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10 ans de CS:GO : 10 joueurs du subtop français
Ah, le subtop. Passage inévitable pour tout joueur souhaitant accéder au haut niveau, il permet de se former, de gagner de l'expérience, surtout en lan, et de donner naissance à ses premières vraies équipes. C'est une terre d'apprentissage et d'épanouissement, qui peut cependant vite devenir aride et inhospitalière si la patience n'est pas au rendez-vous.
Le subtop est une contrée à la population variée. Des pépites en devenir, des espoirs qui n'ont jamais confirmé, des vétérans qui s'accrochent, tous cohabitent. Un point commun les relie tous : la passion pour Counter-Strike, qui motive à faire 8h de voiture pour se rendre à l'autre bout de la France et avoir la possibilité de ramener un petit billet et un clavier neuf, ou à enchaîner 17 matchs sur FACEIT pour tenter d'obtenir une place en FPL-C.
En dix ans, ce subtop hexagonal a évolué. Le circuit des lans, la potentielle professionnalisation, l'importance des ligues en ligne : beaucoup de choses ont changé. Les joueurs, eux, sont toujours là, pour prouver leur talent, faire de leur mieux et prendre du plaisir avec leurs potes.
Aujourd'hui, nous revenons sur dix joueurs qui représentent ou ont représenté ce subtop, son envie et ses failles. Dix joueurs qui n'ont jamais vraiment quitté cette sphère même si certains espéraient sans doute, et espèrent toujours, grimper plus haut.
Cliquez sur l'image de chaque joueur pour les détails de sa carrière sur CS:GO.
DEVIL |
hAdji |
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Lambert |
to1nou | devoduvek |
wallax |
nonick | matHEND |
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Timothée "DEVIL" Demolon
Il fut le premier appelé. L'envoyé du subtop au niveau supérieur. Mars 2016, DEVIL brise la consanguinité du top français, dont les équipes s'amusaient à s'échanger des joueurs depuis quasiment deux ans, en étant recruté par EnVyUs. Gros bosseur, capable de beaucoup frag mais aussi de lead, celui qui s'est révélé chez Platinium/LDLC White (et grâce au forum VaKarM) doit prouver que la nouvelle génération tricolore peut en découdre au plus haut niveau.
L'expérience virera au cauchemar. EnVyUs est en pleine crise et DEVIL arrive au pire moment possible. Largué à des positions pas évidentes à prendre en main, critiqué au niveau individuel, incapable de s'intégrer, tant en jeu qu'en dehors, l'espoir perd pied et reste à peine sept mois dans sa nouvelle équipe avant d'être écarté. "Désolé pour DEVIL mais c'était une énorme erreur", avouera apEX en 2018.
Certains auraient peut-être abandonné après ce baptême du feu incandescent. Pas DEVIL. Son fort caractère, qui l'a aussi desservi à plusieurs reprises, lui permet de se relever et de reprendre son chemin. Il règne à nouveau sur le subtop avec MAXISAUCISSE puis LDLC, disputant même deux saisons de Pro League avec cette dernière. Ses multiples allers-retours chez TheDice, qu'il parvient à faire performer quasiment tout le temps, symbolisent aussi bien ses talents variés que son parcours fluctuant.
Malheureusement pour DEVIL, malgré toutes ces lans remportées dans l'Hexagone et en Belgique (cinq Louvard à son palmarès tout de même), il restera à jamais associé à ces quelques mois ratés chez EnVy, qui constituent finalement la seule occasion qu'il aura eue de véritablement "percer". Il est désormais presque certain que sa chance est passée, mais sa carrière n'est pas terminée pour autant : il s'impose désormais comme l'un des éléments les plus expérimentés à son niveau et pourrait participer à la formation de nombreux talents de demain, pour peu que sa réputation de joueur pas toujours évident à appréhender ne le prive d'opportunités.
Principales équipes sur CS:GO : Platinium, LDLC White, EnVyUs, VaKarM Awards gagné(s) sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : Ultimate-Arena #1 (2015) |
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Ali "hAdji" Haïnouss
hAdji pourra-t-il un jour se frotter aux meilleurs ailleurs qu'en FPL ? On le lui souhaite, et si un JACKZ a connu le plus haut niveau à seulement 26 ans, alors hAdji peut continuer à y croire. Comme DEVIL, lui aussi a déjà eu sa chance dans un passé lointain. Mais comme DEVIL, le rendez-vous avait été donné au cimetière EnVyUs, pour un passage aux côtés d'Happy et ScreaM qui durera à peine quatre mois, juste avant que l'écurie américaine ne dise au revoir à la France.
