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Au théâtre des vétos

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Deux ans et demi après la parution du magazine VaKarM, fin 2021, nous avons décidé de mettre en ligne les principaux articles le composant, histoire d'en faire profiter ceux qui ne l'avaient pas commandé à l'époque. Ne vous étonnez donc pas si ces articles vous disent quelque chose, il est possible que vous les ayez déjà lus sur papier !

"On travaille des scénarios de draft qu’on amène jusqu’au bout. On en fait beaucoup, des dizaines, parfois des centaines. La draft, c’est extrêmement important à Dota." Ces mots de Ceb, double vainqueur de The International avec OG et membre du panthéon des plus grands esportifs français, soulignent bien l’importance de l’avant-match à Dota. La draft, c’est-à-dire la phase de pick et ban des héros qui seront joués lors de la partie, représente une composante à part entière d’une rencontre. Une partie de Dota ne débute pas lorsque les joueurs envahissent le terrain de jeu, mais bien plusieurs minutes avant.

Si vous demandez à quelqu’un quand commence un match professionnel de Counter-Strike, il y a de fortes chances qu’il vous réponde "au premier pistol round". Pourtant, là aussi, une étape a précédé la bataille sur le serveur : les vétos. Certes, avec leurs sept cartes en jeu, il est difficile de les comparer à la phase de draft de Dota ou League of Legends, où plus d’une centaine de personnages doivent être pris en compte. Les vétos restent toutefois un élément essentiel d’un affrontement à haut niveau, possédant leurs particularités et leurs codes propres.

En général, les équipes fonctionnent sur le même schéma. Six cartes sont travaillées ou maîtrisées et la septième constitue le "perma ban", celle qui sera toujours retirée quoi qu’il arrive. Ensuite, on avise avec les six restantes selon l’opposition, la confiance sur chaque map, les performances récentes, la forme du jour, etc. Rares sont les formations à maîtriser les sept cartes, même si cela donne un avantage inévitable, en témoigne l’ère Astralis qui se basait en partie sur un véto quasiment impossible à contrer : les Danois étaient forts partout et pouvaient donc s’adapter à toutes les situations. Ils ne bannissaient pas nécessairement leur carte la plus faible du moment, préférant parfois priver l’adversaire de son principal atout.


Vétos en finale du PGL Major Stockholm 2021 entre Na'Vi et G2

Ces données ne sont d’ordinaire pas secrètes. Tout le monde savait qu’Astralis, à son apogée, était imprenable sur Nuke. Ça n’avait échappé à personne que les équipes de shox ne jouaient jamais Mirage, ou que les Français ont longtemps été en délicatesse avec Train et en amour total avec Dust2. C’est aussi pour ça que la phase de véto n’est pas toujours intéressante. Quand on possède un nombre suffisant d’éléments pour effectuer sa propre analyse et que tout se passe comme prévu, il est difficile d’être surpris par quoi que ce soit. Et combien de fois a-t-on entendu les joueurs ou les coachs, lors d’interviews, dire "on savait qu’ils allaient pick telle map, on savait quelles cartes on allait jouer, on savait comment le véto allait se dérouler". Tout le monde connaît le scénario à l’avance et se contente de réciter ses lignes de dialogue.

Malgré cet intérêt tout relatif dans la majorité des cas, les vétos restent cruciaux. Rater cette phase peut se révéler catastrophique pour la suite. Se retrouver sur une carte où l’équipe ne s’est pas assez entraînée en amont ou ne pas bannir la map forte de l’adversaire est susceptible d’affecter psychologiquement une line-up avant même que le moindre coup de feu n’ait été tiré. A contrario, surprendre en sélectionnant une carte non habituelle, travaillée en secret, constitue un moyen efficace de déstabiliser son opposant.

Et c’est précisément quand le script déraille que le véto devient passionnant. Quand l’un des acteurs se met à improviser, fait voler son texte en éclats et décide de prendre le contrepied, de surprendre tout le monde, de se lancer dans l’inconnu. Dans cette ode à l’improvisation souvent factice, le leader occupe un rôle crucial en ayant en main un plan qu’il peut décider de suivre à la lettre ou de jeter par-dessus son épaule. Retour, en compagnie d’ALEX, sur quelques vétos mémorables menés par des leaders français et étrangers, couronnés de succès ou piteusement ratés, avec des conséquences très variées.

