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Ils sont partis, ils ont vu, ils sont vite revenus
Les récents départs du Suisse Mathieu "Maniac" Quiquerez et du Français Fabien "kioShiMa" Fiey de leur équipe respective montrent encore une fois à quel point il est difficile pour les joueurs francophones de s'expatrier à l'étranger et réussir en dehors de la scène hexagonale. L'occasion était belle de faire un point sur les différentes aventures des joueurs francophones ayant eu une envie d'ailleurs dans leur parcours sur CS:Global Offensive.
Ces quelques excursions au-delà des frontières se font rares et pour cause, la France a une réputation de pays consanguin lorsque l'on évoque ses représentants. Souvent représentée par deux voire trois équipes à l'international, la scène francophone n'a guère changé les visages qui les composent. Alors quand un joueur est évincé de ce cercle restreint et se retrouve sans opportunité viable sur le plan national, l'option de chercher des coéquipiers du côté des pays étrangers est parfois séduisante d'autant plus qu'avec la croissance de CS:GO, le nombre d'organisations capables de salarier des joueurs à plein temps a explosé.
Reste néanmoins une barrière majeure : la langue. On le sait, les Français ont quelques soucis avec la langue de Shakespeare et il n'est pas toujours évident pour certains, voire la majorité de communiquer de façon claire et précise avec des camarades anglophones. Bien sûr, ne pas être bilingue enferme quasiment automatiquement le joueur dans ses frontières. Tous s'accordent à dire qu'ils préféreraient côtoyer des joueurs parlant français. Logique.
CS:GO est sorti il y a plus de quatre ans et ces expériences à l'étranger sont finalement restées très rares. En fait, nous n'en comptons que six. Prenons quelques minutes pour revenir sur ces histoires, courtes pour la plupart, plus longues pour d'autres. Aucune d'entre elle n'égalera cependant celle de David "Xp3" Garrido qui mérite un dossier à elle toute seule. Le plus Américain des Français ne figurera pas dans cet article étant donné qu'il a réalisé la majorité de sa carrière de l'autre côté de l'Atlantique, et même intégralement si on ne s'intéresse qu'à Global Offensive. Son départ pour l'étranger n'était également en aucun cas lié à Counter-Strike.
Richard "shox" Papillon chez TCM - Avril à Mai 2013
Parti de VeryGames après leur ultime sacre sur CS:Source à l'ESWC 2011 pour des raisons toujours assez obscures, shox a dû muter vers CS:GO dans l'ombre de son ancienne équipe et des sommets de la scène mondiale. C'est notamment avec l'équipe Imaginary Gaming qu'il a fait ses armes sur le nouvel opus sans faire d'éclats, du moins collectivement. Une décevante quatrième place aux finales de la première saison de la Starladder, une plus jolie et surtout logique deuxième place à l'Epsilan 10, une triste sortie à la Mad Catz Vienna ainsi qu'une querelle au sein de l'effectif ont précipité la chute de ce dernier.
shox quitte le navire et n'a pas vraiment d'options alléchantes à se mettre sous la dent. Un joueur d'un tel calibre aime se faire désirer et s'il y en a bien un qui peut faire du pied publiquement à la meilleure équipe de France sans se faire houspiller et traiter de prétentieux, c'est bien lui. Ainsi, lors de toutes ses interviews médiatiques début 2013, shox affirmera encore et encore son intention de retrouver sa place chez VeryGames. Mais pour le moment, les numéros uns hexagonaux ne souhaitent pas modifier une composition pourtant en net ralentissement après une fin d'année 2012 où ils s'étaient imposés comme d'incontestables dauphins aux invincibles Ninjas in Pyjamas.
Alors shox va faire un choix intéressant et pour le moins séduisant pour les inconditionnels de beaux headshots. Il rejoindra un mix composé d'un trio germanique alors très prisé, cLy - stavros - struxie mais surtout d'une autre légende de CS:Source, GuardiaN qui s'expatrie également pour la première fois. GuardiaN et shox dans une même équipe semblait dépendre du miracle ou du moins du fantasme.
