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NBK et la CSPPA, le grand entretien (1/3)

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Il y a de cela deux ans, la Counter-Strike Professional Players' Association (CSPPA) voyait le jour. Mené par Andreas "Xyp9x" Højsleth, le projet était prometteur : rassembler l’ensemble des joueurs professionnels au sein d'une même association, capable de les représenter, de défendre leurs intérêts et de les assister juridiquement et psychologiquement.

Aujourd'hui, les critiques pleuvent et la CSPPA peine à se faire entendre. Accusée de conflits d'intérêts, d'inefficacité, de pratiques louches, l'Association n'a cessé de défrayer la chronique, particulièrement en 2020. Pour nous éclairer sur tous ces sujets, Nathan "NBK" Schmitt, membre du Conseil des Joueurs au sein de la CSPPA, a accepté de répondre à toutes nos questions. Une interview en 3 parties, enregistrée le 25 septembre, que nous sortirons au fil de la semaine, avec un premier volet qui traite principalement de la création, de l'organisation, du fonctionnement et du pouvoir réel de l'Association.

L’association est née en 2018. Raconte-nous comment l'idée a émergé, comment tu as été contacté et quels étaient les objectifs initiaux de l'Association.

L’idée générale était assez simple. Il y avait beaucoup d’abus sur la scène CS, que ce soit au niveau des contrats, de certains tournois, de non-paiement de cashprize, ce qui est assez normal sur toutes les scènes. Une initiative est partie pour créer une association de joueurs sur CS. Certains joueurs actifs, qui avaient une grosse connaissance de la scène, qui étaient présents depuis longtemps, ont été contactés pour créer quelque chose et essayer d’avoir de l’impact.

L’idée, c’était que les joueurs ne soient pas laissés de côté lorsque les grosses ligues allaient arriver, qu’ils ne se fassent pas marcher dessus entre les structures, les contrats et les organisateurs de tournois.

On se rappelle qu’un des plus vocaux à l'époque était Scott « SirScoots » Smith. Est-ce vraiment lui qui est à l’origine du projet, ou est-ce qu’il s’y est greffé en cours de route ?

L’initiative est venue de Xyp9x je crois, qui était en contact avec Michael Døi (NDLR : Michael Døi est l'actuel COO de la CSPPA, le Directeur Exécutif). Suite à ça, Mads Øland, l’actuel CEO, nous a rejoints. Ensuite, des joueurs ont été contactés, tout comme SirScoots, qui était déjà quelqu’un d’actif sur la scène et qui ne mâchait pas ses mots. Lui aussi est une personne qui souhaite avant tout le bien des joueurs et qui avait une grande connaissance de la scène et de ses acteurs en tant qu’ancien patron d’EG.

Donc il y a eu ce groupe de personnes qui s’est dégagé, qui voulait vraiment être actif et qui voulait structurer l’association de joueurs pour commencer à faire des choses ensemble. On voulait absolument que les joueurs aient une voix dans la création des grosses ligues qui arrivaient. Sans ça, les structures et les organisateurs auraient négocié entre eux et les joueurs seraient allés se faire foutre. Il fallait que quelque chose se crée pour qu’il y ait un équilibre entre tous les acteurs.

Lorsqu’on va sur le site aujourd’hui, il y a encore SirScoots dans le bureau, mais aussi Sean Gares. Est-ce qu’ils sont encore actifs ?

SirScoots est encore très actif avec nous et avec le board en général. sgares était là pendant un moment, mais je crois qu’il s’est fait recruter par un organisateur de tournoi (TO) à un moment, Flashpoint je crois, même si je ne suis pas sûr. Mais, en gros, si on le gardait, l’intégrité aurait été bousculée. Si tu bosses pour un organisateur de tournoi de quelque façon que ce soit et que tu cherches à défendre les joueurs en même temps, tu vas avoir un conflit d’intérêts.

Il a bossé avec nous pendant un moment, c’est quelqu’un qui connait extrêmement bien la scène et qui est très intelligent, mais il s’est mis de côté tant qu’il était employé chez un TO. Maintenant, il semble aller vers Valorant donc je ne sais pas quels sont ses projets. Mais SirScoots est clairement encore très actif. 

Tu disais qu’à la base, c’était pour vraiment donner une voix aux joueurs lors de la création des grandes ligues. Maintenant que ces ligues ont été créées (ESL Pro League, Flashpoint, BLAST, etc.), quels sont les attributions et le rôle actuel de la CSPPA dans l’écosystème de CS:GO ?

