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Ils ont raté leur année 2019

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Après les félicitations annuelles, il est temps d'enfiler ses lunettes noires et de distribuer les mauvais points. 2019 a en effet aussi été synonyme d'échecs, de désillusions et de ratés pour certaines équipes de la scène mondiale. Loin des trophées et de podiums, elles ont ramé toute la saison, enchaînant les transferts sans trouver de solution et amassant les éliminations précoces. Alors, qui sont les perdants de 2019 ?

Cet article ne parlera pas des équipes françaises ; pour ces dernières, allez voir le baromètre dédié !

Ils ne garderont pas un grand souvenir de cette année

Na'Vi n'a jamais trouvé son rythme de croisière

GG.BET Ice Challenge
3/4. IEM Katowice Major
StarLadder i-League S7
4. BLAST Pro Series Madrid
3/4. ESL One Cologne
5/8. StarLadder Major Berlin
3/4. DreamHack Masters Malmö
BLAST Pro Series Copenhague
3/4. Finales ESL Pro League S10
 

 

Les années passent et se ressemblent pour Na'Vi. Voire même s'assombrissent. Comme en 2018, le duo s1mple - electronic a été monumental sur le plan statistique. Mais collectivement, l'équipe n'a rien gagné, si ce n'est une édition de la StarLadder i-League en mars. Ensuite, il y aura eu des défaites en demi-finales, quelques places d'honneur aux tournois BLAST et deux défaites à regret en Major (en demie contre la surprise ENCE à Katowice, 14-16 / 16-3 / 14-16 ; en quart contre des NRG qui semblaient prenables à Berlin, 12-16 / 17-19).

Finalement, Na'Vi n'aura pas tant joué que ça en 2019 comparé à Astralis ou Liquid. Mais ce calendrier moins chargé ne lui a pas apporté la réussite. Le cinq a également dû faire face, quelques mois après la mise à l'écart d'Edward, au départ de son leader historique, Zeus. Le jeune Boombl4 a pris le rôle, mais une telle transition n'est jamais évidente à effectuer. Le retour de GuardiaN en septembre demeure aussi un gros point d'interrogation tant le Slovaque semble à la peine et en absence totale de confiance.

L'équipe russe devra montrer du mieux l'an prochain pour rester intacte. Le subtop CIS (Virtus.pro, forZe) frappe de plus en plus fort à la porte et certains membres historiques de Na'Vi pourraient en payer le prix si les performances continuent d'être aussi ternes.

 

FaZe aurait fait rêver... en 2016

ELEAGUE CS:GO Invitational
5/8. IEM Katowice Major
BLAST Pro Series Miami
3/4. DreamHack Masters Dallas
BLAST Pro Series Los Angeles
12/14. StarLadder Major Berlin
BLAST Pro Series Copenhague
3/4. IEM Beijing
4. BLAST Pro Series Global Final

FaZe Clan a gagné trois trophées en 2019, soit autant qu'en 2018 ! Pourtant, cette année est loin d'avoir la même saveur que la précédente. Ses trois victoires ont été obtenues dans des compétitions de moindre envergure, l'ELEAGUE CS:GO Invitational en janvier avec seulement quatre participants, et dans deux tournois BLAST, au format compétitif discutable. Et à Miami comme à Copenhague, ces succès ont surpris tant l'équipe n'affichait pas une bonne mine avant de débuter. Entre temps, le statut de Légende en Major s'est aussi envolé suite au piètre top 12/14 du StarLadder Major Berlin. olofmeister a donc vu sa série de participations consécutives aux play-offs de Major s'arrêter à 14.

Bref, ces trois titres ne sont que l'arbre qui cache la forêt. FaZe a galéré toute l'année à se forger un nouveau style maintenant que karrigan n'est plus là. NiKo a peiné ; NEO, temporairement recruté uniquement pour cela, n'a pas réussi ; le coach YNk, arrivé en janvier, n'a jamais semblé avoir un impact fort sur l'identité de ses poulains. Au milieu de cela, rain et olofmeister ont baissé d'un ton au niveau individuel et même l'arrivée de coldzera, machine dont la réputation n'est plus à faire, n'a pas franchement bouleversé les choses.

Une line-up avec NiKo, olofmeister et coldzera aurait sans doute roulé sur le monde en 2016. Mais trois ans plus tard, les temps ont changé. Laissé à lui-même sans véritable stratège pour l'encadrer, tout ce beau monde ne fait plus vraiment peur à personne. FaZe a connu sa pire saison sur Counter-Strike depuis celle de son arrivée sur la scène, en 2016. Mais la clé du succès n'est peut-être pas si loin. Un peu plus de rigueur, de stratégie et d'entente collective, et la tendance pourrait s'inverser en 2020.

