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10 ans de CS:GO : 10 leaders étrangers
Les leaders sont les représentants d'un rôle bien particulier, détenteurs d'un savoir-faire stratégique tant recherché. Si précieux dans une équipe, et même clés pour qu'une scène nationale se construise, les bons meneurs sont rares. Combiner vision de jeu pertinente et niveau individuel suffisant en permanence n'est pas donné à tout le monde, loin de là.
Heureusement, en dix ans, CS:GO a connu quelques beaux spécimens, depuis les pros de l'antistrat' jusqu'aux adeptes des CPL millimétrées, en passant par les partisans d'un jeu plus libre. Certains ont été largement récompensés, d'autres ont un peu plus souffert lorsqu'il fallait gagner. Mais tous ont réussi à bâtir des collectifs solides et à fédérer autour d'eux des coéquipiers prêts à les suivre jusqu'au bout du monde.
Cliquez sur l'image de chaque joueur pour les détails de sa carrière sur CS:GO.
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Lukas "gla1ve" Rossander
S’il paraît aujourd’hui évident que gla1ve est l’un, voire le meilleur leader de l’histoire de CS:GO, tant son apport lors de l’ère Astralis 2018-2019 fut gigantesque, très peu auraient parié sur le meneur danois quelques années plus tôt. Lorsqu’il débarque en automne 2016 dans l’organisation qui l’amènera au sommet, gla1ve a déjà de la bouteille sur le dernier opus de Valve : il a dirigé Western Wolves, CPH Wolves ou Heroic, autant de tags reconnus dans son pays natal. Mais de là à prendre en main la meilleure équipe de la nation, il y a un fossé.
Fossé que gla1ve va allégrement franchir lors de l’ESL One Cologne 2016. Appelé en stand-in pour remplacer Kjaerbye, interdit de participation suite à un transfert trop tardif, le leader va prouver qu’il peut lutter avec les meilleurs. Quand karrigan est mis de côté quelques semaines plus tard, il est logiquement intégré au cinq de manière définitive.
La suite, on la connaît : avec Astralis, gla1ve va révolutionner la manière de jouer à Counter-Strike. Accompagné de zonic, pour la relation leader-coach la plus fructueuse ayant jamais existé, le meneur va porter le jeu collectif à un niveau inédit : grenades frag, flashs, agressions, tout est parfaitement calculé et exécuté. Déjà très prometteuse en 2017 (une victoire en Major – ah, ces deux calls de rush A à 14-14 sur Train, dernière map de la finale... – et une à Katowice), l’équipe explose en 2018 après le recrutement de Magisk et réalise une saison quasi-parfaite, qui se prolongera en 2019 avec deux nouveaux Majors décrochés.
Hissé au rang de génie, gla1ve va aussi se démarquer par sa confiance individuelle insolente. Roi des frags à travers les fumigènes, très à l’aise en clutch, capable de sniper, le Danois n’est pas juste un leader mais bien un joueur complet. Sa présence dans le Top 20 HLTV de fin d’année en 2018, à la huitième place, permet à Astralis de compter ses cinq représentants dans le classement, grande première pour une équipe sur CS:GO.
Depuis la fin de l’ère danoise, gla1ve a quelque peu perdu son aura. 2020 et 2021 n’ont pas été très drôles pour lui et il a même dû faire une pause de quatre mois en pleine crise de Covid pour se remettre les idées en place. Après avoir tout gagné, le meneur se retrouve face à une situation nouvelle : faire redémarrer une machine autrefois réputée indestructible, avec des composants différents. Bon courage.
