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ELEAGUE Major : On aime / On n'aime pas
La première semaine de compétition à l'ELEAGUE Major s'est terminée et une nouvelle étape du tournoi pointe le bout de son nez. Quatre jours de CS:GO intense en perfusion plus tard, nous avons déjà vécu de sacrés moments alors que les équipes Légendes n'ont même pas encore fait leur entrée dans la partie. Aujourd'hui, la rédaction vous propose de regrouper quelques-uns des éléments ayant marqué les esprits sous forme d'un "on aime / on n'aime pas".
On aime !
Le moment d'émotion de maLeK
On s'en serait bien passé et certainement lui aussi vu les conditions qui l'ont amené à rebrancher la souris, Damien "maLeK" Marcel y aura tout de même cru jusqu'au bout. Privé de son homme fort du moment Cédric "RpK" Guipouy, hospitalisé en urgence, EnVyUs n'avait plus rien à perdre au moment de débuter son match décisif à 1-2 face aux Russes de Quantum Bellator Fire. Forcément, il ne fallait pas attendre des miracles de skill de celui qui n'avait jamais joué à CS:GO à très haut niveau. Mais on le savait, l'homme qui se tient habituellement debout derrière son escouade pouvait apporter d'autres qualités pour faire avancer le schmilblick.
Franchement, il serait mentir que de dire que le public francophone n'y a pas cru en voyant Adil "ScreaM" Benrlitom avoisinant les vingt frags en sept rounds. EnVyUs touchait du doigt la victoire à 10-4 en attaque sur Inferno. La dynamique était bonne jusqu'à la perte des premiers rounds au changement de côté. Dès lors, le rêve de réaliser l'exploit au nom de leur tank resté chez le garagiste s'est peu à peu envolé, laissant place à des moments de panique leur ayant été fatals.
Ce scénario tragique a exacerbé un sentiment d'impuissance et de déception autour d'un match difficile à regarder sans se prendre la tête dans les deux mains. Mais le point d'orgue de ce cauchemar qu'auront vécu les joueurs EnVyUs restera sans doute l'entrevue à chaud que nous a courageusement accordée la principale attraction des dernières heures. Tous ceux ayant côtoyé un temps soit peu Damien "maLeK" Marcel savent à quel point l'homme est bavard et jamais à court d'anecdotes. L'observer ne trouvant pas ses mots, la voix tremblotante et les larmes aux bords des yeux, a été particulièrement émouvant.
Si à la manière du sport traditionnel, l'esport est au coeur de tant de passion, c'est également pour ces moments difficiles qui permettent ensuite d'apprécier les victoires à leur juste valeur. Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra.
La force mentale des Space Soldiers
Space Soldiers avait sa carte à jouer dans cette première ronde suisse et malgré une entrée en matière difficile et une défaite face aux futurs éliminés de Sprout, l'équipe turque a réussi à redresser le cap jusqu'à se retrouver à 15-10, à cinq rounds de battre mousesports, l'un des favoris du premier tour. A cinq rounds d'une qualification pour le Legends Stage. Cinq rounds se transformant finalement en autant d'occasions gâchées. Les coéquipiers du jeune Robin "ropz" Kool parviennent à remonter et même complètement casser le moral de leurs adversaires avec un 1vs3 réussi lors du premier round de l'overtime.
Un joueur MAJ3R au Major (Photo : ELEAGUE)
Enfin, c'est du moins ce que tout le monde croyait à juste titre puisque se faire remonter cinq rounds et perdre un 3vs1 en prolongation est dans 99% des cas synonyme d'effondrement moral juste derrière. D'autant plus avec ce genre d'enjeux. Un joueur néanmoins y a toujours cru. Engin "MAJ3R" Kupeli a longtemps été l'un des plus fidèles lieutenants d'un certain Ozstrik3r, meneur d'hommes hors-pair durant toute sa carrière. Et il y avait un peu d'Oztsrik3r dans ses gestes, son regard et ses paroles quand le Franco-Turc, devenu leader il y a tout juste un an, a réussi à remobiliser ses troupes.
