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La vie d'un manager : Jibril
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Après avoir passé 4 ans sur la scène française et participé, en tant que manager, à des projets dans des structures comme Bunker Esport, Blackmice ou plus récemment Apologis, Jibril "Jibril" Talbi s'est aujourd'hui lancé dans un projet à l'étranger, dans la région CIS, aux côtés d'anciens joueurs bien connus comme Denis "seized" Kostin. L'occasion pour lui de faire le bilan et nous expliquer la fonction de manager au sein d'une équipe.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J'ai 17 ans et je suis manager depuis que j'ai 13 ans. J'ai fait partie de projets au sein de structures comme Bunker, Blackmice ou Apologis.

Comment, dès 13 ans, tu as su t’assumer comme manager auprès des structures ?

J’ai tout de suite su montrer ma détermination et mon envie. Grâce à cela, j'ai pu obtenir la confiance de structures qui m'ont permis d'être où j'en suis aujourd'hui.

En quoi consiste ton travail de manager ?

Aujourd'hui, le travail de manager consiste à la base à gérer les plannings d'une équipe. C'est le manager qui va gérer l'agenda des matchs, et qui va aussi s'occuper de permettre à l'équipe d'intégrer des groupes de pracc. C'est également lui qui va s'occuper de toutes les relations entre la structure, quand il y en a une, et les joueurs. C'est un peu le porte-parole d'une équipe. Certains managers sur CS endossent également la casquette d'agent de joueur, c'est eux qui vont proposer leur joueur à des équipes, structures ou encore à d'éventuels sponsors. Je n'ai à titre personnel pas encore eu l'occasion d'avoir ce rôle.

Vois-tu ton rôle de manager comme un travail ou comme une passion ?

Totalement comme une passion, je ne cherche pas la reconnaissance, je fais ça parce que ça me plait. Bien sûr, si je peux en faire mon métier ce sera avec grand plaisir, mais c'est encore tôt pour parler de ça. D'ailleurs, à chaque fois qu'une structure m'a proposé un projet avec un salaire, j'ai refusé, privilégiant l'équipe.

Qu'est-ce qui différencie les plus petites structures et les plus grosses dans l'approche du rôle de manager ?

Entre les petites structures et les plus grosses, le concept reste le même, c'est simplement la masse de travail qui augmente. Avec la multiplication des tournois, le manager doit gérer les invitations aux compétitions, qui prennent le pas sur les invitations aux groupes de pracc au début d'un plus petit projet. En cas de tournoi offline, le manager va devoir établir des devis pour la structure et gérer toutes les réservations qui en découlent. Aujourd'hui il y a un fossé entre des équipes top et subtop, en particulier en termes de moyens. Ça ne met pas dans les meilleures conditions les joueurs qui ont les capacités pour "percer", et le retour d'ascenseur de la part des joueurs qui ont réussi semble en panne.

Comment les structures te suivent dans ton travail ? Quelles sont leurs attentes ?

Chaque équipe fonctionne avec un Discord. Au début de chaque semaine, je postais le planning de la semaine et si les dirigeants de la structure avaient une interrogation, je devais être réactif pour y répondre au mieux. Au-delà de l'aspect performances de l'équipe, les structures s'intéressent également beaucoup à l'image des joueurs. Chacun doit donc faire attention à l'image qu'il dégage sur les réseaux sociaux et doit effectuer un vrai travail de représentation de la structure.

Concernant les attentes des structures envers un manager, elles varient. Quand c'est le manager qui démarche une structure, c'est le plus compliqué. La pression est la plus importante car en cas de mauvais résultats, c'est le manager qui devra endosser la responsabilité de l'échec. Même si dans quasiment tous les projets auxquels j'ai pris part, l'atmosphère était très bonne, c'est totalement différent quand on arrive dans un projet déjà en place, il y a moins de pression et on peut se concentrer sur les fonctions premières d'un manager.

Comment cela se passe lorsqu’une équipe n’a pas de structure ? Quel est ton rôle et comment procèdes-tu ?