Principales équipes sur CS:GO :
Apparition(s) dans le Top 20 HLTV sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : ELEAGUE Atlanta Major 2017 Hors Major à l'international : Finales ECS S2 (2016), S5, S6 (2018), S8 (2019) Intel Grand Slam S1 (2018) Hors Major en lans locales : NetParty Fyn #13 (2012), #15 (2014) |
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Finn "karrigan" Andersen
L’homme qui murmurait à l’oreille des perdants. Qui a mis fin aux défaites en demi-finale de dignitas/TSM et donné au Danemark ses premiers titres en 2015 ? karrigan. Qui a enfin propulsé FaZe vers le sommet après un an et demi de résultats moroses en 2016, puis a réussi à relancer la machine en 2022 ? Encore karrigan. Qui a permis à MOUZ de gagner ses plus beaux titres en 2019 ? Toujours karrigan. Le Danois est le recrutement qui ne rate jamais. Il a même presque réussi à emmener une bancale équipe d’Envy à un Major, Katowice 2019, lors de sa pige américaine de quelques semaines.
Contrairement à d’autres leaders qui ont besoin de temps pour mettre leur jeu en place et apprivoiser leurs joueurs, karrigan sait y faire vite et bien. Il arrive, dynamite le jeu d’attaque, consolide les set-up défensifs et permet à sa formation de grimper rapidement la hiérarchie et de s’octroyer quelques trophées majeurs. Sa faculté à gagner avec des stand-in (Xizt à Sydney 2018, cromen à Belo Horizonte 2018, NaToSaphiX au cs_summit #5, jks à Katowice 2022) confirme qu’il est bien le meilleur du monde lorsqu’il s’agit de s’adapter et d’intégrer à la volée de nouveaux éléments à son système. Il y a quelques années, il pouvait même assurer le rôle de sniper au besoin, ce qui lui apporta une médaille de MVP lors de sa période chez TSM.
Alors, karrigan, leader modèle sur CS:GO, d’autant plus depuis qu’il a conquis le plus beau des titres à Antwerp avec FaZe, quatre ans après la cruelle finale perdue à Boston ? Ce serait un peu trop simple. D’abord parce que le Danois a mis du temps pour réussir sa transition de 1.6 à Global Offensive, ne convainquant pas grand-monde jusqu’à son recrutement par dignitas fin 2014.
Ensuite, et c’est surtout là que le bât blesse, car karrigan peine sur le long terme. Les équipes qu’il a construits finissent toujours par s’essouffler sans que le leader ne parvienne à leur donner une nouvelle impulsion. karrigan perd alors la confiance de ses soldats et de la structure, se fait évincer, puis rebondit ailleurs et retrouve le succès. Depuis six ans et sa première mise sur le banc chez Astralis, ce schéma se répète inlassablement. Faut-il s’attendre à la même chose chez cette itération de FaZe, ou le maître à penser parviendra-t-il à trouver la solution cette fois-ci ?
Principales équipes sur CS:GO :
Médailles de MVP HLTV sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : PGL Major Antwerp 2022 Hors Major à l'international : PGL Championship Series Kick-Off, Finals (2015) Hors Major en lans locales : Finales EPS Germany Summer 2013 |
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Markus "pronax" Wallsten
Comment se faire un nom rapidement ? En conduisant son équipe à la victoire en Major deux semaines après son recrutement. Voilà ce qu’a accompli pronax lors de la DreamHack Winter 2013. Certes, ce petit homme à l’accent suédois chantant n’était pas un inconnu : il avait déjà remporté la DreamHack Valencia avec n!faculty et était passé à un cheveu d’éliminer NiP dès les poules de la DreamHack Summer quelques mois plus tôt. Mais ce succès inattendu lors du premier Major va définitivement le faire entrer dans la cour des grands.
Il faudra ensuite attendre le recrutement d’olofmeister et KRIMZ, courant 2014, pour que les hommes de pronax dominent véritablement le monde. Après NiP 2012-2013, voilà la deuxième line-up à avoir marqué son époque sur CS:GO. En un an et demi, fnatic remporte deux Majors, deux saisons de Pro League, un ESWC et une profusion d’autres titres.