Pas la meilleure expérience possible pour un jeune joueur révélé sur FACEIT courant 2016 et qui n'avait jamais vraiment connu d'équipe avant WE GOT GAME, devenue Platinium puis Vexed (hAdji, roombang, jarod, AmaNEk, devoduvek), la première formation à lui faire confiance. Très vite, hAdji impressionne tant il clique vite. Troisième lors du vote pour le VaKarM Award d'Espoir de l'année en 2016, derrière ses deux coéquipiers en "ek", le rifle va ensuite confirmer son potentiel chez EnVyUs Academy, une formation qui dominera le subtop français durant toute l'année 2017. Ses performances lui permettront d'intégrer la line-up des grands pour un court moment en 2018, avec le résultat qu'on connaît.
Peu familier des lans françaises, hAdji va revenir à ses premiers amours, la FPL, pour faire valoir son talent et se relancer. Il connaît ainsi deux équipes internationales en compagnie d'autres habitués de la ligue en ligne, Imperial et Windigo, avant de revenir en France chez 3DMAX, FrenchFrogs et LDLC. Autant d'équipes dans lesquelles il dominera le subtop, tant individuellement que collectivement, sans jamais réussir à briser ce satané plafond qui l'empêche de vraiment décoller.
Deux fois, en 2020, Vitality a failli recruter hAdji. misutaaa lui sera d'abord préféré, puis Nivera, les exigences financières de LDLC pour lâcher son joueur ne facilitant pas non plus la manoeuvre. Alors le recordman du nombre de victoires au Championnat National (7 en 13 saisons jouées) est reparti poncer le subtop national et européen, cette fois-ci avec Falcons. Reste à savoir combien de temps hAdji pourra encore tenir. Ses matchs ratés sont rares et sa puissance de feu n'est plus à démontrer. Mais sa patience, elle, n'est peut-être pas infinie. Autant dire que si un nouveau projet tricolore regroupant la crème de la scène actuelle se monte, il ferait bien d'aller toquer à la porte d'hAdji. À moins que cette line-up Falcons, avec NBK et misutaaa, ait justement les moyens de se frayer un chemin vers les hauteurs et, pour débuter, un Major ?
Principales équipes sur CS:GO : Platinium, Vexed, EnVyUs Academy,EnVy, The Imperial, 3DMAX, Windigo, Team-LDLC, Falcons. |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : HFLAN #11 (2015)Finales Championnat National S2 (2016), S3, S4 (2017), S10 (2020), S11, S12 (2021), S13 (2022) (en ligne en 2020, 2021 et 2022) Gfinity Elite Series S2 (2017) |
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Guillaume "XpG" Veron
XpG est presque un symbole : celui du joueur qui n'ira pas plus haut que son niveau actuel mais fera tout pour ne pas descendre plus bas. Le membre le plus fidèle de TheDice n'a jamais été dans les petits papiers des grosses équipes, mais il s'en est finalement accomodé en devenant un immortel du subtop. Il peut traverser l'Hexagone pour aller dépanner un mix, qu'importe s'il faut leader, sniper ou jouer à l'AK, et ajouter une ligne de plus à son palmarès, l'un voire le plus gros de la scène francophone en termes de nombre de victoires.
Avant d'en arriver là, XpG a charbonné chez Katrina, Remake, Awsomniac puis LDLC Blue. Cette dernière équipe triomphera notamment à l'ESWC PGW Open de 2015 contre les rivaux de LDLC White en finale, remportant ainsi l'une des plus grandes batailles du subtop français sur CS:GO. La suite sera constituée de quelques projets plus ou moins intéressants avant la fondation de TheDice début 2019, que XpG n'a jamais quittée depuis, vivant aussi bien les sursauts d'espoir que les moments de stagnation de la formation au dé.
On ne sait pas comment l'histoire se souviendra de XpG : sera-t-il le fan absolu de Counter-Strike qui a donné sa jeunesse à ce jeu, ses lans et ses rencontres ? Ou l'ancien jeune bloqué au même stade depuis des années, dépassé par des concurrents plus forts et plus travailleurs ? La vérité se situe sans doute entre les deux, à l'image de ce subtop qu'on a autant envie d'encourager que d'houspiller, dont on critique l'instabilité à tout va mais qui perdrait de son charme s'il restait figé.