Il a fallu une convergence d'événements et de départ respectif de leur ancienne écurie pour que l'improbable se produise. TCM Gaming affiche alors une formation inédite et pour le moins novatrice. Avec du recul, on peut voir dans cette équipe une sorte de mère spirituelle de futures formations cosmopolites comme Kinguin ou FaZe. Tout ce beau monde a été mis dans le même panier à l'occasion d'un tournoi en ligne : le Radeon Offensive 2. Une compétition à quatre équipes mais avec un grand favori, les Danois de Western Wolves menés par MSL alors dans le top 3 mondial.
Les TCM de shox n'en feront qu'une bouchée. Ni les Danois, ni les Suédois d'Absolute Legends ne parviendront à marquer plus de neuf rounds par carte. Une entrée en matière remarquée. Derrière, nos joyeux lurons continueront sur leur lancée. Toujours sur internet, ils vont se montrer intraitables, insaisissables. Ils remporteront leur place pour la prochaine saison de la Starladder en battant n!faculty, Hawks et le mix SuperstarS de façon très dominatrice. Plus tard, ils remporteront également une place pour la Techlabs Cup de Minsk en sortant invaincus du tournoi qualificatif avec une victoire en finale sur des Na`Vi loin de leur forme d'aujourd'hui.
Malgré ces résultats très prometteurs et une série d'invincibilité déjà conséquente, shox va recevoir la proposition qu'il attend depuis des mois. VeryGames est bien trop attrayant pour qu'il refuse une telle offre. Il quitte TCM après un passage remarqué et fructueux pour l'époque.
Total des courses : Radeon Offensive 2 |
Gains : 1 250 $ |
Aucune lan avec TCM mais également aucune défaite. Clairement on aurait aimé voir cette équipe TCM continuer un peu plus longtemps, histoire de voir si ce départ explosif pouvait s'inscrire dans la durée. D'autant plus qu'individuellement, shox a été monstrueux durant le mois et demi passé aux côtés de GuardiaN. Bien sûr, l'histoire montrera que le choix de shox a été le bon puisqu'il permettra à VeryGames de devenir la meilleure équipe du monde durant l'automne 2013. Pas de regrets donc et un beau souvenir dans sa carrière.
Adil "ScreaM" Benrlitom chez Kinguin - Mai à Septembre 2015
Le joueur belge a connu galère sur galère depuis son remerciement de l'équipe Titan lors du remaniement de début de septembre 2014. Il a alors essayé de rebondir avec Epsilon où il a d'abord subi les scandales liés pour toujours à la DreamHack Winter 2014. Son coéquipier, Sf banni par VAC à quelques heures seulement du début du Major provoque la disqualification de l'équipe toute entière. Un manque à gagner financier et sportif énorme.
Le cauchemar ne s'arrêtera pas là pour ScreaM. Fin janvier 2015 alors que Epsilon est invité aux qualifications pour le prochain Major, ses quatre coéquipiers sont bannis par Valve pour une affaire de match truqué. Seul rescapé dans un navire en plein naufrage, ScreaM se retrouve seul du jour au lendemain. S'en suivra une période de doutes où il se fera oublier. Titan a déjà sa nouvelle formation et EnVyUs sort d'une victoire en Major. Le top 2 français est inaccessible pour la machine à headshots.
Après plusieurs semaines de négociations, les rumeurs commencent à circuler et s'intensifient. Une équipe de joueurs stars boudés par les grosses écuries est en formation. D'abord annoncés chez SK Gaming, c'est finalement la marque Kinguin qui séduit les joueurs qui signent en mai 2015. On y retrouve l'ancien NiP, Maikelele et son compatriote suédois SKYTTEN ainsi que les meilleurs joueurs de Norvège et du Portugal, rain et fox, trop bridés dans leur scène respective.