Au centre de cette machine bien huilée, pronax est le gestionnaire idéal. Toujours calme, lisant malicieusement dans l’esprit du meneur d’en face, capable de retourner une rencontre en 30 secondes de pause tactique, le Suédois se taille une réputation de leader de grand talent et met en place un jeu d’équipe impeccable. "pronax prenait souvent l’ascendant en créant des moments de rupture, du chaos chez les adversaires", décrit Ex6TenZ, qui était l’un des rares à résister aux saillies de son vis-à-vis.
À la fin de l’aventure fnatic – motivation en berne et blessure au poignet –, on crut un moment que pronax allait réaliser le même coup avec GODSENT, sa nouvelle structure, aux côtés de jeunes plus ou moins expérimentés (twist, Lekr0, pauf). Il fit illusion lors de sa première sortie, à domicile lors de la DH Masters Malmö 2016, en atteignant les demi-finales et en s’inclinant de justesse contre les NiP, futurs vainqueurs. Mais la mayonnaise ne prit pas autant que prévu et, malgré plusieurs changements, GODSENT ne joua jamais les premiers rôles sur la scène internationale.
Finalement, la carrière de pronax sur CS:GO est donc assez brève, en tout cas au top niveau. Un an dans des formations diverses, deux saisons chez fnatic et une du côté de GODSENT, avant de tomber dans le marasme du subtop à essayer de former les pépites suédoises de demain. Mais quand on a leadé une des plus grandes équipes de tous les temps, on ne tombe pas dans l’oubli. "pronax résonne encore comme la recrue du siècle pour fnatic", écrivait-on en 2015. Au vu des résultats de la structure depuis, ce constat reste valable aujourd’hui.
Principales équipes sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : DreamHack Winter 2013 Hors Major à l'international : DreamHack Valencia 2013 Hors Major en lans locales : ESPORTSM 2013/2014 |
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Danylo "Zeus" Teslenko
Zeus a mis du temps à aimer CS:GO. Les NAVI de l’époque ont été parmi les plus vocaux lorsqu’il a fallu critiquer le nouveau bébé de Valve. Ils ont fini par suivre le mouvement et effectuer la transition, mais plusieurs mois après les autres : leur première lan sur Global Offensive n’a eu lieu qu’en février 2013, à l’Esports Heaven Vienne, pour une défaite en quart de finale face à VeryGames après une première map marathon perdue 31-34.
Ce retard à l’allumage explique en partie les difficultés de Zeus et de son escouade pendant une grosse année. À partir de mi-2014, la bête se réveille et NAVI commence à performer. Pourtant, personne ne loue Zeus : on préfère parler de l’efficacité de GuardiaN avec son sniper, des performances au rifle de flamie et seized ou de l’impact de starix en tant que coach, rôle qu’il aura si bien épousé qu’à certaines périodes, lorsque les règles étaient plus laxistes, il leadait au moins autant que Zeus.
La meilleure chose qui soit arrivée à Zeus est peut-être le kick de son équipe de coeur à l’été 2016. Alors qu’on l’envoie à la retraite, il rejoint des Gambit bien patauds et, en un an, les emmène sur le toit du monde lors du PGL Major Krakow 2017, écrivant l’une des plus belles histoires de CS:GO et rappelant à tous son expertise. Dans le même temps, NAVI galère et ne gagne plus rien. Zeus tient sa revanche. Il revient chez lui par la grande porte et remet la structure qu’il avait cofondée sur les bons rails, bien aidé par le recrutement d’electronic et la forme toujours éblouissante de s1mple.
Souvent critiqué pour son manque de skill et son style de jeu très lent, Zeus n’a pas marqué les esprits en tant que leader tactique. En revanche, il s’est imposé comme un meneur d’hommes hors pair et un capitaine d’exception. S’il n’a jamais réussi à donner son Major à NAVI – trois défaites en finale –, il a largement contribué à l’essor de la scène de l’Est, que ce soit par la création de pro100, sorte de grosse académie régionale, ses vlogs qui racontaient en détails les coulisses des compétitions, ses entrées des plus badass et tout simplement son implication sur ce jeu qu’il arpente depuis quasiment deux décennies.