 

Made in Brazil s'est perdue en chemin

3/4. IEM Katowice Major
BLAST Pro Series Miami
3/4. IEM Sydney
3/4. IEM Chicago
12/14. StarLadder Major Berlin
4. BLAST Pro Series Moscou
3/4. V4 Future Sports Festival
3/4. CS:GO Asia Championships
 

 

"La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent", aurait dit Albert Einstein. Et Vaas de Far Cry 3. MiBR est donc complètement folle. En 2017, la cohabitation de felps avec le quatuor historique FalleN/fer/coldzera/TACO avait certes accouché de belles victoires, mais aussi de problèmes internes qui avaient poussé le premier cité à finir au Pôle Emploi brésilien. Deux ans plus tard, le cinq retente l'aventure et, forcément, les mêmes soucis réapparaissent : mésententes en jeu, pas de confiance ou de synergie entre joueurs...

Tout ça ne pouvait pas déboucher sur un miracle et malgré un encourageant top 3/4 au Katowice Major, les Brésiliens allaient ensuite mettre le nez en plein dans l'échec. Rapidement éliminés de tous les gros rendez-vous du premier semestre, ils subiront l'humiliation la plus totale chez eux, lors de la BLAST São Paulo, se révélant incapables de gagner une seule rencontre et s'inclinant même lors de tous les 1vs1 du showmatch !

Les tentatives de transfert commencées à l'été ne changeront rien. felps s'en va, LUCAS1 arrive, puis coldzera en a assez et claque la porte, kNg débarque un an trop tard, LUCAS1 est finalement renvoyé à ces études, la pépite argentine meyern prend sa place et devient le dernier espoir d'une line-up désespérée. Au milieu de tout cela, FalleN et fer sont à des années-lumière de leur niveau de 2017.

Rien n'a fonctionné pour MiBR cette saison. Chaque transfert semblait encore plus raté que le précédent, chaque sortie en lan ne faisait qu'embrouiller un peu plus des supporters de plus en plus inquiets. Dans cinq mois, le plus gros tournoi de la scène aura lieu, pour la première fois, au Brésil : l'ESL One Rio sera un Major. Mais pour bien y figurer, MiBR va devoir cravacher et faire mieux, bien mieux qu'en 2019, année vierge de tout titre ou finale pour elle.

 

Ninjas in Pyjamas, année de transition ?

5/8. IEM Katowice Major
4. BLAST Pro Series São Paulo
BLAST Pro Series Madrid
15/16. StarLadder Major Berlin
BLAST Pro Series Moscou
BLAST Pro Series Copenhague
BLAST Pro Series Global Final

Aucun top 4 en dehors des événements BLAST. La saison fut délicate pour les Ninjas in Pyjamas, d'autant plus qu'ils ont de nouveau été évincés du circuit Major en déjouant complètement à Berlin, terminant sur un top 15/16 synonyme de retour en Minor. Pour la dernière des sept années passées par GeT_RiGhT dans la mythique organisation suédoise, il y avait sans doute mieux à faire. L'ancien meilleur joueur du monde a laissé sa place à twist, tandis que dennis a aussi été écarté au profit de Plopski.

Ne reste donc que l'éternel f0rest chez NiP pour remplir le quota de vétérans. 2019 n'était ainsi peut-être qu'un exercice de transition pour la line-up, qui s'est enfin décidée à bouger un peu plus rapidement quand ses résultats n'étaient plus à la hauteur. Dans le même temps, tout ce qu'il s'est passé ces douze derniers mois n'est pas à jeter : la formation réussit encore à pousser des Liquid ou EG dans leurs retranchements lors de leurs affrontements, et reste une valeur sûre niveau spectacle, en témoigne le quart de finale des IEM Sydney contre fnatic.

Malgré cela, difficile de qualifier 2019 d'autre chose que de "passable" pour NiP, qui n'aura jamais réussi à surprendre dans les gros tournois, ni à se démarquer dans les plus petits. Et a aussi dû se dépêtrer d'une affaire d'anciens salaires non payés et de conditions de travail déplorables, lancée par son ex-joueur Fifflaren. Reste à espérer que le renouveau de l'effectif portera ses fruits à l'avenir et fera oublier cette saison.