C’est une question un peu compliquée, parce que je ne peux parler de tout, on est sous NDA (NDLR : accord de confidentialité) pour certaines choses. De manière globale, la CSPPA, par l’intermédiaire de Michael Døi et Mads Øland, est en discussion très régulière avec ESL, avec qui on a le plus de contacts, mais aussi avec Flashpoint et BLAST à un certain niveau. On a des accords avec quasiment tous les organisateurs. Ce que ça signifie, c’est qu’on est consultés pour certains points. Grâce à ces échanges réguliers, notamment avec ESL, on a une vraie influence sur pas mal de choses au niveau des tournois.

Par exemple, on parle souvent du format des tournois, du calendrier global, notamment du player break. Il y a aussi des aspects légaux, qui sont plus lourds, et dont je ne peux pas trop parler publiquement. Mais il y a des choses que l’Association de joueurs a pu permettre de simplifier pour ESL ou pour d’autres organisateurs.

Mais on ne peut pas tout réguler, on ne peut pas prendre le contrôle d’ESL ou des autres organisateurs et dire « voilà, le tournoi il va se dérouler exactement comme ça, à cette date-là, il n’y aura pas plus de X tournois dans l’année », on ne peut pas faire ça, c’est leur produit et leur business. Nous ce qu’on veut, c’est trouver un équilibre pour que les joueurs ne se fassent pas avoir.

Si demain ESL arrive et dit « on ne met plus de cashprize pour vos tournois et on donne tout l’argent à votre structure qui doit vous payer un salaire conséquent », c’est là qu’on va intervenir, pour dire qu’il doit y avoir des cashprizes, qu’il y ait quelque chose qui récompense la compétition. On essaye de maintenir un certain équilibre pour les joueurs.

Le 16 septembre 2020, l'organisateur de tournois BLAST a annoncé une restructuration dans la distribution des gains de ses tournois. Mettant en cause la crise du COVID-19, il adécidé de diminuer les cashprizes des tournois pour augmenter les dotations aux structures partenaires, afin de les aider en ces temps difficiles. Lors de l'annonce, la CSPPA a produit un communiqué mais, une fois de plus, la question de sa capacité d'influence et d'action réelle s'est posée. 

Est-ce que ce n'est pas ce qu’il s’est passé avec BLAST récemment, suite à la réduction du cashprize en faveur des structures ?

Pour moi, il y a plusieurs parties à ce problème. D’un côté, il y a l’écosystème des équipes sur CS:GO qui, à l’heure actuelle, n'est pas rentable, ni même à l’équilibre. Beaucoup perdent beaucoup d’argent. C’est un investissement, une manière de faire évoluer son club, mais dans les faits, financièrement, CS:GO coûte très cher.

Donc la solution qui a été trouvée par BLAST et les structures, c’est d’essayer de trouver une piste pour mieux monétiser et rentabiliser ces investissements, et pas uniquement du cashprize. Donc ça, c’est le premier aspect, lié à l’écosystème autour du jeu, et qui nécessite un vrai débat. Parce que si tu veux que l’esport de CS survive sur le long terme, il faut que tout le monde s’y retrouve, sinon les structures vont partir et tout va s’effondrer. C’est une vraie question légitime.

Il y a ensuite une deuxième partie, plus axée sur la communication, depuis le début de BLAST et jusqu’à aujourd’hui. Dès ses origines, lorsque des équipes ont été approchées pour signer avec eux et jouer dans leur ligue pendant plusieurs années, il y avait des promesses qui ont influencé les joueurs. Si une ligue te propose 10 millions de dollars – un nombre au hasard – et qu’on ne te dit pas que dans 1 an ou 2 le cashprize sera divisé par 2, alors qu’une autre ligue te propose la même chose en sachant que ça ne bougera pas, ça peut influencer clairement les structures et les joueurs pour faire ces choix.

Ce n’est pas quelque chose qui avait été abordé lors des discussions entre BLAST, les joueurs et les structures, c’est juste arrivé aujourd’hui. Ils parlent de l’impact du COVID sur les structures, ce qui est une réalité, car elles perdent encore plus d’argent que s’il y avait des lans.

Est-ce que c’est une réalité ça ? Est-ce que les pertes de revenus des équipes ne sont pas contrebalancées par les économies en termes de déplacement et d’hébergement lors des lans ?

Côté équipes je ne pense pas, parce que les structures payent très peu l’hébergement, c’est surtout les organisateurs qui gèrent tout ça. Après je ne connais pas nécessairement toute la structuration d’une organisation parce que je n’ai jamais été de ce côté-là, mais j’ai une idée globale en tant que joueur. Mais je pense que tout le monde a été impacté.