Principales équipes sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : PGL Major Krakow 2017 Hors Major à l'international : Finales SL StarSeries IX (2014), XIII (2015) |
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Richard "Xizt" Landström
Il a été le meneur d’une équipe légendaire qui n’a jamais brillé par sa profondeur stratégique. Lui a également acquis la réputation, plutôt justifiée d’ailleurs, de souvent rater ses vétos. Alors pourquoi diable Xizt apparaît-il ici ?
Et bien parce qu’il a tout de même dirigé pendant cinq années, avec quelques phases de repos où GeT_RiGhT ou Fifflaren prenaient le relais, Ninjas in Pyjamas. Qu’il était au lead lors du 87-0, lors de la victoire à l’ESL One Cologne 2014, lors de multiples top 1 collectionnés par les ninjas. Et que même si son passage suivant chez fnatic a peu marqué les esprits, il n’a pas tant démérité que ça, accrochant plusieurs résultats très honnêtes (médaille d’or au PLG Grand Slam, d’argent aux IEM Sydney 2019 et à l’i-League S7). Son style assez simple s'est souvent révélé adapté à ses formations peuplées de joueurs talentueux déjà capables de se gérer eux-mêmes.
Il faut aussi garder à l’esprit qu’au départ, Xizt ne devait pas commander Ninjas in Pyjamas : il reprit le rôle des mains de Fifflaren peu de temps après les débuts de l’équipe. Sans cela, le rifle aurait pu aller encore plus haut individuellement. Sa 6ème place au Top 20 HLTV 2013, ses performances lorsqu’il dépannait FaZe au printemps 2018 ou sa très belle DH Masters Malmö 2016, remportée par NiP dans une période où il ne leadait pas et où il finit MVP de l’événement, démontrent son talent arme en main. Son palmarès, l'un des plus fournis de la scène, lui rend aussi hommage.
À l’heure de faire les comptes, il ne faut donc pas oublier cet aspect du parcours de Xizt. Oui, ce n’était pas un très grand meneur. Mais il n’a jamais été destiné à l’être – il laissait d’ailleurs volontiers le rôle à pronax lors des compétitions se déroulant par équipe nationale – et s’en est finalement très bien tiré. Au final, il a même pris goût à cet aspect du jeu : ce n’est sûrement pas un hasard s’il coache aujourd’hui Heroic.
Principales équipes sur CS:GO :
Apparition(s) dans le Top 20 HLTV :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : ESL One Cologne 2014 Hors Major à l'international : DreamHack Valencia 2012 Hors Major en lans locales : SteelSeries GO (2012)ESPORTSM 2012/2013, 2015 Finales Svecup 2013 |
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Casper "cadiaN" Moller
cadiaN est longtemps resté un espoir déchu. Révélé chez Xapso en 2013, lorsque l’équipe profite du BYOC de la dernière chance pour s’inviter à la DH Winter, premier Major de l’histoire, le Danois est un alors un petit jeune de 18 ans qui n’a peur de rien et combine aisément le lead et la lunette de l’AWP.
Repéré par MOUZ, cadiaN va alors entamer un voyage stérile d’un an et demi. À l’international ou chez lui, aucune de ses formations ne fonctionne. Il faut attendre 2015 pour que la flamme se ravive timidement chez SK, puis 2016 pour qu’elle se rallume définitivement avec Rogue. Si quelques actions ont construit la réputation du sniper, c’est bien dans le rôle de meneur que cadiaN va marquer les esprits. C’est bien simple : derrière le PC, le bonhomme rieur se transforme en général de guerre, haranguant la foule, motivant ses troupes et crachant sur l’adversaire, ce dernier point n’étant d’ailleurs pas du goût d’une partie de la communauté, ce qui explique la popularité relative de cadiaN aujourd’hui.