Un projet plus sérieux que son ancêtre TCM qui vaut à Kinguin le titre de première "dreamteam cosmopolite" de l'histoire de CS:GO. Une composition forcément très intéressante avec des joueurs de quatre nationalités différentes qui vont devoir communiquer en anglais au jour le jour. Un concentré de skill sans grand stratège. L'objectif est donc simple : cliquer sur la tête de ton ennemi plus vite que lui clique sur la tienne. Tout un programme.
Kinguin à l'ESL One Cologne 2015 (dennis, ScreaM, LEGIJA, fox, rain, Maikelele) |
Les grands débuts à la DreamHack Summer 2015 à laquelle ils se sont qualifiés via le BYOC, vont tourner court avec deux défaites en autant de matchs face aux Na`Vi et face aux plus modestes Dignitas. L'explosivité attendue n'est pas vraiment au rendez-vous face à de grosses écuries. SKYTTEN se retirera pour des raisons personnelles et c'est un autre copain de Maikelele en la personne de dennis qui rejoindra le bateau.
Un changement qui va accélérer les choses côté Kinguin. Qualifiés pour les finales de la saison 2 de la FACEIT League à la DH Valencia, ils vont réussir un petit exploit en éliminant Virtus.Pro au terme d'un match épique avant de s'incliner à l'approche de l'arbre finale face aux Na`Vi dans une rencontre toute aussi épique. C'est la semaine suivante que l'équipe va montrer qu'elle n'était pas là pour faire de la figuration. La qualification à l'ESL One Cologne 2015, sixième Major, est forcément importante et avec un tirage favorable, Kinguin va la survoler remportant son slot pour la prochaine compétition phare. ScreaM en sera le principal acteur.
Arrivés à l'ESL One Cologne justement, les coéquipiers de l'ancien Titan réaliseront une belle performance malgré une défaite inaugurale face aux Brésiliens jouant encore sous le tag Luminosity. Les victoires sur Immunity et surtout Cloud9 leur ouvrent les portes des quarts de finale et leur permettent d'acquérir le statut d'équipe légendaire. Leur tournoi d'ores et déjà réussi, les Kinguin seront inoffensifs face aux Astralis et s'arrêteront là.
Mettons de côté la Gaming Paradise dont l'organisation catastrophique ne permet pas d'en tirer de conclusions sur le plan sportif. Les Titan sont en quête de solutions suite à un nouvel échec lors de la phase de poules du dernier Major. Le grand perdant est le Suisse Maniac qui est écarté de l'effectif. Ex6TenZ et sa bande feront appel à celui dont ils s'étaient séparés un an auparavant. ScreaM n'hésitera pas à répondre favorablement et retrouvera ses anciens coéquipiers francophones. La fin de sa parenthèse internationale.
Total des courses : 7/8. DH Summer 2015 |
Gains : 50 330 $ |
Kinguin remplacera ScreaM avec aizy et deviendra Gamers2 puis plus tard représentera FaZe avec toujours la même politique de recruter les meilleures individualités possibles et disponibles. Pour ce qui est de l'époque Kinguin, le simple fait qu'ils aient accroché le statut de Légende à l'ESL One Cologne 2015 a rentabilisé l'ensemble de leur oeuvre. Cette aventure a finalement été très importante dans la carrière de ScreaM qui a retrouvé son rang de joueur incontournable en France avec des prestations individuelles de très haut niveau. Un pari très réussi pour le Belge.
Joey "fxy0" Schlosser chez Playing Ducks - Août à Septembre 2015
Tout comme ScreaM, le sniper français a vécu les déboires de l'équipe Epsilon à quelques heures de la DreamHack Winter 2014. Au moment de la révélation du match truqué en début d'année 2015, fxy0 était quant à lui du mauvais côté de la barrière. Pour avoir eu un rôle actif dans cette affaire, il écope d'un bannissement à vie des événements Valve avec une possibilité de ré-examination du dossier dans un an. Cela veut dire à l'époque que jusqu'à nouvel ordre de l'éditeur du jeu, fxy0 est interdit de Minors, Majors et de la très grande majorité des tournois indépendants.