Principales équipes sur CS:GO : Katrina, Awsomniac, LDLC Blue, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : Ludus Lan #13 (2014) |
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Lambert "Lambert" Prigent
Leader dans l'âme, Lambert aura été au coeur de plusieurs projets d'ampleur dans le subtop : melty, début 2015, pour officiellement devenir semi-professionnel ; EnVyUs Academy, en 2017, l'académie de l'une des structures phares de la scène française de l'époque ; LDLC, en 2020, afin de relancer une organisation nationale mythique tout en remettant son propre pied à l'étrier, après un an et demi passé à vivoter dans divers mix et à la table d'analyse des streams français.
Des équipes qui permettront à Lambert de vivre de CS, de côtoyer de jolis noms comme ALEX, JACKZ, bodyy ou hAdji, et d'ajouter à sa collection plusieurs breloques en or, notamment au Championnat National. En revanche, aucune ne réussira à passer au niveau supérieur et à aller taper du gros poisson à l'international. Un regret sans doute pour Lambert, dont le leadership n'a finalement que rarement été remis en cause – sauf peut-être à la fin chez LDLC –, contrairement à son niveau de jeu individuel, plus souvent pointé du doigt, surtout depuis qu'il avait lâché l'AWP.
Ce n'est donc pas un hasard de retrouver l'ancien meneur au rôle de coach aujourd'hui. Chargé de former les nouveaux venus de LDLC, il a trouvé un poste à sa mesure, où la tête compte plus que les poignets, et qu'il avait d'ailleurs déjà exercé auprès des féminines de 3DMAX lors de leur sacre à l'ESWC 2014, ou de celles de LDLC à l'ESWC 2016.
Déjà présent dans le subtop de CS:S, Lambert continue donc, une décennie plus tard, son bout de chemin sur notre scène nationale. Joueur, analyste, coach, il aura porté plusieurs casquettes, et rien ne dit qu'il n'en cache pas d'autres dans son armoire pour l'avenir. Avec toujours le même logo brodé dessus : celui de Counter-Strike.
Principales équipes sur CS:GO : webSPELL, melty, Platinium, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : LaN0StReSs #7 (2013) |
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Antoine "to1nou" Pirard
Comment percer en tant que sniper sur une scène qui possède déjà le virtuose kennyS, le vétéran SmithZz, le chien fou fxy0, puis le revenant SIXER et l'ovni ZywOo ? to1nou s'est sans doute posé la question à de nombreuses reprises. L'AWP de LDLC White, qui passera trois ans de plus chez LDLC à patienter au seuil du très haut niveau, n'a jamais su trouver de réponse satisfaisante.
Il était sans doute proche d'y parvenir en 2018, lorsque LDLC (to1nou, LOGAN, ALEX, devoduvek, AmaNEk) commençait à se faire un nom en Europe et réalisait un parcours de folie aux IEM Chicago face au gratin mondial, conclu sur un top 5/6 des plus prometteurs. Mais ALEX sera débauché par Vitality avant qu'AmaNEk ne file chez G2 peu de temps après, laissant les autres membres de l'équipe sur le bord de la route.
to1nou a donc vu le béton du subtop durcir à nouveau autour de lui pour ne plus jamais le laisser partir. Un temps revu du côté de FiveG en 2020, le nouveau projet mené par bodyy et afro qui deviendra, après plusieurs changements, DBL PONEY puis HEET, le Belge a ralenti le rythme depuis, n'apparaissant plus qu'occasionnellement pour disputer quelques qualifications ouvertes avec des compagnons variés.
Il aura manqué à to1nou un brin de folie et un peu de régularité pour sortir du lot lorsqu'il évoluait chez LDLC, afin d'amener son équipe encore plus haut ou de convaincre les plus grands de lui faire confiance. Mais il est vrai que kennyS était encore très bon et que la fusée ZywOo était en phase d'allumage, ce qui bouchait quelque peu l'horizon dans le top francophone pour les autres tireurs d'élite. Cette double limite, individuelle et conjoncturelle, explique pourquoi to1nou est toujours resté un homme du subtop.
Principales équipes sur CS:GO : eXes, Platinium, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : Opale Arena #6 (2014) |
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David "devoduvek" Dobrosavljevic
devoduvek a débarqué à la Gamers Assembly 2015 avec 400 heures de jeu au compteur mais déjà une belle capacité à enchaîner les multikills. À côté de lui, AmaNEk jouait au MAC-10 tous les rounds et rendait fou ses adversaires. Avec MINLATE, ces deux-là ont ainsi vécu une première lan très spéciale, entre accession au tournoi pro alors que personne ne les connaissait et suspicions de triche.