Mais le Danois n’en a sans doute pas grand-chose à faire tant il a galéré pendant des années avant de rejoindre les hautes sphères. Avec Rogue donc, il monte un projet en Europe puis aux États-Unis et retrouve le Major en 2018, à Londres. Il rentre alors au bercail chez North et Heroic où, dès sa deuxième sortie, lors de la DH Rotterdam, il célèbre à foison avec les fans présents devant le booth de l’équipe.
C’est lorsqu’il reprend les rênes à Snappi, qui les avait conservés après son arrivée, que cadiaN confirme enfin le potentiel décelé sept ans plus tôt chez Xapso. Chez Heroic, lors de la période en ligne en raison de la crise de Covid-19, il bâtit une équipe des plus solides tout en s’affirmant comme un tireur d’élite avisé. La confirmation en lan se fait attendre depuis, bien qu’une demie et un quart de Major, à Stockholm puis Anvers, aient déjà un peu récompensé le travail accompli.
La carrière de cadiaN s’est construite hors des sentiers battus. Elle est faite de détours, d’impasses et de retours en arrière. Mais son profil hybride a fini par payer. "Son style et celui de ses équipes sont très similaires à ceux de FalleN", constatait en 2018 son ancien coéquipier et désormais rival gla1ve. On a déjà vu compliment moins élogieux.
Principales équipes sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : 3/4. PGL Major Stockholm 2021 Hors Major à l'international : Global Challenge ESEA S23 (2017) Hors Major en lans locales : NetParty Fyn #15 (2014)Comic Con Copenhagen (2016) |
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Kirill "ANGE1" Karasiow
"2/10. Je n’ai rien accompli de grand". ANGE1 était dur avec lui-même en 2019 au moment de noter sa carrière. Oui, le meneur ukrainien n’a gagné aucun titre de premier rang sur CS:GO, pas plus qu’il n’a réussi à dépasser les quarts de finale en Major, atteints à quatre reprises en neuf participations. Mais ce serait injuste de dénigrer son parcours pour autant.
ANGE1 a été le premier à faire tomber l’ogre NiP, mettant fin au 87-0 des ninjas avec Virtus.pro lors des Finales StarLadder StarSeries V. Il aura été le leader iconique d’HellRaisers pendant plus de six ans, cauchemar de Titan et poil-à-gratter inépuisable de la scène, rarement là quand il s’agissait de gagner des trophées mais toujours présent pour embêter les favoris. Il aura participé à la formation de flamie, s1mple, STYKO ou oskar, les accompagnant souvent alors qu’ils étaient jeunes et peu expérimentés. Plus tard, ANGE1 aura aussi donné leur chance au Turc woxic ou au Jordanien ISSAA, qui n’auraient peut-être jamais pu évoluer en Europe sans ça.
Au fil des années, ANGE1 aura mis en place un lead fait de bric et de broc, obligatoire lorsqu’on côtoie des joueurs provenant des quatre coins du continent, parlant des langues différentes et ne restant parfois que quelques mois dans l’effectif. Expert de l’improvisation, l’Ukrainien aura cherché la constance, tant individuelle que collective, tout au long de son parcours sur CS:GO. Il ne réussira jamais à la trouver, handicapé par le micromanagement des autres qu’exige son rôle. Peut-être aurait-il pu atteindre l’équilibre chez NAVI, mais les portes de l’organisation leader de la région CIS ne se sont jamais ouvertes pour lui.
Réputé pour son caractère jovial, ANGE1 n’a pas l’aura de Zeus ou le génie tactique de B1ad3. S’il est sûrement condamné à rester dans l’ombre de ses compatriotes pour toujours, et encore plus depuis qu’il est parti sur Valorant, sa carrière n’en reste pas moins très respectable et son sens du sacrifice pourrait en inspirer plus d’un.