Vous l'avez compris sa carrière a alors pris un énorme coup d'arrêt pour au moins une année. Sa réputation est en berne et malgré tous ses efforts pour essayer de se racheter, il reste difficilement possible de l'intégrer à un quelconque projet un poil ambitieux. Alors fxy0 comblera le reste du semestre à streamer et jouer de manière non-compétitive. Mais il faut garder en tête qu'il a alors toujours bon espoir de retrouver un jour l'élite de CS:GO.
Pour un jour revenir au sommet de son art, il faut rester actif et c'est ainsi que fxy0 va rejoindre très discrètement une équipe à fort accent germanique, Playing Ducks durant l'été 2015. Trois anciens Alternate aTTaX, Rak, SolEk et fel1x y évoluent avec un Bosnien méconnu répondant au pseudo de xelboW.
Avec quasiment aucune ambition internationale, cette équipe rôde dans les parages d'une scène allemande peu attrayante et loin des projecteurs. Parfait pour fxy0 qui possède, qui plus est, des notions en allemand. Interdit d'ESL, Playing Ducks peut néanmoins se rattraper sur le championnat national lancé par le site d'actualité 99DMG.de. Durant toute cette première saison, fxy0 survolera individuellement ses adversaires mais son équipe aura du mal à le suivre et s'inclinera sept fois dont à plusieurs reprises face à des ténors comme PENTA ou KILLFERFISH. Une prestation globale insuffisante pour accéder à la phase finale.
A côté, les Playing Ducks ont la possibilité de participer à deux petits tournois européens en ligne acceptant la présence de fxy0. D'abord le xFunction Masters III où l'équipe perdra contre K1ck et uX Gaming. Encore une fois fxy0 montre qu'en temps normal, sa place ne serait pas dans cette strate de la hiérarchie continentale. Elle serait évidemment bien plus haute. Il domine les débats d'un point de vue individuel. Il sera plus en retrait lors de la QuickShot Arena #5 où il ne gagnera aucun match.
Total des courses : 4. xFunction Masters III |
Gains : 500 $ |
Ces résultats décevants entraînent la dissolution de l'équipe avant l'automne 2015. Si fxy0 a encore montré qu'il était un joueur doté d'un skill individuel monstrueux, il ne rebondira qu'en janvier 2016 en France sous les couleurs de Millenium accompagné de MAJ3R, SIXER et HaRts. Valve confirmera le caractère perpétuel de son bannissement à vie. Malgré plusieurs initiatives auprès d'avocats spécialisés, il semble désormais acté que nous ne reverrons plus fxy0 sur le devant de la scène CS:GO.
David "davidp" Prins chez PENTA - Janvier à Février 2016
Après son départ de MAXISAUCISSE en fin d'année 2013, davidp a parcouru la France entière traquant avec espoir les équipes et les résultats. Une instabilité chronique qui reprenait le schéma suivant : chercher absolument des coéquipiers pour un événement en particulier, se disperser, attendre la prochaine lan. Ainsi, le subtop tricolore commence à connaître ce joueur belge sur le bout des doigts. We Got Game, iGamerz, VIKINGS, les tags qu'il a portés durant plus d'un an et demi sont nombreux.
Un projet plus sérieux et plus solide semblait s'être mis en place chez Dead Pixels à l'approche de l'ESWC PGW Open. Une seconde place à la LanEx 21 plaçait cette équipe dans les favoris pour le titre mais elle s'effondrera dès les poules au round average. Malgré des conditions d'entraînement très favorables grâce aux moyens mis à disposition par la structure, ce ne sera pas l'équipe qui permettra à davidp de passer à la vitesse supérieure dans sa carrière.