Un match n’est jamais gagné ou perdu aux vétos, mais tu peux être dans une position plus ou moins confortable. C’est plus psychologique qu’autre chose, mais tout le monde est plutôt confiant sur la majorité des cartes qu’il joue, ou du moins a une idée claire de ce qu’il veut faire.

ALEX

 

Le pile ou face de G2

Le premier match d’un Major est généralement le plus aisé à préparer. L’adversaire est connu plusieurs jours à l’avance, chaque équipe a le temps nécessaire pour analyser son opposant, mettre en place ses stratégies, anticiper la carte qui sera choisie et jouer la rencontre dans sa tête avant même qu’elle n’ait lieu.

Mais il reste toujours une chance pour que rien ne se déroule comme prévu le jour J. C’est ce qu’ont vécu les Français de G2 (shox, bodyy, NBK, apEX, kennyS) lors du PGL Major de Cracovie, à l’été 2017. Ils se préparent à affronter Na’Vi (Edward, seized, flamie, GuardiaN, s1mple) sur Inferno ou Cobblestone, et axent leur préparation là-dessus. Et puis quelques minutes avant le début, rien ne va plus. Na’Vi retire ces deux cartes, laissant la bande de shox dans l’embarras. Celle-ci possède toutefois le dernier ban et peut choisir si l’affrontement aura lieu sur Overpass ou Nuke.

Deux cartes que G2 maîtrise, mais deux cartes que G2 a concédées dix jours plus tôt en quart de finale de l’ESL One Cologne face à ces mêmes Na’Vi, 17-19 / 13-16. Les Français sont incapables de désigner celle qui paraît la plus appropriée pour tenter de prendre leur revanche. Plutôt que de se perdre dans leurs discussions, ils font confiance à leur destin... en tirant à pile ou face. En plein Major.


La flemme de faire les vétos

La pièce choisit Overpass. Durant la première moitié du match, cette stratégie audacieuse semble se retourner contre G2 qui rate son side offensif, n’inscrivant que trois rounds. Il faudra attendre le second side pour que la défense justifie le fait de laisser Overpass en lice lors des vétos. NBK & Co enquillent 13 rounds et coiffent Na’Vi au poteau, 16-14, pour arracher ce succès inaugural dans la ronde suisse du tournoi. "Mieux valait se contenter de ce qu’allait nous donner le hasard pour ne pas avoir d’arrière-pensées ensuite", justifiera le futur joueur de mouz, homme du match côté G2 lors de cette rencontre.

Les vétos, en tout cas lorsque j’étais chez Vitality, se faisaient en plusieurs temps, et ça pouvait durer plus ou moins longtemps. Le premier ban, on le savait car la plupart des équipes ne jouent que six maps. Ensuite, on savait les pourcentages de victoire/défaite donc on pouvait se faire une idée, mais Rémy (XTQZZZ) était toujours vigilant et regardait contre qui les équipes perdaient et gagnaient. Par exemple, si une équipe perd 17-19 / 14-16 / 13-16 contre Astralis, Liquid et EG, elle a peut-être 0 % de victoire mais elle est bonne sur la map.

Il y a aussi une part de confiance qui entre en jeu, comment moi en tant que leader je me sens sur cette map, comment Rémy sent l’équipe sur la map... Souvent, ça prenait deux-trois conversations de cinq-dix minutes sur deux jours, mais parfois ça pouvait durer plus longtemps si l’un d’entre nous voulait prendre un plus grand risque.

ALEX

 

La carte secrète d'Astralis

Bourreau de Liquid tout au long de 2018, auteur d’une saison absolument fantastique ponctuée de nombreux trophées, Astralis (dupreeh, device, Xyp9x, gla1ve, Magisk) a baissé d’un ton l’année suivante. Son ancienne victime en a profité pour prendre le pouvoir. Liquid (nitr0, EliGE, Twistzz, Stewie2K, NAF-FLY) accomplit un printemps et un début d’été 2019 fabuleux, couronnés par plusieurs titres de prestige. Les Américains s’octroient l’Intel Grand Slam – récompense d’un million de dollars attribuée à une équipe gagnant quatre tournois majeurs ESL/DreamHack – en à peine plus de deux mois, soufflant toute la scène.