Arrivé sur Counter-Strike sur le tard, devoduvek n'a donc pas mis longtemps à se faire un nom. Avec son binôme, il réalise tellement de jolis coups en deux ans qu'il est pressenti pour intégrer EnVyUs lors du grand shuffle français de début 2017. Les essais ratés de ScreaM chez FaZe, qui poussent le Belge à venir chez nV, et une préférence pour xms en tant que rookie du cinq le privent finalement de cette occasion de connaître le très haut niveau.
Tant pis : devoduvek bâtira sa carrière ailleurs. Huit mois passés de l'autre côté de l'Atlantique, chez Misfits, toujours avec AmaNEk, puis un retour en grâce chez LDLC en 2018, pour une seconde partie de saison qui n'avait plus grand-chose à envier aux meilleures équipes tricolores de l'époque. L'ascension va pourtant s'arrêter là pour le rifle. Son binôme est recruté par G2 et, laissé seul, devoduvek peine à ressortir du lot. Un retour dans le subtop l'attend, chez Heretics en 2019 puis Ambush en 2022, avec une grosse année presque vide entre les deux.
devoduvek est sorti de nulle part et a grimpé les échelons très vite. Il aurait pu rafler la mise en partant chez EnVy, s'est bien rattrapé les deux années suivantes, avant de retomber doucement dans un certain ventre mou lorsque son duo avec AmaNEk s'est cassé. Ce dernier, plus constant et plus malin sur le serveur, a finalement pris la lumière pour deux.
Principales équipes sur CS:GO : MINLATE, Red Instinct, Vexed, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : BYOC DreamHack Tours 2016 |
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Flavien "wallax" Lebreton
Il restera pour toujours le leader qui a révélé ZywOo. Début 2017, wallax et E-Corp jettent leur dévolu sur ce petit gars qui joue beaucoup sur FACEIT et a déjà disputé quelques qualifications ouvertes avec des mix européens. Très vite, le phénomène se révèle et le meneur doit gérer un diamant brut, une superstar en devenir qui attire toute l'attention.
Une situation pas si évidente à vivre quand on veut maintenir un équilibre sain entre tous ses joueurs, mais wallax y parvient et fait grimper la line-up, passée entre temps chez WySix puis *aAa*, en haut du subtop français. La formation ira même s'offrir quelques jolis noms européens en Moutain Dew League, l'ancienne "Ligue 2" de la Pro League, dont Gambit une semaine avant sa victoire au PGL Major Krakow. Début 2018, sentant que l'équipe ne progresse plus, wallax taille la route vers d'autres horizons. "Il dépassera sans problème tous les joueurs français actuels", lâche-t-il à propos de ZywOo avant de partir. Bien vu.
Avant cette aventure, la plus marquante de sa carrière, wallax s'était déjà fait un nom dans le subtop. Familier de la Nantarena, ses qualités de leader ont souvent été recherchées, aussi bien par des équipes que par des mix, sur une scène toujours en quête de meneurs à la hauteur. L'après-ZywOo sera cependant plus compliqué : freiné par un niveau individuel en baisse, wallax essaie d'emprunter des chemins différents en prenant sous son aile des jeunes très inexpérimentés puis en s'essayant à l'international avec les Jordaniens de FATE. Des initiatives qui ne rencontreront pas le succès escompté mais prouveront l'envie du leader de transmettre et de former.
Mi-2020, wallax annonçait finalement son départ vers Valorant, après de longues années passées à écumer les lans CS. Un pur bosseur du subtop tirait ainsi sa révérence.
Principales équipes sur CS:GO : UbitzHigh, iGamerz, VIKING.fr, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : Lan'O'4 (2013) |
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Matthéo "nonick" Canei
Il a déboulé comme une météorite qu'aucun radar n'avait détectée. Un an et demi après avoir commencé Counter-Strike, à 17 ans à peine, nonick était déjà sélectionné pour représenter la France aux World Championships 2016, au sein d'une équipe jeune construite autour de kioShiMa (nonick, xms, mistou, Fuks, kioShiMa). "Je viens un peu de nulle part", souriait le principal concerné quelques mois plus tôt à l'occasion de sa première Gamers Assembly, jouée avec E-Corp.