 

North en manque de solutions

Minor Europe IEM Katowice
GG.BET Ice Challenge
3/4. Finales ECS S7
Minor Europe StarLadder Berlin
12/14. StarLadder Major Berlin
DreamHack Séville
 

 

L'irrégularité était l'une des signatures de North depuis l'apparition de la structure sur la scène en 2017. Les Danois se rataient toujours dans quelques gros tournois, mais arrivaient en contrepartie à gratter de très bons résultats ailleurs pour compenser. Cette année, il n'y a eu que la première partie de l'équation. North a changé deux fois de leader, recruté des nouveaux, fait revenir des anciens, mais tout ce qui a été mis en place pour relancer la formation a finalement échoué.

Humiliée par ViCi lors du premier play-off Minors en amont du Katowice Major, l'équipe se rattrapera de justesse huit mois plus tard pour réintégrer les Majors, en étant une nouvelle fois obligée de passer par ce play-off pour se sortir des Minors. Et si elle réussit avec brio la première phase à Berlin, la deuxième sera vite terminée, les Danois étant incapables de tenir la distance contre des Liquid, mouz ou Vitality. En fin d'année, la défaite 0-2 face à ATK aux finales Pro League S10 sera une autre grosse désillusion pour l'équipe, éliminée chez elle sur un triste top 13/16.

Peut-être que laisser le rôle de meneur à son meilleur joueur, valde, n'était pas l'idée du siècle. D'autant plus qu'il partira lorsque le projet OG pointera le bout de son nez. gade a repris les rênes depuis mais une nouvelle fois, il est inexpérimenté à cette position et il faudra sans doute un peu de temps avant qu'une telle manoeuvre ne se révèle payante, pour peu qu'elle le soit un jour. Le succès de dernière minute obtenu à la DH Séville en décembre, ainsi que la qualification pour les Finales WESG monde, ont donné un peu d'air à North avant les fêtes. Pas sûr que cela suffise pour entamer 2020 en pleine confiance, d'autant que le subtop danois est l'un des plus denses d'Europe et ne laissera pas passer sa chance s'il faut mettre un opposant de cette taille à terre.

 

Rien n'a été pour elles cette saison, tout (ou presque) est à oublier

Cloud9, un cauchemar éveillé

  ELEAGUE CS:GO Invitational
9/11. IEM Katowice Major
4. BLAST Pro Series Los Angeles
3/4. Arctic Invitational

Difficile de faire pire que Cloud9 en 2019. Tout ce que l'organisation aura tenté n'aura rien donné, si ce n'est des déconvenues et des incompréhensions. En deux ans, la structure héroïne de tout un peuple pour lui avoir apporté son premier Major en est devenue la principale risée.

Le projet international avec flusha et kioShiMa, puis Golden ou cajunb ? Finalement pas si mal avec les deux premiers, avec une deuxième place à l'ELEAGUE CS:GO Invitational et un top 9/11 au Katowice Major. Puis plus rien avec les deux autres pendant quatre mois, jusqu'à cette humiliation suprême lors de la qualification fermée pour le Minor Amérique (l'équipe ayant changé trois joueurs ou plus par rapport au précédent Major, elle ne possédait plus son statut de Challenger) et ses deux défaites contre New Identity et The Quest, deux line-up sans structure, d'un niveau en théorie cent fois inférieur à celui de C9.

À partir de là, tout part en cacahuètes. Au début de l'été, Cloud9 décide, plutôt bonne initiative, de repartir de zéro et vire tout le monde si ce n'est autimatic. De nouveaux éléments arrivent – daps, koosta, mixwell, TenZ – et font renaître la hype. Spoiler : ce cinq ne fera jamais rien, à part se faire humilier, une fois de plus, cette fois-ci en ESL Pro League, en perdant ses trois matchs de poules face à EG, compLexity et eUnited. L'espoir venait à peine de revenir que cette itération de C9 était déjà morte. Testé fin octobre pour remplacer TenZ, Subroza révélera que l'équipe ne s'était pas entraînée une seule fois lors de son mois de passage. Cela en dit long sur l'atmosphère interne.

Le lead de Golden n'a rien donné, celui de daps non plus. Tous les espoirs nord-américains passés en 2019 dans l'équipe – Zellsis, vice, TenZ – ont échoué à prouver leur valeur. Le retour tant espéré de mixwell au haut niveau n'a rien donné. autimatic n'était plus que l'ombre de lui-même. Le désastre a été total. Reste sans doute un joli petit chèque obtenu par la structure après avoir vendu daps, autimatic et koosta à Gen.G en décembre. Mais côté jeu, même le néant avait plus de choses à proposer que Cloud9 en 2019.