Le Major de la rentrée 2019, organisé par la StarLadder à Berlin, doit apporter à Liquid la dernière preuve de son incontestable domination. Mais Astralis, double tenante du titre dans les tournois sponsorisés par Valve, compte bien vendre chèrement sa peau. Les Danois ont profité de la pause estivale pour élaborer leur plan. En Allemagne, ils attendent Liquid de pied ferme. Tout le monde veut voir ce duel en grande finale. Il aura finalement lieu dès les quarts. Et les hostilités vont commencer plus tôt que prévu.

Lors de la phase de vétos, après deux bans classiques de la part des belligérants, Astralis surprend son adversaire et les analystes en choisissant d’aller jouer sur Vertigo. Une carte arrivée à peine six mois plus tôt dans le map pool. Une carte que Valve continue de modifier pour la perfectionner, une mise à jour importante ayant été appliquée trois semaines avant le tournoi. Une carte sur laquelle Liquid n’a encore jamais perdu en lan en cinq matchs.


Un quart de finale resté dans les mémoires

Pour toutes ces raisons, personne ne pensait qu’Astralis miserait sur Vertigo. L’effet de surprise est total. Dans leur booth, les joueurs américains mettent du temps à choisir leur side de départ tant ils ne s’attendaient pas à une telle situation. "On ne voulait pas tomber dans nos vieilles habitudes et se dire 'Si on finit sur Nuke et Inferno, c’est bon', parce que ça ne marchait plus vraiment depuis quelques mois. Il fallait qu’on emprunte une autre route cette fois, gagner le 'mind game'", expliquera zonic, emblématique coach d’Astralis, après la rencontre.

Évidemment, les Danois ne débarquent pas sur la map la fleur au fusil. Ils sont prêts comme jamais et exploitent plusieurs semaines d’entraînement intensif en sous-marin et de nouvelles trouvailles tactiques. Leur control map est impeccable, leurs grenades font mouche, leurs runboosts surprennent, leurs agressions et paris défensifs paient. Huit rounds en attaque, huit rounds en défense, 16-8 au scoreboard final.

En sortant Vertigo de sa manche, Astralis a fait pâlir les meilleurs bluffeurs et démontré qu’il était possible de semer le doute dans la tête adverse sans passer par la case headshot. Les Danois concluront ensuite sur Overpass, 16-13, éliminant ainsi le favori au titre et s’offrant un boulevard vers un troisième titre consécutif en Major, une première dans l’histoire de CS:GO.

Contre le top 5, en lan, c’était plutôt facile de savoir les bans, mais pas forcément les picks. À force de se jouer, ça pouvait dépendre des résultats précédents, si on se sentait underdogs ou non. Là où le véto est compliqué à prédire pour moi, c’est quand tu affrontes une équipe considérée comme "plus petite", ou une plus grande équipe mais qui n’est pas en forme et s’entraîne à bloc.

Le Major, c’est vraiment le sommet des jeux de véto. C’est du bo1 avec souvent deux-trois semaines sans tournoi avant, donc ça peut vraiment être de l’inconnu. Mais plus tu avances dans un tournoi, plus tu sais plus ou moins qui véto quoi, les picks, etc. S’ils sont allés loin dans le tournoi, c’est qu’ils sont bons sur les cartes qu’ils jouent, donc il faut se poser les bonnes questions.

ALEX

 

Et G2 s'aventura sur Mirage

"- On est prêts. Sur toutes les maps où on va jouer, normalement, on se sent prêts !
- Donc ça, ça veut dire Mirage instaban.
- Bah, peut-être pas...
- Je serai curieux de voir !
- Je pense qu’on va jouer Mirage. On verra !"

Ce dialogue s’est tenu le 31 août 2017 à Malmö, en Suède, à l’occasion de la DreamHack Masters. Il eut lieu (et fut filmé) entre SmithZz, coach de G2 (shox, bodyy, NBK, apEX, kennyS), et Ap-3, moviemaker chez VaKarM, présent auprès du premier dans les coulisses de l’événement quelques minutes avant le match des Français contre Immortals.

