Si un tournoi à 250 000 $ attirait il y a encore peu toutes les attentions, cela ne suffit plus aujourd'hui. De là à dire que l'ESL One New York est devenu un tournoi classique, il y a tout de même un grand pas qu'il est difficile de faire, mais la monstrueuse augmentation des cashprizes ne permet plus aux organisateurs de se reposer uniquement sur un gros chèque final pour attirer le public.

Et cela tombe très bien, puisqu'il y aura bien plus qu'un quart de million de dollars en jeu à New York. Alors, pourquoi faudra-t-il tourner son écran vers les États-Unis le week-end prochain ?

Parce qu'on va enfin savoir ce que vaut cette composition fnatic en lan

Sur le papier, personne ne pariait sur eux. Après le shuffle suédois, tout le monde voyait GODSENT sortir gagnant de cette période de transferts grâce à l'arrivée du trio JW - flusha - KRiMZ, tandis que fnatic devait se contenter des restes. Le problème, c'est que GODSENT ne montre rien du tout pour l'instant. Si ce n'est une impressionnante accumulation de sorties de route, tant online (non-qualification pour l'ELeague, l'EPICENTER, l'ESL One New York) qu'offline (éliminations au premier tour lors de l'i-League et du Gfinity Invitational).

Alors, si les envoyés de Dieu ne répondent pas présents, les regards se tournent automatiquement vers fnatic. Peut-être qu'au final olof et dennis ont fait le bon choix en restant dans la structure et en accueillant twist, wenton et Lekr0. En tout cas, leurs résultats en ligne sont loin d'être mauvais, avec des victoires en ESL Pro League contre Virtus.Pro (2-0), mouz (2-0), une raclée infligée à Na'Vi (2-0, neuf rounds concédés en deux maps) et des matchs nuls face à G2 et FaZe. Même si tout n'est pas encore rôdé pour autant, comme le montre la double défaite contre dignitas.

Bref, fnatic n'a sans doute plus l'aura de l'époque pronax, voire de l'époque dennis, mais elle est toujours là, malgré l'enterrement première classe que certains lui avait déjà réservé. Mais la forme en ligne est souvent peu révélatrice et cette première sortie permettra déjà de mieux situer la formation suédoise sur l'échiquier mondial. Le duo olof - dennis sera très regardé, à n'en pas douter, après plus de deux mois sans apparition en lan. Et s'il venait lui aussi à échouer dans sa quête de succès, alors il ne serait pas improbable de dire que le grand gagnant de ce shuffle, c'est peut-être la seule équipe qui, sans bouger, s'est tout de même débarrassée de ses deux concurrents directs : NiP.

dennis devra prouver qu'il est bien l'un des piliers de cette nouvelle line-up fnatic

Parce que s1mple va essayer de vaincre son passé pour gagner son présent

Premier match : Na'Vi - Team Liquid. Soit l'équipe actuelle de s1mple contre son ancienne, celle avec laquelle il a atteint deux fois le dernier carré d'un Major, et même une finale. Pour véritablement se lancer avec Na'Vi, il va falloir qu'il passe par-dessus les Américains qui l'avaient accueilli car personne ne voulait de lui en Europe. Une belle ironie.

Mais pour l'instant, la supposée future meilleure équipe du monde n'y arrive pas. Na'Vi avec s1mple, c'est une sortie dès les poules de l'i-League chez elle, à Kiev, d'une manière presque pitoyable (défaites face à TyLoo puis Astralis, pourtant connu pour craquer lors des matchs-clés). Après cette piètre performance, la structure confie une partie des clés du camion à s1mple, le faisant officiellement devenir deuxième sniper. Résultat : moins de 50 % de victoires en ligne (5 victoires en 12 matchs), et des claques encaissées à la pelle contre VP, fnatic et même HellRaisers. Na'Vi n'y arrive pas. s1mple est pourtant loin d'être mauvais, mais ça ne marche pas. Et il va vite falloir trouver une solution, parce que Liquid aura soif de réussite.