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : - Hors Major à l'international : Finales StarLadder StarSeries V (2013) |
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Mathias "MSL" Lauridsen
Toute sa carrière, MSL aura essayé de quitter ce costume de second couteau danois qui lui collait à la peau. À deux reprises, il sera parvenu à attirer la lumière sur lui : avec dignitas lors de l’EPICENTER 2016, suite à un parcours fou qui déjoua tous les pronostics et permit au Danemark de remporter son premier titre dans un tournoi à plus de 250 000 $ de cashprize ; et avec North à la DH Masters Stockholm 2018, grâce à une nouvelle victoire étonnante face au monstre Astralis en finale et un titre de MVP que personne n’avait vu venir pour le leader qui occupait alors aussi le rôle de sniper.
En dehors de ces deux succès de prestige, MSL n’a jamais réussi à installer ses line-up dans le haut du panier sur la durée. Malgré tous les grands noms passés chez dignitas, North et OpTic (valde, Kjaerbye, aizy, k0nfig, Magisk...), la sauce ne prenait que temporairement et toutes ces équipes finissaient par accumuler les changements sans trouver la clé de la régularité. Deux échecs douloureux en Major en 2017 contre Virtus.pro – de 12-3 à 13-16 sur la troisième map de leur quart de finale à l’ELEAGUE ; défaite sèche 0-2, toujours en quarts, contre des Polonais en perte de vitesse à Krakow – n’ont pas non plus arrangé la réputation du leader, dans l’année où North était la plus forte.
MSL a donc peu à peu perdu en renommée. Son appétence pour les grandes stratégies et sa polyvalence arme en main, ses deux atouts initiaux, ne l’ont plus aidé à se relancer. Le leader outsider des débuts, passé par Anexis, Western Wolves, Reason, 3DMAX, myXMG, CPH Wolves et qui aura même fait une courte incursion aux États-Unis avec Rogue en 2018, n’a pas tenu sur la longueur.
Si ces formations n’ont pas toujours su convaincre, il faut tout de même accorder au Danois une belle capacité de résilience, qui justifie sa présence ici. Entre 2012 et 2020, il n’a quasiment jamais quitté le top 3 de son pays, et ce qu’importe la structure et le cinq avec qui il évoluait. Une omniprésence peu récompensée à l’international, souvent critiquée au vu de ses résultats en dents de scie, mais qui se doit d’être saluée. Et puis, autant de victoires en DreamHack Open, ce n’est pas si mal.
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Médailles de MVP HLTV sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : - Hors Major à l'international : Minor Europe Cologne 2016 Hors Major en lans locales : GDK S4 (2012), S5 (2013) |
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Sean "sgares" Gares
Il fut souvent bien seul au milieu du désordre. Sur une scène américaine longtemps (et toujours un peu) moquée pour son jeu irréfléchi et son sens stratégique aux abonnés absents, sgares essaya de devenir commandant en chef, celui chez qui la lumière est allumée à un peu plus d'étages, et tant pis s'il ne frag pas beaucoup.
Tâche ingrate, qui permit toutefois à l’homme le plus canon de la scène d’obtenir le respect de ses pairs à travers le monde. Son été 2015 reste encore aujourd’hui cité en exemple : Cloud9 atteignit la finale de trois tournois de premier rang (Finales ESL ESEA Pro League S1, ESWC, Finales FACEIT Stage 2), en battant notamment deux fois EnVy et une fois fnatic, grâce à une antistrat’ poussée au maximum et un sgares aux neurones en ébullition. "C’est un magicien", rigolera freakazoid, pas rancunier des freezetimes où son leader s'énervait parce que ses joueurs avaient acheté comme des cow-boys et ne possédaient pas le stuff nécessaire à l’application d’un call précis.