Le démarchage de structures se fait avec un dossier d'équipe où l'objectif va être de montrer le potentiel de la line-up. L'idée est donc de s'appuyer sur des résultats récents ainsi que sur les joueurs qui composent l'équipe. S'il n'y a pas encore de résultats, le manager va attendre les premières performances pour aller vendre son équipe et si ce n'est pas possible, il va s'appuyer sur les performances passées des joueurs mais aussi leur potentiel en termes de visibilité. C'est par contre beaucoup plus difficile de trouver une structure de cette manière. Personnellement, quand l'équipe de laquelle je suis au service cherche une structure, je vais sur les comptes Twitter ou autres des structures et je cherche les mails du directeur général ou du directeur esport pour leur envoyer le dossier.

En janvier, Apologis Esport faisait son retour sur CS:GO et la scène française après avoir brillé en ECN. Malheureusement, tout ne s'est ensuite pas déroulé comme prévu. Début mars, la structure officialisait le remplacement de 2 joueurs, Valentin "VKLL" Bartolomei et Alex "AKUMAA" Lo Bello par Vincent "mKZ" Hulin et Gaetan "Suiz" Frerot.

Qu’est-ce qui a motivé la fin de la collaboration avec Apologis ?

Aujourd'hui, on ne sait toujours pas pourquoi ça n'a pas marché, je pense tout simplement que la mayonnaise n’a pas pris. Tout le monde est en très bons termes. On avait fait un bon début de saison, puis c'est la dégringolade et après une semaine de bootcamp qui a mené à une ultime défaite 16-3 en ESEA Main sur Inferno, on a décidé d'en rester là.

Après plusieurs projets avec VKLL et AKUMAAA, comment s’est faite cette séparation ?

On était devenus des vrais amis, à la fin on s’est dit qu'on avait essayé, ça n’a pas marché. C’est dommage mais c’est comme ça. La séparation s’est donc faite naturellement. AKUMAAA de son côté a senti que c'était le bon moment pour rejoindre Wonderkids, on était sur le même TS donc ils lui ont proposé à plusieurs reprises. La place laissée vacante par le départ de Kyojin était une belle occasion de rebondir. VKLL, quant à lui, est depuis la fin de la saison ESEA chez Warthox suite au départ de Zeusa.

Aujourd'hui lancé dans un tout nouveau challenge dont la communication veut rester pour le moment minime, c'est en tant que manager pour fbg, un projet du côté CIS emmené par l'ancien finaliste de major avec Na'Vi, Denis "seized" Kostin, que Jibril s'exprime. La line-up est donc composée de seized, Dmitriy "jR" Chervak et Alexander "scoobiexie" Marynych, qui sont restés ensembles à la fin de Vega Squadron, et à qui s'ajoutent le Lituanien Nikolaj "kalinka" Rysakov, ancien coéquipier de nexa chez MANS NOT HOT, et le jeune espoir Ukrainien Stanislav "fostar" Ostashevskiy, révélé à l'international lors de l'ASUS ROG Challenge comme un certain Misutaaa.

Qu’est-ce qui a motivé une ouverture sur l’étranger ?

Pendant 4 ans, j'ai toujours été dans des projets francophones, que ce soit en tant que manager dans une équipe déjà en place où j'arrivais en plus, ou alors en partant de 0 avec des structures à aller démarcher. Mais cette dernière aventure chez Apologis m'a fait me rendre compte que je tournais un peu en rond et m'a poussé à aller voir d'autres choses. Je discutais beaucoup avec seized depuis un moment et quand j'ai su qu'il montait un projet, j'ai voulu m'investir et j'ai proposé mes services.

Comment cela se passe aujourd’hui avec des joueurs non francophones ?

Aujourd'hui c'est assez particulier, tous les joueurs ne parlent pas anglais donc la communication entre moi et l'équipe se fait à travers la personne de seized. J'ai assez peu de contacts avec les autres membres. Il n'y a pas encore de structure donc je n'ai pas à faire de cas par cas avec des dirigeants pour le moment.

Je remercie VaKarM pour cette interview ainsi que tous ceux avec qui j'ai collaboré et ceux qui font aujourd'hui grandir CS et le subtop !

Peut être que la prochaine interview du double finaliste en Major se fera en français, qui sait...

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