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Entretien avec Maka (3DMAX) : De Falcons à l'ESL Challenger Jönköping

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Présents lors de l'ESL Challenger Jönköping afin de suivre 3DMAX, anciennement Looking4Org, nous avons pu discuter avec Bryan "Maka" Canda le lendemain de l'élimination de l'équipe, après ses défaites contre Virtus.pro et GamerLegion. Leader de ce cinq depuis quelques mois, nous avons fait le point avec lui sur son arrivée chez HEET en début d'année, son intégration et le travail effectué dans le groupe puis leur réussite sur CS2, jusqu'à se faire une place en Suède et, déjà, commencer à travailler pour ces qualifications pour le PGL Major Copenhague 2024. 

 Une interview également disponible sur :

YouTube Pour ceux qui préfèrent le visuel à l'écrit, et ont envie de voir afro sous ses nouvelles couleurs de fnatic.
   
SoundCloud Pour ceux qui préfèrent écouter tout en s'adonnant à une autre activité.

 

Pour revenir sur cette entrevue d'environ 13 minutes, débutons par l'habituel sommaire afin de suivre plus facilement le fil des sujets abordés, de l'époque où Maka rejoignait finalement HEET et pas un cinq international à cet ESL Challenger Jönköping où le groupe a pour la première fois étrenné les couleurs de 3DMAX. 

Sommaire :     
 

I.
II.
III.
IV.

Les premiers pas avec HEET puis L4O.
L'apport de killazoo.
CS2, grind et fatigue.
L'expérience de l'ESL Challenger Jönköping.


I - II - III - IV


I. Les premiers pas avec HEET puis L4O.

Arrivé dans une équipe de HEET aux lourds problèmes financiers, Maka nous a quelque peu surpris après nous avoir partagé en novembre 2022 qu'il souhaitait prendre un peu de distance avec le lead et qu'une expérience à l'international lui semblait inévitable après son bench de Falcons. 


Avant de parler de l'ESL Challenger Jönköping, on va revenir sur le moment où tu as rejoint HEET. Comment s'est fait ce rapprochement, alors que tu nous disais en novembre 2022 que tu souhaitais te concentrer sur l'AWP et que partir à l'inter semblait inévitable ?

À la fin de l'année (2022), je n'avais pas eu beaucoup de propositions vraiment intéressantes. Naturellement, avec le Major de Paris qui venait, les qualifications qui arrivaient fin janvier, il fallait que je trouve un cinq. J'avais vraiment envie d'essayer d'au moins faire le RMR, d'avoir une chance d'y être.

Au final, le trio de HEET était là, avec Lucky, Djoko et Ex3rcice, même si Lucky avait été écarté (en août, remplacé par JACKZ). Du coup, je les ai rejoints, c'était logique pour nous quatre de jouer ensemble. Pour le cinquième joueur, il n'y en avait pas beaucoup en France, mais des pseudos comme Razzmo et xReal ressortaient, donc au final on s'est lancé avec Razzmo. 

Maka, ici lors de La Coupe #3 où il nous avait accordé une interview pour revenir sur Falcons et son avenir

Avant l'arrivée de killazoo dans l'équipe, comment s'est passée ton intégration ? As-tu facilement réussi à prendre tes marques ? 

Depuis le début de CS:GO, quand j'ai commencé à jouer en équipe, j'ai toujours été leader in-game. Il y a eu ma petite transition, où j'ai souvent été co-lead, quasiment dans toutes mes équipes j'étais au moins co-lead. Au final, j'ai très facilement retrouvé mes marques.

J'aime bien regarder beaucoup de CS de base, je suis très cérébral, je réfléchis beaucoup, donc naturellement, d'un point de vue tactique, c'est un rôle qui me convient bien. Après, humainement aussi, je pense que j'ai le caractère et un peu le sens de lead, d'être capitaine. Donc, avec ce cinq, comme tout le monde est dans le trust, ça s'est fait assez naturellement et Adrien m'a beaucoup aidé quand il est arrivé, sur tout ce qui est gestion du groupe. C'était la bonne addition. 

 


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II. L'apport de killazoo.

Jusque-là sans coach, Looking4Org s'est attachée les services de killazoo et Derly afin de l'épauler dans son ascension du subtop. Lancée par Ex3rcice et Djoko, cette idée a logiquement été confirmée par Maka dont les attentes envers l'ex-caster se portaient surtout au niveau humain. 


Qu'attendais-tu de l'arrivée de killazoo et, après quelques mois, a-t-il déjà apporté ce dont vous aviez besoin ?

D'entrée, ça s'est ressenti. Il a pris un peu ses marques, il observait un peu le groupe, comme il fonctionnait, mais ça s'est vu qu'il allait nous apporter ce côté humain, cette gestion de groupe, comment travailler, travailler ensemble. Tout ce qui est relationnel, il le gère très bien comme il a travaillé trois ans comme manager dans le milieu de la photographie. Je le connaissais déjà, les joueurs ne connaissaient un peu de loin, on savait très bien qu'il pouvait apporter ce côté humain.