 

BIG n'a pas réussi ses coups habituels

ELEAGUE CS:GO Invitational
15/16. IEM Katowice Major

 

BIG parvenait toujours, les années précédentes, à s'incruster dans le dernier carré d'un grand tournoi, dans les play-offs d'une compétition prestigieuse, exploitant pleinement son statut d'outsider. Le recrutement de XANTARES fin 2018 devait lui permettre, au moins de continuer à réaliser de telles performances, voire pourquoi pas de rêver à mieux. Il n'en a rien été.

Le Turc n'a jamais retrouvé son niveau de Space Soldiers et l'équipe aura traversé 2019 en fantôme, sans marquer les esprits ni les statistiques. Éliminée du Katowice Major après avoir perdu tous ses matchs, elle échouera à se qualifier au Major berlinois, à domicile, ne se montrant pas au niveau lors du Minor Europe. Le départ à la retraite de gob b au milieu de l'été n'aura certes pas arrangé les choses.

Mais même avec lui, BIG ne réussissait plus à surprendre. Le premier semestre n'a été qu'une succession d'éliminations en poules. Le second aura permis de voir quelques éclaircies en ligne mais rien de probant en lan. Et c'est bien dommage parce que tabseN reste le meilleur joueur allemand et de loin, smooya un AWP prometteur, et XANTARES un rifle dont l'habileté doit bien se cacher quelque part toujours en lui. Mais chez BIG, ça n'a pas fonctionné. Les rumeurs annoncent, pour 2020, une mise en retrait des deux derniers cités au profit de syrsoN et k1to, en provenance de chez Sprout. Pour que BIG redevienne 100 % allemande, n'ait plus à se focaliser sur des problèmes de communication et reparte enfin de l'avant.

 

HellRaisers, Europe ou CIS donnent le même résultat

 12/14. IEM Katowice Major
Finales WePlay! Forge of Masters S1
20/22. StarLadder Major Berlin
DreamHack Delhi

woxic parti chez mousesports, DeadFox et HObbit écartés, HellRaisers avait décidé de faire du propre en 2019 suite à un Katowice Major très mitigé, fini sur un top 12/14. De l'équipe de l'an passé, ne restait au printemps que l'inoxydable ANGE1, dans la structure depuis 2014, et ISSAA. Ils seront rapidement rejoints par oskar, loWel et nukkye, pour former un cinq européen loin d'être incroyable sur le papier, mais tout de même assez respectable.

Sauf que sur le serveur, il ne sera pas au niveau. Pas du tout même. Il reste uni jusqu'au StarLadder Major mais l'exploit tant attendu n'arrive évidemment pas. Au moment d'aborder la seconde partie de saison, HellRaisers a perdu son slot en Major et n'affiche toujours aucun résultat satisfaisant depuis le début de l'année. L'heure de tout changer a donc sonné. ANGE1 et nukkye survivent tant bien que mal malgré plusieurs semaines d'incertitude et sont rejoints par trois petits jeunes de la région CIS, les Ukrainiens crush et scoobyxie ainsi que le Letton Flarich. Après tout, pourquoi pas, la future pépite de l'est est peut-être parmi eux ?

Pour l'instant... dur à dire. Cette transformation de l'effectif n'a toujours rien donné. Certes, l'équipe a bien sauvé sa place en ESL Pro League, mais en battant seulement une formation de Windigo à moitié morte, dont la structure fermera ses portes deux semaines plus tard. Sa deuxième place à la DH Delhi Invitational, acquise après avoir perdu la finale contre seul autre participant un tant soit peu prestigieux de la lan, pro100, ne constitue pas non plus un résultat référence. En ligne, toutes ses tentatives de qualification à de gros tournois ont échoué. Et alors que 2019 se termine, difficile de dire que cette saison fut autre chose qu'une longue pénitence pour HellRaisers.

 

Pour conclure, mentions spéciales à Gambit et Vega Squadron, deux structures qui ont décidé de faire une pause sur Counter-Strike tant les résultats de leur équipe étaient décevants. La première a mis fin à son agonie après une seconde moitié d'année 2018 déjà bien décadente (vous vous rappelez qu'elle avait gagné un Major il y a deux ans et demi ?). La seconde n'illuminera plus les Majors de ces rushs si brutaux et de ce style bourrin qui étaient à la fois la clé de son succès initial et la raison de son échec sur le long terme. Les deux n'ont toutefois pas dit adieu mais simplement au revoir, il n'est donc pas hors de propos de les voir revenir sur CS:GO dans le futur.

Pour les équipes victorieuses de 2019, rendez-vous ici !

Merci à Elnum pour les bannières. Et à HLTV pour quelques photos.

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