Il ne faut donc pas se fier à l'âge de nonick. Du haut de ses 23 ans, il fait aujourd'hui office de vétéran de la scène. Cela est dû à sa rapide intégration dans le subtop lorsqu'il débutait, mais aussi au fait que depuis tout ce temps, il n'a cessé d'être considéré comme l'un des grands espoirs français. Ce n'est pas pour rien que krL l'a sélectionné dans le nouveau projet GenOne pour initialement occuper le poste de leader.
GenOne, c'est aussi l'occasion pour nonick de tourner la page des années précédentes, autant passées à jouer qu'à fumer, mais qui ne lui ont jamais permis de s'incruster plus haut. Son nom est souvent revenu dans les rumeurs de transferts, sans concrétisation derrière. Les deux saisons chez TheDice, à bouffer des qualifications ouvertes et des coupes en ligne, n'auront pas suffi pour passer ce fameux "cap". Dans le même temps, son coéquipier Djoko, arrivé un an après lui dans l'équipe, était recruté pour intégrer DBL PONEY, devenu HEET, et se battre pour jouer des Majors. On comprend que ça fasse cogiter et que nonick se soit accordé une pause de plusieurs mois fin 2021.
Avec krL sur ses talons pour s'assurer qu'il mange bien ses cinq fruits et légumes par jour, nonick tient une nouvelle chance et l'un de ses plus beaux tremplins. Et s'il ne perce toujours pas individuellement, peut-être pourra-t-il participer à la formation des nouvelles pépites françaises. Dans tous les cas, s'il décide de s'accrocher à CS, il lui reste encore de nombreuses années devant lui.
Principales équipes sur CS:GO : E-Corp Bumpers, WE GOT GAME, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : Game Arena (2017) |
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Matthieu "matHEND" Roquigny
La carrière de matHEND est un grand huit. Il y a eu des hauts : la montée en puissance avec Platinium puis LDLC White pour devenir la meilleure équipe du subtop français en 2014/2015, le VaKarM Award d'Espoir de l'année en 2014, les lans gagnées à droite à gauche avec MAXISAUCISSE, l'espoir de devenir professionnel avec LDLC et ARES. Et puis des bas : la perte de motivation qui mènera à son éviction de LDLC en 2016, les embrouilles avec la structure ARES, la galère des projets instables se contentant de disputer les ECN deux fois par an.
Au milieu de ces loopings, matHEND a beaucoup évolué lui aussi. Il s'est notamment affirmé en tant que leader, un peu par défaut au début, à tel point qu'on peut se demander quel aurait été son parcours s'il n'avait pas récupéré cette responsabilité chez Platinium après le départ de Storen, ce qui a permis aux autres, DEVIL et bodyy en tête, de briller un peu plus individuellement et de se faire repérer par EnVy et G2.
Il a sûrement redéfini ses priorités aussi, lui qui a lâché un salaire chez LDLC en 2016 lorsqu'il s'est rendu compte qu'il ne prenait pas de plaisir à jouer sans ses copains. Une mentalité qui explique sans mal pourquoi son cercle de coéquipiers est souvent resté le même au fil des ans, et pourquoi il épaule aujourd'hui bodyy, qu'il connaît depuis une paille, en occupant le rôle de coach chez HEET.
Certains, à l'époque, voyaient sans doute matHEND monter plus haut. L'ancien Platinium a préféré emprunter des chemins plus tortueux, parfois par choix, parfois non, qui s'arrêtaient sous les cimes. Mais au moins, il a toujours gardé en tête les raisons qui l'ont fait aimer Counter-Strike : des potes, du beau jeu, du plaisir. C'est déjà pas mal.
Principales équipes sur CS:GO : eXes, Platinium, LDLC White, Team-LDLC, VaKarM Awards gagné(s) sur CS:GO :
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Palmarès principal en lan sur CS:GO : Nantarena 14.1 (2014) |
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Steve "jarod" Cohen
Le daron. À 36 ans, jarod est toujours sur le circuit des lans françaises, souvent accompagné de son éternel binôme bk. S'il a peu gagné, sa collection de places d'honneur est immense et ses accréditations doivent occuper trois bons cartons dans son grenier. En juin dernier, il était encore présent à l'AFTI-LAN 22.1 pour décrocher un top 5/6 avec CLEAR, même s'il ne joue plus autant qu'avant et a maintenant une petite fille qui lui demande sûrement pas mal d'attention.