Après, tactiquement, des joueurs avaient des doutes, mais comme j'étais proche de lui, qu'il était chez Glorious, je savais qu'il avait les outils de ce côté-là pour passer un cap et être un très bon coach. Sur les derniers mois, sur l'addition de CS2 et la fin de CS:GO, je pense que d'avoir pu travailler avec Derly l'a pas mal aidé aussi. 

 

J'aime regarder beaucoup de CS, je suis très cérébral, je réfléchis beaucoup [...] leader est un rôle qui me convient bien.

 

Pendant que je vous suivais, j'ai remarqué que killazoo essaie de dégrossir au maximum le travail préparatoire avec Fisic0 (ex-coach de The Prodigies, maintenant analyste pour 3DMAX). Il prend aussi pas mal la parole avant les matchs, est-ce que cela te retire un peu de pression mentale avant d'arriver sur le serveur ?

On va dire qu'il a la grosse parole parqu'il n'est pas joueur, donc tout le monde va l'écouter. Il n'y aura jamais d'arrières pensées des joueurs, le coach c'est un peu la parole ultime. Il a le bâton, entre guillemets, pour mener l'équipe, même si c'est moi le leader. On parle beaucoup en avant match, même veille de match. Du coup, quand on arrive en pré-match, c'est lui qui dégrossit tout ce qu'a fait Fisic0 en analyse ou ce que moi j'ai pu dire. Après, si je vois qu'il manque quelques petites lignes importantes ou qu'il y a une donnée qu'il n'a pas, je les rajoute et je les donne à l'équipe.

On essaie de faire en sorte que les joueurs puissent se concentrer un maximum sur notre jeu et sur leur jeu individuellement parce que, si on leur donne beaucoup trop d'informations sur l'adversaire, des trucs qui ne sont pas forcément utiles, on peut en perdre un peu le naturel.

Counter-Strike, c'est quand même un jeu qui se fait beaucoup à l'instinct. On travaille et on prépare beaucoup, mais l'instinct c'est important et il faut réussir à garder ce feeling quand on joue, surtout en lan. Puis, comme c'était notre première lan, ça fait une belle expérience. 

J'ai aussi remarqué qu'il y a beaucoup d'échanges entre les joueurs, sur la manière de prendre, travailler ou défendre une zone, sur les stuffs qui peuvent être utilisés et les associations qui peuvent être faites. On a aussi killazoo qui, dans une interview donnée en juin, parlait des exercices individuels qu'il avait mis en place. Ce travail permet-il d'avoir des joueurs plus investis et derrière plus à l'aise in-game ? 

Forcément, répéter les choses en amont, que ce soit en pracc ou juste avant la game, la veille de match, ça aide tout le monde. Cela peut aussi passer par des discussions sur la manière dont on va aborder le match, voire même par de l'imagination, de la projection. Mentalement, visionner ce que l'on pourrait faire, ça aide. Certains arrivent plus à se projeter que d'autres, qui vont plutôt avoir besoin de mettre en application en allant lancer du stuff sur le serveur, mais peu importe.

Au final, c'est ce qui aide le plus dans une équipe pour avoir le plus de synergie possible en game. Je pense qu'on n'a pas eu la meilleure préparation, car on a eu quelques soucis, on a eu beaucoup d'officiels aussi, mais ça a forcément aidé de faire ce travail aussi en practice room sur cette lan. 

 


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III. CS2, grind et fatigue.

Grandir dans Counter-Strike, c'est accepté de faire des sacrifices, notamment en terme de temps. Il faut en passer à s'entraîner, à travailler mais aussi à jouer nombre de compétitions en ligne aux formats parfois bien longs afin de monter dans cet inévitable ranking HLTV. 


En parallèle de l'ESL Challenger, on a eu beaucoup de grind pour en arriver là, et donc beaucoup de fatigue aussi. Est-ce difficile aujourd'hui d'allier ce grind, cette fatigue qui s'accumule et la prise de repos nécessaire physiquement et mentalement parlant ?

Si, si, évidemment, surtout quand on était sans structure. C'est forcément très fatiguant, parce que tu investis beaucoup de temps, tu sacrifies du temps et quand tu n'arrives pas à conclure, cela crée de la frustration. Cela a par exemple été un peu le cas pour nous sur CS:GO, aux alentours de juillet-août, on a eu quelques échecs sur des qualifications ou en Thunderpick et ça a un peu désolidarisé le groupe sur le moment. Parce que, bon, on est saoulé quoi.