Un "Venez les gars, on joue ces trois derniers rounds comme si ce sont les trois derniers de notre vie" plus tard, voilà que les Space Soldiers inscrivent ces trois fameux rounds nécessaires à la victoire. La performance est énorme et pourtant l'humilité du capitaine victorieux laisse à paraître le contraire, comme s'il avait déjà en tête un nouvel objectif pour le vendredi arrivant.
La tornade Vega Squadron
Des aggressions à n'en plus finir, en attaque comme en défense, des sauts de cabri dans tous les sens, des traversées de fumigènes issues d'une logique extra-terrestre. La formation Vega Squadron ne jouait pas en matchmaking face à des Silvers 3 mais bel et bien face à la deuxième meilleure équipe du monde et grande favorite de cet ELEAGUE Major, FaZe Clan. L'incroyable fessée des Russes face à la dreamteam européenne a montré une chose : c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui une équipe Challenger.
Vega Squadron faisant semblant d'être sérieux pour la photo (Photo : ELEAGUE)
Ce style de jeu extraverti a bousculé les codes du Counter-Strike classique et méthodique. Si l'équipe FaZe a été la première surprise, G2 Esports a failli y passer aussi malgré un début de match tonitruant. Les Français ont même bénéficié d'un miracle alors qu'ils étaient menés 14-15 avec une économie très réduite. Vega Squadron a été incroyablement performant tout au long de ce premier tour et un joueur en particulier a explosé au grand jour. Il s'agit de Leonid "chopper" Vishnyakov, 20 ans, qui sera scruté avec attention lors de cette deuxième ronde suisse. Dans la lignée de flamie et electronic, est-il la nouvelle révélation en provenance de la Russie ?
Le shox de 2013 mais en 2018
Son coéquipier Alexandre "bodyy" Pianaro l'avait annoncé dès le départ, Richard "shox" Papillon allait nous régaler durant ce Major. Le minot n'a pas menti. C'est simple, d'un point de vue purement statistique, le meilleur joueur de France 2016 a terminé ce premier tour sur les mêmes bases que lors de son apogée individuelle en automne 2013. Une époque durant laquelle il était considéré comme le meilleur joueur de la planète. Excusez du peu.
Le capitaine du navire G2 a délégué plus de responsabilités à ses coéquipiers, lui permettant de se focaliser plus amplement sur son seul viseur. Le résultat est à la hauteur des espérances puisqu'il a survolé le tournoi, totalisant un nombre de clutchs indécent notamment lors du deuxième match contre Misfits ainsi qu'un nombre de frags d'ouverture bien plus haut que la moyenne.
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Petit tutoriel clutch pour les noobs par Mister shoxie
Les G2 ont-ils trouvé le juste équilibre ? Pour le moment, cette première ronde suisse a donné l'eau à la bouche à toute la communauté française qui peut commencer à rêver. Quand shox avait atteint ce niveau en 2013, il avait été le déclic pour son équipe VeryGames face aux imbattables Ninjas in Pyjamas. En 2018, pourra-t-il être l'élément déclencheur pour qu'enfin, mon dieu enfin, une équipe tricolore se présente en quart de finale ?
nitr0, alias Monsieur 30 frags par carte
Team Liquid aura été l'équipe fil rouge de ce premier tour. De son premier match au tout dernier, elle aura tenu en haleine toute la planète Counter-Strike. Là encore, l'histoire était belle. Privé de son joueur brésilien Lucas "Steel" Lopes dont le cas transgressait les règles de transferts pré-Major, l'équipe nord-américaine s'est retrouvée face à l'obligation d'intégrer son coach Wilton "zews" Prado au cinq actif. Ce dernier a été clair dès le début : il ferait tout pour que Nick "nitr0" Cannella, habituellement meneur de cette formation, puisse jouer à son plein potentiel sans se soucier des tactiques.