Et en effet, les deux formations se tapèrent, entre autres, sur Mirage. À la surprise générale, parce qu’il était bien connu que les équipes menées par shox ne jouaient jamais cette carte tant le leader ne l’appréciait guère. Pourtant, à Malmö, G2 osa, après avoir commencé à la travailler une semaine plus tôt à l’abri des regards, au détriment de Train, où ça ne marchait décidément pas du tout. Connaissant mieux le terrain de jeu que son leader, apEX prit les rênes  dessus. Le piège était en place. Les Brésiliens allaient tomber en plein dedans.

Immortals d’abord (HEN1, LUCAS1, boltz, Steel, kNg), qui sautera sur l’occasion en voyant Mirage toujours disponible lors des vétos et s’y inclinera 16-12 lors de la phase de poules. SK Gaming ensuite (FalleN, fer, coldzera, TACO, felps), qui la laissera en troisième map de leur quart de finale et n’y inscrira que onze rounds. Stuffs basiques, stratégies simples mais efficaces, G2 ne donne pas dans le grandiloquent mais le but n’est pas de faire le spectacle. Malgré un shox "totalement perdu sur la map", dixit kennyS, les Français se servent de leur nouvel atout pour atteindre le dernier carré. Ils ne rejoueront plus cette carte ensuite, ce qui ne les empêchera pas d’aller chercher le titre en repoussant NiP en demie puis North en finale. Lâcher Train pour Mirage n’était pas si déraisonnable que ça.


apEX et enkay J, analyste de G2, à l’assaut de Mirage

 

FaZe et Astralis, jeu de dupes sur Cobblestone

Lorsqu’elles se rencontrent aux IEM Sydney 2017, ni Astralis (device, dupreeh, Xyp9x, gla1ve, Kjaerbye) ni FaZe (rain, allu, kioShiMa, karrigan, NiKo) ne sont réputées pour jouer Cobblestone. Du moins en apparence. En réalité, les leaders danois de ces équipes (gla1ve chez Astralis, karrigan chez FaZe) se sont lancés dans une partie de poker menteur. Lors de la ronde suisse, quand les deux écuries se font face, la vérité éclate au grand jour : personne ne véto Cobblestone, chacun pensant que l’autre allait finir par craquer, et le château fort devient le terrain de jeu de la rencontre.

Astralis semble un cran au-dessus et l’emporte sans forcer, 16-7, grâce notamment à une très bonne défense qui lui permet d’inscrire sept rounds en CT et de n’en concéder qu’un seul, complétant ainsi ses neuf rounds déjà marqués en attaque.

Après le match, gla1ve révèle que son équipe s’était récemment entraînée sur Cobblestone pour renforcer son map pool, particulièrement contre des adversaires du calibre de FaZe : "On était contents du véto et de Cobblestone. J’ai l’impression que nos adversaires s’octroient le rôle d’outsider contre nous, qu’ils se disent qu’ils doivent jouer des cartes comme Cobblestone pour surprendre. C’était tout bénéf’ pour nous, on était prêts dessus."

Ce qu’il ne sait pas, c’est que son compatriote et rival karrigan avait déjà poussé sa réflexion un cran plus loin. Certes, FaZe a perdu ce premier duel, mais c’était lors de la phase de ronde suisse. Une défaite n’était pas éliminatoire. karrigan s’est servi de ce match comme d’un test pour évaluer son adversaire. Si les deux venaient à se retrouver ensuite, il pourrait alors mettre à profit ce qu’il a noté pour inverser la tendance. "Je sais qu’ils ne se sont pas tant entraînés que ça sur Cbble, même s’ils le disent, j’en suis sûr. J’ai hâte de les rejouer plus tard pour voir qui saura le mieux s’adapter. C’était un pari et je crois qu’il a payé. Je pense avoir compris comment ils jouent en terro et je n’ai rien montré de notre jeu à partir du moment où l’on était menés 6-12. Donc si l’on doit à nouveau affronter Astralis, je me sentirais très bien au moment des vétos", affirmait le cerveau de FaZe après cette première rencontre.


karrigan, mastermind de son état

Le meneur aurait voulu deviner le futur qu’il n’aurait pas pu viser plus juste. La revanche a lieu en demi-finale. Astralis choisit de partir sur Cobblestone, mise en confiance par son succès assez large trois jours plus tôt. FaZe est plus que prête à relever le défi. "FaZe s’est entraînée sur cette map juste pour Astralis", s’amuse YnK à la table d’analyse.