Avant cet été de rêve, il y avait eu la DH Winter 2013 et la demi-finale de Complexity, qui demeura le meilleur résultat nord-américain en Major pendant trois ans. Après, il y eut une période assez mitigée chez Echo Fox et une jolie dernière année chez Misfits, aux côtés du duo français AmaNEk - devoduvek, qui déboucha sur quelques résultats intéressants pour une équipe que pas grand-monde n’attendait.
Retraité du haut niveau depuis 2018, sgares a lutté seul pour faire entendre la voix d’un leader tactique, un vrai, dans son pays. Aujourd’hui, difficile de dire que son héritage est palpable tant la scène outre-Atlantique continue de manquer de meneurs renommés. Alors, faute de mieux, on continue à se rappeler au bon souvenir de sgares lors des grandes vacances de 2015.
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : 3/4. DreamHack Winter 2013 Hors Major à l'international : iBUYPOWER Cup 2015 Hors Major en lans locales : goRGN Vegas LAN (2014) |
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Andrey "B1ad3" Gorodenskiy
Tout ce qu’il n’a pas pu remporter en tant que leader, B1ad3 l’obtient en coachant NAVI. C’est comme si ce rôle de sixième homme avait été inventé pour lui : loué pour sa compréhension phénoménale du jeu, le sien et celui de l’équipe d’en face, l’Ukrainien n’a jamais brillé individuellement lorsqu’il était assis au milieu de ses hommes, pas plus que ses équipes n’accumulaient les superstars.
Et pourtant, avec son gros cerveau, B1ad3 a embêté beaucoup de monde. Sous ses ordres, FlipSid3 a disputé huit Majors consécutifs entre 2015 et 2018. Lors des qualifications, personne ne misait pourtant sur cette équipe, jamais impressionnante sur le papier. À l’ESL One Cologne 2016, F3 parvient même à sortir des poules en envoyant NiP en enfer : les ninjas mettront deux ans à retrouver le chemin des Majors. Le quart de finale se soldera sur un 0-2 pas ridicule contre les futurs vainqueurs de SK, avec une deuxème map seulement cédée en overtime.
FlipSid3 n’a jamais eu la prétention de gagner de grands titres. B1ad3 n’avait pas les armes pour, même s’il parvenait à sublimer chacun de ses joueurs. Alors il s’est rabattu sur un autre volet, celui de la formation. WorldEdit, un sniper russe très en vue fut un temps, bondik ou encore wayLander ont été à la meilleure école possible. D’autres aussi sont passés par là : ils s’appellent s1mple et electronic et dominent aujourd’hui le monde, avec leur ancien meneur derrière eux. "Quelqu'un qui travaille avec B1ad3 au moins une ou deux heures par jour va devenir un meilleur joueur en un, deux, maximum trois mois", affirmait encore récemment s1mple.
B1ad3 est l’un des plus fiers représentants d'une catégorie bien spécifique de leaders : ceux nettement moins forts que leurs coéquipiers, mais qui apportent une plus-value stratégique gigantesque. Une caste que FalleN, gla1ve ou nitr0 ont peu à peu mis à mal, mais qui n’a pas disparu pour autant. karrigan le rappelle tous les jours, tandis que Blad3 vit désormais sa meilleure vie aux côtés de ceux qu’il a vus débuter.
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : En Major : - Hors Major à l'international : DreamHack Leipzig 2017 Hors Major en lans locales : Voronezh Cup 2014Finales MCS Open S1 (2015) CIS Championship Voronezh (2015) |
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Mentions honorables |
Parce qu'eux aussi méritent d'être distingués :
- Gabriel "FalleN" Toledo : Comme on l'a déjà cité parmi les snipers dans cette série des 10 ans, son cas n'a pas été redétaillé ici. Mais FalleN méritait évidemment une seconde mention tant son leadership, couplé à son niveau individuel époustouflant, auront permis au Brésil de dominer la scène CS pendant deux ans à partir de fin 2015.