Ce que les gens aiment voir, même si le viewership reste correct, ce sont les tournois, les joueurs qui interagissent, les émotions que ça crée, tout ce qui n’existe pas sur Internet. Naturellement, les sponsors sont moins avides du CS actuel, donc mettent moins d’argent, c’est la situation actuelle qui veut ça.

Pour revenir sur BLAST, on peut se demander s’ils auraient fait ça si le COVID n’était pas arrivé. Dans ce cas, la problématique n’aurait pas été la même, parce que ça veut dire qu’ils avaient ce plan dès le début. Peut être que les personnes des structures le savaient, ou pas, mais ce qui est sûr, c’est que les joueurs n’en savaient rien. Et on remarque aussi que d’autres tournois, eux, ne changent pas leur cashprize.

Ce genre de choses aurait pu influencer la décision de signer avec telle ou telle ligue pour des partenariats de 3 ou 4 ans, en sachant que le cashprize pourrait être coupé dans les années à venir. C’est cette partie-là qui est beaucoup plus problématique, parce qu’il faut bien arriver à se retrouver sur le fonctionnement de l’écosystème. Il faut un meilleur équilibre pour que tout le monde trouve son compte, sinon la bulle risque d’éclater.

On a vu que, suite à cette annonce, la CSPPA a sorti un communiqué sur Twitter mais, à part ça, concrètement, comment l'Association peut faire pression ?

Ce sont des choses qui sont en discussion à l’heure actuelle, pour l’instant il n’y a pas nécessairement de décision. Un des problèmes de la CSPPA, c’est que les joueurs qui sont membres du board sont tous actifs et ont un emploi du temps extrêmement chargé, notamment avec tous les tournois, les ligues, les matchs. C’est très compliqué pour réussir à avoir tout le monde sur le même agenda. Malheureusement, les choses ne peuvent pas avancer très vite pour cette raison.

Ce qu’on essaye de faire, c’est d’étendre le nombre de personnes, et notamment de joueurs et d’équipes du top niveau qui prennent part à ces ligues, avec qui on discute, pour avoir un meilleur retour d’information et avancer plus vite qu’à l’heure actuelle. Avoir des discussions, parler des aspects légaux, comprendre les implications, avoir un avis renseigné, ça prend vraiment beaucoup de temps. On ne peut pas prendre de décisions simples, comme je peux lire souvent : « les joueurs n'ont qu’à faire grève et tous les problèmes seront réglés ». Ça ne peut pas marcher comme ça, on veut créer une relation de confiance avec les organisateurs pour construire quelque chose ensemble. On ne veut pas se battre constamment contre eux.

Sur BLAST à proprement parler et ce qu’on peut faire, je n'ai pas la réponse vu qu’on est encore en discussion vis-à-vis de tout ça. Pour moi, le plus important, au-delà de l’argent, c’est le nombre de tournois et les formats. La question de l’argent, je pense qu’il faut une discussion plus ouverte, avec tous les acteurs, pour mieux comprendre pourquoi ça a été fait, pourquoi les joueurs n’ont pas été inclus dans la discussion.

Je suis sûr qu’il y a beaucoup de joueurs qui comprennent la situation, j’en ai notamment parlé avec mes coéquipiers chez OG, et on comprend qu’ils soient impactés. Les joueurs ne sont pas idiots, les équipes du top sont toutes très bien payées, personne n’a de problème d’argent, c’est équitable pour tout le monde, donc il peut y avoir une vraie discussion pour mettre tout le monde d’accord.

Mais par contre, il faut sortir de ce cercle où les structures et les organisateurs parlent ensemble, et les joueurs sont exclus. Parce qu’aujourd’hui c’est le cashprize, mais demain ça peut être le format, où au lieu de jouer des bo3 on ne va jouer que des bo5, et on ne pourra jouer qu'une seule ligue parce qu’elle va durer 6 mois, etc. Il faut que les joueurs soient inclus dans les différentes étapes, sinon on ne sait pas où on va. Pour nous, c’est ça le point capital. Après, on est ouverts à discuter de tout, et c’est là qu’on peut avoir une influence si on arrive unis, ce qui est faisable.

Pour rebondir sur l’importance des joueurs, on peut se pencher sur l’organisation de l’association. Il y a le Conseil des Joueurs dont tu es membre, et il y a les dirigeants, principalement Mads Øland et Michael Døi.