Bingo ! Rarement une promesse n'aura été aussi bien tenue. En plus de ne pas avoir été ridicule en termes de skill pur, le coach reconverti joueur pour ce Major a libéré le monstre qui sommeillait en nitr0. Plus que le niveau affiché, c'est sa régularité sur cinq cartes qui semble irréelle. Le gars a quand même franchi les 29 frags quatre fois en six matchs. Et attention, on ne parle pas ici de frags faciles. Ce même nitr0 a en effet tout simplement sauvé son équipe en réalisant quatre kills sortis de nulle part alors que son équipe était menée 14-15 face aux AVANGAR dans le tie-breaker final. nitr0 n'a jamais aussi bien rimé avec héros.
On n'aime pas !
L'inconstance de Na`Vi
Un meneur d'hommes tenant du titre du Major, l'une si ce n'est la plus grosse brute de skill pur du monde et les deux meilleurs joueurs de Russie ne suffisent pas à Natus Vincere pour s'imposer durablement comme un mastodonte du circuit. Qu'est-ce qui cloche chez l'écurie ukrainienne ? Si chez nous francophones, nous nous tirons les cheveux en regardant EnVyUs, que doivent se dire nos voisins est-européens en observant Na`Vi ?
Les fans viennent en aide au capitaine des Na`Vi pour lui proposer des solutions (Photo : ELEAGUE)
Le constat à l'issue de leur qualification (tout de même !) est assez cocasse puisque le 16-08 remporté face à leurs voisins de Quantum Bellator Fire a été le score le plus serré auquel ils ont du faire face, que ce soit dans la victoire ou dans la défaite. Les Na`Vi dans ce Major, c'est une équipe capable de mettre 16-03 à Sprout et 16-05 à Team Liquid tout en encaissant sans répondre un 16-04 et un 16-02 face à FaZe et mousesports.
Chez Na`Vi, c'est tout ou rien. Ce manque de régularité, cette absence de cohérence et cette insuffisance de matchs références va leur faire du tort d'un point de vue collectif. A côté de cela, l'ami Oleksandr "s1mple" Kostyliev est au sommet des charts, tranquillou, obligé de prendre sa longue vue pour apercevoir l'un de ses coéquipiers derrière lui.
(Cliquez pour zoomer) Les cinq meilleurs joueurs du tournoi selon HLTV.org
Les 50 nuances de kassad
Le pauvre Aleksandar "kassad" Trifunovic n'avait pas quitté sa Serbie natale pour ça. Ancien joueur profesionnel et coach de Renegades depuis maintenant un an, il a été le chouchou des réalisateurs de l'ELEAGUE contre son gré. Les centaines de milliers de téléspectateurs ont pu l'observer dans tous ses états au fur et à mesure que son équipe mi-australienne mi-américaine s'effrondrait peu à peu.
Le brave homme était à deux doigt de l'AVC dans le match 1-1 contre Team Liquid. Imaginez un peu. Vous êtes menés 6-15. Comme des lions, vous et vos coéquipiers réussissez à gratter du terrain, round après round, jusqu'à revenir à 14-15. Vos adversaires sont en force achat et vous tuez leur meilleur joueur d'entrée de round. Vous avez tout l'espace du monde pour défendre la bombe lâchée par vos ennemis. Imaginez que vous perdez ce round-là. Juste fermez les yeux et représentez vous bien l'ampleur du carnage. Bienvenue dans la tête de kassad.
kassad passera-t-il par la case psychologue avant de rentrer chez lui ? Possible. En attendant la consultation, Renegades, malgré quelques bonnes choses ici et là, a montré des lacunes assez spectaculaires lui ayant logiquement barré les portes du deuxième tour.
