Bien joué Magisk, vous avez gagné contre les deux gros poissons qui se sont qualifiés en 3-0 du Challengers Stage dont ENCE en dernier. Comment tu te sens ?

Et bien, évidemment, je me sens super bien. C'est toujours incroyable de sortir du premier jour avec un 2-0. C'est un pas dans la bonne direction et ayant joué G2 et ENCE ça facilite les choses si hypothétiquement on se retrouve en 2-2, on ne pourra pas les rejouer.

Non seulement on est en 2-0 mais en plus on évitera des gros poissons plus tard. On peut dire que c'est une bonne journée. Mais soyons honnête, la route est encore longue et on doit encore tout donner pour se qualifier.

Je suis curieux. Avez-vous parlé du clutch incroyable de ZywOo entre les deux parties ?

Oui bien sûr on en a parlé ! C'était un superbe clutch dans un round très important. C'était plus qu'un round gagné, ça a détruit leur mood pour le side suivant. C'est ça d'avoir le meilleur joueur du monde dans son équipe. Il te gagne des rounds de folie ici et là.

Es-tu excité de voir tout l'engouement autour de l'équipe Vitality ?

Pour ce Major ? Oui bien sûr ! C'est toujours incroyable de voir tout le soutien qu'on reçoit ici mais aussi à la maison. Mais je pense qu'on essaie de rester dans notre bulle pour le moment car c'est un Major avec pas mal de pression extérieure.

Donc on essaye de rester dans notre bulle, très proches de l'équipe sans trop prêter d'attention au reste. Mais c'est clair qu'on ne peut pas dénier le fait qu'on voit et remarque tout ça. Le plus longtemps on peut rester dans notre bulle pour se concentrer sur les matchs, le mieux ce sera pour nous mais aussi pour les fans sur place.

Ce sera sans doute différent si vous arrivez aux play-offs. Penses-tu que ça va aider l'équipe ou ce sera beaucoup de pression sur vos épaules ?

Même si on est en 2-0 désormais, on ne peut pas se permettre de prendre les matchs à la légère. Aller dans cette arène est l'objectif principal mais pour moi on doit prendre les rounds les uns après les autres, et les cartes les unes après les autres, puis on verra ce que l'avenir nous réserve.

On veut jouer dans l'arène mais la route est encore longue et mentalement ce sera dur car on se rapproche mais on est encore si loin ! Pour moi, c'est pas l'arène qui compte, c'est qui sera devant nous au prochain match. On va mettre notre énergie dans ce qu'on peut contrôler et il s'agit de la prochaine partie. On verra bien !

Parlons un peu de toi. Tu as déjà été dans une équipe internationale chez OpTic Gaming. Est-ce que cette expérience t'aide à t'intégrer ?

Oui, évidemment, j'ai de l'expérience en la matière même si ce n'est pas comparable avec OpTic pour être honnête. Et surtout trois ans dans une équipe danoise étaient au milieu donc j'avais un peu perdu cette sensation de jouer à l'international.

Donc évidemment, la différence était grande à mon arrivée mais je crois qu'on parvient à la maîtriser désormais. Je parle des différences de culture, de styles de jeu... On essaie de trouver notre ADN et je pense qu'on est sur la bonne voie donc évidemment c'est positif.

Pour revenir à OpTic, ça n'est pas pareil que Vitality. CS:GO a tellement changé. Même en termes d'équipes internationales avec la communication qui n'est pas aussi fluide que dans ta langue natale. Counter-Strike est un jeu si rapide que parler anglais est parfois difficile donc on doit se mettre d'accord sur des principes avant le début des parties. Chez Astralis, c'était plus sur le coup. C'est une grosse différence.

En 2022, tu as déclaré que tout le monde dans l'équipe devait s'améliorer hormis ZywOo.

C'était seulement le deuxième joueur de l'année en 2022 donc il devait aussi s'améliorer et il l'a fait (rires).

Penses-tu que tout le monde a progressé ?

C'était un mélange de plusieurs choses. Au début, je pense qu'on a beaucoup galéré à trouver notre ADN, notre style de jeu, nos rotations sur les cartes. On était trop dans des entre-deux et on avait des problèmes de rôles. Dupreeh particulièrement. Être ouvreur chez Astralis est très différent qu'être ouvreur chez Vitality. Donc il a dû énormément travailler.

On a fait beaucoup de travail sur les rôles et la culture. C'est pour ça que ça a pris plus de temps que prévu. Je dirais que depuis Janvier, on est sur la bonne voie, progressant de tournoi en tournoi. On en a perdu quelques-uns mais à la fin on en a tiré des leçons et c'est pourquoi on en est là aujourd'hui : un meilleur Vitality aujourd'hui que le Vitality de Janvier.

La confiance aide beaucoup sur les individualités grâce aux performances collectives. C'est un cercle vertueux. Spinx, au début, galérait mais il a dû s'intégrer au groupe et ça prend du temps. C'était très différent de ce à quoi il était habitué chez ENCE. On a beaucoup bossé avec Spinx mais aussi avec ZywOo.

Ca peut paraître fou mais même lui a des trucs sur quoi travailler et je pense que c'est pour ça qu'il est le meilleur joueur du monde maintenant. Il a énormément travaillé avec le coach et l'équipe pour s'améliorer en tant que joueur. Je pourrais en parler pendant deux heures (rires).

Tu parlais de confiance. On a remarqué un changement dans ton comportement, tu parles beaucoup plus. Est-ce lié à une confiance accrue ou existe-t-il d'autres raisons ?

Evidemment, plus tu te sens bien dans ton jeu, le plus tu seras impliqué avec tes idées et tes prises d'initiatives. Mais je pense que ça a toujours été mon rôle dans l'équipe, d'être un co-leader, même si ça a été difficile au début pour moi car apEX est un leader qui contrôle beaucoup. Il a beaucoup d'idées et veut une main mise sur tout.

C'est aussi parce qu'il a été habitué à ça dans les précédentes équipes Vitality avec les jeunes joueurs français qui ne parlaient pas beaucoup ou ne prennaient pas d'initiatives donc il se devait de tout contrôler. C'était un peu différent de ce à quoi j'avais l'habitude. C'était plus "allez on fait-ci, on fait-ça" et tout le monde donnait son avis.

C'était aussi différent pour moi car j'avais l'habitude d'avoir plus d'autorité donc j'ai dû m'adapter et on a trouvé un équilibre. A quel point devais-je intervenir ou le laisser faire ? C'est une balance qu'on a dû trouver en apprenant à se connaître.

Ca veut dire que je peux me concentrer un peu plus sur mon jeu et évidemment ça aide parfois mes performances.

Merci. Une dernière question : vas-tu être plus gentil avec les bureaux français que tu l'as été avec les bureaux brésiliens ?

Si on est au milieu d'un match et qu'un truc de fou arrive, bien sûr que je vais exploser le bureau.Je m'en fous s'il est français ou brésilien. Je vais tout faire pour sortir la puissance des Vikings (rires). Ca fait partie de moi et je paierais l'amende si besoin. Je le ferai car ça te passe en mode guerrier qui n'abandonne jamais. Ca aide aussi les coéquipiers qui sentent mon énergie donc oui, je payerais l'amende au pire (rires).