Comment se répartissent les responsabilités ? Qui fait quoi ? Comment, en tant que joueurs, vous pouvez vous assurer que les cadres de l’Association représentent bien vos intérêts et vos préoccupations, sachant qu’ils ne sont pas joueurs ou anciens joueurs ?

Déjà, je pense que c’est très dur d’avoir des anciens joueurs à la tête d’une telle association. Des anciens joueurs, il n’y en a pas beaucoup car l’esport est encore jeune. Et des joueurs retraités qui auraient envie de faire ça, j’en connais extrêmement peu à l’heure actuelle. D’autre part, Mads et Michael jouent un rôle de catalyseur pour nous.

Leur objectif, c’est de véhiculer ce que nous voulons en tant que joueurs, pour ensuite le transmettre aux organisateurs. Ils peuvent proposer des choses, des plans, des idées, mais si nous, les joueurs et notamment le Conseil des Joueurs, on n’est pas d’accord, ils vont changer leurs plans et écouter ce qu’on va dire. Ils servent à faciliter la transmission de nos idées vers les organisateurs de tournois.

Ils vont aussi s’occuper des aspects légaux, des rendez-vous avec les organisateurs, plus chronophages. Généralement, on communique directement avec Mads et Michael pour leur donner nos idées, comment aborder des sujets qu’on souhaite traiter, c’est une discussion très ouverte.

Ensuite, il y a une confiance mutuelle dans le fait qu’ils vont réussir à véhiculer nos idées aux organisateurs de tournois pour que les choses soient bien faites. On a aussi un énorme groupe WhatsApp, avec beaucoup de joueurs de beaucoup d’équipes différentes, où les infos sont relayées, où les joueurs peuvent directement donner des idées ou des sujets qu’ils veulent aborder.

Le truc, c’est qu’il faut que les joueurs soient actifs, ce qui n’est pas forcément le cas, et c'est un des problèmes de l’Association. Sans une vraie implication des joueurs, tu ne peux pas faire voter, par exemple, 200 ou 300 membres, parce que je pense que les 3/4 ne consultent même pas leurs mails. La majorité c’est « moi je joue à CS, si je vois un truc sur Reddit je fais un tweet et je retourne à ma vie perso ».

Malheureusement, si tu veux construire quelque chose sur le long terme, avoir de l’impact auprès des organisateurs, tu ne peux pas te contenter de ça. Tu dois travailler et être impliqué, parce que sinon tu n'es pas pris au sérieux et les autres acteurs t’ignorent.

Retrouvez la deuxième partie de notre entretien avec NBK ici. On y évoque les relations entre la CSPPA et le subtop, les problèmes de communication de l'Association et ses objectifs vis-à-vis du planning des tournois.

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A partir du moment où une clause de confidentialité est évoquée par NBK, je m'interroge sur la partie immergée de l'iceberg.
La transparence n'est pas un vilain mot.
Le détail des thématiques sous clauses de confidentialité est LA question à poser.

Pour le reste cela reste évidemment intéressant d'avoir une présentation de la CSPPA
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En réponse à Lby #1 - Répondre à ce commentaire
1 point(s)
Serait-il possible d'avoir l'itw en vocal pour les plus fainéants d'entre nous?
C'est à cause des lunettes de soleil?
En réponse à Ar3s #2 - Répondre à ce commentaire
5 point(s)
Je souffre de migraines chroniques...
En réponse à mdSr #4 - Répondre à ce commentaire
-1 point(s)
Et tu traines encore ici?
En réponse à Ar3s #8 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)
J'évite de lire les commentaires, ça m'évite bien des migraines, entre le langage sms et les tonnes de fautes de grammaire, de conjugaison, d'orthographe ect...
En réponse à mdSr #12 - Répondre à ce commentaire
-3 point(s)
"D’un côté, il y a l’écosystème des équipes sur CS:GO qui, à l’heure actuelle, n'est pas rentable, ni même à l’équilibre. Beaucoup perdent beaucoup d’argent. C’est un investissement, une manière de faire évoluer son club, mais dans les faits, financièrement, CS:GO coûte très cher."

Forcément, quand l'évolution du jeu s'est vue bien trop belle bien trop vite, qu'on paye des joueurs 20k€ voir plus pour jouer à counter-strike, avec des buy-outs supérieurs à certains joueurs de foot... (avec leurs montants de transfert dignes de régler la faim dans le monde)

L'équipe de 5 joueurs CS coûte 100K€ par mois et plus, près d'un million et demi par an. Et là je parle juste du salaire, sans rien à côté. Pour Astralis par exemple, chaque joueur coute 364K€ mensuel, et l'équipe a gagné 750k€ en roulant sur 2019. Elle est où la logique ? Il est ou le monde de la finance dans l'esport?