Mais ce ne serait pas rendre honneur à jarod que d'évoquer uniquement cette image de vieux sage. En 2016, il remporte le Championnat National avec Vexed, quelques semaines après avoir atteint les demi-finales de l'ESWC sous les couleurs de Platinium, au cours de ce qui restera sa période la plus faste et la plus proche d'une hypothétique professionnalisation qu'il n'a jamais vraiment cherchée. Et puis en dix ans, le sniper-leader a également fréquenté du beau monde : AmaNEk, devoduvek, hAdji, Ex3rcice, Djoko, tous sont passés sous ses ordres.
jarod incarne une certaine idée du subtop : celui qui aime les lans plus que tout, qui y va pour performer mais sans jamais sacrifier le fun, et qui rappelle que tout peut toujours arriver lors d'un match, qu'importe l'âge, le pedigree et la capacité à trashtalk des mecs d'en face. C'est aussi l'absence de langue de bois et toujours le bon mot en interview, parce qu'il n'y a ni sponsors frileux ni agence de communication insipide derrière. Fort appréciable.
Quand jarod ne se déplacera plus en tournoi, Counter-Strike aura perdu un de ses plus fidèles soldats. D'ici là, qu'il continue de servir de garde-barrière à la nouvelle génération : tant que vous n'avez pas battu jarod en lan, alors il y a du boulot. Et même lorsque vous en serez venu à bout, vous réaliserez que la route est encore longue, très longue. Probablement infinie. C'est aussi pour ça que CS est un jeu fantastique.
Principales équipes sur CS:GO : PyRoGeN, EVG-Serv, AERA, JaS, |
Palmarès principal en lan sur CS:GO : Breaking Lan (2016) |
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Mentions honorables |
Impossible de faire des mentions d'honneur convenables après dix ans de suivi du subtop. Alors contentons-nous de citer des noms, en souvenir de toutes ces lans, toutes ces équipes, tous ces transferts parfois discutables.
Commençons par ceux dans l'ascenseur, les Maka, Lucky, Keoz, Djoko, Ex3rcice, afro, Python et autres Kyojin, qui tentent actuellement de sortir du subtop après y avoir passé tant d'années pour s'installer définitivement à l'étage du dessus. Évoquons aussi Nivera, petit frère de ScreaM, au passage très bref mais si percutant, xms, présent durant un an chez les grands avec EnVy, et SIXER, qui aura finalement plus connu le subtop que le top sur CS:GO après son retour chez EnVy.
Une pensée également pour les anciens LDLC White et Blue, qui ont beaucoup fait parler d'eux à l'époque, et plus ou moins ensuite selon les cas : Fuks, dont le pseudo était intolérable pour les Américains lorsqu'il est allé dépanner G2 à l'ELEAGUE en 2016, BouLy, PetitSkel, HEdm, les snipers madc et YOUYOU (et son frère Faris).
On ne peut pas oublier MAIDHEN, jamais vraiment parti (et son frère Delaney, qui se fait maintenant appeller FantEN), ni Kan4, membre de l'épopée Awsomniac à la DH Tours 2015 puis longtemps chez TheDice, ni mistou, qui a joué avec shox chez Epsilon et Ex6TenZ chez LDLC, ni Polox, Smyli ou RobiNasTy, dans les bons coups de temps à autres.
roombang (aka SCARA) et NpK, les frères belges, nous envoient une carte postale depuis le plat pays, tout comme davidp. Leur souvenir évoque EMYOR et gAUTHIERLELE, ex-alliés des deux premiers cités chez Vexed, ainsi que liptoN, compagnon historique de la fratrie.
On peut aussi citer waneG et MetaL, qui ont longtemps épaulé wallax et ZywOo, VKLL, sélectionné pour l'académie d'EnVyUs, Jas_x, vainqueur du BYOC de la DH Tours 2017, et pourquoi pas maleK et LoWkii, familiers des podiums il y a quelques années.
Un tour du côté des VaKarM Awards pour constater que les catégories "joueur subtop" et espoir" ont déjà vu META, LaAw, Allum3tt3, LOGAN, CREA^, Adlane, JiNKZ, Fearoth, beyAz, jeyN, ninis et sabAAA être nommés au moins une fois.
Enfin, plus récemment, le duo Zeusa - P0WELS a remporté quelques lans, wasiNk s'est imposé comme un leader costaud, Sone a fait parler de lui, SBT aussi. À voir comment tout ce beau monde évoluera et si l'on se souviendra d'eux dans quelques années. D'ici là, qu'ils continuent de faire vivre ce subtop et ses lans qui représentent, mine de rien, une belle partie de l'âme de CS:GO en France.
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Merci à Elnum pour les bannières