLeK, toute mon équipe. Je passe aussi un bonjour à ma petite femme Juliette. Enfin, merci à tous ceux qui liront cette interview, et merci à VaKarM. 

 

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