Le 18 janvier 2016, une annonce surprise apparaît sur le portail de l'organisation germanique PENTA eSport. Souhaitant suivre le modèle de sa voisine Mousesports qui a depuis déjà un moment choisi de faire confiance à des talents de tout horizon, la structure a réalisé une période d'essais avec plusieurs joueurs non-germaniques afin de compléter sa formation. A la stupéfaction générale, surtout du côté français, davidp est retenu dans l'effectif aux côtés du Hollandais mikeS. A deux, ils complètent un trio constitué de kRYSTAL, tabseN et tahsiN.
PENTA au Minor (KRYSTAL, tahsiN, tabseN, davidp et mikeS) |
Une formation assez étonnante et en tout cas inattendue. Malgré tout elle affiche des ambitions claires avec le Minor menant à la MLG Colombus qui arrive très vite. Dès la deuxième qualification en ligne, cette nouvelle formation parvient à décrocher sa place pour cette compétition avec une victoire à l'arraché sur Space Soldiers qui restera comme l'un de leurs meilleurs souvenirs.
Arrivés à Bucarest pour le Minor, les PENTA entameront le tournoi de la meilleure des manières avec une victoire sur LDLC White, l'un des favoris. Une belle revanche pour davidp sur ses anciens coéquipiers chez MAXISAUCISSE qui l'avaient écartés deux ans auparavant. La suite sera plus ardue. L'équipe E-Frag.net est clairement au-dessus lors du match des vainqueurs du premier tour et l'une des révélations du tournoi, Cringe Gods les pousseront dans leurs derniers retranchements avec plusieurs overtimes complètement irrespirables. Mais au bout du suspens, la place dans le dernier carré est belle et bien leur.
En demie face aux HellRaisers, les PENTA sont passés près de l'exploit. Counter-Strike se joue à quelques détails et il en faut peu pour que la victoire passe d'un camp à l'autre. Ainsi, PENTA s'incline en overtime sur la première carte, remporte la suivante avant de craquer sur la troisième. Pas de finale, ni de place pour la dernière étape avant le Major. Individuellement davidp a été correct sans être flamboyant.
En parallèle, le Belge et ses compagnons vont d'échecs en échecs jusqu'à une énième défaite en match de placement pour la saison 9 de la CEVO Pro contre DenDD. La communication n'étant de fait pas optimale avec un trio germanophone et un duo anglophones pousse PENTA à revenir sur sa décision et un mois après l'avoir engagé, davidp est poussé vers la sortie.
Total des courses : 3/4. PGL Minor EU |
Gains : 7 150 $ |
Rares sont les opportunités pour les jeunes pousses du subtop français pour évoluer de façon professionnelle sur la scène. Alors quand une se présente, mieux vaut ne pas la gâcher. Si tout n'était pas idéal pour son intégration, il est clair que davidp a manqué une belle occasion de se faire connaître à grande échelle. Depuis cet échec, davidp est revenu sur les terres hexagonales et a repris sa routine passant d'équipes en équipes recherchant toujours l'herbe la plus verte. Néanmoins, avoir joué chez PENTA, ne serait-ce que quelques semaines, est toujours bien vu dans un CV eSportif.
Fabien "kioShiMa" Fiey chez FaZe - Avril à Octobre 2016
A un mois de la MLG Colombus et après des semaines de problèmes internes chez EnVyUs, kioShiMa est écarté de l'équipe après un an et demi de bons et loyaux services. Il faut dire que l'écurie française rencontrait des difficultés à rester au sommet de la hiérarchie depuis son titre à la DreamHack Cluj acquis en novembre 2015. Hormis une victoire à la Gameshow League en début d'année, les podiums semblent de plus en plus éloignés. Le changement était inévitable après l'humiliation subite aux IEM Katowice et leur élimination dès les poules.