La bande de karrigan aligne 12 rounds en attaque, bien aidée par des calls impeccables, et résiste juste assez en défense pour conclure à temps, 16-13. Le jeu de dupes a trouvé son vainqueur. La line-up européenne gagnera la rencontre 2-1 et rejoindra la grande finale – où elle s’inclinera face à SK –, laissant à gla1ve et Astralis l'amère sensation de s’être fait avoir.

C’est quelque chose qu’on avait mis en place, que ce soit chez LDLC ou Vitality : si l’autre équipe ne sait pas jouer la map non plus, on prend le risque de la laisser ouverte. On l’avait fait contre Heroic, en ESL Pro League il me semble. Ils ont pris Train alors qu’ils ne l’avaient jamais jouée avec cette équipe et on l’a perdue 16-14. À Katowice 2020, je voulais laisser Train contre FaZe dans notre match éliminatoire, plus parce que je ne pensais pas qu’ils auraient le courage de la pick que par confiance sur la map !

ALEX

 

La dernière erreur de FeTiSh

Gagnez votre pari et vous serez un génie. Perdez-le et vous passerez pour un idiot. Malheureusement pour FeTiSh, ce sera la deuxième possibilité qui l’attendra au tournant à la DreamHack Winter 2014. Le leader danois et son escouade de dignitas (FeTiSh, device, dupreeh, Xyp9x, cajunb) y disputent un quart de finale de Major contre Na’Vi (Zeus, Edward, starix, seized, GuardiaN). Ils partent favoris, mais FeTiSh va tenter un coup de poker lors des vétos pour conforter encore un peu plus cet avantage.

Sans s’être entrainée une seule seconde sur Cobblestone, dignitas sélectionne pourtant cette carte, persuadée que Na’Vi n’a aucune expérience dessus non plus et que le duel de skill tournera à son avantage. Il n’en sera rien. La défense ukrainienne est parfaitement en place et étouffe les avancées danoises. 12-3 à la pause, 16-3 quelques minutes plus tard. "Je crois que c’est mon pire souvenir de Counter-Strike", avouera device six ans plus tard, qui a pourtant connu bien d’autres déceptions dans sa carrière.


Pas sûr que c'était encore le grand amour entre FeTiSh, dupreeh et Xyp9x après cette DH Winter

dignitas aurait pu rattraper son erreur sur la seconde map, Mirage, grâce à un side CT impeccable, 12-3. Mais sa mauvaise habitude de s’effondrer lors des moments décisifs va revenir au galop et l’équipe sera muette en attaque, offrant à Na’Vi l’occasion de réaliser un comeback inespéré pour s’imposer 16-13 et filer dans le dernier carré.

Une semaine après ce raté complet, FeTiSh sera écarté de la formation. Cet évincement sonnera quasiment la fin de sa carrière de joueur – et de leader – puisqu’il ne réussira jamais à rebondir ailleurs et se tournera finalement vers le coaching quelques années plus tard.

Je pense qu’il y a déjà pas mal de mind game qui se fait aux vétos. Souvent, les adversaires montrent un peu d’émotions, alors qu’avec Rémy (XTQZZZ), on essayait d’être neutre pour ne rien laisser paraître même lorsque nous étions surpris.

La première fois qu’on a joué Na’Vi à la BLAST début 2020, je disais à chaque fois ce qu’ils allaient ban/pick avant qu’ils ne le disent. Dans le match, ils ont vite compris qu’on les avait antistrat’ et je pense que ça a joué aussi, car ils avaient l’impression dès le véto que nous étions dans leur tête. Il me semble même que Boombl4 a fait une interview post-match dans laquelle il dit qu’on savait tout ce qu’ils allaient faire. C’était un petit avantage psychologique, ce n’est pas ça qui nous a fait gagner, mais est-ce que ça a aidé ? Peut-être.

ALEX

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