Au final, cette fatigue s'accumule, on manque de repos, on n'a pas tout le temps des weekends, et le break a vraiment aidé. Même avant la lan, on a eu un break de trois jours et je pense que ça nous a vraiment aidé à nous relancer. Au final, le résultat n'est pas là, mais on y était presque. 

killazoo, soutien de poids pour Maka dans la réalisation de son lead

Comment expliques-tu que l'équipe ait autant performé depuis l'arrivée de CS2 ?

Je pense qu'il y a eu un petit effet de renouveau. Ça a fait du bien, un peu comme quand on rajoute un nouveau joueur dans l'équipe, comme quand Ali (hAdji) ou Adrien (killazoo) sont arrivés dans le groupe. Ce petit coup de renouveau, de neuf, ça fait du bien, surtout dans l'esport et sur Counter-Strike. Quand Ali est arrivé, on a réussi à performer. Quand Adrien est arrivé, on a aussi réussi à performer un peu.

Quand CS2 est sorti, du coup, on s'est tous donnés à fond pour performer. Adrien passait beaucoup de temps sur le serveur, moi aussi, on parlait beaucoup, donc ça a un peu motivé le groupe à travailler et c'est un cercle vertueux. On réussi à gagner des matchs, des matchs importants même, donc tout le monde a envie de jouer plus. Certains ont été réinvités en FPL et ont grind dessus, en plus d'hAdji qui y était déjà et qui grindait déjà. 



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IV. L'expérience de l'ESL Challenger Jönköping.

Particulièrement en forme depuis la sortie de CS2, Looking4Org a réussi son plus bel évènement lors de la qualification européenne qui l'a menée à Jönköping pour l'ESL Challenger mais aussi à signer chez 3DMAX. Tombée dans le groupe le plus relevé, l'équipe est finalement sortie dès la première journée, mais pourra tirer de grands enseignements de son passage en Suède.


Pour revenir sur l'ESL Challenger, comment s'est passée votre préparation et trouves-tu qu'elle vous a aidés vendredi ? 

Malheureusement, on n'a pas eu une très groose préparation. On a eu beaucoup de matchs officiels, très peu de repos. On a aussi eu quelques petits soucis internes, enfin plutôt personnels, on ne pouvait pas forcément jouer tout le temps.

Certains étaient malades, bref, la préparation n'était vraiment pas optimale, mais on saura que pour le RMR, si on y arrive, on aura une prépa différente. Même pour le Closed du RMR, qui sera en ligne, on va aborder une préparation différente avec moins d'officiels, un emploi du temps beaucoup plus compact sur les praccs et sur le fait de s'entraîner aussi plus discrètement. 

 

Cela peut aussi passer par des discussions sur la manière dont on va aborder le match, voire même par de la projection. Mentalement, visionner ce que l'on pourrait faire, ça aide.

 

Que retiens-tu de cette journée de vendredi où vous avez finalement perdu vos deux matchs, contre Virtus.pro puis GamerLegion ?

Des gros regrets. Après, je n'en veux pas à l'équipe, je ne m'en veux pas non plus tant que ça. On a de quoi travailler, on a de la matière, on sait ce qui a manqué, c'était assez apparent. Que ce soit la gestion de la pression, la préparation en amont de la lan et un peu l'attitude qu'on avait sur scène à certains moments.

Ce qui est triste, c'est qu'on s'est tous sentis collectivement et individuellement meilleurs que GamerLegion et on n'a pas gagné pour autant. Ça arrive très souvent, enfin ça arrive quand même plus qu'on le croit que, parfois, on est meilleur que l'adversaire et au final on perd. C'était le cas hier contre GamerLegion.

Le match contre Virtus.pro, c'est un match d'ouverture. J'ai eu quelques problèmes techniques au niveau de ma souris, Pierre (Ex3rcice) de son casque. C'est un match d'ouverture assez spécial au final, je pense que si on était mieux rentré dedans, on aurait pu le gagner. Au final, le comeback passe à rien, on a de quoi peaufiner notre jeu. Donc il y a du positif à retenir, énormément de positif même, et le reste ne devrait pas être très dur à gommer, surtout qu'on en est conscient. 

Finalement, en vue du RMR, cette lan n'est-elle pas vraiment très importante peu importe le résultat ?

On était conscient que c'était une lan importante à la fois pour la qualification pour la Pro League mais aussi en terme de préparation. C'est la première lan de l'équipe, pour moi c'était un petit défi de reprendre le lead et l'AWP en lan, donc maintenant je sais à quoi m'attendre pour la prochaine lan. Même pour Adrien, en tant que coach, c'était sa première lan.

Forcément, c'est une expérience extrêmement importante pour lui, et on saura comment aborder la prochaine lan pour tout le monde. Parce que, même pour les autres joueurs, qui ont déjà fait des lans, ils ont forcément un rôle différent dans cette équipe et il va falloir s'y tenir sur la prochaine lan que l'on jouera. 

 

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