C'est donc kioShiMa, présent dans l'effectif depuis sa création chez LDLC en septembre 2014, qui est contraint de laisser sa place au début du printemps 2016. L'état de la scène française est alors le suivant : G2 eSports se laisse une dernière chance au prochain Major et souhaite donc conserver son effectif intact, EnVyUs vient de recruter DEVIL qui laisse une place vacante chez le top 3 français, LDLC White. Cette dernière aurait pu être une destination crédible pour kioShiMa.
S'il aspire à mieux, et il pouvait alors aspirer à mieux vu son pedigree, son seul choix était de partir. A l'époque, la mode pour les agents libres européens est de traverser l'Atlantique et de gratter les dollars là où ils sont donnés pour ne pas dire gaspillés le plus facilement. Les USA étaient donc une piste très sérieuse et il ne serait pas étonnant qu'il ait reçu des offres alléchantes immédiatement après son renvoi d'EnVyUs.
C'est finalement après la MLG Colombus que kioShiMa va trouver son bonheur. Et c'est bel et bien en Europe que les choses vont bouger. En ne passant pas les poules, FaZe perd son statut de Légende. En résulte le départ du Suédois Maikelele, pourtant membre fondateur de cette équipe à l'époque de Kinguin. Depuis ce temps-là, l'équipe a changé de visage en recrutant notamment deux pépites scandinaves jkaem et aizy.
FaZe Clan (jkaem, aizy, fox, kioShiMa, rain) |
kioShiMa chez FaZe, le contrat est signé deux jours avant la DreamHack Malmö. Comme finalement toutes les compositions passées chez Kinguin/G2/FaZe, elle a de la gueule cette équipe. kioShiMa, rain, fox, aizy et jkaem. De quoi faire parler la poudre. A Malmö, ce sera plus des petits pétards enfantins. Leur première sortie est ratée avec en prime une défaite contre EnVyUs... Mais rien de bien grave étant donné l'extrême jeunesse de cette nouvelle formation.
L'objectif est de retrouver l'élite très rapidement. Pour ce faire, la qualification à l'ESL One Cologne, prochain Major, est une obligation. Lors du tournoi qualificatif organisé dans les studios ESL à Katowice, les FaZe font face à une concurrence accrue dans un format inédit. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les petits pétards se sont transformés en roquettes nucléaires le temps d'un week-end.
Dignitas, FlipSid3 et Gambit, trois adversaires, trois rencontres et trois victoires confortables. Il n'en faut pas plus pour que FaZe donne rendez-vous à ses fans à l'ESL One Cologne 2016. Une performance qui a marqué les esprits avec un kioShiMa des grands jours.
A Cologne, seize des meilleures équipes du globe sont réunies. FaZe a écopé de la poule de la mort. Réellement. Fnatic, SK Gaming et G2. Quatre équipes pour deux places, la bataille va être rude. Les analystes sont unanimes, c'est sûrement la poule la plus relevée de l'histoire de CS:GO. Rien que cela. Du coup, FaZe n'est pas vraiment favori. On sait qu'en BO1 tout reste possible et face aux Suédois de Fnatic, ils vont nous le prouver en réussissant le petit exploit d'accrocher la bande d'olofmeister. Derrière, les futurs vainqueurs et Brésiliens de chez SK Gaming n'en feront qu'une bouchée avant que Fnatic prenne sa revanche dans le match décisif en BO3.
FaZe est éliminé mais personne ne peut vraiment leur en vouloir. C'est après cet ESL One Cologne que cela va se compliquer. Le potentiel est là mais la progression va ralentir et la courbe va même s'inverser. Passés à deux doigts des finales de l'ELeague après un match somptueux face aux Mousesports, les FaZe ne vont pas voir le jour durant plusieurs compétitions. Qualification ratée pour la StarLadder i-League S2 avec un 16-0 encaissé en prime, élimination dès les poules de la DH Bucarest, échecs dans les tournois qualificatifs menant vers l'ESL One New York et l'EPICENTER.