Voir Misfits split en direct
Parfois dans l'histoire de CS:GO, des choses resteront difficilement explicables. Il y a neuf mois, quand les deux compères français François "AmaNEK" Delauney et David "devoduvek" Dobrosavljevic étaient partis rejoindre un Sean "sgares" Gares en perdition dans une équipe du subtop nord-américain, tout le monde leur avait souhaité bonne chance sans réellement y croire. Un semestre plus tard, voilà que Misfits fait partie des meilleures équipes du continent, qu'elle s'est qualifiée pour les finales de l'ESL Pro League, qu'elle a terminé deuxième du Minor US où elle a été repêchée de justesse suite à un désistement de dernière minute et qu'elle a participé pour la première fois à un Major avec ses propres stickers et tout, et tout.
Les lapins de Misfits ont qui plus est été loin d'être ridicules lors de ce Major. Si la qualification n'est pas au bout, les performances face à FlipSid3 et Space Soldiers présageaient du bon pour l'avenir pour une équipe qui, rappelons-le encore, n'était au départ même pas qualifiée pour le Minor US.
A peine l'élimination digérée, Shahzeb "ShahZaM" Khan a annoncé qu'il était désormais libre de tout contrat puisque l'organisation Misfits n'aurait pas reconduit son contrat ainsi que, selon les rumeurs, ceux de ses deux compatriotes américains. Seuls les Français seraient encore liés contractuellement à la structure. En clair, l'équipe Misfits pour laquelle vous avez peut-être vibré durant ce Major est d'ores et déjà de l'histoire ancienne. Vous aussi vous avez cette drôle sensation d'un gâchis énorme ?
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De_nuke
Apparemment nous ne sommes pas seuls à ne pas aimer de_nuke puisque c'est la seule carte du map pool officiel à ne pas avoir été jouée. Systématiquement écartée lors des vétos, la carte remodelée il y a deux ans par Valve, est boudée par les équipes professionnelles. Difficultés à se repérer au son ou changements de level design peu intéressants, de_nuke représente un danger trop important surtout en BO1.
Les joueurs militent pour qu'elle soit la prochaine à sauter du map pool afin de faire place normalement à la nouvelle de_dust2. Les développeurs qui seront certainement présents sur place à Atlanta puis Boston pourront sans doute récupérer des feedbacks afin de remédier à cette situation.
Les caisses souvenirs à 1€50
Tout comme tes potes de Teamspeak, tu as laissé un stream ouvert toute la nuit exprès pour ça. Au petit matin, tu te lèves, tu vois que G2 s'est qualifié, la bonne nouvelle te fait plaisir et te met le sourire aux lèvres. Bien sûr, ce bon résultat ne te fait pas oublier le plus important. Alors instinctivement, tu lances le jeu. Ton taux d'adrénaline monte d'un coup lorsque tu aperçois une notification sur l'onglet inventaire. Ca y est. Le grand jour est arrivé. Après des milliards d'heures à être resté sur le stream à taper toutes les deux minutes !drop dans le tchat car ton pote Maximilien t'a dit qu'il avait gagné une Dragon Lore comme ça en 2004, tes prières sont enfin exaucées.
Une magnifique caisse souvenir Inferno t'attend dans ton inventaire. Tu penses déjà à comment gérer cette soudaine fortune. Tu te remémores ton ami Rémy qui te disait qu'il avait acheté la maison de ses rêves après avoir vendu une caisse souvenir de l'ESL One Cologne. Tu te précipites sur le marché Steam pour avoir une estimation de ta richesse.
Seriously ? Noooo
1$79. Un dollar soixante-dix-neuf. Un p***** de dollar soixante-dix-neuf. Ta mère va devoir hypothéquer la télé pour payer la facture EDF. Tout ça pour pouvoir t'acheter une baguette et un pain au chocolat à la boulangerie du coin. Un dollar soixante-dix-neuf sérieusement.
Et vous ? Quels sont les moments qui vous ont le plus marqué ?