Une masse salarialet qu'aucune de ces équipes ne récupérera en cashprize quand bien même elle roulerait sur tous les tournois de l'année...

Donc, c'est quoi l'intérêt pour les structures? Rester placé sur un "marché", à perte, en attendant que celui-ci décolle? Avec des joueurs qui se prennent des salaires totalement délirant compte tenu du métier et de l'époque?

Non franchement, quand j'ai appris les salaires des joueurs CS, j'ai ris très fort. Et aujourd'hui, avec les paroles de NBK, j'en viens à n'absolument pas comprendre quel est l'intérêt, pour certaines structures, de tourner à perte comme ca...
Je pense que ces structures n'ont plus trop le choix en fait. Je suis assez loin de tout ça maintenant, mais il me semble que beaucoup de structures, notamment américaines, se sont financées sur un mode de type "levée de fonds", auprès d'investisseurs... Forcément en leur promettant un retour, non pas tout de suite (parce que là même eux sont pas assez cons pour penser qu'avec les revenus actuels de l'esport ils rentreront dans leurs frais), mais futur, parce qu'ils investissent dans le futur Barça/Real/PSG etc... Avec du coup l'image de marque, l'impact auprès des supporters, la (future) visibilité associée etc... et donc le futur ROI.

Or pour construire cette marque, cette visibilité, les structures sont aussi obligées de s'appuyer sur des joueurs qui ont eux même cette notoriété (parce que aujourd'hui, les specs connaissent autant sinon plus kennyS, GetRight ou Zywoo que fnatic ou C9)... Du coup offre & demande, les structures ont levés des fonds, ces joueurs sont demandés, si tu les veux (à la place des tes concurrents), t'es obligé de sortir le carnet de chèque pour les salaires.

Après ce phénomène de bulle n'est pas nouveau, j'en parlais déjà dans un papier de 2013 (déjà!) : https://www.vakarm.net/news/read/Blog-de-la-redac-La-bulle-a-l-offensive/4373 (et d'ailleurs marrant de remarquer que pleins de points/questions, sur le nombre de compet par exemple, sont toujours d'actualités :D).
La différence est qu'entre temps, les structures sont a priori passées d'un mode de financement purement lié à du sponsoring, à un mode plus basé sur des investisseurs privés. La question est de savoir combien de temps durement encore ce financement et, s'il vient à se tarir, est ce qu'ils en trouveront une nouvelle pour y suppléer.
En réponse à falcuma #5 - Répondre à ce commentaire
3 point(s)
Oui tout à fait, c'est bien ce mode de levée de fond qui a précipité les joueurs et les structures à demander/proposer des montants qui ne sont pas du tout en adéquation avec les revenus que génèrent l'esport. Surtout à l'époque ou cela fut mis en place, il y a de nombreuses années maintenant.

C'est donc, dans une certaine mesure, aberrant de maintenir le milieu sous une telle perfusion: une progressivité des revenus liée à ce qu'est capable de générer l'esport aurait été quand même bien plus sain.
En réponse à SekYo #6 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)
Comme l'a rapidement évoqué NBK, l'esport est une bulle spéculative, où les sponsors et investisseurs privés font tourner la machine.
Si l'argent n'est plus avancé par ces deux biais, alors la "bulle éclate" : pu de joueur payé, pu d'esport, quelque soit le jeu.

Les sponsors recherchent de la visibilité, évidemment.
Les investisseurs eux, placent leur argent pour espérer gagner plus tard. C'est un pari. Donc y'a des gens qui doivent persuader ces investisseurs que ce n'est pas une bulle spéculative, qu'il s'agit d'un placement en or.

Petite précision, les cashprizes sont la plupart du temps laissés aux joueurs. La structure n'y touche pas.
En réponse à falcuma #5 - Répondre à ce commentaire
1 point(s)
CSPPA c'est un peu comme le seul syndicat des joueurs! surtout que vue le travail effectué dans une équipe pro (même semi pro) est énormissime! il est bien qu'un groupe de joueurs puissent s'unir pour aménagé au mieux tout ça, NBK est bien dans se rôle
j'adore : c'est bien facile de gagner 20k€/mois, et de dire qu'il est vital pour l'esport de trouver un business model. Hypocrisie quand tu nous tiens.

on est en 2020 par pitié une itw video zzzzzzzzzzzzzzzzz

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