Le seul point positif depuis la mi-juillet reste leur place assurée pour la saison 2 de l'ELeague et leur qualification pour les finales de l'ESL Pro League au Brésil. Pas mal vous me direz. Oui sauf que c'est bien en deçà des espérances de la communauté qui voyait dans cette équipe un candidat sérieux au top 5 mondial. Aujourd'hui, le top 10 est seulement envisageable.
C'est à quelques heures du début de l'ELeague que les rumeurs ont été confirmées. Le seul non-scandinave de l'équipe, en l'occurence kioShiMa, est mis de côté au profit de l'ancien meneur d'Astralis, le Danois karrigan. Un changement logique et il y a finalement peu de choses à contredire tant cette recrue semble être une bonne façon pour cette équipe de rebondir.
Total des courses : 13/16. DreamHack Masters Malmö 2016 |
Gains : 98 250 $ |
Comme en mars dernier, kioShiMa se retrouve seul. Là encore, il reste un joueur de classe mondiale et pourrait séduire plus d'une organisation. Suivra-t-il ses compatriotes ayant également tenté l'expérience internationale en rentrant au bercail ? L'avenir nous le dira.
Mathieu "Maniac" Quiquerez chez Rogue - Juillet à Octobre 2016
Si kioShiMa a su rebondir et rester dans le haut du panier européen après son remerciement d'EnVyUs, Maniac quant à lui est presque tombé dans l'oubli. Quelques apparitions dans des studios par-ci, par là en tant qu'analyste puis embauché chez EnVyUs en tant que coach, sans grand succès, Maniac a galéré mais a toujours maintenu son désir de jouer. Le Suisse est toujours un joueur dans l'âme et il compte bien encore cliquer sur quelques têtes.
Au printemps 2016, il est dans les plans de Team LDLC pour une nouvelle équipe francophone jusqu'à ce qu'un certain Ex6TenZ ne vienne tout bouleverser et remporter la confiance des dirigeants. Le retour de Maniac attendra encore quelques mois. Trois mois pour être exact. En bon meneur, il a décidé de créer son équipe. Il s'entoure de joueurs disponibles. Pas de grands noms mais un potentiel intéressant. On y retrouve l'Estonien HS et un trio de Danois, cadiaN, TENZKI et glace.
Rapidement l'équipe va séduire une nouvelle structure préalablement formée sur Overwatch : Rogue. Cette même structure qui attirera un investisseur de renom puisque c'est la superstar et DJ, Steve Aoki qui fait désormais confiance à l'organisation. L'administratif réglé, il faut faire ses preuves. Maniac retrouve l'ambiance des lans au Danemark pour une lan locale, la PowerLan. Le gratin national est là.
Pour une première sortie, Rogue va montrer de belles choses. Qualifiés de justesse pour les demi-finales après une victoire sur le fil face aux Tricked, ils s'inclinent encore une fois de peu face aux Dignitas qui iront inquiéter Heroic en grande finale. La performance est plus qu'honorable et c'est avec un certain intérêt que l'on attend ces mêmes Rogue à Toronto pour la Northern Arena.
Au Canada, les Rogue vont tenir leur rang face aux compLexity en ouverture. Battus logiquement ensuite par Cloud9, ils ne parviendront pas à rééditer leur performance face aux compLexity au moment décisif. Une défaite en BO3 qui les prive de phase finale. Une déception.
Deuxième et déjà dernière apparition de Maniac sous ces couleurs. Quatre semaines après ce dernier match en lan, Maniac souligne une divergence de point de vue pour expliquer son départ de l'équipe. L'aventure internationale est terminée, et n'a pas vraiment été concluante.
Total des courses : 3/4. PowerLan 2016 |
Gains : 2 250 $ |
Le Suisse a d'ailleurs vite exprimé son souhait de retrouver une équipe francophone. Il portera les couleurs de Millenium à l'ESWC 2016.
Source : HLTV.org, ESL, DreamHack, esportsearnings.com