- Nick "nitr0" Cannella : Il aurait peut-être fallu s'attarder davantage sur nitr0. Le meneur de la meilleure composition américaine de CS:GO, Liquid 2019, a l'un des plus beaux palmarès de son pays. Mais son lead n'a jamais vraiment marqué les esprits : ce qui faisait la force de Liquid, c'était sa puissance de feu démentielle, pas sa réflexion tactique poussée. Ce qui lui aura d'ailleurs peut-être manqué pour surpasser Astralis, grand rival que nitr0 n'a jamais vraiment réussi à contrer, et conclure en Major. Tout de même, bravo à lui pour avoir réussi à faire fonctionner un effectif sans doute pas simple à gérer humainement.
- Kirill "Boombl4" Mikhailov : Un cas assez similaire à nitr0. Boombl4 était aux manettes d'une équipe au-dessus du lot, NAVI 2021, mais qui pourrait vraiment dire qu'elle a réussi grâce à son lead ? On retient plutôt du Russe un niveau de jeu individuel plus que correct et son remplacement réussi de Zeus, alors que la place était loin d'être simple à combler. Et, pour les plus friands d'histoire, l'épopée QBF à l'ELEAGUE 2018, qui révéla Boombl4 au monde.
- Fatih "gob b" Dayik : Légende dans son pays, forgé dans la même veine que B1ad3 ou sgares, gob b aura fait de son mieux pour faire grimper l'Allemagne avec les ressources qu'il avait : de rares joueurs talentueux et son esprit très vif. Passé tout près du hold-up parfait à l'ESL One Cologne 2018 en échouant en finale, il a formé tabseN pour qu'il prenne sa relève et continue de faire briller BIG, structure qu'ils cofondèrent début 2017.
- Aleksi "Aleksib" Virolainen : L'une des grandes révélations de l'épopée ENCE, finaliste de Major surprise à Katowice 2019. Injustement écarté quelques mois plus tard, Aleksib court depuis derrière cette gloire passée, qu'il ne parvient pas vraiment à retrouver à l'international. Ses deux ans chez OG ont été mitigés, son passage chez G2 n'a duré que six mois. À quand un nouveau coup d'éclat ?
- Damian "daps" Steele : L'un des rares leaders nord-américains réputés. Il emmena OpTic en Major en 2016 puis réussit quelques beaux résultats avec NRG (victoires aux IEM Shanghai et au cs_summit #3 en 2018). La suite fut plus compliquée, entre un projet quasiment mort-né chez Cloud9 et des débuts avec Gen.G gâchés par le Covid-19. À voir si sa reconversion en coach, aujourd'hui chez Liquid après un bref passage chez Evil Geniuses, portera ses fruits.
- Peter "stanislaw" Jarguz : Il fut longtemps le fossoyeur de daps, le remplaçant tout trouvé lorsque les équipes voulaient changer de leader. Ça fonctionna chez OpTic et NRG/Evil Geniuses, de manière un peu trop épisodique cependant pour que ce soit réellement marquant. stanislaw relança aussi Complexity en 2018, mais ne trouva jamais la clé chez Liquid en 2017 ni chez EG sur le long terme. Une carrière en dents de scie et des fulgurances trop éphémères, malgré un indéniable statut de leader clé sur la scène nord-américaine pendant plusieurs années.
- Nicolai "HUNDEN" Petersen : Il avait tout pour réussir. HUNDEN comprenait parfaitement le jeu et permettait à ses équipes, plus faibles sur le papier, de manger de gros poissons. Formateur hors pair, on l'imagine déjà comme l'un des futurs parrains de la scène danoise. Mais une fois passé coach chez Heroic en 2020, il fait n'importe quoi, entre exploitation de bugs et infos privées données aux adversaires. Bilan des courses : un ban de deux ans de la part de l'ESIC et une image détruite à jamais. Dommage.
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Merci à Elnum pour les bannières