Car côté américain, ce n'est pas vraiment la fête non plus, et cet événement sur le sol national tombe à pic pour se relancer. Avec nitr0 passé au lead depuis quelques jours, la bande d'Hiko va tenter de se racheter de son élimination en qualification de l'ELeague. Ce sera aussi la première sortie depuis l'arrivée de Pimp. Le Danois, bien qu'un peu inconstant, a affiché un assez bon niveau de jeu pour le moment, et son équipe en aura bien besoin ce week-end. Car le gratin mondial ne sera pas tendre avec les représentants du pays de l'Oncle Sam. À eux de prouver qu'ils peuvent aussi exister sans s1mple.

Un trio encore bien loin de combler les espoirs qu'il a pu soulever

Parce que SK Gaming peut prouver qu'elle est encore numéro 1 mondiale

On l'avait laissé sur un triomphe à Cologne, remportant ainsi son deuxième Major d'affilée. Depuis, bien des choses se sont passées pour SK Gaming qui a perdu son coach, zews, parti chez Immortals, et s'est mis en retrait des compétitions offlines un moment à cause de la blessure de fer. Mais les matchs en ligne ne s'arrêtent pas et, avec un remplaçant, les Brésiliens ont eu beaucoup de peine à montrer du beau jeu. Le fond du trou a été atteint avec un improbable 16-0 encaissé contre Renegades, une défaite qui s'est suivie d'un joli drama sur Twitter impliquant notamment coldzera et SHOOWTiME, qui dépannait en l'absence de fer.

Mais tout ça est oublié, le cinq sud-américain est de nouveau au complet, et nul doute qu'il aura à cœur de montrer qu'il est toujours le plus fort du monde. Une théorie difficile à croire aujourd'hui au vu des sèches défaites en ligne encaissées récemment contre OpTic puis Immortals, 2-0 à chaque fois. Mais FalleN & Co auront sûrement préparé quelques coups fourrés à leurs adversaires pour ce rendez-vous newyorkais, histoire de montrer que le Brésil est toujours au sommet. Dans le cas contraire, une légère inquiétude pourrait s'installer au sein du clan SK, surtout au vu du programme chargé (EPICENTER, finales ESL Pro League à Sao Paulo, IEM Oakland) qui l'attend.

La dernière apparition de SK en lan... Rebelote à New York ?

Parce que G2 peut se rapprocher du trône

Il ne paraît pas incongru de dire que si G2 venait à s'imposer ce week-end, alors l'équipe française pourrait légitimement prétendre à la place de meilleure équipe du monde. Certes, les NiP, qui l'ont battu en finale de l'i-League à Kiev, ne sont pas là. Mais le reste de la concurrence n'est pas vraiment en pleine forme : SK et fnatic font leur rentrée et ont beaucoup à prouver, Na'Vi n'y arrive pas, Astralis semble ne plus y arriver, Virtus.Pro est toujours aussi inconstant (élimination en poules à l'i-League puis succès à la DH Bucarest)… Bref, si G2 parvient à vaincre tous ses opposants, le trône ne sera sans doute plus très loin.

Il faudra toutefois sortir le grand jeu : l'i-League a encore une fois prouvé que la forme globale de la line-up dépendait toujours beaucoup de celle du duo shox - ScreaM, et notamment du premier nommé. bodyy avait bien essayé de prendre le relais à Kiev, et il faudra qu'il arrive à renouveler ça à New York. Et si RpK et SmithZz pouvaient eux aussi être au meilleur de leur forme, alors les Francophones pourraient repartir de la grosse pomme avec bien autre chose que des pépins.

Ces cinq-là ont un vrai coup à faire

Parce que tout est réuni pour un excellent week-end de Counter-Strike

Le lieu, le format, les acteurs, les enjeux, tout laisse à penser que les amateurs de CS devraient se régaler en cette fin de mois de septembre. Le jeu de Valve installe ses quartiers à New York, l'une des villes au rayonnement le plus intense de par le monde, au Barclays Center. Ce n'est pas n'importe quoi. Au revoir le format GSL, bienvenue la ronde suisse, qui offre beaucoup plus de suspense et de spectacle. Qui survivra, qui n'arrivera pas à cumuler trois victoires et devra sortir sans même connaître l'arbre final ? Et pour répondre à toutes ces questions, huit équipes : certaines doutent, d'autres se reconstruisent, mais aucune n'arrive ici avec le statut de favori clair et assumé.

Oui, vraiment, tout est réuni pour que New York pare Counter-Strike de sa plus belle parure.

Crédits photos : StarLadder, ESL